Par François Jarraud
Le B2i ça sert à chanter ? Les TICE à découvrir la société ? Le groupe ? Soi-même ? Jeudi 9 juin l’Onisep et le Syntec remettaient les prix du concours « Découvrez les métiers de l’informatique et validez le B2i ». Une appellation qui rend mal compte de ce qu’ont vécu ces collégiens et lycéens , entraînés dans un projet collectif qui amis en valeur leurs qualités humaines et pas seulement numériques et qui leur a fait prendre contact avec la « vraie » vie, celle des métiers du numérique.
Tous les métiers du numérique. Organisé par l’Onisep en partenariat avec le Syntec informatique, la chambre professionnelle des sociétés de service informatique et des éditeurs de logiciels, et l’éducation nationale, le concours demande aux élèves de présenter un métier de l’informatique sur support numérique à partir de l’interview d’un professionnel. La gamme est plus large qu’il n’y paraît. Certes les terminales STG du lycée Savary de Mauléon des Sables d’Olonne avaient choisi le métier de DSI (directeur des systèmes d’information) et les DP6 de la 3ème du L.P. Bérégovoy de Nevers celui d’administrateur de réseau. Mais à Rennes, la 1ère STG du lycée Jeanne d’Arc a enquêté sur le concepteur de jeux vidéo et la 3ème DP3 du collège du château à Blamont sur un astrophysicien numérique. Mais la palme de l’originalité revient à la 3ème DP3 du collège Eluard de Dives-sur-Mer qui a présenté avec tellement de brio le métier de cybercriminologue que le lieutenant de police Touret a accompagné à Paris les lauréats !
Un secteur en plein développement. En s’adressant aux jeunes lauréats, Pascal Charvet, directeur de l’Onisep, les a remercié d’avoir « affronté les stéréotypes qui éloignent des métiers de l’informatique, en particulier les filles », une situation qu’il a estimé « scandaleuse » car le secteur recrute. Il a souhaité que « les travaux d’aujourd’hui ne soient pas seulement l’intérêt d’un moment mais qu’ils éveillent à ces métiers », d’autant que « la vraie culture aujourd’hui s’acquiert par la technologie ». Anne Billé, déléguée à l’apprentissage du Syntec informatique, a insisté également sur la croissance du secteur (on attend plus de 3% en 2011) pour encourager les jeunes à continuer à le découvrir.
Apprendre la solidarité. Blandine Raoul Réa, qui représentait le ministère de l’éducation nationale, a rappelé tout ce que les élèves avaient fait pour ce concours. Pas seulement utilisé des outils informatique, mais aussi validé des informations, les trier, les mettre en forme en respectant l’orthographe et le style. Et là on est déjà plus loin que le B2i. « Vous avez développé votre autonomie » a-t-elle conclu.
Fiers de nous. Ce sont les élèves et leurs enseignants qui ont donné les meilleurs arguments pour participer au concours. En pleine période d’examen, les neuf lycéens de terminale GSI des Sables d’Olonne ont expliqué ce qu’ils ont trouvé bien dans ce concours. « On a travaillé hors du cadre habituel, sans papier, sur du concret. Mais surtout il a fallu apprendre à coordonner le groupe , à être moins égoïstes. Pour cela on est fiers de nous ». Pour leur professeur, Soazig Charlot, le concours a permis de travailler concrètement des aspects du programme technologique, comme l’apprentissage d’un langage pour réaliser un site Internet. Mais ils ont aussi découvert des métiers de l’informatique, le secteur vers lequel ils se dirigent.
L’émotion était encore plus forte au collège. « Ces 3èmes on leur disait qu’ils étaient bons à rien », explique leur enseignant de la 3ème DP6 de Nevers. « Mais je les admire et je leur dis merci ». Les collégiens de Blamont on rappelé leur trac quand il a fallu présenter leur projet au jury académique. « On a du rédiger puis répéter ce qu’on allait dire, faire les enchaînements ». Le pire c’est qu’ils s’étaient fixés le défi de chanter leur projet devant le jury… « On a découvert al solidarité et une meilleure entente s’est établie entre nous ».
Un concours à retenir pour 2012. Cette année le concours a fait travaillé environ 150 classes, dont 14 de collège. C’est assez peu vu le caractère très ouvert du projet qui développe chez les élèves des compétences variées. C’est aussi une façon agréable de valider le B2i. Pour les élèves, c’est l’occasion de se poser de bonnes questions pour son orientation professionnelle mais aussi de découvrir le travail de groupe et de grandir en construisant un projet collectif. Reprenons la jolie formule de Blandine Raoul-Réa : « Pour l’école, le numérique c’est du matériel mais aussi toute une société ».
Liens :
Les résultats du concours
http://www.onisep.fr/concours/b2i_college/inscription.html
http://www.onisep.fr/concours/b2i_lycee/inscription.html
Le site de la Tale STG GSI du lycée Savary de Mauléon