Par François Jarraud
Bien équipés, les enseignants ont-ils vraiment intégré les TICE dans leurs pratiques ? Le sondage Café – Ipsos – Microsoft apporte des réponses nuancées.
Bien équipés (93% des enseignants ont un ordinateur fixe, 86% un portable), demandeurs de matériel (TBI, tablette par exemple) les enseignants utilisent les TICE massivement en cours (66%). Pour autant, les usages restent le plus souvent dans le cadre d’une transmission classique et ce sont les outils de celle-ci qui sont les mieux connus. De nombreux bénéfices sont attribués aux TICE comme l’aide à la préparation des cours mais elles sont encore perçues comme peu bénéfiques pour le travail des élèves: le travail d’équipe, l’apprentissage des langues et la mémorisation des cours par exemple. On comprend dès lors que les enseignants sont demandeurs de formation et de soutien matériel.
Les résultats du sondage
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Documents/docs[…]
Peut-on être technophile et pédagogue ?
Pour Bruno Devauchelle, formateur au Cepec et président de l’association éditrice du Café pédagogique, l’enquête montre que « le développement d’Internet (dans le système éducatif) ne touche pas fondamentalement l’acte d’apprendre, sauf pour ce qui est de l’environnement informationnel… Les véritables usages pédagogiques et didactiques des TIC restent encore du domaine de l’innovation et pas de la banalisation. L’approche ministérielle de l’incitation à l’usage des TIC dans l’enseignement à largement pris cette option ».
Lisez l’analyse de Bruno Devauchelle
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2011/07/0707[…]
Malgré les encouragements, les usages des TICE en classe piétinent en Europe.
Une enquête européenne montre que les usages des TICE en classe sont loin derrière les espérances et les recommandations officielles. « Dans les classes de science, environ 60 % des étudiants en moyenne dans l’UE ont des enseignants qui n’ont jamais exigé d’utiliser un ordinateur pour étudier des phénomènes naturels dans le cadre de simulations et 51 % ont des enseignants qui ne leur ont jamais demandé d’utiliser un ordinateur pour réaliser des procédures ou des expériences scientifiques. En 8è année, environ 50 % d’étudiants, en moyenne, ont des enseignants qui ne leur ont jamais demandé d’utiliser un ordinateur pour l’une de ces activités ou les deux ». Malheureusement la France fait partie des 3 pays européens qui ont refusé de participer à cette enquête. Cette stagnation des pratiques contraste avec l’équipement des établissements qui s’uniformise en Europe. Les élèves partagent cette vision : les utilisations scolaires à la maison restent faibles.
Etude Eurydice
http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/[…]
L’Europe lance une grande enquête sur les usages des TICE dans les salles de classe
Surnommée ESSIE, l’enquête concerne 31 pays dont les 27 membres de l’Union européenne. Dans chaque pays 1 200 écoles et établissements secondaires ont été sélectionnés. Elle veut établir comment les élèves utilisent les TICE chez eux et à l’école. Que pensent les enseignants et chefs d’établissement des TICE. Quel est l’équipement réel des salles de classe en accès internet, ordinateurs et TBI. Les résultats seront connus en 2012.
Sur l’enquête
http://workspace.eun.org/web/essie
Les jeunes ne veulent pas d’une éducation au média Internet, révèle une enquête suisse
« Environ un tiers des élèves estime qu’on devrait craindre l’Internet », révèle une étude suisse sur « les natifs de l’ère numérique ». L’enquête qui porte sur les 15-18 ans, montre que » l’ambivalence teintée de crainte des participants plus âgés vis-à-vis de l’Internet est totalement absente chez les adolescents. Les natifs de l’ère numérique consultés estiment que la Toile est foncièrement bonne et utile ». En même temps leur vision est moins passionnée que certains le pense. Internet est un élément de leur monde. Vivre sans Internet leur paraitrait morose. Mais Internet n’est jamais qu’une « cour de récréation virtuelle », un espace partagé avec les amis.
