Par Françoise Solliec
La dotation de fonctionnement sera légèrement augmentée, le budget investissement sera maintenu. Malgré le contexte budgétaire difficile, Jean Paul Huchon président de la région Ile-de-France a promis de maintenir l’effort de la région en faveur des lycées. Recevant le 6 décembre les proviseurs franciliens, il a axé son discours sur la confiance et la coopération, tant avec l’Etat, dans un contexte qui ne s’y prête pourtant guère, qu’avec les établissements. Le déploiement de l’ENT Lilie se poursuit.
Depuis l’an dernier, a déclaré Jean-Paul Huchon, dans le cadre un peu inhabituel de la salle Gaveau, une nouvelle assemblée régionale a été élue. Plus jeune, plus diverse, elle est davantage représentative de la population francilienne. « J’ai été élu sur un projet, il est temps de le décliner en actions » et cette réunion marque la mise en place de cette politique. « Je crois plus que jamais à la nécessité pour la puissance publique de permettre à chaque jeune l’accès à l’éducation, à la santé, au logement ». Cette nouvelle mandature sera placée sous le signe de la jeunesse.
Le travail commun avec l’Etat va s’exercer dans des conditions difficiles, gel des crédits, mise en place du Grand Paris, suppressions de postes (plus de 50 000 postes supprimés dans le 2nd degré depuis 2003), modalités d’actions des collectivités locales impactées, marges de manœuvre réduites. Mais la région garde le cap : la dotation de fonctionnement sera légèrement augmentée, le budget investissement sera maintenu. Une étude sur les fonds de réserve des lycées a montré qu’un quart des établissements disposait de fonds de réserve supérieur à 4 mois de fonctionnement et un quart à moins de 2 mois. La décision de la région d’écrêter les dotations pour les établissements disposant de plus de 4 mois de réserve, non pour faire des économies, mais pour les reverser dans les établissements en difficulté financière a suscité de vives réactions parmi les organisations syndicales qui ont vu là une atteinte à l’autonomie des établissements.
Dans son intervention, Jean-Paul Huchon a tenu à les rassurer : tous les établissements concernés feront l’objet d’un dialogue de gestion avant la mi-janvier et il prendra personnellement les décisions, en accord avec la vice-présidente chargée des lycées, Henriette Zoughebi.
La politique éducative de la région se fonde sur 3 axes a affirmé Jean-Paul Huchon :
Offrir un meilleur cadre de travail à la communauté éducative ;
Offrir de meilleures conditions d’études à tous les élèves ;
Lutter contre les discriminations et promouvoir une culture de l’égalité.
Au niveau des constructions, la haute qualité environnementale est désormais présente dans toutes les réalisations et il s’agit d’aller vers le zéro énergie. Les internats de proximité seront développés, par opposition avec les internats d’excellence de l’état.
La préservation de la mixité sociale orientera les évolutions du schéma des formations. Elle est aussi à l’origine d’une définition des capacités d’accueil des établissements, une mesure qui se prendra dans la concertation avec les proviseurs.
2011 sera fortement marquée par la problématique des ressources humaines. Près de 9000 TOS sont désormais fonctionnaires territoriaux et de gros efforts ont été consentis pour mettre en place un plan prenant en compte la santé et les possibilités d’évolution de carrière de ces personnels. Il reste à travailler sur l’homogénéisation des horaires de travail.
Le déploiement de l’ENT Lilie se poursuit (200 établissements équipés) et la région s’attache à résoudre les difficultés que connaissent les établissements à ce sujet., avec notamment l’accès au très haut débit et le problème récurrent de la maintenance informatique. Une commission de travail a été mise en place par le ministères avec l’ARF (association des régions de France), qui permettra sans doute des avancées sur cette question, même si pour l’instant la position du MEN est celle d’un transfert de charges sans mise à disposition de moyens.
La région continuera à assurer la gratuité des manuels scolaires : 20 millions ont été débloqués pour le renouvellement des manuels de 1ère. Enfin une nouvelle tarification de restauration scolaire, fondée sur le quotient familial, sera expérimentée dans certains établissements dès 2011, de façon à mesurer les difficultés engendrées par un accroissement important du nombre de rationnaires.
L’école ne peut pas tout pour la société, mais elle peut beaucoup ; notre pays doit tirer parti des compétences régionales pour assurer sa modernité, a conclu Jean-Paul Huchon, en souhaitant pouvoir mettre en place avec les proviseurs un modèle coopératif basé sur la confiance.
A sa suite, Henriette Zoughebi a souhaité s’associer à cette volonté de dialogue et de travail avec les académies et les établissements. De ses visites en établissement, effectuées depuis le début de la mandature, elle retient l’extrême diversité des situations, mais aussi le désir des jeunes et des équipes éducatives d’aboutir à une réussite scolaire. Les inégalités sont fortes et il s’agit d’aider les établissements les plus défavoriser à changer la donne en matière d’attractivité, par le biais de projets, de meilleur cadre, d’internat de proximité … Reprenant les paroles d’Agnès Van Zanten, elle insiste sur le « apprendre à travailler ensemble dans la diversité » et sur les pistes d’actions contenues dans le rapport cadre voyé le 1er octobre par l’assemblée régionale, sur lequel nous reviendrons en détail dans le prochain Café francilien.