Par François Jarraud
L’éducation buissonnière : L’Ecole a-t-elle à apprendre des activités électives des jeunes ?..…
Anne Barrère : « Les jeunes sont confrontés par cette culture de masse à des épreuves »
Chut, pendant les vacances, l’école se pense
L’Appel de Bobigny se rappelle au futur président l Postes aux concours : Capes et Capet rabotés… l Les concours du privé l Dubet : 60 000 postes pour faire quoi ? l Educatec Educatice : Inscrivez-vous l Rentrée manquée pour la FCPE l Les associations complémentaires encaissent mal la baisse l Le Sénat débat aujourd’hui de la scolarisation à trois ans l Homoparentalité : Faut-il s’en excuser ? l Faut-il une loi spécifique contre la discrimination homophobe à l’école ? l Durant les vacances….
Comment harmoniser les mesures de l’insertion des diplômés du supérieur ? l Orthophonistes : à deux vitesses ?.
Sortir : La Comédie-Française s’expose au Petit Palais l Les pétroliers font jouer les élèves l Primaire : Inscrivez-vous à 1001 nuits, 1001 récits.
La transformation des relations Etat-Université…
Les Français méfiants envers les politiques.
Le rapport de la PNUD pose la question de la durabilité du développement l Physique : L’Udppc à coeur ouvert l Faut-il « fêter » la géographie ? .
L’éducation buissonnière : L’Ecole a-t-elle à apprendre des activités électives des jeunes ?
L’Ecole n’a pas le monopole de l’éducation. Alors que certains enseignants réfutent le terme « éducateur », l’ouvrage d’Anne Barrère (Paris Descartes) fait le point sur les activités choisies par les adolescents. Sport, danse, musique et surtout ordinateur et Internet, ces activités contribuent à façonner les jeunes. Même s’ils restent sous influence des industries culturelles, les jeunes, selon Anne Barrère, n’en sont pas esclaves. Ces activités forgent leur caractère, estime-t-elle, en conclusion d’un ouvrage qui jette un regard positif sur la jeunesse.
« L’éducation buissonnière » part d’une hypothèse, vérifiée par Anne Barrère : les activités électives des adolescents participent fortement de leur éducation. Basé sur des entretiens individuels et de groupe avec des élèves de 3ème et de terminale, l’ouvrage part à la découverte de ces activités et leur donne du sens. Ces activités sont parfois encadrées, parfois informelles, parfois partagées avec les copains, parfois solitaires. A Barrère montre le zapping entre activités et l’explique par trois notions clés pour comprendre les adolescents : la recherche d’intensité, un rapport un peu obsessionnel à la dépendance, et la quête éternelle de sa singularité.
Ainsi nos ados savent se sauvegarder des excès de façon beaucoup plus efficace que ce que les parents et les enseignants peuvent craindre. En tous cas ils ont en permanence l’idée de ne pas y succomber et gèrent leurs excès, sur Internet par exemple, de façon assez fine. Car ce que recherchent vraiment ces ados c’est l’intensité. Ils acceptent beaucoup de choses, y compris des adultes tyranniques, pourvu qu’ils leur permettent d’être « à fond » dans leur activité. C’est cette oscillation entre excès et intensité qui est particulièrement éducative pour ces jeunes. C’est là qu’ils façonnent leur caractère. C’est aussi leur point faible tant il est difficile de maintenir l’intensité longtemps.
Et puis il y a le numérique. Il est modéré par les jeunes de façon plus consciente qu’on ne le craindrait. D’un coté il enferme cette génération dans les schémas des industries culturelles, de l’autre il leur ouvre de nouveaux espaces et de nouvelles façons de grandir. Il contribue aussi à leur construction indépendamment de l’école et des parents et ça c’est peut-être nouveau.
L’école justement a-t-elle à apprendre de cette éducation buissonnière ? Anne Barrère pense que oui. Pour elle ces activités sont « la seule culture gratuite » des ados à une époque où l’Ecole est perçue avant tout comme utilitaire. Elle invite aussi l’école à utiliser ce goût de l’intensité que possèdent les ados pour poser des défis aux élèves. Enfin elle pose la question de l’utilisation de la démarche essai / erreur si propre aux jeunes de la civilisation numérique. L’ouvrage se termine sur une vision de la jeunesse qui est loin d’être pessimiste. « Ils ne s’en sortent pas si mal », des contradictions et des demandes de la société.
