Prendre le pouvoir sur l’écrit, ou ma petite musique intérieure…
par Lucie Gillet
On y arrive, samedi matin 2 avril, récupérer les billets de train avec le dossier SEBXYE, trop classe et cocasse comme l’aléatoire peut s’accorder au féminin…
Et c’est parti pour 30 heures où mon cerveau cogite et distord, fait des allers-retours entre ce que j’entends et mon vécu, d’enseignante, de mère, d’enfant aussi.
Prendre du pouvoir sur l’écrit…
13h et des poussières dimanche 3 avril, je quitte Saint-Denis, direction le RER B. Se repérer sur cette ligne linéaire, qui dans la ville ne l’est pas, et laisser divaguer mon esprit où tous les mots et échanges entendus font doucement leur chemin dans ma tête.
La voyageuse en face de moi ouvre un livre, je ne peux m’empêcher de lire le titre : «Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates». Les épluchures de pommes de terre… Qu’est ce qu’on peut bien avoir à lire là-dedans ? pourtant le livre doit bien faire 300 pages. Mon regard se porte sur un autre usager des transports en commun, littéralement transporté. Il a sous les yeux une partition et il vit sa lecture, physiquement. Je ne sais s’il est chef d’orchestre, mais je vois bien là qu’il comprend, ressent ce langage qui n’est pour moi que pattes de mouches. Il vibre, il est vraiment beau dans sa gestuelle très… signifiante.
Changement à Denfert, l’enfer, et enfin Montparnasse Bienvenüe. Depuis le temps que je me demande pourquoi il a le droit à un tréma, celui-là… Retrouver au fin fond du sac le deuxième billet du dossier SEXBYE , « Offre spéciale NE/NR » ni échangeable, ni remboursable, mais en première grâce aux promos SNCF. Chouette je vais pouvoir brancher l’ordi et écrire, mais avant … un café.
A mes côtés un couple d’amoureux, je tourne la tête vers eux, ils communiquent… par le biais de la langue des signes, que se racontent-ils comme histoires ?
Petite musique…
