Par François Jarraud
Pour vos vacances, le Sac de plage du Café……
Le niveau baisse et la mer aussi
Officiel : Un millier de postes non pourvus aux concours du second degré ! Robien boit et Gérard trinque… l Un rapport du CAS sur « l’effet enseignant » remet en question le statut des enseignants l Le Café est en vacances.
APB : Une procédure complémentaire est prévue l J’aide mon enfant à préparer la rentrée l Travaux d’été : quelle efficacité ? l Les métiers de l’informatique l Apprentis et lycéens pro : Echanges avec l’Allemagne.
Stagiaire : Happy end l Redoublements : A quoi ça sert demande l’OCDE ? l Des lectures pour l’été : Chut ! Le journal d’un directeur d’école.
L’Ecole et son récit, vu par Denis Meuret…
S.E.S. : Les propositions de l’Apses pour le bac l EPS : La natation définie au B.O. l EPS : Programme de complément l Sections internationales de lycée.
Pour vos vacances, le Sac de plage du Café
C’est aussi en été, sur la plage, que se nourrissent les envies, les projets, peut-être même les utopies nécessaires des enseignants. C’est pour les alimenter, en attendant le « Guide de rentrée », que le Café pédagogique vous offre un « Sac de plage ».
Dans un sac de plage on emmène que l’essentiel. Pour nous c’est d’abord tout ce qui permet de préparer la rentrée. Connaître les nouveaux programmes et les objectifs fixés par la fameuse circulaire de rentrée. Anticiper sur les politiques qui seront conduites en 2011-2012 aussi bien au niveau du système éducatif qu’en ce qui concerne l’évolution du métier. Savoir par exemple comment va évoluer l’évaluation des écoliers ou celle des enseignants. C’est aussi avoir une idée des changements de programme apportés dans ma discipline, que ce soit au collège ou au lycée. Ou des ressources intéressantes pour préparer les nouveaux programmes.
N’avouez jamais que vous débutez. C’est un conseil que l’on aurait pu mettre dans le Sac de plage. Car il est un peu plus lourd pour les débutants, avec un chapitre spécifique pour les nouveaux enseignants qui arriveront en poste en septembre avec des ressources disciplinaires particulières. Le Sac indique des sites pour se préparer à prendre son poste.
Et les profs expérimentés ? Leur bonus ce sont les « lectures d’été », un chapitre qui présente les ouvrages qui nous ont le plus marqué cette année. De quoi approfondir sa connaissance du système éducatif et de ses enjeux. De quoi alimenter ses méditations (ses rêveries ?) estivales.
Et les parents ? En attendant le Guide de rentrée spécial parents, un chapitre signale des ressources pour préparer la rentrée avec son enfant.
Pour traverser sereinement les vacances, il faut garder à vue les deux rivages. D’un coté les réussites et les désillusions de l’année dernière. De l’autre, les projets pour l’année qui vient. Entre les deux c’est le moment des découvertes et des rêves. Nous vous souhaitons de bonnes vacances !
Découvrez le Sac de plage 2011
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L’Éditorial de Monique Royer
Le niveau baisse et la mer aussi
C’est de saison. Les résultats aux examens confortent les opinions, les diplômés du bac ou du brevet sont pour certains sous-évalués. Le niveau n’est plus ce qu’il était.
La notion de niveau se réfère à une jauge irrationnelle, un profil idéal de l’élève accompli, celui qui aura engrangé le minimum de savoirs académiques requis pour passer à l’étage supérieur. Cette jauge, immuable et mystérieuse se constitue de représentations, souvent nourries de la propre histoire du jaugeur ; et s’exempt de référentiel véritablement établi.
Comparer le lauréat d’aujourd’hui à celui d’il y a vingt ans, voire des années soixante ou même de la IIIe République, le temps sacré où l’instituteur avait une place de choix dans la cité, cette comparaison a t’-elle un sens ? Cherche t’-on aujourd’hui à comparer les performances de tout un tas de professions directement impactées par les évolutions technologiques et sociales ? Pense t’-on d’un comptable qu’il est moins prompt au maniement des chiffres que son aîné au prétexte qu’un logiciel outille désormais ses pratiques. Dira t’-on d’un boulanger qu’il a perdu du savoir-faire puisque la technologie lui permet de mieux maitriser la cuisson des pains ? Et vous-mêmes enseignants, peut on vous soupçonner de moins maitriser les contenus puisque s’offre à vous un panel de vecteurs pour donner accès au savoir ?