Anne Barrère, L’éducation buissonière – Quand les adolescents se forment par eux-mêmes, Armand Colin, 2011, 228p.
Anne Barrère : « Les jeunes sont confrontés par cette culture de masse à des épreuves »
Dans cet entretien, Anne Barrère montre à la fois l’intérêt de se pencher sur ces activités pour l’Ecole et pourquoi les jeunes, finalement, « ne s’en sortent pas si mal ».
Quand on pense aux adolescents on a souvent l’image d’une génération aliénée par les industries culturelles. Et vous parlez « d’activités électives ». Pire encore, vous dites que celles-ci sont « la seule culture gratuite » qu’ils connaissent. Mais la culture n’est ce pas l’affaire de l’Ecole ?
Je parle d’activités électives au sens où, avec beaucoup de chercheurs je remarque que les adolescents ont conquis un droit à une certaine autonomie culturelle depuis les années 1970. Ces activités sont souvent au départ influencées par des adultes. Mais, en grandissant, ils revendiquent ces choix. L’idée d’une aliénation culturelle des jeunes, souvent portée par le monde de l’école, ne rend pas compte de ce qui passe concrètement dans les consommations et pratiques juvéniles, des différences dans la réception, des choix. Elle donne l’idée trop simple d’une soumission et d’une manipulation globale, dans un domaine où les adolescents sont aussi très avertis et critiques.. Sur la culture gratuite, il y a une sorte de renversement dont est responsable l’Ecole. Etant donnés les enjeux sociaux énormes que porte l’Ecole depuis la massification, la culture scolaire est principalement associée à la réussite et à la trajectoire sociale. Elle y perd un peu d’une gratuité que conserve une sphère extra scolaire qui ne sert pas de manière aussi structurée.
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L’Éditorial de Monique Royer
Chut, pendant les vacances, l’école se pense
Les vacances n’ont pas été de tout repos, à classer dans la catégorie tempête sous un crâne. La faute aux colloques qui se sont succédés et que le Café a relayés : université du Snuipp, assises de la pédagogie organisées par les Cahiers Pédagogiques, colloque crise et/ou éducation, les occasions de remettre le modèle de l’école sur le tapis des modèles défectueux n’ont pas manqué. Le modèle de Jules Ferry, avec sa marque républicaine, son objectif égalitaire, moi je l’aimais bien, il me réconfortait dans mes idéaux d’une société où non tout n’est pas inscrit dès la naissance. Et voilà que Dubet et compagnie me prouvent par A + B que le modèle a vécu et qu’il n’existe plus depuis belle lurette, depuis le collège unique ou depuis la crise économique, c’est selon. Bref, l’école n’assure plus la maintenance de l’ascenseur social alors nous sommes priés de prendre l’escalier, enfin lorsque les gardiens de la société libérale n’y sont pas.
Pour tout vous dire, le modèle Ferry me réconfortait parce qu’il fait écho à ma propre histoire. Fille d’ouvrier, j’occupe aujourd’hui une fonction de direction. Même si à cinquante ans je n’aurai pas de Rolex, cette réussite relative je pensais la devoir à l’école avec grand E. En y réfléchissant bien je la dois plutôt à ces mains tendues de profs lorsque les affres de la révolte adolescente m’éloignaient de la norme scolaire, à ces instits qui lisaient mes poésies enfantines sans rictus ironique, m’encourageant à me composer un univers personnel. Le système possède aussi ses chausse-trappes où l’éloignement d’un comportement scolaire attendu condamne l’élève à particularités à choisir la distinction. L’originalité n’est pas toujours prisée à l’école. Ma relative réussite, je la dois surtout aux chemins de traverse ouverts par la formation pour adultes : la Validation des Acquis de l’Expérience, la formation à distance, les cours du CNAM et le congé individuel de formation. Mes études je les ai réussies en entrant dans la vie professionnelle. C’est plus à Condorcet qu’à Ferry que mon parcours est redevable.
