PISA : Les résultats…
PISA : Un scénario irréversible ?
Luc Chatel examine PISA l Claude Lelièvre : PISA : tout ça pour rien ? l PISA : Les réactions syndicales l PISA : En Grande-Bretagne un petit goût de déclin l PISA : Les Etats-Unis fiers de leurs progrès en sciences l Retraites : Les surcotes des fonctionnaires des DOM TOM menacées
Les éclaireurs de France fêtent leur centenaire.
Le livret de compétences!.
La vie en milieu scolaire
Rencontre autour de la physique quantique l Le Muséum d’histoire naturelle ouvre une plateforme Elearning l Les mercredis de Créteil
Le fait du jour
PISA : Les résultats
Attendus impatiemment , les résultats de l’évaluation internationale PISA ont été dévoilés le 7 décembre lors d’une conférence de presse par Bernard Hugonnier, directeur adjoint à l’éducation de l’OCDE, Eric Charbonnier et Sylvie Vayssettes. Ils mettent le doigt sur la plaie principale de l’école française : la montée des inégalités. Ce sont elles qui pèsent sur les résultats globaux qui restent moyens.
Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) évalue les compétences des jeunes de 15 ans dans les domaines de la lecture, des mathématiques et des sciences depuis 2000. L’enquête dirigée par l’OCDE en 2009 couvre une soixantaine de pays dont une trentaine de membres de l’OCDE. Cette croissance du nombre de pays participant montre l’importance que revêt cette étude pour le pilotage des systèmes éducatifs nationaux. Pisa 2009 a encore deux autres particularités importantes. L’enquête a étudié en détail les capacités en lecture des élèves de 15 ans, y compris la lecture sur écran. Enfin un volume est entièrement dédié à l’évolution des systèmes éducatifs depuis PISA 2000. Concernant le système éducatif français, on retiendra quelques traits principaux.
L’école française obtient la moyenne. La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE aussi bien en lecture (496), maths (497) que sciences (498). Ces résultats la mettent à égalité avec des pays comme l’Allemagne, la Grande Bretagne, ou encore les Etats-Unis. Si la Finlande reste en haut du tableau, ce sont les pays asiatiques qui cette année emportent la palme. La région de Shanghai (Chine), la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, le Japon prennent les meilleures places. Le modèle éducatif asiatique semble ainsi le plus performant alors même que certaines de ces régions ne font pas partie des pays les plus développés. 2009 enregistre les progrès de certains pays comme l’Allemagne, le Brésil, le Portugal ou la Pologne. Inversement des pays régressent comme l’Irlande ou la République tchèque. La France stagne à un niveau moyen, sauf en maths où elle perd presque 20 points.
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PISA : Un scénario irréversible ?
Les résultats de PISA accusent la politique éducative menée de ces dernières années. Comment inverser les tendances à l’explosion du système éducatif ?
Voilà le graphique qui résume la politique éducative de ces 10 dernières années. On y voit la part des élèves en échec scolaire grave progresser et atteindre 20% en même temps que celle des élites augmente lentement. Autrement dit le système éducatif est en train d’éclater entre un système élitiste accueillant les enfants des bonnes familles et des écoles populaires où les difficultés s’accumulent.