Comment comparer une école construite autour de l’élitisme républicain à une école ouverte au plus grand nombre ? Peut-on leur assigner le même objectif, en attendre les mêmes résultats ? Oui aimerait on penser mais regardons l’époque et abstenons nous d’une dose de nostalgie. L’évaluation a besoin d’un toilettage, d’une construction autour d’un référentiel repensé. Qu’attend on aujourd’hui d’un diplômé, quels savoirs, quelles aptitudes lui sont nécessaires pour entreprendre des études supérieures ou s’insérer dans la vie professionnelles ?
Il existe des mers qui n’ont pas de marée ou si peu. Seuls les plongeurs ont accès à leurs richesses. D’autres offrent deux fois par jour au moins un visage différent. Lorsque l’eau se retire, au fil du reflux se découvrent, des vies minuscules et des couleurs uniques. Le promeneur se régale de ces infimes nuances, ces secrets qui tout à coup se dévoilent. Le niveau baisse et la mer aussi. Il est peut être temps de s’attarder sur ce que l’un et l’autre dévoilent.
Monique Royer
Officiel : Un millier de postes non pourvus aux concours du second degré
Selon le ministère 978 postes présentés aux concours du second degré ne sont pas pourvus. Le Snes craint des effets durables sur l’attractivité des concours.
Selon l’AFP, à l’issue des capes externes 978 postes n’ont pas été pourvus. Cela concerne 20% des postes en anglais (132), plus d’un tiers en mathématiques (376/950) et musique (48) et à peu près la moitié en lettres classiques (108).
Pour Josette Théophile, la directrice des relations humaines du ministère, cette situation s’explique par le fait que le ministère a décidé de « maintenir la qualité du concours ». Pour elle, cela ne posera pas de problème car le ministère aurait « surcalibré » le nombre de postes offerts et pourrait faire appel à des contractuels. Elle compte aussi sur la reconversion des enseignants de STI pour combler le déficit en maths.
Le Snes juge la situation « alarmante pour l’avenir du Second degré et l’attractivité des métiers de l’Education ». Elle enverrait « un message négatif à tous les étudiants qui se destinent aux métiers de l’éducation ». D’autre part le Snes estime que « le nombre de candidats, quoiqu’en baisse, permettait largement de pourvoir tous les postes tout en laissant aux jurys la possibilité d’en assurer la sélection ».
Ce qui est certain c’est que cette situation va aggraver les difficultés des établissements pour mettre un nombre suffisant d’enseignants devant les élèves. Et que tous les regards se portent maintenant sur le nombre d’inscrits aux concours 2012…
Robien boit et Gérard trinque…
Le recteur de Paris, Patrick Gérard, et Jean-Michel Quenet, son conseiller ont été condamnés le 13 juillet par la Cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes à des amendes pour avoir effectué des nominations de complaisance.
Il leur est reproché d’avoir nommé plusieurs inspecteurs de l’académie de Paris à l’époque où ils travaillaient au cabinet de Gilles de Robien, un ex-ministre de l’éducation nationale. Ces postes constituent un point de chute pour des personnalités que l’Elysée ou le gouvernement veut caser sur un emploi qui est parfois fictif.