En regardant rétrospectivement autour de moi, il n’y en avait pas beaucoup des enfants d’ouvriers au lycée et encore moins à la fac. Étions-nous tous aveugles à la réalité ? Pourquoi sommes-nous si nombreux à défendre un modèle expiré sans soupirs ? Sans doute parce que nous avons besoin de repères infaillibles, d’un cadre commun nous donnant l’illusion que la société ne peut dériver totalement dans un sens discriminant et élitiste. A-t-il vraiment expiré ? Le modèle égalitaire perdure encore dans des ilots maintenus à flots par des équipes enseignantes pour qui favoriser l’accès au savoir est un gage de réussite pour tous les élèves. Ce modèle n’est plus celui de Jules Ferry puisqu’il suppose un rapport ouvert aux savoirs incluant ceux qui s’acquièrent en dehors de l’école et donc de tout contrôle scolaire. Il induit un mode de relation avec les élèves exempt d’autorité fonctionnelle, statutaire, et basé sur la notion de respect. Il suppose une reconnaissance des apprentissages non formalisés en les liant avec les savoirs inscrits dans le marbre des référentiels. Cette perspective peut paraître déstabilisante pour beaucoup d’enseignants. Reconnus profs parce qu’experts dans leur discipline, le modèle égalitaire leur demande de quitter les rives rassurantes de leurs savoirs théoriques acquis sur les bancs de l’Université pour aller à la rencontre d’apprentissages cueillis au fil de la curiosité, des pratiques culturelles, de loisirs, dans le cercle familial, amical, associatif. Enseigner est une aventure humaine et la formation des enseignants aujourd’hui oublie cette dimension, laissant chacun construire ses propres biais pour intégrer dans ses pratiques en classe les réalités d’une société où l’on apprend constamment.
Tempête sous un crâne entre réalités sociales et références personnelles, alors les vacances ont été fort utiles. L’école à la papa n’est plus. Au vu de l’intérêt partagé pour les colloques qui se penchaient sur son modèle, le constat fait son chemin. Le débat et le chantier sont ouverts: pour qu’un nouveau modèle structuré émerge, un véritable projet politique est nécessaire, au-delà de réparations de fortune. Les idées, les réflexions scientifiques sont là, les pratiques également. Mais pour qu’un changement réel ait lieu, il nous faudra aussi visiter nos représentations personnelles. Quelle école pour maintenant et quel enseignement pour tout de suite, le monde éducatif doit opérer sa propre révolution et entraîner dans sa suite la sphère politique.
Monique Royer
L’Appel de Bobigny se rappelle au futur président
« Ce n’est pas de l’eau tiède », affirme le président de l’Appel de Bobigny, Yves Fournel. L’Appel veut être « un programme tout prêt pour un futur président ». Rédigé par une grande partie des acteurs de l’Ecole, municipalités du Réseau des villes éducatrices, syndicats enseignants, parents d’élèves de la Fcpe, mouvements pédagogiques et de jeunesse, Ligue de l’enseignement, Andev, Unef, Unl, etc., l’Appel tente de dépasser les divisions pour faire addition. Reste à trouver le candidat qui mettra l’éducation au premier rang de ses préoccupations…
Postes aux concours : Capes et Capet rabotés…
Combien de postes au concours dans ma disciplines ? Le Journal officiel du 1er novembre a publié la répartition des postes aux concours 2012.
Pour le Capes externe il affiche 4847 postes, ce qui est un peu moins qu’en 2011 (4881). Il n’y a plus de postes en chinois. Moins en lettres (733 en lettres modernes contre 800) et physique-chimie (205 au lieu de 300) mais davantage en histoire-géo (580 au lieu de 550) en espagnol (273 au lieu de 252) et allemand (230 au lieu de 175). Les maths (950) ne bougent pas. Au concours interne, on passe à 648 postes soit une trentaine de plus. Mais l’italien a disparu… Les maths offrent un peu plus de postes (155 contre 145), l’anglais aussi (118), les lettres un peu moins (92 au lieu de 100). Au Capet externe le nombre de postes proposés diminue fortement : 191 au lieu de 270 essentiellement du fait de la disparition de la technologie. Les 30 postes « sciences industrielles de l’ingénieur option information et numérique » ne remplacent pas les 106 postes de technologie.
