Par Françoise Solliec
La région Ile-de-France s’est fortement engagée dans la mise à disposition de l’ENT Lilie. Malgré les difficultés techniques du démarrage, la chef de projet Sandrine Dangreville reste persuadée que Lilie peut apporter beaucoup aux établissements.
Actuellement, Lilie est implantée dans plus de 275 lycées, soit plus de la moitié des établissements, déclare Sandrine Dangreville (ici photographiée pour le site Lilie), de l’unité lycées du conseil régional. On sait que la mise en place n’a pas toujours été facile, notamment en raison des problèmes dus à l’alimentation par l’annuaire fédérateur. Les ENT dépendent complètement de cet annuaire pour la création des groupes et les chefs d’établissement ne sont pas toujours familiers avec les procédures. L’académie de Versailles a réalisé un guide pour expliciter la démarche à suivre et l’ordre dans lequel doivent s’effectuer les procédures.
Les chefs d’établissement ne sont peut-être pas non plus complètement informés de ce que leur apportera l’ENT, notamment sur les modules notes et absences et le cahier de textes électronique. Chaque lycée choisit les fonctionnalités à ouvrir et le partage collaboratif démarre tout doucement.
Le marché a été renouvelé avec la Caisse des dépôts pour tout ce qui concerne les indicateurs. Cependant la multiplicité des sources d’information (cahier de textes, notes absences, ressources pédagogiques) ne permet pas de mesurer les usages, sauf si les modules sont tous interfacés avec Lilie. Il est désormais possible d’interfacer BCDI, mais les documentalistes doivent passer par l’administrateur pour créer manuellement des groupes spécifiques. Il faut aller vers plus de flexibilité sur ces problèmes de droits.
Lilie évolue en fonction des décisions prises dans la réunion mensuelle de coordination (région, Logica, académies). La collecte des informations et des demandes s’effectue par contact direct au moment de l’inauguration, puis via la plate-forme de support après. Un blog et des forums d’administrateurs locaux ont été ouverts. On voit que certains problèmes ont été attribués à Lilie, alors qu’ils proviennent de décisions en amont. Des actions correctives ont été menées.
Pour la mise à disposition de l’annuaire fédérateur, les établissements signent une convention avec la région et leur académie. Un personnel de la région assure le suivi juridique.
Au moment de l’inauguration, un bilan service fait permet de vérifier que tout s’est correctement déroulé, notamment l’installation et les formations.
Le déploiement de Lilie s’accompagne de nombreuses rencontres, formelles ou informelles : comité de pilotage, conseil d’orientation, groupe opérationnel, groupes de travail sur des thématiques précises (accès des personnels TOS, par exemple), rencontres d’utilisateurs.
L’aspect libre de Lilie commence à avoir quelques conséquences, déclare Sandrien Dangreville, et tout doucement une communauté se forme, qui a d’ailleurs été réunie récemment à Paris. L’adoption de cet ENT par la région Rhône-Alpes et le Limousin sont aussi signe de vitalité.
Avec les départements franciliens, un travail commun a été mené avec le 77 et le 94, qui ont lancé une expérimentation. Le 93 est en déploiement sur Celi@, le même produit. Il faut avancer du même pas et mutualiser les solutions, même s’il peut y avoir des besoins divergents, commente Sandrine Dangreville. Au programme, dans l’immédiat, la possibilité d’un module d’orientation, celle de modules notes et absences, l’intégration de ressources numériques, …
Pour Jean Bravin, ancienne cheville ouvrière de la mise en place des ENT et désormais responsable du service équipements, l’opération a été quand même tout à fait positive, et il la recommencerait sans états d’âme, bien qu’elle ait été sans doute menée trop hâtivement et « survendue » au départ. Les chefs d’établissement s’attendaient à un produit clés en mains et ont eu du mal à rentrer dans un produit évolutif et une démarche de construction commune avec la région.
Un regret fort cependant ; tous les établissements ne bénéficient pas encore du haut débit, ce qui rend l’utilisation de l’ENT impossible pour certains, mais Jean Bravin compte bien faire une action prioritaire de la résolution de ce problème.