En février 2010, la Cour des comptes avait publié un rapport dénonçant cette pratique. La Cour expliquait que » les inspecteurs de l’académie de Paris présentent la particularité d’être directement nommés par un décret du président de la République, sans avoir au préalable passé de concours de recrutement et sans même que soit requis l’avis consultatif d’une commission. Ces nominations ne sont assujetties à aucune condition : n’importe quelle personne peut être nommée dans ces fonctions ». Ils reçoivent un salaire de 4500 euros net. Dans son style inimitable, la Cour constatait « qu’une proportion de l’ordre d’un tiers des inspecteurs de l’académie de Paris n’avait qu’une activité faiblement identifiée au sein des structures auxquelles ils étaient rattachés, qu’il s’agisse du rectorat de Paris, de l’IGEN, ou d’autres administrations ». Certains ont même protesté de leur ennui… D’autres cumulent ce salaire avec une activité privée ou publique rémunérée. « Loin d’enrichir les travaux menés au sein ou en dehors de l’académie de Paris », note le rapport, « les nominations de certains inspecteurs leur ont surtout permis de percevoir des revenus supplémentaires tout en conservant leur activité antérieure, ou bien d’obtenir une garantie de revenus en consacrant une part notable de leur temps, et parfois même largement prédominante, à des occupations d’ordre privé ou politique ».
La Cour des comptes février 2010
Un rapport du CAS sur « l’effet enseignant » remet en question le statut des enseignants
Le Centre d’analyse stratégique vient de publier une étude sur « l’effet enseignant ». Elle recommande d’explorer tous les moyens d’encourager les enseignants à améliorer leur « performance » : embauche à l’essai, salaire au mérite, coaching…
“Toutes choses égales par ailleurs”, 10 % à 15 % des écarts de résultats constatés en fin d’année entre élèves s’expliquent par l’enseignant auquel l’enfant a été confié« , écrit le CAS. « Ces études livrent d’autres résultats intéressants : l’ampleur de l’“effet enseignant” est supérieure à celle de l’“effet établissement” : le professeur a davantage de poids sur la progression des élèves au cours d’une année donnée que l’établissement dans lequel ces derniers sont scolarisés. La portée d’une augmentation de l’efficacité pédagogique d’un enseignant est aussi potentiellement supérieure à celle d’une diminution de la taille des classes ».
Dans cette situation il devient indispensable d’augmenter l’efficacité du travail enseignant. Et pour cela de détecter les « bons enseignants » pour les encourager et les mauvais pour les virer. L’étude préconise trois politiques. La première c’est de ne plus recruter les enseignants comme des fonctionnaires ordinaires. « Les auteurs proposent en revanche, pour tous les enseignants, de durcir les conditions de la titularisation (tenure), attribuée aujourd’hui quasi systématiquement après deux ou trois ans d’expérience en tant qu’enseignant certifié. Le quart des enseignants certifiés ayant démontré la moins grande valeur ajoutée durant leurs deux premières années d’enseignement se la verrait refuser ». Les auteurs estiment que cette mesure entrainerait « une amélioration des résultats moyens des élèves de 14% ». Une seconde mesure serait le salaire au mérite mais l’efficacité ne leur semble pas attestée. Enfin ils préconisent des évaluations et un coaching pour évaluer les enseignants. « A partir du moment où on leur pose les bonnes questions, les élèves, même au primaire, sont capables de reconnaître les enseignants qui les font progresser », estiment les auteurs. « Certains éléments de pratique évalués par les élèves apparaissent plus corrélés que d’autres aux résultats de l’enseignant en termes de valeur ajoutée. Sont particulièrement déterminants la capacité à “tenir” sa classe et le fait d’avoir un niveau élevé d’exigence ».
Attention au tsunami américain. Pour arriver à ces remarquables conclusions, les auteurs se sont basés essentiellement sur des recherches américaines qui sont mises en ce moment au goût du jour outre-Atlantique. Depuis la crise et la réduction des budgets éducatifs, des politiques ont été mises en place au niveau fédéral et dans de nombreux états pour éliminer les mauvais enseignants et encourager « la productivité » des autres. Ces politiques s’appuient sur les évaluations qui permettent de calculer l’efficacité du système éducatif. C’est cette expérience que reprennent nos auteurs.
Un raisonnement faussé. La question est évidemment dans la mesure de l’efficacité du travail enseignant. Des études françaises ont bien mis en évidence des « effets professeurs ». Ainsi P Bressoux avait fait le lien entre niveau des élèves et la formation professionnelle mais aussi culturelle des enseignants. O Maulini avait montré l’intérêt d’une ouverture au questionnement des enseignants. G Bousquet a fait le lien entre les représentations des enseignants et les résultats scolaires. Mais aucun de ces travaux n’affirme pouvoir mesurer de façon comptable l’efficacité des enseignants.
