Par François Jarraud
Suppression des RAR : Le ministère confirme……
La triche, les portables et la RGPP
BTS NRC : Vers l’invalidation ? l Sarkozy promet davantage d’AVS mieux formés l Suppressions de classes : le gouvernement va-t-il lâcher du lest ? l SVT : Le programme de première au coeur d’un conflit avec l’Eglise l Le « J’accuse » d’Alain Refalo l Belgique : Sus à Robin des Bois !
La JPA pour le droit aux vacances pour tous les enfants.
Olympiades des maths 2011 : Un grand cru mais sans surprise l Succès de Festimaj.
L’autorité éducative: fondements et enjeux…
Valider l’information sur Internet l Langues : Université d’été du GFEN l Histoire : Comment quitter l’Afghanistan ?
Suppression des RAR : Le ministère confirme
« Les Réseaux Ambition Réussite (RAR) ont bien vocation à entrer dans les réseaux ECLAIR en septembre », nous a confirmé le 8 juin Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire. Mais, pour le ministère, cette « suppression » ne veut pas dire disparition de l’enseignement prioritaire, bien au contraire. « Ils ne perdront pas leurs avantages bien au contraire ils disposeront de moyens supplémentaires » a ajouté JM Blanquer.
Pour JM Blanquer, « il est faux de dire que le dispositif ECLAIR ne concerne que la violence scolaire. Il a une forte motivation pédagogique ». Il a précisé que « tous les RAR seraient intégrés sauf quelques rares exceptions », certains RAR « ne souhaitant pas » y entrer ou « ayant vu leurs caractéristiques sociales changer ».
Tirant parti d’une brochure ministérielle distribuée lors des Journées de l’innovation, l’OZP avait annoncé le 7 juin la suppression des RAR en septembre. L’OZP estime « qu’il est inadmissible que l’on apprenne ainsi, au détour d’une brochure, 4 mois après la publication d’un rapport officiel positif sur le bilan des RAR, que le ministre oserait les rayer d’un trait de plume ».
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L’Éditorial de François Jarraud
La triche, les portables et la RGPP
L’incident survenu lors du BTS NRC est généralement présenté dans les médias sous l’angle moral ou sous celui de l’influence perverse des nouvelles technologies, deux marronniers du mois de juin. Aller plus loin peut interroger le système éducatif.
Pourtant il faut se demander comment on peut tricher dans une épreuve d’étude de cas qui, a priori, s’y prête mal ? Les collègues qui enseignent en NRC nous ont expliqué qu’une faible partie des points seulement relève de la mémorisation pure ou de calculs. Ce n’est pas en se connectant avec leur smartphone sur Internet que les candidats peuvent obtenir un avantage important. La triche qui s’est déroulée à Villepinte lors de cette épreuve n’a rien à voir avec le progrès technologique. Les témoignages donnés aux correcteurs font état d’usurpation d’identité, de transmission de copies, d’utilisation ouverte du manuel, d’une queue pour accéder aux toilettes installée au milieu des candidats et de chahut empêchant les candidats de travailler. C’est bien l’organisation de l’épreuve qui est interrogée dans cette affaire et en premier lieu le choix d’un grand hall et de surveillants en nombre insuffisants et fournis par une société d’interim. Toutes décisions qui renvoient aux réflexions menées par le ministère dans le cadre de la « modernisation de l’Etat » où la « réflexion sur l’organisation des examens » est un des 8 projets ministériels. En cherchant à économiser sur l’organisation du BTS NRC, le ministère a semble-t-il créé la situation qui a permis le chahut. Le responsable de la triche ne serait-ce pas la RGPP ?