Il accuse les dernières réformes. A quoi ont servi les réformes Robien et Darcos au primaire au vue des difficultés en lecture d’une partie croissante des jeunes français ? Pour B Hugonnier, directeur à l’éducation de l’OCDE, la réforme Darcos est le modèle d’une décision improductive. Si réduire la durée de la semaine scolaire s’imposait, la réforme a abouti à donner aux écoliers français probablement la plus lourde semaine de classe au monde. Si l’aide personnalisée était une bonne idée, sa mise en place alourdit encore la semaine scolaire aux dépens des enfants déjà en délicatesse avec l’école. Elle rend cette aide inopérante. Les 10 années des quinquennats Chirac et Sarkozy ont dégradé en profondeur l’Ecole. Comment s’étonner de voir l’Ecole se couper en deux quand on supprime la carte scolaire ? La politique scolaire apparaît en gros cohérente avec la politique sociale. La « fracture sociale » que prétendait empêcher Chirac apparait au grand jour dans Pisa. Le « Tout est possible ! » s’accompagne très bien du « que rien ne bouge »…
Luc CHatel est-il parti pour remédier à ce déclin rapide ? Pour diminuer l’écart entre classes d’élite et classes populaires il faudrait une politique d’enseignement prioritaire. N’en déplaise à Luc Chatel, le dispositif CLAIR qu’il met en avant a été présenté par lui-même comme un outil pour lutter contre la violence scolaire , pas comme un programme d’enseignement prioritaire. En remettant en question sa survie, le ministre va dans le sens du séparatisme scolaire. La disparition des Rased également : elle renforcera le nombre d’élèves en échec scolaire. L’aide personnalisée au primaire a de telles contraintes de fonctionnement que son efficacité est interrogée. L’accompagnement personnalisé du secondaire est impulsé sans réelle formation. Le Café demandera bientôt à ses lecteurs de l’aider à faire le point sur ce dispositif.
Va-t-on continuer et repartir pour 10 ans de déclin et d’éclatement du système scolaire ? Il devient urgent de bloquer cette évolution. Plus que l’application des modèles de l’OCDE, il faut reconstruire un projet partagé pour l’Ecole. Quelque chose qui aide à « faire société » quand on s’acharne à la détruire.
Luc Chatel examine PISA
Dès le 7 décembre, Luc Chatel a réagi à la publication de PISA et avancé son analyse. Selon lui, 2 grandes faiblesses expliquent les résultats moyens de la France concernant les acquis des élèves de 15 ans : la bipolarisation des résultats et le rôle du statut économique et social des familles. Pour autant il n’envisage que la continuité des actions engagées : dispositif CLAIR et accompagnement personnalisé. Il prépare un « plan sciences » pour début 2011.
Le ministère publie trois Notes d’information qui synthétisent quelques résultats pour la France : acquis en compréhension de l’écrit,acquis en maths et sciences et évolution des compétences depuis 2003.
L’évolution des acquis des élèves de 15 ans en compréhension de l’écrit
L’évolution des acquis des élèves de 15 ans en culture mathématique et en…
L’évolution des compétences générales des élèves en fin de collège
Claude Lelièvre : PISA : tout ça pour rien ?
« L’histoire ( de l’Ecole ) se remettrait-elle en marche à partir de sa base » ? Historien de l’éducation, Claude Lelièvre observe les résultats de PISA avec le regard du parfait connaisseur du système éducatif français. Dans quelle mesure ces résultats interpellent-ils les valeurs de l’Ecole républicaine ? Dans quelle mesure peut-on les relier aux initiatives d’acteurs de l’Ecole ?
Rien de bien neuf pour la France: en effet, les résultats des élèves français sont plus que jamais très moyens globalement, et très inégaux. Va-t-on enfin en prendre pleinement conscience, et mettre en œuvre d’autres orientations et d’autres priorités pour l’Ecole française ?
Dans les trois domaines étudiés les résultats sont très moyens ‘’en moyenne’’ ( en 2009 comme en 2006, ni plus ni moins ) : 496 points en compréhension de l’écrit ( contre 493 pour la moyenne des pays de l’OCDE ), 498 en culture scientifique ( contre 501 ), 497 en mathématiques ( contre 496 ), les résultats en mathématiques des élèves français ayant baissé de 15 points entre PISA 2003 ( 511 points de moyenne alors ) et PISA 2006 ( 496 ), ce qui nous a fait alors quitter le groupe des pays performants en mathématiques et nous fondre dans celui de ceux aux résultats très moyens.