L’étude du Cas s’inscrit dans une approche quantitative de l’efficacité des enseignants qui contribue à remettre en question leur statut et leur rémunération. Les dégâts causés par l’évaluationnite sont pourtant très perceptibles outre-Atlantique. Elle est accusée de ne faire travailler que les tests aux élèves. Des cas de fraudes massives organisée par les établissements viennent aussi d’être mis en évidence.
Le Café est en vacances
Le Café prend ses vacances d’été. L’Expresso cesse d’être quotidien jusqu’à la rentre. Un lien hebdomadaires sera maintenu selon l’actualité.
Durant les congés nous vous invitons à consulter le « Sac de plage » qui contient les informations nécessaires à la rentrée. Nous publierons le jour de la rentrée un Guide complet de la rentrée. Nous vous souhaitons de bonnes vacances !
Une semaine dans L’Expresso
Retrouvez les articles les plus vus de la semaine du 8 au 15 juillet
Suppressions de postes : Ce que prépare le ministère…
Peut-on être technophile et pédagogue ?
Sondage IPOS : Les TICE toujours à la marge ?…
Vacances d’été : Où est le consensus ?
Démographie scolaire : Les hausses d’effectifs, un problème pour le gouvernement
Lecture : L’Europe montre la voie……
La réforme du lycée ne remet pas en cause la hiérarchie des filières
Brevet : » Les élèves de cette année ne sont pas plus faibles que ceux de l’année dernière »
L’éducation au centre du débat des présidentielles
APB : Une procédure complémentaire est prévue
« Vous n’avez pas eu de proposition d’admission dans la procédure APB ? Pas de panique, une procédure complémentaire vous permet, jusqu’au 23 septembre, de formuler des vœux dans des établissements où il reste des places », précise l’Onisep. Cette procédure s’exerce si vous n’avez pas exprimé vos vœux avant le 20 mars 2011, si vos vœux ont été refusés à l’issue de la procédure « normale » APB ou si vous attendez les réponses à un ou plusieurs vœux.
Dans ce cas vous devez constituer votre dossier électronique sur le site APB en renseignant votre descriptif de votre scolarité, vos bulletins scolaires de l’année de 1re et de Tle, les informations concernant le bac ou autre diplôme obtenu le cas échéant. Ce dossier vous permet de postuler à des formations dans la procédure complémentaire.
J’aide mon enfant à préparer la rentrée
Comment aider son enfant à réussir sa scolarité ? Le Café a sélectionné les meilleures aides de la maternelle au lycée. Ainsi avec « Apprendre à apprendre » vous pourrez aider votre enfant à acquérir des bases solides d’autonomie au collège et au lycée. « L’aider à réussir son CP » est un véritable agenda qui soutient votre action tout au long de l’année.
Découvrez la sélection d’aides du Café
Travaux d’été : quelle efficacité ?
Cahiers de vacances, cours de vacances, stages : la grande coupure de l’été est aussi le moment où les parents inquiets cherchent à maintenir ou améliorer le niveau de leurs enfants. Près de 4 écoliers sur 5 recevraient un cahier de vacances et près d’un quart des lycéens suivrait des travaux d’été. Cette année on a même vu sortir un cahier de vacances pour HEC ! Quelle efficacité peuvent avoir ces outils ?
En 2001, Jean-Pierre Jarousse et Christine Leroy-Audoin ont étudié, pour l’IREDU, l’efficacité des activités scolaires des élèves en été. Leur travail montre qu’ils ont un impact dans les résultats scolaires. Mais l’efficacité varie selon l’usage du support : les enfants qui terminent le cahier ont de meilleurs résultats que ceux qui ne l’ont pas fait. Enfin bien d’autres critères entrent en jeu : l’accompagnement familial par exemple. » A certains enfants, ceux des milieux favorisés, (le temps des vacances) permet de bénéficier à temps plein de leur environnement pus favorable et d’activités, parfois en apparence peu scolaires, qui renforcent leurs compétences ; à d’autres, il fournit l’occasion de s’atteler à un véritable travail.. qui doit conduire au minimum au maintien des acquis scolaires. Ceux qui ne participent pas au mouvement.. ont de fortes chances de se laisser distancer dans une compétition dont ils pensent, à tort, que la reprise officielle n’est programmée qu’à la rentrée.. Finalement le travail scolaire pendant les congés conduit à un renforcement des différences sociales, sexuelles et scolaires de réussite « . Alors pas de trêve à la compétition cet été ?
