Comme
cela avait été analysé dans son excellente interview au Café par le
professeur André Robert, les élections professionnelles qui viennent
d’avoir lieu marquent à la fois trace des continuités, mais permettent
de mesurer plusieurs évolutions importantes dans le premier degré :
–
évidemment, c’est la baisse de la participation qui est le fait
marquant. 4 enseignants des écoles sur six seulement ont voté. Nombre
de témoignages nous sont parvenus, prouvant les multiples registres de
difficultés qu’on connus les enseignants souhaitant voter : difficulté
à récupérer les identifiants ou à créer les mots de passe, navigateurs
internet incompatibles avec les applets java installés sur les
machines… Cependant, dans les semaines à venir, il faudra regarder
les chiffres plus précisément, étant donné les différences sensibles
d’un département à l’autre, pour comprendre si cette baisse de
participation ne doit pas aussi être portée au passif des organisations
syndicales, touchées depuis plusieurs années par une suite de revers
dans les mobilisations menées contre les politiques menées par les
différents ministères.
–
dans ce contexte de baisse de participation, à qui profite la situation
? Ceux qui n’ont pas voté se répartissent-ils dans l’électorat de tous
les syndicats, ou allaient-ils mécaniquement faire baisser le syndicat
majoritaire, le SNUipp ? Manifestement, il ne s’en sort pas si mal,
puisque son pourcentage de voix est en augmentation d’un point (48%).
Pourtant, il risquait sans doute gros, n’ayant pas de « victoire
syndicale » à présenter à ses électeurs.
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qui représente une alternative dans le paysage politique du premier
degré ? Le pôle « radical » porté par SUD et la CGT recule, mais FO
devient la troisième organisation en terme de nombre de voix (9,37%),
du fait du recul du SGEN dans le premier degré. C’est l’UNSA qui
recueille la meilleure progression, dépassant 25% des voix. Encore une
fois, les spécialistes qui voudront comprendre finement les résultats
devront regarder de près les évolutions départementales, tant on sait
que les rapports de force locaux peuvent parfois être impactés par les
pratiques des équipes départementales que les enseignants connaissent
au quotidien pour leur activité réelle.