Par François Jarraud
Lors de la « convention pour la justice sociale », le 9 juin 2011, l’UMP a adopté des propositions « pour la justice sociale ». Plusieurs concernent l’Ecole. Sont-elles socialement justes ?
Il faut beaucoup de culot à l’UMP pour affirmer viser « améliorer l’accompagnement de la petite enfance, notamment pour les enfants de milieux défavorisés » en ouvrant les jardins d’éveil. L’UMP reconnaît que « l’éveil préscolaire des enfants est un atout pour préparer l’apprentissage de la lecture, notamment pour les enfants de milieux défavorisés ». Elle a inventé les « jardins d’éveil » qui sont des structures payantes. Ceux-ci remplacent la scolarisation dès 2 ans en maternelle qui avait l’avantage d’être gratuite pour les familles et, effectivement d’avoir un effet positif sur la scolarité des enfants ». Alors que la rentrée 2011 va voir la disparition des dernières classes de 2 ans, la politique suivie par les président détourne les enfants des familles défavorisées des structures d’accueil des enfants et renforce les inégalités.
Les enfants de ces familles sont rattrapés à nouveau plus loin par une autre mesure projetée par l’UMP : les section métiers études. » Pourquoi ne pas ouvrir des classes «métiers-études» sur les modèles des classes «sport-études» pour permettre aux jeunes qui le souhaitent d’axer une partie de leur enseignement sur le monde professionnel, la découverte des métiers et les savoir-faire techniques? » demande l’UMP. Tout simplement parce que le temps accordé à l’entreprise est retiré à l’enseignement général et marginalise les jeunes qui le suivent. Il rendrait impossible la poursuite d’études dans le secondaire supérieur. Ce que propose l’ULMP c’est la relégation d’une partie des enfants par une orientation précoce. Gageons que les enfants envoyés dans ces classes métiers études seraient rarement ceux des classes supérieures…
L’idée d’établissement scolaire par classe avancée par JF Copé lors du premier « rendez-vous » de la présidentielle, est présentée elle aussi comme sociale . « Il s’agit d’en finir vraiment avec la carte scolaire et d’instaurer une vraie mixité sociale à l’école » en regroupant les enfants par classe et non par secteur. En augmentant les ruptures à l’intérieur du système éducatif, elle augmenterait les difficultés des élèves les moins à l’aise à l’école. En introduisant une nouvelle rupture en fin de 5ème elle faciliterait la mise en place d’une pré orientation dès la 4ème vers les classes métiers études. C’est semble-t-il son réel objectif.
Si l’on en croit PISA, la France se caractérise par sa très forte inégalité sociale dans l’accès à l’éducation. La part des élèves en échec scolaire grave progresse et atteint 20% en même temps que celle des élites augmente lentement. Autrement dit le système éducatif est en train d’éclater entre un système élitiste accueillant les enfants des bonnes familles et des écoles populaires où les difficultés s’accumulent. Les remèdes à cette situation sont connus : investir dans le pré-élémentaire, faire tronc commun sur la plus grande partie du parcours. Les choix de l’UMP se situent exactement à l’inverse de cette politique en affaiblissant le pré-élémentaire, qui était un des points forts de notre système, et en revenant aux filières parallèles dans el premier cycle du secondaire disparues depuis 1975. Le programme UMP prendrait le risque d ‘une aggravation des inégalités scolaires.
Le projet UMP
http://www.projet-ump.fr/wp-content/uploads/2011/06/conventi[…]
Novembre 2010 le Rendez-vous UMP
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/11/UMPLe[…]
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