Les métiers de l’informatique
C’est un secteur en pleine expansion qu’analyse ce nouveau numéro de Parcours. Le secteur recouvre les métiers du hardware à ceux du réseau, de la maintenance et du développement. L’explosion des mobiles génère de nouveaux métiers. La revue présente les métiers mais aussi les formations, du BTS aux masters. On y retrouve les écoles d’ingénieurs et les formations universitaires : master Miage (méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises), master en informatique de gestion…
Les métiers de l’informatique, Onisep.
Apprentis et lycéens pro : Echanges avec l’Allemagne
Une note de service publiée au B.O. du 14 juillet fixe les conditions d’attribution d’aides pour des échanges de jeunes et d’adultes en formation professionnelle avec l’Allemagne. Cela concerne des jeunes en L.P. ou en CFA. Les dossiers sont à remplir pour le 9 septembre.
Stagiaire : Happy end
» J’aime ce métier et je vais continuer « . Rappelez-vous : elle avait accepté de témoigner pour le Café, en début d’année, de son expérience d’enseignante débutante lancée sans formation dans le métier. Elle souhaitait garder l’anonymat ; la tension était vive, alors, autour des nouveaux stagiaires fragilisés par l’incertitude de leur mode de titularisation. Après une année réussie, Hélène Doroszczuk fait le point sur cette immersion un peu rude qui n’a pas entamé son enthousiasme.
Vous vous disiez motivée mais épuisée. Qu’en est-il après quelques mois de pratique ?
C’est toujours difficile, mais le métier rentre, je crois. Je me laisse moins impressionner par la masse de préparations et j’ai appris à gérer les situations inattendues. J’ai eu l’occasion de tenter des approches pédagogiques différentes, avec les AP en seconde : un atelier de lecture à voix haute, par exemple, pour apprendre à discerner l’importance des changements de ton, les éléments de ponctuation, tout ce qui rend un texte intelligible au lecteur. Et puis un « procès des idées » : les élèves devant assumer la défense ou la critique argumentées d’une idée, en l’occurrence la peine de mort, avec l’aide de « témoins » à charge ou à décharge qui évoquent des cas particuliers. Cela les aide à comprendre la différence entre une idée générale et les exemples qui peuvent l’illustrer, l’importance de dépasser les opinions spontanées, l’intérêt d’arguments réfléchis. C’est une approche assez efficace des exigences de méthode – et ils ont adoré.
Redoublements : A quoi ça sert demande l’OCDE ?
Le redoublement est coûteux et inutile : c’est ce qu’affirme une étude basée sur les résultats de PISA 2009 et publiée par l’OCDE.
Mais comment font-ils ces pays qui ignorent le redoublement , comme la Japon ou la Norvège, ou qui le connaissent à peine comme la Finlande ou la Russie ? On peut d’autant plus se le demander qu’avec 38% de jeunes ayant au moins redoublé une fois, la France fait partie des 5 pays de l’OCDE où cette pratique est la plus forte.
« Les pays où le taux de redoublement est élevé affichent généralement une performance globale inférieure et une relation plus marquée entre le milieu social et les résultats d’apprentissage que les pays où ce taux est plus faible », note l’OCDE. « Les résultats du cycle PISA 2009 montrent que les pays affichant un taux de redoublement élevé sont également ceux où les élèves sont les moins performants. Environ 15 % de la variation de la performance entre les pays de l’OCDE sont imputables aux écarts de taux de redoublement ; la relation entre le milieu socioéconomique des élèves et leur performance est également plus marquée dans les pays affichant de forts taux de redoublement, indépendamment du niveau de richesse nationale ».
