Par Françoise Solliec
Accessibilité et problèmes de transports, évolutions démographiques, besoins et parcours de formation, autant de thématiques essentielles à la préparation du prochain PPI-PPR. Elles ont été abordées par secteurs géographiques, au cours de réunions de concertation où les acteurs concernés ont largement joué le jeu du dialogue.
Mardi 18 octobre se tenait la dernière des douze réunions de zone organisées par Henriette Zoughebi, vice-présidente chargée des lycées, et Ariane Azema, directrice de l’unité lycées, pour préparer la révision 2012 du PPI-PPR. Une salle remplie, un public très diversifié (représentants des académies et des collectivité, proviseurs et adjoints, parents d’élèves, syndicalistes, etc.), des questions abordées sans langue de bois ont fait de cette rencontre, comme de celles qui l’ont précédées, un moment de dialogue réel.
L’Ile-de-France est une région de grands de grands contrastes déclare Henriette Zoughebi, en ouverture. Dans le PPI prochain, il nous faut prendre les meilleures décisions et définir les priorités les plus importantes. C’est pourquoi nous avons souhaité mêler les problématiques de l’investissement et de l’offre de formation. Le découpage en 12 zones interacadémiques permet de se situer dans la perspective des grands projets de Paris métropole, notamment au niveau des transports.
Il s’agit tout d’abord dans cette réunion, qui concerne le nord ouest parisien, d’établir un diagnostic partagé à partir d’une fiche synthétique élaborée par la région (consultable sur le site de la région). Il s’agit ensuite de recueillir les questions et propositions des participants et d’y apporter des éléments de réponse. Après une réunion de synthèse début novembre, ouverte à tous les participants, un premier rapport sera présenté à l’assemblée régionale. Les groupes de travail auront ensuite une année pour aboutir à programme définitif, soumis au vote l’assemblée en novembre 202.
De la consultation avec les lycéens, Henriette Zoughebi a retenu l’importance de lutter pour l’égalité et la mixité scolaires et de faire des lycées des lieux adaptés et confortables, non seulement d’études, mais aussi de vie et d’épanouissement. Une attention toute particulière sera donc portée au développement des internats et à des choix d’implantations nouvelles en adéquation avec les transports et l’évolution de l’habitat.
Sur ce secteur du nord ouest parisien, la projection démographique indique de 2004 à 2024 une croissance forte de la population lycéenne (28% alors que la moyenne régionale est de 4%). Malgré une construction nouvelle à Nanterre, et même s’il faut relativiser la signification de ces projections, des lycées du secteur risquent fort de se retrouver en tension.
Dans cette zone, l’offre de formation est assez complète et équilibrée en filières, avec une forte concentration d’établissements dans la partie parisienne (8ème, 17ème et 18ème) remarque Ariane Azema. On y compte 46 lycées, dont 10 ont été rénovés, 3 chantiers étant encore en cours. Le plan important de réaménagement des transports devrait permettre une meilleure répartition dans les établissements.
Les questions de la salle sont aussi variées que la composition du public. Elles concernent souvent des problèmes locaux (sécurité, manque ou inadéquation des installations sportives, vie de la communauté pendant les travaux de rénovation, besoins en locaux, devenir des collèges des cités scolaires, accessibilité des élèves handicapés, câblage et haut débit …) qui réfèrent en fait à des problématiques partagées par beaucoup d’établissements.
Les réponses d’Ariane Azema montrent que les problèmes évoqués sont bien connus des services de la région. Elle insiste sur le fait que les rénovations prennent beaucoup de temps et que les travaux ne peuvent être programmés aussi rapidement qu’il le faudrait pour répondre aux différents besoins. Les installations sportives, notamment, posent un problème particulier, puisqu’il avait été décidé de les laisser à la charge des autres collectivités. Constatant les difficultés en la matière, le dossier va être repris. Pour le très haut débit une convention a été signée avec Paris, mais il existe encore des zones où les plates-formes techniques ne sont pas installées et certains établissements en sont très pénalisés.
Henriette Zoughebi exprime une inquiétude réelle sur les budgets à venir qui ne permettront sans doute pas de rattraper tous les retards en matière d’installations sportives, même si des projets de partenariats avec les communes sont à organiser. Concernant le fonctionnement du lycée pendant la période de rénovation, les élus de la commission lycée ont souhaité réfléchir à l’association de la communauté éducative à ces travaux, cette communauté devant être considérée comme un véritable partenaire par la région. La vice-présidente souhaite enfin un développement des internats, en priorité pour le post-bac, mais aussi pour des établissements à formations « rares » en pré-bac.
Au niveau des formations, c’est le devenir du lycée professionnel qui pose la question prédominante. La mixité avec les apprentis est a priori intéressante, estime Henriette Zoughebi, mais il ne faut pas que l’existence d’une formation en apprentissage s’accompagne d’une fermeture de la même voie sous statut scolaire, bien adaptée aux élèves les plus fragiles. Le travail de réflexion se mènera en synergie avec le vice-président chargé de l’apprentissage.
Faut-il aller vers des lycées polyvalents, un peu plus importants en capacité d’accueil et offrant une palette plus diversifiée ? C’est toute une question à réfléchir avec les académies pour déterminer les formules le plus adaptées à la réussite des jeunes.
Dans l’entretien du patrimoine, la question des toilettes revient constamment. Un plan est en cours d’élaboration, car il y va de la dignité des jeunes.
« Nous menons un travail intelligent avec les autres collectivités » conclut Henriette Zoughebi. L’éducation reste une priorité de la région, qui sera confirmée très prochainement lors du vote du budget. L’objectif principal est d’augmenter le niveau de qualification des jeunes, quelle que soit leur voie de formation. C’est un enjeu pour la région de demain, c’est aussi un enjeu de citoyenneté et d’épanouissement humain. « Nos jeunes sont ambitieux, ils veulent réussir, nous mettrons toutes nos forces au service de cette ambition ».