Par François Jarraud
Congrès FCPE : Des « comités de salut public » pour l’Ecole…
Singuliers, pluriel
Evaluation des enseignants : Les inspecteurs répliquent l Quatre fédérations appellent à la grève le 27 septembre l ECLAIR : Le Snuipp « exige » la concertation l Les enseignants des Rased écrivent aux élus l Meirieu : Pour des « unités pédagogiques » et une autre évaluation l Politique : Où en sont les instits ?
Une AVS pour Enzo l Derniers jours avant le bac.
Prix littéraire Tatoulu : de plus en plus nombreux… l Le temps d’apprendre l Histoire de bleu.
Van Zanten sur la gouvernance de l’éducation en France l La géographie inégalitaire du bac …
La Fondation Auschwitz.
La pollution atmosphérique en Europe l L’homme qui a bousillé tout un pays l L’Apses appelle à un moratoire sur les épreuves du bac.
Congrès FCPE : Des « comités de salut public » pour l’Ecole
La FCPE est en forme. Du 11 au 13 juin, la première association de parents d’élèves, a tenu son congrès national à Nancy – Vendoeuvre. Avec deux points forts : la FCPE est à nouveau en progression. Elle est déterminée à se battre pour une autre école et pour des moyens. C’est ce que nous dit Jean-Jacques Hazan, son président.
Que restera-t-il de ce 65ème congrès de la Fcpe ?
D’abord un nouveau projet éducatif, le précédent datait de 1997. Il résulte d’un long travail collaboratif qui a engagé nos conseils locaux mais aussi les départements qui finalement se matérialise dans un texte d’une quarantaine de pages divisé en trois grandes parties : une école du respect de l’élève, la place des parents dans l’école et les conditions du service public. Le congrès a aussi approuvé très majoritairement le rapport d’activités, constaté le succès de la pétition que nous avons lancé contre les suppressions de postes ainsi que la progression du nombre des adhérents (305 000 actuellement, +3,5%). Nous avons adopté 4 motions sur le financement public de l’école publique, la formation des enseignants, le livret de compétences (LPC) et les évaluations nationales.
Lisez l’entretien avec JJ Hazan
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L’Éditorial de Marcel Brun
Singuliers, pluriel…
Une veille de grand week-end de juin, les gares sont pleines de transhumants pré-estivaux et l’humeur est à la prise de recul…
Mais lui était à l’entrée de la gare de Lyon et tenait à bout de bras la Une de l’Humanité honorant la disparition de George Semprun. Plus proche du marginal que du militant, il ne vendait rien et n’apostrophait personne. Il témoignait, stoïque, cherchant à accrocher le regard du voyageur, attrapant au mieux un sourire complice.
Quelques heures plus tard, second rappel de la soirée : Semprun est sur la 5, et livre son rapport au monde, à la culture, à la liberté. Dans une étonnante mise en abyme, il répond à une question d’Yves Montand l’interrogeant dans son film « Les deux mémoires » : « Peut-on faire un film politique sans point de vue politique ?
Réponse de Semprun : « Oui : le point de vue politique d’écouter les autres, c’est-à-dire de casser le discours, la rhétorique, lorsqu’elle ne colle plus avec la réalité du pays, de la tradition dans laquelle on vit… » Certes, il parle à l’époque de lui et de sa rupture avec une certaine orthodoxie communiste. Mais il parle aussi de nous, de nos modernes incertitudes devant les échéances électorales, les engagements collectifs, les alternatives incertaines…
Le troisième hasard tombe sur l’ordinateur : au milieu des flux de « bruits » médiatiques qui envahissent nos réseaux sociaux, un tweet signale un reportage de Chloé Leprince, sur France Info. Elle montre des instits « radicalisés, mais dépolitisés », quand les contacts sociaux difficiles se conjuguent aux frustrations pédagogiques et laissent monter le sentiments de lassitude, voire de cynisme.
A la télé, c’est la fin du documentaire sur Semprun. Concluant, le résistant espagnol s’amuse en citant un libéral américain, Scott Fitzgerald » : « Dans « La Fêlure », Fitzgerald écrit cette phrase dialectique : « Le propre d’une véritable intelligence, c’est qu’elle est capable de fonctionner sur des idées contradictoires. Ainsi, il faudrait savoir que les choses sont sans espoir, et être pourtant décidé à les changer… »
Il y a des moments, comme ça, qui vous reposent de nos Lucs médiatiques, philosophes mondains ou publicitaires patentés…
Marcel Brun
Evaluation des enseignants : Les inspecteurs répliquent
Le 7 juin, le Café était le premier à publier le document ministériel Alixio sur la réforme de l’évaluation des enseignants. Ce document omettait le point de vue des inspecteurs. Le SNPI, syndicat Fsu des inspecteurs, fait des contre propositions.