Le nombre de postes aux concours des PLP évolue peu : 1357 (au lieu de 1348). Il y a moins de postes en éco-gestion (150 au lieu de 178 en vente par exemple) mais davantage en biotechnologies (165 au lieu de 147) et lettres anglais (120 contre 85) et lettres espagnol (30 contre 12). Le nombre de postes augmente également en lettres histoire (250) et maths (230). Par contre à l’interne il diminue fortement : on est passé de 326 à 275.
A l’agrégation, le nombre de postes augmente passant de 1170 à 1248. Le chinois disparaît. L’anglais (avec 128 au lieu de 110), l’allemand (50), les lettres classiques (60 au lieu de 50), les maths (308) augmentent. Légère augmentation aussi du concours interne (759 au lieu de 744) avec 125 postes en maths (au lieu de 116).
On observe de fortes baisses au concours des CPE : 245 postes soit 30 de moins. Par contre le nombre de postes en EPS est passé de 560 à 600.
Mais tous ces chiffres ont une valeur relative. Aux concours 2011 un millier de postes n’ont pas été distribués. Et cette année encore le nombre de candidats pourrait être aussi faible qu’en 2011.
Enfin vous êtes nombreux à nous écrire pour protester contre le coût des concours. « J’ai reçu un email m’expliquant qu’au vu de mon statut (ancienne étudiante), le coût total de mon inscription à la préparation au C2E2I s’élève en fait à près de 400 euros ce qui représente la moitié de mon salaire d’AED », nous écrit par exemple une candidate.
Les concours du privé
Le nombre de postes à l’agrégation interne reste stable (100) sans changement notable sauf en SES (2 postes au lieu de 8 en 2011). Au capes interne 100 postes disparaissent : 386 contre 481. La chute est brutale en histoire-géo (65 au lieu de 104), en philo (10 au lieu de 20). Peu de changement pour les lettres (60) ou les maths (45). Au Capet interne on compte 47 postes contre 60. Stabilité par contre pour le CAER PLP (107).
Pour les concours externes, il y a 1100 postes au cafep certifiés, contre 873 en 2011. Il y a plus de postes en anglais (120) mais moins en SVT (100 au lieu de 150) et physique (125 contre 140). Histoire géo (110) et maths (75) sont à peu près stables. Le nombre de postes diminue au capet : 47 contre 60 et chez les PLP : 139 au lieu de 167.
Dubet : 60 000 postes pour faire quoi ?
« Les 60 000 postes ne peuvent être justifiés que s’ils ouvrent le chantier d’une transformation de l’école, de sa structure et de la conception même du métier d’enseignant et de son service. Sans cette volonté et sans la capacité de placer le débat sur ce plan, la « pente naturelle » de l’évolution scolaire l’emportera et ce sera, avec ou sans 60 000 postes, dans le sens du pire pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de naître du côté des vainqueurs ». Dans une tribune donnée au Monde le 1er novembre, François Dubet revient sur la question des 60 000 postes que F Hollande promet de créer dans l’Education nationale.
« Si les moyens consistent à continuer en plus grand ce qui ne fonctionne déjà pas, ils seront inutiles et un nouveau prétexte à désespérer de l’école », ajoute-il. « A quoi sert-il de mettre plus de moyens dans les zones sensibles alors que l’on ne parvient pas à y stabiliser les équipes éducatives ? A quoi sert-il de diminuer le nombre des élèves par classe si c’est pour y utiliser plus intensément des méthodes qui ne fonctionnent guère ? ». Le sociologue invite à « arbitrer en faveur de l’école élémentaire et du collège, et surtout de leur rapprochement progressif autour de la conception d’une école commune à tous les jeunes Français ». Des idées déjà avancée le 28 octiobre au colloque Education en crise.