A vrai dire, bien des études françaises ont déjà démontré l’inutilité du redoublement. Mais, évidemment, sa suppression seule ne répond pas non plus aux difficultés des élèves.
A qui profite le redoublement ?
Des lectures pour l’été : Chut ! Le journal d’un directeur d’école
Connaissez-vous un métier où on est le matin coach, diplomate et secouriste; à midi flic, plombier et balayeur; le soir comptable, réparateur et psychologue ? Oui je parle bien de directeur d’école. Les rayons des librairies ne manquent pas de pamphlets et de livres sinistres sur l’école. Celui de Yann Bloyet est léger, drôle et finalement optimiste. Il est aussi certainement plus sincère que beaucoup d’autres.
Quand l’inattendu sonne à la porte de l’école. Yann Bloyet est directeur d’école à Romainville. Dans ce récit il raconte son quotidien, c’est à dire l’exercice difficile qui consiste à accompagner la confrontation d’une institution à la vraie vie. Si un adjectif peut définir le métier (pas la fonction !) de directeur c’est « inattendu ». Il se passe tout dans les écoles : des alertes incendie, des repas perdus, des larmes, des discussions à bâtons rompus avec les parents, les collègues, les enfants, l’inspecteur, la mairie… Tout ça retombe sur les bras du directeur.
Alors le récit de Yann Bloyet est aussi un plaidoyer. Il fait connaître ce qui n’est pas réellement un métier. Parce que directeur d’école aujourd’hui c’est une fonction qui échappe aux usages étatiques et sociaux. Et on sait que ça défrise certains qui voudraient en faire une fonction. Le directeur assume beaucoup de responsabilités. Pour autant il n’appartient pas à un corps spécifique et n’est qu’un parmi les enseignants de son école. C’est lui qui assume au quotidien cet écart entre la loi de l’école et celle du monde qui l’environne. Avec la seule arme de la confiance il défend une valeur fondatrice de l’école. Mais l’ouvrage n’est ni une apologie, ni une défense, encore moins un tract.
C’est juste un récit, facile à lire, prenant par le style enjoué de Yann Bloyet. C’est une des « lectures d’été » que préconise le Sac de plage. Découvrez aussi les autres !
Yann Bloyet, Chut ! Le journal d’un directeur d’école, Paris, éditions Jacob Duvernet.
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Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
L’Ecole et son récit, vu par Denis Meuret
Sur quel récit peut-on fonder l’Ecole française ? Auteur de l’excellent « Gouverner l’école », Denis Meuret revient sur les modèles de Durkheim et de Dewey et cherche à en peser l’influence chez les enseignants français. Surprise ! Le modèle traditionnel durkheimien a du plomb dans l’aile et ceux qui ont cru pouvoir s’appuyer uniquement sur lui ont échoué. Mais alors sur quoi fonder notre Ecole ?
Dans « Gouverner l’école« , Denis Meuret avait pu montrer les difficultés que faisaient peser sur l’école française le poids de son histoire durkheimienne. Dans un article publié dans la revue Education et Didactique, vol 5(1), Denis Meuret rend compte des résultats d’une enquête menée auprès des enseignants du secondaire de l’académie de Limoges. 559 enseignants ont répondu ainsi que 131 responsables éducatifs.
« Il y a un peu plus d’un siècle, furent élaborées, d’une part en France, d’autre part aux Etats Unis, deux conceptions très articulées et complètes de l’enseignement, respectivement par Emile Durkheim et John Dewey« , rappelle D Meuret. « Chacune a fortement influencé l’école de son pays, mais l’autre y a aussi été présente. En France, ce qu’on a appelé la pédagogie active s’est référée à l’œuvre de Dewey tandis que, sinon Durkheim lui-même, du moins le modèle français, était invoqué aux Etats-Unis pour y défendre un enseignement davantage orienté vers les disciplines fondamentales et la transmission de la grande culture ».