« Quels sont donc les véritables enjeux financiers de la mise en cause de l’avancement à l’ancienneté, sinon ceux d’une économie budgétaire dont les fonctionnaires seront les premières victimes ? », écrit le Snpi. « Les inspecteurs connaissent depuis plusieurs années une modulation de leur indemnité au mérite. Aucune évaluation objective n’a été mise en œuvre. Les critères d’attribution sont totalement opaques ». Pour autant le Snpi « aspire à une profonde transformation de l’évaluation ». Il propose des pistes : « que le ministère s’engage dans la formation des inspecteurs à prôner que l’inspection est d’abord et avant tout un accompagnement, plutôt que de développer une culture du pilotage technicien et de la seule obéissance hiérarchique; … que le nombre d’inspecteurs augmente de manière à permettre un véritable accompagnement pédagogique de terrain;… que la réforme de la formation initiale soit abrogée, que les enseignants néo-titulaires bénéficient de temps de formation hors-classe suffisants ».
Quatre fédérations appellent à la grève le 27 septembre
C’est confirmé. La CGT, la FSU, le SGEN CFDT et les syndicats UNSA éducation appellent à la grève le 27 septembre. « En plus de la question fondamentale des postes », notent les 4 fédérations, « la politique éducative, l’avalanche de mesures inadaptées, incohérentes et précipitées maintiennent un système éducatif inégalitaire qui ne permet pas de lutter réellement contre l’échec scolaire. La nécessité d’une toute autre politique éducative passe aussi par un budget plus volontaire. Pour cela, les organisations FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA Education appellent les personnels de l’Education nationale et de l’enseignement agricole publique à se mettre en grève le 27 septembre prochain ».
ECLAIR : Le Snuipp « exige » la concertation
Après le Sgen, le Snuipp monte au créneau à propos de la suppression des RAR par leur entrée dans le nouveau dispositif ECLAIR à la rentrée.
Alors que le site ministériel Eduscol publie le document qui annonce la disparition des Réseaux Ambitions Réussite, le Snuipp dénonce « la déréglementation ». » L’école primaire risque d’être complètement mise à nue », annonce le syndicat. « Les moyens en personnels sont appelés soit à être récupérés, soit à être détournés de leur fonction ». Le syndicat dénonce « le recrutement des enseignants sur des postes à profil soumis à un entretien préalable et à une procédure d’avis ».
Les enseignants des Rased écrivent aux élus
« Les mesures successives de ces dernières années (aides personnalisées, stages de remise à niveau…) n’ont pas atteint l’objectif de réduction du nombre d’élèves en échec », écrit la Fname, qui regroupe les maîtres E, éducateurs spécialisés. « L’école ne peut pas faire l’impasse sur le traitement de la grande difficulté scolaire. Nous sommes convaincus de la nécessité de l’action d’enseignants spécialisés ». La Fname demande aux élus : « Quelles solutions proposez-vous pour sortir de cette situation très préoccupante du nombre d’élèves en échec ? »
Meirieu : Pour des « unités pédagogiques » et une autre évaluation
Interrogé par les Cahiers pédagogiques, Philippe Meirieu, vice-président du Conseil régional Rhône Alpes, se déclare « très déçu que les « projets éducatifs » des deux grandes formations politiques françaises se résument à des projets de réforme de l’institution scolaire ». Il propose la constitution d’unités pédagogiques à taille humaine dur la base du volontariat. Il préconise également « de structurer le cursus scolaire en unités capitalisables ».
Politique : Où en sont les instits ?
Longtemps réservoir de la gauche, les enseignants du primaire sont-ils restés fidèles aux idées et aux partis de gauche ? Sur France Info, l’émission Carte d’électeur a donné la parole à deux instits et a demandé à E Davidenkoff d’éclairer leur témoignage. « Avant les profs de primaire continuaient à avoir pas mal le moral, c’est assez nouveau que ça change, ça a commencé il y a trois ou quatre ans. Ce que j’entends, c’est : « Aide toi, le ciel t’aidera. » Mais de là à ancrer cela dans un cadre collectif, celui d’un parti ou d’un syndicat, là le lien est rompu », affirme E Davidenkoff.
Une AVS pour Enzo
C’est l’histoire d’Enzo, un jeune enfant autiste scolarisé à L’Union, en Haute Garonne. Enzo risque fort de perdre son auxiliaire de vie scolaire (AVS). Une histoire qui éclaire la situation des AVS.
Embauchée sur un contrat précaire, celle-ci, comme des milliers d’autres, perd son emploi à la fin de l’année scolaire. Ce qui perturbe fortement Enzo et risque de remettre en question sa scolarisation. La mère d’Enzo a lancé une pétition (déjà près d’un millier de signatures) et organise une manifestation devant l’inspection académique de Haute Garonne le 14 juin.
A l’issue de la Journée nationale du handicap, le président de la République a promis de recruter des AVS qualifiés d’ici 2013. Mais pour le Sgen Cfdt c’est « un discours en trompe l’oeil ». « Dans les semaines qui viennent, des milliers de personnes occupant des emplois Vie scolaire, qui accompagnent les enfants handicapés dans les écoles, vont retourner pointer à Pôle Emploi, sans que le ministre de l’éducation ne leur propose aucune solution », remarque le Sgen. Le syndicat déclare que « les personnels, précaires et non titulaires, qui remplissent cette mission méritent non pas du mépris mais le respect ! »
Derniers jours avant le bac
Internet peut-il aider à se préparer au bac ? Le Café pédagogique publie le Guide du bac 2011 qui propose des ressources gratuites pour se préparer aux épreuves. Connaître les épreuves, s’entraîner, être aidé : des sites à découvrir ou à faire découvrir dans toutes les disciplines et pour tous les bacs.