Par ailleurs, les résultats des élèves français restent nettement plus dispersés et inégaux en France que dans la moyenne de l’OCDE ( et même, parfois, sont encore plus inégaux que dans les enquêtes PISA précédentes ). De façon générale, les différences de milieu familial entre les élèves expliquent 28% de la variation de la performance des élèves en France ( contre 22% en moyenne dans les pays de l’OCDE ). Alors que dans les pays de l’OCDE l’augmentation d’une unité de l’indice PISA de statut économique, social et culturel entraîne l’augmentation du score sur l’échelle de compréhension de l’écrit de 38 points, cette augmentation s’élève à 51 points en France : les résultats des élèves en France sont donc à l’évidence beaucoup plus sensibles aux différenciations socio-culturelles que ceux de la moyenne des pays de l’OCDE.
Lisez la tribune de Claude Lelièvre
PISA : Les réactions syndicales
Dès le 7 décembre, plusieurs syndicats ont réagi, de façon pas toujours convergente, à la publication du rapport PISA.
Pour le Snuipp, « les politiques éducatives susceptibles d’avoir des effets relativement rapides et efficaces sur les résultats des élèves ne peuvent être ni guidées par des objectifs de restriction budgétaire, ni orientées par la mise à mal de la formation des enseignants comme c’est le cas actuellement en France. Au contraire, les leviers identifiés par l’OCDE pour relever le défi des inégalités scolaires sont tout autres. Ils s’appuient sur des parcours scolaires sans redoublement, sur des classes hétérogènes avec un effort particulier en matière de prise en charge des élèves en difficulté, sur une formation professionnelle des enseignants digne de ce nom… Ils impliquent aussi un effort tout particulier là où les les difficultés sont concentrées. Le dernier rapport de la Cour des Comptes faisait état d’un sous investissement de l’école primaire de 15% par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. 15%, c’est 15000 enseignants supplémentaires affectés en priorité en éducation prioritaire pour baisser les effectifs élèves, développer le travail en équipe et le « plus de maitres que de classe » ».
Le Snes met en doute les résultats de l’étude. « Telle qu’elle est construite, l’évaluation PISA ne peut être qu’un élément parmi d’autres d’une évaluation des systèmes éducatifs et de leur comparaison. En effet, elle porte et favorise certaines conceptions de l’éducation dans lesquelles les compétences de bases et leur évaluation sont à la fois le cœur et les indicateurs de la « productivité » du système éducatif. Le système français plus ambitieux et plus complet n’est pas à ce titre privilégié. Plus largement, les enquêtes internationales posent d’importants problèmes méthodologiques qu’il ne faut pas sous estimer… La réponse ne peut pas être une adaptation de l’école aux conceptions de l’éducation portées par PISA. Elle ne peut donc pas se traduire par un pilotage du système guidé par le seul objectif d’un meilleur classement. »
La FSU estime que » Il faut reposer sérieusement la question de la prise en charge des élèves en difficulté, sur les temps d’apprentissage, dans des conditions (effectifs, encadrement, …) en prise avec les besoins réels. Il faut revaloriser le rôle de la scolarisation en maternelle, réhabiliter la recherche en éducation et la formation initiale et continue des enseignants. Il faut revenir sur l’assouplissement de la carte scolaire. Il faut reposer sérieusement la question des moyens accordés à l’Education nationale et de la part du PIB qui lui est consacré ».
Le Se-Unsa « demande une autre politique qui donne aux enseignants les moyens de faire réussir tous les élèves, à commencer par une formation professionnelle solide alors que la masterisation l’a mise à sac. Il demande que la scolarité obligatoire soit effectivement organisée autour de l’objectif de l’acquisition du socle commun par tous les élèves, ce qui signifie refus de la sélection précoce, continuité éducative entre école et collège et développement des moyens au service de l’individualisation au sein de classes hétérogènes ».
PISA : En Grande-Bretagne un petit goût de déclin
« On en a pas pour notre argent », s’est exclamé Michael Gove, le ministre de l’éducation britannique. La presse britannique met en avant un déclin des résultats. Le Royaume Uni est classé 25ème pour la lecture, 28ème pour les maths et 16ème pour les sciences. En 2006 il était 17ème, 24ème et 14ème. « Au mieux c’est la stagnation » estime Andreas Schleicher, directeur du programme PISA.
