Par François Jarraud
De très nombreuses publications en ces mois de rentrée. Il est question du cerveau, de Pisa, de la taille des classes, de l’efficacité en éducation…
Cerveau : Les secrets de l’apprentissage
Comment font-ils pour apprendre ? se demande l’Inserm qui consacre un gros dossier téléchargeable aux découvertes des neurosciences. La revue s’intéresse à la mémorisation, un domaine où les neurosciences ont incontestablement fait avancer la connaissance et, dans une certaine mesure, les pratiques des enseignants. Le reste du dossier posera davantage de questions. Ainsi sur la focalisation sur les méthodes d’apprentissage de la lecture laissent dans l’ombre le principal critère de l’illettrisme qui est social. La revue est remarquablement bien mise en forme et vulgarise de façon efficace les travaux des chercheurs. On ne peut que la conseiller.
Revue d el’Inserm
http://www.inserm.fr/mediatheque/infr-grand-public/fichiers/[…]
Le jeu et les neurosciences
http://cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/93_D[…]
PISA : Ce que l’on en sait et ce que l’on en fait
Ce nouveau Dossier d’actualité de l’Ifé nous invite à faire le point sur les savoirs produits par PISA et sur les utilisations qui ont pu en être faites. Le dossier fait une mise au point peut-être un peu trop brève des apports de PISA mais pose de façon très intéressante la question de son impact.
Le dossier
http://www.inrp.fr/vst/DA/detailsDossier.php?dossier=66&lang=fr
Le dossier du Café
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/PISA2010.aspx
Le Se-Unsa lance un site sur « l’école de demain »
Fini les revendications syndicales ? Surement pas. Mais le Se-Unsa se positionne aussi comme un mouvement pédagogique en ouvrant un site strictement pédagogique. Selon Claire Krepper, secrétaire nationale, ce blog vise à « concrétiser l’unité de la scolarité obligatoire commune et la cohérence de la réflexion éducative de notre syndicat sur cette première étape capitale de la formation tout au long de la vie ». Le blog porte sur « l’école du socle commun », c’est à dire une structure qui associerait école et collège. Il propose des articles sur le socle commun, la pédagogie de projet et le temps scolaire.
Ecole de demain
http://ecolededemain.wordpress.com/
Effet de qualité et taille de la classe
« Les apports les plus originaux de cette étude sont un constat, et une question. Le constat, c’est celui de l’ampleur des effets à long terme de la « qualité » des classes dans l’enseignement primaire ». Thibault Gajdos revient sur le site du Snuipp sur l’enquête STAR menée aux Etats-Unis dans les années 1980. Une nouvelle étude montre une forte corrélation entre les revenus à l’âge de 27 ans et les résultats aux tests de maternelle et la scolarisation dans une classe à faible effectif.
Mais pour Thibault Gajdos, « la question est : qu’est-ce qui fait la « qualité » d’une classe ? Quels sont les facteurs qui font qu’une classe fonctionne mieux qu’une autre ? L’étude montre l’importance de cette question, tout en mettant en évidence qu’il n’y a pas, aujourd’hui, de réponse. Il faut poursuivre les expérimentations et les évaluations sur le long terme. »
Sur le site du Snuipp
http://www.snuipp.fr/Les-effets-de-la-taille-et-de-la
Carrefour éducation
http://carrefour-education.qc.ca/guides_thematiques
Le biais racial des sanctions scolaires
Selon une étude du National Education Policy Center, les sanctions disciplinaires ne touchent pas de la même façon « blancs » et « noirs » aux Etats-Unis. 28% des collégiens noirs seraient condamnés à une exclusion par leur établissement contre 10% des « blancs ». Pour les filles l’écart est encore plus fort : 18% et 4%. Ce que souligne l’étude c’est aussi le caractère très variable des motifs d’exclusion . Par exemple utiliser son téléphone portable au collège entraîne une exclusion pour un jeune noir sur trois contre un sur 20 chez les « blancs ». L’étude invite les enseignants à publier et analyser leurs statistiques sur les sanctions disciplinaires et à le faire par groupe racial (qui sont légaux aux Etats-Unis).
L’étude
http://nepc.colorado.edu/publication/discipline-policies
Quelle efficacité en éducation ?
Qu’est ce qu’un enseignement efficace ? L’IFE publie, sous la plume d’Annie Feyfant, un intéressant Dossier d’actualité sur « les effets des pratiques pédagogiques sur les apprentissages ». Le dossier pose la question de l’efficacité en éducation, celle de sa mesure et revient sur les effets établissement, maître et les effets liés aux contenus éducatifs. Il s’intéresse particulièrement aux apprentissages de base comme la lecture. La conclusion est particulièrement intéressante. » Il est impossible de donner une répondre tranchée à notre problématique de départ, à savoir : « certaines pratiques pédagogiques sont-elles plus efficaces que d’autres dans la maîtrise par les élèves des compétences de base ? » et surtout il n’est pas simple de réaliser un manuel des bonnes pratiques, applicables en tous lieux et en toutes circonstances », écrit A Feyfant. » Pour conclure cette ébauche sur l’efficacité des pratiques pédagogiques, citons M. Verhoeven : « l’efficacité est-elle une finalité légitime en éducation?» et plus précisément « la question […] est de savoir si l’intérêt renouvelé pour l’efficacité mène à davantage de justice et d’équité dans les groupes sociaux ».