Mais la triche est souvent nourrie par la nature même des épreuves. Un bruit circule sur un autre BTS tertiaire passé à Villepinte où les candidats ont du traiter une étude de cas déjà sortie il y a 5 ans. Dans ce cas la tentation d’accéder à Internet pour obtenir un corrigé est évidemment très forte. Or la plupart des épreuves d’examens accorde une place exagérée à la mémorisation pure. Evidemment il n’y a pas d’apprentissage intellectuel sans mémorisation de données, de définitions, de faits. Mais quand l’épreuve ne repose que sur cette capacité, le message envoyé aux candidats est celui du déni de l’intelligence et de la culture. Comment s’étonner alors que la triche gagne tous les examens et tous les milieux jusqu’aux grandes écoles ? La triche pose déjà la question de ce qu’on veut évaluer. Si l’introduction des calculettes en maths n’a pas faussé le résultat des évaluations de maths c’est parce qu’elles ont intégré ce nouvel outil pleinement dans les épreuves. Or on est bien loin d’avoir fait le même travail pour Internet dans les évaluations. Combien d’établissements s’intéressent à la façon dont travaillent les enfants à la maison ? Combien d’épreuves nécessitent une recherche documentaire critique ? Combien d’établissements disposent d’une charte réellement comprise de l’utilisation d’Internet pour le travail scolaire ? Combien de travaux évaluent plus le chemin parcouru pour traiter un devoir et moins le résultat final ?
Si la résistance des correcteurs du BTS NRC a autant d’écho c’est qu’ils défendent véritablement leur mission d’enseignant. Or poser la question de la triche c’est à la fois mettre sur la table le financement de l’éducation nationale et les « petites économies » désastreuses et celle des finalités de l’évaluation. Voilà deux questions qui explosent en ce moment et auxquelles il faudra bien apporter des réponses effectives si l’on veut se prémunir contre les scandales.
La modernisation de l’éducation nationale
BTS NRC : Vers l’invalidation ?
Va-t-on refaire passer l’épreuve E5 ? Le 8 juin les correcteurs ont décidé de ne pas corriger les copies. Le ministère a une semaine pour décider l’invalidation de l’épreuve.
Réunis le 8 juin au SIEC, les correcteurs franciliens du BTS NRC devaient décider de leur position suite à la fraude qui a eu lieu durant l’épreuve E5. Ils avaient le 6 juin dénoncé la fraude au directeur du SIEC, Vincent Goudet. Celui-ci a attesté de la fraude : il aurait reçu des témoignages en ce sens. Ceux-ci commencent d’ailleurs à filtrer sur Internet et des correcteurs étaient venus aussi au Siec avec des témoignages de candidats.
Les correcteurs ont décidé de ne pas corriger les copies tant que le SIEC n’aurait pas communiqué les résultats de l’enquête administrative notamment aux médias et n’aurait pas pris des engagements sur l’organisation des épreuves à l’avenir. Ils sont donc convoqués à nouveau dans une semaine. D’ici là le ministre aura , au vue de l’enquête administrative, à décider l’invalidation ou non de l’épreuve. Dans ce dernier cas, les candidats seraient à nouveau convoqués début juillet.
Sarkozy promet davantage d’AVS mieux formés
La Conférence nationale sur le handicap pose à nouveau la question de l’intégration scolaire des enfants handicapés et par suite de la formation des enseignants et des AVS. Les réponses seront-elles à la hauteur ?
Des auxiliaires de vie scolaire plus nombreux, mieux formés et mieux payés. Le 8 juin, lors de la Conférence nationale du handicap, le président de la République a promis que dès la rentrée prochaine l’Etat cessera de recourir aux contrats aidés pour le recrutement des AVS. 10 000 AVS supplémentaires seront recrutés. Il seront mieux payés et mieux formés.