Le colloque Education et/en crise
Educatec Educatice : Inscrivez-vous
Du 23 au 25 novembre, le Salon Educatec / Educatice est le rendez-vous des professionnels de l’éducation. Parmi les nombreuses conférences et démonstrations qui auront lieu, signalons le 23 novembre la conférence sur les jeux sérieux organisée par el Café avec des praticiens du jeu en classe (9h30); la conférence sur les TBI et les ardoises tactiles organisée par le ministère à 14h et celle sur la recherche sur les TICE à 15h45.
Le jeudi 24 s’ouvre à 9h30 sur une conférence du ministère sur l’éducation au numérique suivie à 15h45 de la seconde conférence du Café sur les outils mobiles dans la classe avec là aussi des enseignants de terrain. Le vendredi 24 Educatec se clôt sur la conférence sur l’éducation au numérique organisée par JM Fourgous en présence du ministre de l’enseignement supérieur.
Les bonnes raisons de visiter Educatec Educatice
Rentrée manquée pour la FCPE
« Les derniers rapports, de l’Académie de médecine, de la mission parlementaire et de la conférence sur les rythmes, ainsi que les chercheurs, tous condamnent la durée actuelle des vacances de la Toussaint », explique la Fcpe. « Ces vacances n’offrent pas aux élèves un temps de repos suffisant dans un premier trimestre d’une longueur excessive. Le ministère de l’Education nationale aurait pu prendre la plus simple et raisonnable des décisions : modifier le calendrier scolaire en portant à deux semaines complètes les vacances de la Toussaint. » Il ne l’a pas fait et la Fcpe souligne cette « occasion manquée ». Et une autre : l’absence de préconisation d’un temps de restauration suffisant.
Les associations complémentaires encaissent mal la baisse
« C’est à grands coups de ciseaux que ce ministère traite ses partenaires », note le Collectif des associations partenaires de l’école (CAPE). Il dénonce des baisses de 14 à 50% des subventions versées aux associations pour 2011. Pour le Cape, cette politique fait le choix de « sacrifier l’avenir au profit de bien maigres économies qui feront de bien grands dégâts ». Le 20 octobre, Luc Chatel a annoncé la reconduction des subventions au niveau de 2011 en 2012.
CHatel reconduit les subventions en 2012
Le Sénat débat aujourd’hui de la scolarisation à trois ans
La proposition de loi déposée par Françoise Cartron rendant obligatoire la scolarisation à 3 ans est débattue aujourd’hui au Sénat.
Homoparentalité : Faut-il s’en excuser ?
« Le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative tient à préciser que la mention de ces questions de société ne signifie aucunement qu’elles aient une reconnaissance et une définition légales… La notion d’homoparentalité est, à ce titre, un exemple de sujet parmi d’autres dont le droit est saisi ». C’est un mot d’excuse que Luc Chatel s’est adressé à lui-même dans un communiqué publié le 31 octobre à propos du nouveau programme de l’enseignement de spécialité de terminale L « Droits et grands enjeux du monde contemporain ».
Soucieux de ne pas ouvrir une nouvelle polémique après celle du genre, il répond à l’avance aux critiques des milieux catholiques. Et dans La Croix du 1er novembre, le secrétaire général adjoint de l’enseignement catholique l’absout. « Ce qui compte, poursuit-il, c’est de donner des repères aux jeunes et de les aider à saisir les enjeux anthropologiques ».
C’est aussi une façon de souligner la disparition de ce thème des programmes d’Education civique. L’homoparentalité était souvent abordée en ECJS en seconde à propos de la famille or ce programme a changé. Le programme de terminale d’ECJS qui vient d’être publié évoque les questions de bioéthique. Mais l’homoparentalité en seconde est remplacée par l’étude des bonnes vieilles institutions…
Faut-il une loi spécifique contre la discrimination homophobe à l’école ?
Alors que les Etats-Unis publient leurs statistiques annuelles sur la violence scolaire, le Congrès américain réfléchit à une législation condamnant les violences homophobes à l’école. Selon une étude d’un mouvement gay, une loi spécifique s’impose pour aider les enseignants face à ces cas spécifiques. « Si vous ne nommez pas la discrimination, ils n’agissent pas ». Deux sénateurs ont déposé une proposition de loi qui condamnerait et obligerait les établissements à reporter leurs cas de harcèlement et violences homophobes. Est-ce efficace ? Pour la représentante des administrateurs de l’éducation, le Sénat ferait mieux de financer des programmes explicites dans les écoles et de laisser les cadres locaux affronter la question. En attendant, 90% des homosexuels déclarent être harcelés dans leur école. Leur taux de suicide est supérieur à la moyenne.
