Par Françoise Solliec
Six mois après les élections était voté à l’unanimité de l’assemblée régionale un rapport présentant les grandes lignes d’une politique éducative, vouée à la réussite de tous les lycéens. Ce rapport cadre, dont les répercussions ont multiples et importantes, engage la nouvelle équipe chargée de l’éducation pour la prochaine mandature. Quel en est le contenu ?
Dans la suite du schéma des formations de 2007, ce rapport, adopté le 1er octobre 2010, formule trois grandes recommandations :
renforcer l’engagement régional pour le développement d’une culture de l’égalité pour la réussite de toutes et tous, et en particulier des jeunes issus des milieux populaires ;
renforcer la lutte contre les inégalités territoriales, scolaires et sociales ;
poser les bases d’une tarification sociale de la restauration scolaire dans les lycées franciliens.
Aujourd’hui les choix budgétaires gouvernementaux et l’assouplissement de la carte scolaire conduisent à rendre encore plus criantes les inégalités d’accès à une scolarité facile et à augmenter le poids des discriminations. La région entend agir significativement pour lutter contre les inégalités. Mais elle ne le fera pas seule : « la région s’affirme comme un véritable partenaire de l’éducation nationale », déclare Henriette Zoughebi dans son discours de présentation, en insistant sur le travail mené et à mener avec les partenaires des rectorats, mais aussi les checheurs, les associations et les jeunes.
Au niveau des actions, il est proposé par exemple de lutter contre les conséquences de l’assouplissement de la carte scolaire, notamment la mise en concurrence des lycées, en adoptant une capacité d’accueil maximale garantissant des conditions correctes de vie et d’études dans les établissemets, en régulant les inscriptions dans les lycées considérés comme les plus attractifs.
Toujours sur cette thématique de la mixité sociale, le rapport propose la création d’un observatoire francilien de la réussite scolaire et de la mixité sociale.
En ce qui concerne le « développement d’une culture de l’égalité » les actions sont décrites autour de trois entrées : « droit pour l’accès à la culture pour tous, droit à l’égalité entre les filles et les garçons, développement de la démocratie et droits des lycée-ne-s dans les établissements ».
Lors de la recherche de stages en entreprise, « de trop nombreux jeunes sont confrontés à de réelles difficultés faute d’un réseau personnel de relations, ce qui met en péril la validation de leur diplôme ». La région devrait très concrètement s’engager sur cette question « en mobilisant son réseau d’entreprises partenaires afin que le droit au stage soit garanti à chaque élève ».
L’accès à la restauration scolaire est aussi un droit pour tous les lycéens, surtout pour les plus démunis. En 2009, le Conseil régional a souhaité généraliser une tarification fondée sur le quotient familial.
« Cela nécessite une étape d’expérimentation qui débuterait dès janvier 2011 avec un minimum de 2 à 3 lycées volontaires par département, suivie d’une évaluation pour réussir ensuite la généralisation de la mesure. en 2012 ».
Pour promouvoir l’égalité filles garçons, il s’agit tout d’abord de travailler sur les questions d’orientation et de représentation sexuée des métiers.
Mais il faudra aussi aborder les relations entre les filles et les garçons, la sexualité et les violences, qui concernent en moyenne plusieurs élèves par classe. Le dispositif Pass Contraception, relayé par les infirmières dans les établissements, jouera un rôle à la fois éducatif et préventif.
La démocratie lycéenne est un facteur imlportant de la vie des lycées ; le rapport propose à ce sujet deux actions travaillées avec les chefs d’établissement : « la réalisation d’un vademecum du/de la délégué-e au Conseil d’Administration, l’organisation de rencontres entre lycéen-ne-s élu-e-s des conseils d’administration et élus régionaux pour permettre des échanges principalement fondés sur le partage d’expérience et en particulier sur la perspective de mise en place d’une part de budget participatif des lycées.
Enfin parce que le rôle des associations de parents d’élèves est essentiel et unanimement reconnu, le rapport propose d’attribuer un soutien financier aux fédérations représentées au conseil inter-académique de l’Education Nationale (plafonné à 15000 € par an et par fédération et majorée de 2500 € supplémentaire par siège détenu au CIAEN) ».
Le discours de présentation d’Henriette Zoughebi
Les grandes lignes du rapport