Cette décision résulte des préconisations du rapport du sénateur Paul Blanc. Celui-ci estime que « l’intégration des élèves handicapés souffre encore d’un déficit de formation des équipes éducatives » et que « malgré le 1,3 milliard d’euros consacré par le ministère de l’Éducation nationale à cet accueil, l’école peine aujourd’hui à répondre de manière pertinente aux besoins des enfants handicapés ». Il relève que « la formation ne s’est pas adaptée à cet accueil, que ce soit celle des enseignant comme des AVS, alors même que la prise en charge de certains handicaps requière des compétences très particulières ». Il préconise « La diminution du recrutement des contrats aidés et leur remplacement par des assistants de scolarisation, sous statut d’aides éducateurs ; ces contractuels de droit public bénéficient d’un contrat de 3 ans renouvelable et d’un temps de service de 35 heures qui couvre toute la journée de l’enfant. La formation de tous les personnels : pour ces contractuels, un contrat sur le modèle du contrat d’apprentissage avant la prise de fonction, assorti d’un engagement de servir, avec la possibilité de se former à un handicap particulier avec l’appui des associations spécialisées ; un suivi par une conseillère d’orientation permettra également de leur assurer, après leur contrat, un métier. Leur expérience professionnelle sera validée ».
Pour les enseignants, le rapport estime que « si la formation peut être plus aisément validée pour les professeurs des écoles dans le cadre des concours de recrutement, c’est la formation continue qui doit être privilégiée dans le second degré. A cet égard, la mastérisation doit être repensée dans ses modalités afin d’assurer cette formation qui devrait s’intégrer dans une vision plus complète de la gestion de l’hétérogénéité des élèves, des rythmes différents des apprentissages et par suite des modes d’évaluation des compétences. L’accueil d’enfants handicapés doit être un atout pour la progression de tous les élèves et figurer en bonne place dans les projets académiques mais aussi dans les projets d’établissements et d’écoles ».
La FCPE demande que « les décisions des maisons départementales des personnes handicapées soient respectées par les Inspections académiques. Il est inadmissible que les parents soient obligés d’aller devant le tribunal administratif pour obtenir l’accompagnement nécessaire à la scolarisation de leur enfant ». Le Snuipp prend au mot le président de la République qui a annoncé « des moyens supplémentaires ».
Suppressions de classes : le gouvernement va-t-il lâcher du lest ?
Selon l’AFP, N Sarkozy pourrait annoncer de nouvelles mesures sur les suppressions de classes au primaire d’ici la fin juin. Lors d’un déjeuner avec les députés UMP il aurait déclaré qu’il y aurait « de nouvelles mesures pour le primaire et le secondaire » et qu’elles seraient annoncées avant fin juin. Mais il a aussi rappelé le maintien du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite… L’association des maires de France avait protesté contre la fermeture de 1500 classes à la rentrée.
SVT : Le programme de première au coeur d’un conflit avec l’Eglise
Bien loin de se calmer, le débat sur le programme de première de SVT se développe, chaque camp renforçant sa position.
Dans un entretien accordé à un site catholique, Claude Berruer, secrétaire général adjoint de l’enseignement catholique, estime que la théorie du genre, qui sera enseignée ne première, « »est née d’un féminisme exacerbé ». Il annonce une action en trois points : « alerter les professeurs sur le choix des manuels, leur faire parvenir une liste d’ouvrages théoriques qui leur permette de s’informer sur le sujet, échanger avec le ministère ».
Le camp laïc réagit également. Le Se-Unsa « invite Luc Chatel a résister à cette charge puritaine et réactionnaire. Sur la forme le respect de la laïcité de l’Ecole et de l’Etat est en jeu et il est interdit de transiger. Sur le fond, nous rappelons que passer du sexe au genre est pourtant une nécessité pour l’égalité femmes-hommes et pour permettre une éducation à la sexualité respectueuse de toutes les orientations. La circulaire de 2001 est très claire sur cette question et nous attendons du ministère qu’il permette enfin sa mise en œuvre pleine et entière ». Le Snes « se félicite que des questions au coeur de la construction de l’individu soient abordées à l’Ecole ». Enfin le GNIES, qui regroupe syndicats, Fcpe, Ligue de l’enseignement, association des professeurs de biologie et de géologie et la Mgen, affirme sa volonté de se mobiliser « pour que l’éducation à la sexualité ait toute sa place à l’école ». Sur ce terrain l’église catholique ferait-elel involontairement avancer les choses ?
