Par François Jarraud
Mardi 22 mars, Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première association de parents d’élèves, présentait la nouvelle version du site « Ouyapacours » de signalement des heures de cours perdues.
Depuis le retour des vacances de Noël au collège La Croix des Sarrasins à Auxonne, il manque un prof de maths, non remplacé. A l’école Matarenko de Vaulx-en-Velin (69) il n’y a plus d’enseignant en GS depuis 5 mois. A côté, à Villeurbanne, depuis fin janvier il n’y a plus d’enseignant en CM1. Des exemples comme cela , JJ Hazan peut en citer d’autres. : un rapport officiel a estimé les journées non remplacées dans le secondaire à 300 000 pour les absences de longue durée et à 2,2 millions heures pour les absences de courte durée.
« On a obtenu du ministre qu’il reconnaisse par une note de service le droit au remplacement. On veut maintenant faire respecter ce droit ». Et l’outil qui doit permettre l’exercice de ce droitn pour JJ Hazan, c’est « Ouyapacours ». Ouvert nationalement en 2009, le site a reçu près de 18 000 signalements l’année dernière. La nouvelle mouture devrait faciliter la tâche des comités départementaux de la FCPE dans la gestion des signalements.
« Il ne s’agit pas de dénoncer ou de recenser les absences. Ouyapacours est là pour aider les comités départementaux à gérer les plaintes des parents et à les répercuter auprès des inspections académiques ». L’outil est sécurisé et l’exploitations statistique réservée aux présidents départementaux. Le public n’aura pas accès aux données recueillies. Voilà pour rassurer les établissements : ils ne seront pas montrés du doigt. Par contre les comités départementaux de la FCPE disposeront de faits précis à soumettre aux inspecteurs d’académie.
Parce que, pour JJ Hazan, « il n’y a pas de dialogue dans certaines académies ». La RGPP a beau vanter l’amélioration du taux de remplacements, en fait ce taux évalue la gestion des remplaçants pas celle des heures remplacées. Si cette année, grâce au volant de stagiaires, il n’y a pas eu de problèmes importants dans le primaire, c’est très différent dans le secondaire où les suppressions de postes ont porté sur les remplaçants. Et pour l’année prochaine, la FCPE s’attend à une nette dégradation y compris dans le primaire. La question de la qualité se pose également : la FCPE veut de vrais enseignants devant les élèves, pas des étudiants ou des personnes recrutées à Pôle Emploi…
Mettre au jour les pratiques. Comme Ouyapacours enregistre finement les non remplacements, JJ Hazan espère pouvoir mettre en évidence lagestion des académies. « Il y a bien des stratégies de fait qui existent (dans la gestion des remplacements) et qui ne sont pas acceptables et que l’on veut montrer ». Ainsi, selon JJ Hazan, les collèges seraient désavantagés par rapport aux lycées. Enfin les situations difficiles se reproduisent chaque années dans les mêmes endroits : il n’y a donc pas de souci d’améliorer la situation.
Comment faire pour assurer tous les cours ? La Fcpe estime qu’il faut embaucher 3 000 remplaçants. Elle souligne aussi que le ministère pourrait recourir aux « rompus », ces compléments d’horaire qui ne sont pas forcément effectués quand un enseignant n’est utilisé que 16 heures sur 18 par exemple. Surtout la FCPE continuera à porter plainte quand les remplacements ne sont pas assurés et à solliciter les académies. Dans Ouyapacours la première syllabe doit réveiller l’administration.
Liens :
Le site Ouyapacours
http://ouyapacours.fcpe.asso.fr/
Ouyapacours la nouvelle arme de la Fcpe (2009)