Mais la presse britannique souligne surtout le faible rendement des investissements concédés par les travaillistes. L’écoel anglaise coûte nettement plus cher que l’allemande ou la hongroise qui ont des performances similaires.
PISA : Les Etats-Unis fiers de leurs progrès en sciences
C’est la fin du déclin. Selon Education Week, les résultats des ETats-Unis ne sont pas mirobolants mais marquent un réel progrès en sciences. Leur score est passé de 489 en 2006 à 502. « Les réusltats de PISA montrent qu’un tas de pays développés nous surpassent sur les questions d’éducation.Les Américains doivent s’éveiller à cette réalité » a déclaré le ministre de l’éducation, Arne Duncan.
Retraites : Les surcotes des fonctionnaires des DOM TOM menacées
« Le Sgen-CFDT prend acte que l’article 50-III de la loi 2010-1330 du 9 novembre 2010 exclut dorénavant, du calcul de la surcote, les bonifications de dépaysement pour services effectués hors d’Europe », annonce le syndicat. Le syndicat déplore que le sintéressés n’aient reçu aucun document. IL demande un délai d’applicatiion.
Les éclaireurs de France fêtent leur centenaire
Créés en 1911, les éclaireurs de France célèbreront tout au long de 2011 leur anniversaire. Branche laïque du scoutisme, les Eclaireuses Eclaireurs de France revendiquent 35 000 adhérents et 4 000 bénévoles. « La laïcité est le premier principe mis en avant dans notre projet éducatif, celui-ci guide à la fois notre démarche éducative et nos engagements, en affirmant le respect fondamental de l’homme dans sa diversité et en luttant contre toute forme de discrimination et d’intolérance ». Tout au long de l’année, les EEF ont prévu des fêtes dans 350 événements.
La classe
Le livret de compétences
Eduscol publie deux documents relatifs au livret personnel de compétences.
Est-ce parce que le rapport Grosperrin sur le collège avait mis en évidence les difficultés de mise en oeuvre du livret de compétences ? Le rapport affirmait que « le cochage des cases de validation des sous-compétences transformerait les équipes enseignantes en « poinçonneurs des Lilas ». Ce document a été même qualifié dans cet établissement « d’attestation Mc Gyver », ce qui en dit long sur son image dans la communauté enseignante ».
Toujours est-il qu’Eduscol publie deux documents relatifs à la mise en oeuvre du socle. Une animation powerpoint explique un peu à quoi sert le livret et surtout comment valider. Un autre document établit des « grilles de références pour l’évaluation et la validation des compétences ». Quel sera l’impact de ces deux documents ?
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La recherche
La vie en milieu scolaire
Le jeudi 16 décembre 2010, à Paris,, l’INJEP organise un débat consacré à la vie en milieu scolaire comme expérience. Le dossier thématique de ce numéro aborde la question de l’informel à l’école, le projet étant de contribuer à rendre visibles diverses formes de socialisation intra ou intergénérationnelles et de rechercher comment elles s’articulent avec le programme institutionnel de l’école.
Les disciplines
Rencontre autour de la physique quantique
L’Université Pierre et Marie Curie organise le 9 décembre une rencontre avec le professeur Paul Indelicato. Il retracera l’aventure de la physique moderne de plus de 10 ans d’exploration au coeur de la matière. Il Fera découvrir le proton, l’un des constituants fondamentaux de la matière.
Le Muséum d’histoire naturelle ouvre une plateforme Elearning
Cette plate-forme d’enseignement et de formation à distance s’adresse à un public d‘étudiants et d’enseignants du primaire ou du secondaire. Elle rendra accessibles les collections du Museum. Les deux premiers modules destinés aux enseignants du secondaire concernent l’évolution et son enseignement.
Les mercredis de Créteil
Les Mercredis de CRéteil entament un cycle sur le décrochage des lycéens. Le 5 janvier, Jean Yves Rocheix parlera de la massification et sa gestion.
http://www.ac-creteil.fr/enseignements-mercredisdecreteil-cycledecrochages.html
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