Prix littéraire Tatoulu : de plus en plus nombreux…
Près de 300 enfants de 3 à 17 ans se sont retrouvés pour un après-midi de débats, d’animations et de dédicaces. Ces 300 enfants représentaient les quelques 5000 participants de la Région Ile de France pour cette année 2011. A l’occasion de la remise de son prix littéraire, il y a quelques jours au collège Roland Dorgelès (Paris XVIIIe), le Café interroge Dominique Pivetaud, cheville ouvrière de l’opération rééditée pour la 17e fois.
Le temps d’apprendre
Alors qu’on attend le rapport du comité de pilotage chargé de réfléchir à une réforme des rythmes scolaires, les Cahiers pédagogique spublient un numéro dédié au « temps d’apprendre ». Le numéro rend compte de dispositifs d’aménagement du temps scolaire dans plusieurs viles et pointe les inadéquations entre els différents temps de la vie de l’élève. Il propose des exemples d’organisations différentes du temps. Les Cahiers réfléchissent aussi au temps des apprentissages. Il restitue ainsi des moments de cours mais aussi l’apprentissage du temps que permet l’école.
Les Cahiers pédagogiques, n°490, juin 2011.
Temps scolaire : les congés d’été dans la ligne de mire
Histoire de bleu
« On ne peut pas avec le bleu. Les autres rigolent ». Au lycée Romain Rolland de Goussainville, les élèves de CAP n’osent pas sortir dans la cour de récréation en bleu de travail. Il s expliquent pourquoi…
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Van Zanten sur la gouvernance de l’éducation en France
Dans le cadre du séminaire GEFE sur les Gouvernances de l’éducation, de la formation et de l’emploi, à Paris est CRéteil, Agnès van Zanten intervient le 14 juin sur le thème « gouvernance, régulation et rôle de la connaissance dans le champ éducatif en France ».
La géographie inégalitaire du bac
La nouvelle édition de La géographie de l’Ecole, un recueil d’analyses de la Depp (ministère de l’éducation nationale) fourmille d’informations. A quelques jours du bac, pourquoi ne pas soulever la question de l’accès au bac. « Si la part des terminales technologiques est relativement regroupée, autour de 22 %, entre l’académie de Paris (17 %) et celle de Créteil (24 %), les disparités sont plus évidentes pour les cycles généraux et professionnels. Se dessine ainsi un contraste entre un large quart Nord-Est à tendance plus professionnelle et l’Ouest (sans l’académie de Rennes) et le Sud-Est qui s’orientent davantage vers un cycle général », écrit la brochure. On ne sera pas étonné de voir Paris au sommet de la pyramide des académies avec 62% d’élèves inscrits en terminale générale. Cette inégalité géographique est liée à une inégalité sociale. « 48 % des élèves de terminale professionnelle, 35 % de terminale technologique et 20 % de terminale générale, ont une origine sociale défavorisée ». Mais là aussi la géographie réapparaît. « Dans l’académie de Lille, la voie générale compte ainsi 28 % d’élèves d’origine défavorisée, la voie technologique 47 % et la voie professionnelle 61 %. Nancy et Reims ont des répartitions très proches avec 27 % d’élèves d’origine sociale défavorisée dans la voie générale, 44 % en voie technologique, et près de 60 % dans la voie professionnelle. À l’opposé, l’académie de Paris ne compte que 8 % d’élèves d’origine sociale défavorisée dans la voie générale, 21 % dans la voie technologique et 32 % dans la voie professionnelle ».
La Fondation Auschwitz
La fondation belge Auschwitz et le Mémoire d’Auschwitz ouvrent un nouveau site qui proposent des ressources et des activités pour les enseignants et élèves belges.
La pollution atmosphérique en Europe
L’atlas E-PRTR propose une cartographie interactive pour la plupart des grands polluants atmosphériques en fonction de son origine.
L’homme qui a bousillé tout un pays
Quel pays européen a un solde migratoire négatif pour ses diplômés ? Quel pays a fait plus mal qu’Haïti ou le Zimbabwe pour sa croissance économique depuis 2000 ? Se classe après le Belarus pour sa productivité ? C’est l’Italie de Berlusconi d’après The Economist. La magazine britannqiue consacre un formidable dossier à l’Italie et montre ses points faibles et ses véritables richesses.
The Economist n° du 11 au 17 juin
L’Apses appelle à un moratoire sur les épreuves du bac
« Le vote négatif du CSE sur les programmes de terminale renforce la demande d’une réécriture de l’ensemble des programmes de SES du cycle terminal », écrit l’Apses. » L’APSES demande également au Ministère un moratoire sur la rénovation des épreuves du baccalauréat et la mise en place d’une véritable concertation avec les enseignants. »
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