Un des principaux enseignements de l’enquête de D Meuret c’est que « les enseignants français ne penchent pas massivement d’un côté ou de l’autre mais ils sont plus nombreux à pencher vers le modèle Durkheim que vers le modèle Dewey… Leurs représentations empruntent le plus souvent aux deux modèles, mais le centre de gravité des réponses penche légèrement du côté du modèle durkheimien. Les enseignants qui ont une conception des buts de l’enseignement plus proches du modèle de Dewey sont un peu plus favorables à l’ouverture du second degré. Ceux qui ont une conception des conditions de l’enseignement plus proches de ce modèle pensent plus souvent que leur action peut faire une différence et se déclarent un peu plus satisfaits de leur métier ».
Mais D Meuret va plus loin. « S’il est vrai que l’adhésion unanime des enseignants au modèle durkheimien a fait la force de l’Ecole de la troisième république, une telle adhésion n’existe plus », note-il. « Comme il faut accorder à Durkheim et à Dewey le mérite d’avoir proposé des modèles très cohérents, il n’est pas sûr que le métissage entre leurs deux modèles puisse inspirer aux enseignants une action cohérente, ni que les élèves ne pâtissent pas d’être confrontés à cette pluralité de modèles ». Il voit d’ailleurs dans l’affaiblissement du modèle durkheimien un facteur d’échec de Robien et Ferry, deux ministres qui avaient cru gouverner l’école par le « revivalisme durkheimien » sur le mode de l’autorité de l’enseignant.
Cette crise du modèle peut aussi être un signe positif. « Peut être, cependant, faut-il tirer de cette investigation une conclusion plus désenchantée : Il ne faudrait plus espérer gouverner l’Ecole au nom d’un quelconque « grand récit » (Lyotard, 1979) Il faudrait faire son deuil de modèles attachés à l’école moderne et inadéquats à l’école post-moderne. Au lieu d’attendre d’une théorie la définition des buts et des modes d’action de l’école, il faudrait l’attendre, non pas d’un simple questionnement des acteurs, puisque celui-ci conduit parfois à des contradictions, mais de mécanismes démocratiques de production d’accord, mobilisant à la fois les usagers et les professionnels de l’Ecole ».
D Meuret et M Lambert, Les buts et les conditions de l’enseignement selon les enseignants du second degré, Education et Didactique, vol 5(1).
L’école française n’est pas gouvernée
S.E.S. : Les propositions de l’Apses pour le bac
L’Apses, une association qui regroupe les enseignants de S.E.S., a adressé au directeur de la Dgesco et au doyen de l’Inspection générale des propositions d’amendement au projet de note de service sur les nouvelles épreuves du baccalauréat.
L’Apses demande que cette nouvelle épreuve soit expérimentée et non adoptée en 2013. Elle réintroduit l’idée de débat dans l’épreuve composée en supprimant la phrase « Le libellé du sujet ne suggère ni plan type ni réponse sous forme de débat ou d’opposition. »
EPS : La natation définie au B.O.
Le B.O. du 14 juillet publie une circulaire qui définit les normes d’encadrement, les conditions matérielles d’accueil et la surveillance des bassins. Elle donne aussi un modèle de convention pour la participation d’intervenants extérieurs.
EPS : Programme de complément
Le B.O. du 14 juillet publie le programme de complément proposé aux élèves de première et terminale dès la rentrée 2011.
Sections internationales de lycée
Un arrêté modifie les enseignements et le réglement d’examen pour les sections internationales de lycée. « À compter de la rentrée 2011, dans la série littéraire, lorsque la discipline non linguistique faisant l’objet d’un aménagement est les mathématiques, l’enseignement obligatoire choisi par l’élève en classe de première et l’enseignement de spécialité choisi par l’élève en classe terminale ne peuvent être que les mathématiques. À compter de la rentrée 2011, les élèves scolarisés en section internationale dans la série littéraire suivent dans une autre langue que celle de leur section :
– l’enseignement de littérature étrangère en langue étrangère ;
– l’enseignement de langue vivante approfondie, s’ils font ce choix au titre de l’enseignement obligatoire au choix en classe de première ou de l’enseignement de spécialité en classe terminale. À compter de la rentrée 2012, les élèves de la série scientifique scolarisés en section internationale ne sont pas autorisés à suivre l’enseignement facultatif d’histoire-géographie ».
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