Durant les vacances…
Durant les vacances, le Café a publié deux Expresso. En voici les principaux articles.
Reportage : le colloque L’éducation et/en crise
Reportage : L’université d’automne du Snuipp
Reportage : Colloque Savoirs CDI
Le ministère publie sa première enquête de victimation
Des Assises pédagogiques pour penser l’après présidentielles
Sortir : Giacommetti et les Etrusques
Une nouvelle norme AFNOR pour les cantines
Organisation des enseignements en STMG et ST2S
Un jeu de simulation du conseil de classe
Nous avons publié également le Café mensuel
Comment harmoniser les mesures de l’insertion des diplômés du supérieur ?
Pour lutter contre les représentations fausses, pour aider les étudiants à s’orienter, pour piloter aussi les filières du supérieur, il est nécessaire d’avoir des données fiables sur l’insertion professionnelles des étudiants. Or, souligne un nouveau Bref du Céreq, « les modes de calcul, donc les résultats, divergent selon l’institution qui produit les données ». En clair, chaque université, chaque Ecole s’arrange avec les chiffres…
Orthophonistes : à deux vitesses ?
Pour aider mon enfant devrai-je faire le tri entre les orthophonistes ? C’est la problématique que pourrait créer une nouvelle législation. Selon la Fédération nationale des orthophonistes, le gouvernement devrait créer un double diplôme d’orthophoniste correspondant à un master 1 pour des orthophonistes de base et un master 2 pour des orthophonistes s’adressant à certains publics. Pour la Fédération, « en refusant le grade de master à tous les orthophonistes, le ministère provoque la mort prochaine de l’orthophonie ». Pour la fédération, « tous les patients doivent pouvoir trouver à proximité un orthophoniste correctement formé à l’ensemble des troubles ».
Sortir : La Comédie-Française s’expose au Petit Palais
L’exposition sur la Comédie-Française, au Petit Palais du 13 octobre 2011 au 15 janvier 2012, ne peut qu’intéresser tous les amateurs de théâtre, et en particulier les professeurs de lettres attachés à transmettre une mémoire vivante de la littérature. Ils y trouveront de quoi satisfaire leur souhait de mieux connaître un établissement culturel majeur, son histoire, ses valeurs, ses figures mythiques : « grâce à sa bibliothèque-musée, deux-cents œuvres (peintures, sculptures, documents d’archives, objets personnels, accessoires et maquettes) sont présentées, afin de découvrir les coulisses du théâtre et pénétrer cet univers mystérieux ».
Les pétroliers font jouer les élèves
Soucieux sans doute d’améliorer leur image auprès des jeunes, les pétroliers investissent dans le jeu en ligne. Ainsi l’américain Chevron propose « Energyville » un jeu où les élèves peuvent prendre des décisions pour une gestion durable de l’énergie. En France, Total lance « Total Genius Campus ». Là aussi un jeu amène les élèves à jouer le rôle d’un ministre d el’ énergie amené à faire des choix stratégiques. A la clé un concours et des lots.
Primaire : Inscrivez-vous à 1001 nuits, 1001 récits
1001 nuits vous attendent pour ce nouveau concours qui s’adresse aux classes maternelles, élémentaires et spécialisées… Organisé par le Snuipp, en partenariat avec la BNF, le Café pédagogique, l’Ecole des loisirs, la Ligue de l’enseignement et les villes de Paris et Lyon, l’inscription au concours est ouverte jusqu’au 30 novembre.
Chacun connaît l’histoire de Shéhérazade, fille du grand vizir, qui raconte chaque nuit au sultan, son époux, une histoire dont la suite est toujours reportée au lendemain : c’est le moyen qu’elle a trouvé pour sauver sa vie. Au bout de mille et une nuits, le sultan finit par tomber amoureux… Pour quelle raison le héros que vous imaginerez, devra-t-il tenir en haleine son public pendant des nuits entières ? Comment tissera-t-il son récit, imbriquant plusieurs contes connus ou inventés ?
