Il y a dix ans naissait le RAISIN, le Réseau d’alerte d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales, développement d’un partenariat de l’Institut de veille sanitaire avec les cinq Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (C-CLIN). Les articles présentés dans ce BEH thématique, publié à l’occasion d’un colloque organisé par l’Institut de veille sanitaire et le Raisin, illustrent les enjeux actuels de la surveillance des infections associées aux soins (IAS) qui sont loin d’être jugulées et demeurent responsables de 4200 décès annuels en France dans les hôpitaux, malgré les efforts mis en oeuvre pour les combattre. Ce numéro replace la dimension de la surveillance dans l’histoire récente des plans de lutte contre les infections nosocomiales qui résultaient d’une étroite coordination entre la DGS et la DGOS, et d’une interaction forte avec les structures régionales et les professionnels de santé. Les IAS sont la principale cause d’évènements indésirables chez les patients hospitalisés. La prévalence globale des IAS dans les établissements de santé français est passée de 6,9 % en 2001 à 5 % en 2006, mais des disparités importantes subsistent entre établissements. Entre « 20 et 30 % des IAS seraient évitables par la mise en œuvre en routine de mesures de prévention connues ». Parmi les IAS, les BRM, les fameuses infections à bactéries multirésistantes aux antibiotiques, demeurent une préoccupation majeure. La surveillance animée nationalement via le Raisin est basée sur différents maillons : des enquêtes nationales de prévalence quinquennales, des réseaux de surveillance dédiés aux grandes priorités du programme national et le signalement des IAS. Des maillons d’une même chaîne dont les liens doivent être optimisés. Les articles de ce numéro abordent cette problématique à différentes échelles : l’établissement, la région, le pays et l’Europe. « Les programmes de lutte et de prévention français, régulièrement renouvelés et adaptés, la mobilisation des équipes d’hygiène hospitalière et des représentants des patients et des usagers, ont donné une impulsion forte sur laquelle se sont construites les politiques publiques de prévention ambitieuses en matière d’IAS et de lutte contre la résistance bactérienne. Les progrès obtenus et les nouvelles menaces incitent à continuer sans relâche et à progresser », rappellent dans un éditorial Jean-Claude Desenclos (InVS) et Christian Brun-Buisson (hôpital Henri-Mondor, Créteil).
Mais, le risque infectieux existe aussi en médecine de ville (cabinets médicaux, soins à domicile…) où, a récemment déploré l’association d’information et d’aide aux victimes d’accidents médicaux elles ne sont ni surveillées ni répertoriées.
http://www.invs.sante.fr/beh/2011/15_16_17/index.htm