Le « J’accuse » d’Alain Refalo
Dans une tribune publiée sur Mediapart, l’enseignant « désobéisseur » reprend la plume de Zola pour fustiger Luc Chatel. » J’accuse le ministre de conduire une politique éducative réellement assassine qui, par des «réformes» irresponsables, tue le métier d’enseignant, tue le désir d’enseigner, tue le plaisir d’apprendre et finalement tue l’école de la République », écrit-il. « J’accuse le ministre de mener une politique qui porte atteinte aux droits de l’enfant en autorisant le fichage informatisé des élèves dès la maternelle, par le biais du fichier Base Elèves et du Livret Personnel de Compétences, outils illégitimes et illégaux du contrôle social des populations ».
Belgique : Sus à Robin des Bois !
Rien à voir avec le personnage médiéval. Le Robin des Bois belge désigne un mécanisme mis en place dans le système éducatif de la Communauté française qui met à contribution les écoles les plus favorisées pour aider les défavorisées. 8 millions d’euros passeraient ainsi des unes aux autres. Des écoles catholiques ont lancé une pétition qui a recueilli 15 000 signatures contre cette obligation.
Accueillerez-vous le Café ?
Voulez vous accueillir le Café pédagogique ? Pour fêter ses 10 ans et réunir son assemblée générale, début juillet, le Café pédagogique cherche un établissement parisien accueillant.
La JPA pour le droit aux vacances pour tous les enfants
La JPA annonce une campagne de mobilisation pour le droit aux vacances pour tous les enfants. Du 4 au 10 juillet des événements auront lieu dans plusieurs villes. Ainsi le 7 juillet, à Nantes, le départ de 200 enfants sera le support d’un événement régional. D’autres manifestations sont programmées à Aubeterre (16) le 6 juillet, Pont l’Abbé, Amiens, Valence, Super Besse etc.
Olympiades des maths 2011 : Un grand cru mais sans surprise
Mercredi 8 juin, Jean-Michel Blanquer et Charles Torossian ont remis les prix des Olympiades des mathématiques 2011 .La 11ème édition de ce concours national rencontre un succès inattendu : le nombre de candidats a doublé par rapport à 2010, preuve que le goût des maths ne demande qu’à être réveillé. Mais au final rien ne change : Louis le Grand s’octroie le premier prix, un 2ème prix et un accessit et le reste se partage entre quelques lycées prestigieux…
Succès de Festimaj
Le festival francophone de films d’écoles a réuni 30 000 spectateurs pour 60 films en compétition venus de 50 pays : Algérie, Allemagne, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Maroc, Niger etc. Le jury a accordé le premier prix primaire à « La gourde empoisonnée » d el’école Gabriel Péri de Givors (69). Le premier prix collège est attribué au Festival du Film d’Animation pour la Jeunesse de Bourg en Bresse. C’est le Lycée Guy Chauvet de Loudun qui remporte le prix de sa catégorie.
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L’autorité éducative: fondements et enjeux
Quelle école demain ? interrogent Daniel Martelli et Eirick Prairat qui débattront le 15 juin à l’université de Cergy Pontoise du thème de l’autorité.
Valider l’information sur Internet
Pascale Peurot propose une réflexion sur la validation des informations sur internet et une proposition de progression pédagogique. La question de la validation est au coeur de la maîtrise de la culture numérique.
Langues : Université d’été du GFEN
« La notion de cadre est centrale aujourd’hui dans le domaine de la didactique des langues, à la fois dans le sens du cadre qui permet et favorise le travail, et sous la forme du Cadre (CECRL) qui fixe les orientations générales pour l’apprentissage des langues, leur enseignement, et leur évaluation », écrit le GFEN. C’est cette notion d e cadre qui sera le thème de l’université d’été qui se tiendra du 22 au 25 août à Vénissieux.
Histoire : Comment quitter l’Afghanistan ?
Le Washington Post publie une tribune d’Henry Kissinger qui fait date. « Comment sortir d’Afghanistan sans créer un conflit élargi » demande l’ancien conseiller sur la guerre du Vietnam. il plaide pour une négociation avec les voisins de l’Afghanistan , seuls garants de la pacification de la région.
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