L’étude
http://www.inrp.fr/vst/DA/detailsDossier.php?dossier=65&lang=fr
Les Actes de l’université d’été de Prisme
Les 7 et 8 juillet, l’université d’été de l’association Prisme portait sur « les compétences scolaires, éducatives, sociales et territoriales » . Il y a été par exemple question de la prise en compte des compétences citoyennes de s jeunes, de l’accompagnement des collégiens par les étudiants, du LPC et de l’association des parents à l’acquisition des compétences. La particularité de cette université d’été c’est la qualité des participants : élus, militants associatifs, personnels des collectivités locales : tout ce qui tourne autour de l’Ecole donne à voir ses interrogations et sa vision de l’éducation.
Les actes
http://www.prisme-asso.org/spip.php?article4264
Chatel oriente les travaux de l’Inspection générale pour 2011-2012
Le ministre demande à l’inspection générale (IG) d’apporter des réponses aux difficultés apparues dans el système éducatif. Dans une lettre du 27 septembre, Luc Chatel définit les travaux attenus de l’IG pour cette année. Ils définissent ls contours des réformes ministérielles et de ses difficultés. L’IG travaillera sur la personnalisation de l’enseignement, l’audit interne, la lutte contre le décrochage, tous thèmes de la communication ministérielle. L’IG aura aussi à suivre les réformes, ou plutôt certaines de leurs difficultés : livret personnel de compétences au collège, Eclair, plans sciences et numérique par exemple.
Deux axes méritent d’être soulignés. L’IG travaillera sur les « composantes de l’activité professionnelle des enseignants outre l’enseignement » c’est à dire la redéfinition du métier qui est un des enjeux actuels d’une refonte du statut. Elle aura aussi à se pencher sur les relations entre universités et recteurs : on sait que l’autonomie universitaire pose problème par exemple pour controler la formation des enseignants…
La lettre
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57823
Banlieues : L’Institut Montaigne pointe le ressentiment envers l’Ecole
Thinktank libéral, l’Institut Montaigne a publié le 4 octobre un rapport intitulé « Banlieue de la République », rédigé par Gilles Kepel. L’auteur a mené une enquête à Clichy – Montfermeil, une des ZUS où se concentrent les difficultés. Le titre du rapport fait de ce cas particulier (une enclave ségrégée) un exemple type de la banlieue. On a là une des premières déformations portées par le rapport.
Pour l’auteur, malgré la politique d’éducation prioritaire, « la situation des élèves en grande difficulté ne s’est pas améliorée… Le territoire de Clichy Montfermeil reste très en deca des taux de réussite nationaux ». A preuve pour G Kepel, le fait que la moitié des élèves va en lycée professionnel. C’est jugé très négativement par G Kepel qui pointe l’orientation. « La figure la plus détestée par nombre de jeunes est celle du conseiller d’orientation ».
La cantine est l’autre obsession du rapport qui assimile respect du halal et ne pas manger de porc. La loi sur le voile serait respectée mais vécue comme discriminatoire car pas assez expliquée. Luc Chatel a répondu à ces interpellations de façon assez singulière. Il a rappelé qu’il a lutté « contre une orientation subie » en développant « des modules en classe de 4ème et 3ème qui permettent de découvrir concrètement les métiers ». Et il a renvoyé sur les collectivités locales l’échec des politiques territoriales…
Sur le plan scolaire, une étude signalée par l’OZP ne confirme pas le jugement négatif porté par le sociologue. » L’étude des indicateurs sociaux et scolaires sur la décennie 90 prouve davantage l’accentuation des ségrégations sociales et ethniques sur un territoire restreint, une tendance à l’entre-soi marquée, que l’existence de corrélations entre indicateurs sociaux et indicateurs scolaires. Ainsi, le collège Romain Rolland a fait front, a résisté, n’est pas marginalisé par ses résultats scolaires, malgré un très haut niveau de difficultés sociales » explique Lydie Heurdier-Deschamps pour la période 1980-2000. En 2005, le rapport de la ZUS signalait un décalage entre la population d ela zus et son environnement. » A Clichy-sous-Bois, le niveau scolaire est assez préoccupant, car la population scolarisée est caractérisée par un taux de retard important : 96,3% des élèves de 16-18 ans sont scolarisés et 49,2% pour la tranche d’age des 19-24 ans. Le pourcentage des 15 ans et plus sans diplôme est de 27,7%. La part des élèves inscrits en 6ème, ayant 2 ans de retard ou plus est de 11,3% (5,7% sur le département). Cette statistique passant à 26,3% en 3ème(13,2% pour le département). »
Le rapport Kepel
http://www.banlieue-de-la-republique.fr/
Sur le site du Café
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