» Les jeunes interrogés n’estiment pas nécessaire que l’école enseigne comment utiliser les médias numériques en faisant preuve d’un sens critique », rapporte l’enquête. Il est vrai qu’ils sont peu conscients des risques commerciaux ou personnels encourus sur la toile. Pour le reste s’ils savent que l’information peut y être de mauvaise qualité, celle-c- est toujours suffisante pour le travail scolaire… La première victime d’Internet est le livre. Les jeunes suisses ne lisent de livre que quand ils n’ont pas accès à la toile.
L’enquête
http://www.ta-swiss.ch/fr/?redirect=getfile.ph[…]
L’année des tablettes ou des smartphones ?
« Smartphones et tablettes sont déjà en train de semer le trouble, encore un peu plus que ne l’ont fait les ordinateurs et internet », écrit B Devauchelle sur son blog. Un exemple ? » Tablettes et smartphone sont en train d’inviter à des évolutions importantes : par exemple la révolution de l’évaluation peut s’appuyer sur le fait que les TIC, si elles sont présentes en proximité des élèves tout le temps, rendent absurdes une grande partie des modalités d’évaluation. De même, elles invitent à déplacer complètement le rapport aux sources des documents, non seulement parce qu’elles sont directement accessibles, mais aussi parce que désormais on se doit de les mettre en question avant même d’y avoir accès. Enfin si l’on considère les pratiques d’échange et de mutualisation spontanées entre les jeunes avec les TIC, pourra-t-on continuer longtemps encore conserver des salles de classes composées de tables, de chaises, en rang d’oignon, avec un bureau et un tableau en face ? »
Blog de B Devauchelle
http://www.brunodevauchelle.com/blog/archives/885
Eduquer à la liberté numérique
« Le risque d’une mise en « liberté numérique surveillée » des élèves existe », écrit Bruno Devauchelle sur son blog. « C’est pourquoi chaque établissement, au moins, doit engager une réflexion sur l’éducation des jeunes, mais aussi des adultes à un usage réellement citoyen de ces technologies ». Pour lui cette réflexion doit privilégier « en premier lieu une éducation juridique afin que chacun repère les enjeux de vie en société et les limites qui sont posées; ensuite une éducation numérique qui permette à chacun de comprendre qu’au delà des apparences, les traitements informatiques des données sont complexes et qu’ils peuvent rendre possible des actions susceptibles de conséquences pour soi; enfin une éducation philosophique au sens de la vie dans la société contemporaine afin de permettre à chacun d’inscrire les évolutions techniques dans l’espace plus vaste du sens du développement de l’humanité ».
Blog de B Devauchelle
http://www.brunodevauchelle.com/blog/archives/870
Réseaux sociaux : Eduquons aux risques
« L’école n’est pas un simple distributeur de savoirs. Ce que l’élève y apprend doit lui permettre de s’inscrire comme citoyen responsable et actif. À nier aujourd’hui les réseaux sociaux et ne pas vouloir éduquer l’élève dans ces usages, l’École manque à sa mission », écrit avec force Laurence Juin, une enseignante particulièrement innovante dans les usages des TICE. Sur son blog elle prend position contre le développement de pseudo réseaux sociaux propres au monde scolaire. » Imaginer un autre réseau me semble inutile. Il serait peut-être parfaitement adapté à l’éducation mais risque, vu le temps que ça prend dans l’émergence d’un projet, d’être déjà obsolète. Puisque ces réseaux existent déjà, puisque les élèves les connaissent, en maîtrisent le fonctionnement de base, pourquoi ne pas s’appuyer sur ces savoirs et ces compétences pour les augmenter, les sécuriser ? »
Article blog
https://fromplane.wordpress.com/2011/09/01/56/
Sur Laurence Juin
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2011/[…]
Sur le site du Café
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