A vous d’imaginer ce héros, son histoire et d’écrire pour lui cette nouvelle légende. La nuit, l’univers oriental seront des points d’appui pour votre création . Livre objet, livre en accordéon, livre à pop-up, livre accompagné d’un CD-rom ou d’un site Web, livre jeu…la création finale sera envoyée au Snuipp pour le 19 mars.
Un séjour en classe découverte dans un centre de la Ligue de l’Enseignement, des caméras numériques, des appareils photo numériques, de nombreux lots de livres récompenseront les projets les plus réussis. Des ressources seront mises à disposition dans quelques semaines sur le site de la BnF et sur celui du SNUipp.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La transformation des relations Etat-Université
Le séminaire Gouvernances de l’éducation, de la formation et de l’emploi (D Glaymann, X pons), organise le 8 novembre à 17h à l’université Paris est Créteil une séance consacrée à « la transformation des relations Etats-universités- profession en Europe » en présence de C Musselin (CNRS).
Les Français méfiants envers les politiques
Selon un sondage publié par Le Monde, le niveau de confiance des Français envers leurs responsables politiques a nettement baissé. Seul les maires obtiennent encore la confiance d’une majorité de français, ce taux alla nt dégradant en remontant vers le niveau national, la confiance envers le président d ela République étant au plus bas. Pour Pascal Perrineau, Cevipof, cette situation peut conduire à un vote extrémiste aux présidentielles.
Le rapport de la PNUD pose la question de la durabilité du développement
« Il est essentiel de comprendre les liens entre durabilité environnementale et équité si nous voulons accroître les libertés humaines pour les générations actuelles et futures. Les remarquables progrès effectués lors des dernières décennies en matière de développement humain, dont rendent compte les Rapports sur le développement humain, ne peuvent se poursuivre si des mesures audacieuses ne sont pas prises à l’échelle mondiale afin de réduire à la fois l’inégalité et les risques environnementaux… Dans les 176 pays et territoires où intervient chaque jour le Programme des Nations Unies pour le développement, de nombreuses personnes défavorisées souffrent de privations à un double niveau. Elles sont plus vulnérables aux effets à grande échelle de la dégradation de l’environnement parce qu’elles sont soumises à des agressions environnementales plus graves et disposent de moins de moyens pour y faire face. Elles doivent aussi se préoccuper des menaces pesant sur leur environnement immédiat, qu’il s’agisse de la pollution intérieure des locaux, de la pollution de l’eau ou des déficiences de l’assainissement. Des études prévisionnelles suggèrent que l’échec persistant des tentatives de réduction des risques environnementaux graves et l’aggravation des inégalités sociales pourraient ralentir plusieurs décennies de progrès continus au sein de la majorité pauvre de la population mondiale, voire inverser la convergence mondiale en matière de développement humain. ». Le rapport de la PNUD organisme des Nations Unies en charge du développement, appelle à lier durabilité et équité. Tout un programme…
Physique : L’Udppc à coeur ouvert
Plongez au cœur de l’UdPPC, l’association des professeurs de physique-chimie. Découvrez les origines, les grands moments de l’histoire de l’association et ses dernières positions sur les réformes en cours. Le Café mensuel interroge Micheline Izbicki présidente de l’association.
Faut-il « fêter » la géographie ?
« Après l’été des festivals de musique, de théâtre et de cinéma, voici l’automne non plus mélancolique comme au temps des feuilles mortes, mais une saison active, hyper-active où l’on travaille la semaine et le dimanche : festival de géographie ici, fêtes de la science là, rendez-vous de l’histoire et concours en tous genres encore ailleurs, se pressant tous dans les recoins du calendrier que l’on consacrait jadis à la cueillette des champignons.. », écrit Gilles Fumey dans le Café mensuel. Au festivalier épuisé par ce barnum de « fêtes » du savoir, il reste dans le train du retour quelques pensées dubitatives.
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