LE FAIT DU JOUR
Dans les cortèges du 12 octobre…
ÉDITORIAL
De l’Estime de Soi
LE SYSTEME
Stagiaires : Une catastrophe selon le Sgen l Quand la loi de finances reconnaît l’efficacité de l’Ecole l Rased : Demande d’explication de l’intersyndicale l L’Ecole est dans le pré avec la FNER l Un collège en grève contre les ERS l Gueule de bois en Grande-Bretagne : Le pays découvre une école inégalitaire
L’ÉLÈVE
Un forum sur les rythmes scolaires.
LA CLASSE
Trop petits pour apprendre à penser ? l Radio France signe une convention avec un lycée des métiers
LA RECHERCHE
Chasse au stress de l’école à l’université l Les TICE améliorent le niveau scolaire…
LES DISCIPLINES
S.E.S. : La France un paradis des riches ? l Anglais : Faites les news.
Le fait du jour
Dans les cortèges du 12 octobre
Combien de jeunes dans les manifestations du 12 octobre ? La presse s’interroge alors que l’UNL et la FIDL, deux organisations lycéennes, et l’UNEF, syndicat étudiant, ont appelé à manifester. Lundi 11 octobre, une centaine de lycées ont été touchés par des assemblées générales.
Du coté des enseignants, le ministère table sur 27% des enseignants du premier degré en grève, un taux à peine inférieur à celui du 7 et du 23 septembre. Le Snuipp estime le taux de grévistes à presque le double, 48%. Nul doute que police et syndicats se livreront à des évaluations encore plus divergentes aujourd’hui…
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De l’Estime de Soi
Dans le modèle de la psychologie sociale, tout sujet vivant en société tend à garder de lui-même une image positive, faute de quoi il risque de glisser vers la souffrance, la violence ou la dépression. Les humains utiliseraient dans ce but de nombreuses stratégies, mais ils y réussiraient d’autant mieux qu’ils s’estiment capables de réussir ce qu’ils ont à faire. On sait même qu’en situation scolaire, ce modèle peut être vicieux : après plusieurs sentiments d’échecs, nombre d’élèves sont tentés de ne pas s’engager dans des efforts à long terme, s’ils ont le sentiment que leur engagement risque de ne pas les faire réussir…
Et si on appliquait ce modèle aux groupes sociaux ? Les enseignants, comme nombre de professions, vivent avec le sentiment d’avoir de moins en moins « prise » sur les évolutions de leur métier et de leur vie sociale, et que leurs efforts n’y changent pas grand chose. Depuis plusieurs années, les engagements individuels et collectifs n’ont pas souvent été couronnés de succès, et ont parfois alimenté des sentiments d’impuissance, voire de résignation.
Dans ce contexte, la mobilisation très importante de ces dernières semaines, plus forte dans les écoles que dans le second degré, va sans doute bien plus loin que le seul motif des retraites. Elle a fait monter dans les manifestations le sentiment de retrouver de l’espoir, voire simplement de la dignité. « Je suis là sans être sûr de gagner, mais parce que je ne pourrais pas me regarder pareil si je n’étais pas là » me disait une amie dans le défilé de samedi dernier.
Et c’est bien le paradoxe du moment suspendu d’aujourd’hui : comment estimer la suite ? Que la mobilisation continue d’enfler, d’ici samedi, et on pourrait assister à l’irruption de ces moments étranges où tous les inattendus peuvent survenir. L’étonnante unité syndicale qui continue peut en être une condition inédite. Qu’elle baisse, s’étiole, se radicalise, se divise, et les tensions, amertumes et déceptions donneront raison à ceux « qui n’y croient pas » et se drapent dans la superbe de leurs certitudes.
Alors décidément, dans les différentes manières de « préserver son estime de soi » en toutes circonstances, pour aujourd’hui et pour les jours à venir, mon choix est fait.
Stagiaires : Une catastrophe selon le Sgen
Les stagiaires chair à canon de l’éducation nationale ? Le Sgen dénonce les dégâts générés par le manque de formation des enseignants stagiaires. Qu’en sait-on en vérité ?
« Les témoignages se multiplient de débutants épuisés, à peine quatre semaines après la rentrée, découragés et songeant à démissionner, de tuteurs consternés par l’impossibilité dans laquelle ils se trouvent de leur venir vraiment en aide », écrit le Sgen Cfdt. « Seuls certains recteurs ou membres des corps d’inspection reconnaissent à demi mot que les nouveaux dispositifs d’entrée dans le métier ne sont absolument pas satisfaisants ». Le syndicat « dénonce sans relâche… la catastrophe qui se prépare ». Il estime que « les stagiaires ne méritent pas un tel mépris de la part d’un gouvernement qui partage la lourde responsabilité d’avoir voulu ou permis cette catastrophe, avec tous les tenants de la seule formation disciplinaire avant le concours », cette dernière phrase désignant peut-être le syndicat majoritaire.
Qu’en sait-on ? De source syndicale, dès la première semaine de septembre, on notait de premières démissions dans des établissements zep en Picardie. On en compterait actuellement une trentaine dans l’académie réputée la plus difficile de France. Selon un directeur d’IUFM, l’intégration des stagiaires se passerait correctement dans le primaire et au lycée. « La vraie question c’est le collège », nous indique-t-il. « Les stagiaires ne sont pas préparés à la situation des élèves de 6ème ou de 5ème des collèges Zep ». Or ils sont laissés à eux-mêmes faute de tuteurs dans ces collèges. Dans le secondaire, la majorité des tuteurs sont en lycée, ils ne peuvent donc suivre et conseiller efficacement les stagiaires. « Au bout du compte on a beaucoup de démissions ou de maladies longue durée… La crise de la formation est totalement cohérente avec ce qui a été écrit sur le collège « maillon faible » du système éducatif. C’est là que les besoins de formateurs sont les plus importants », conclue-t-il.
Le Sgen Cfdt rappelle qu’il « organise dans toutes les académies l’accueil et l’accompagnement des stagiaires » et qu »il y a « urgence, il est temps d’arrêter le massacre ! »
Quand la loi de finances reconnaît l’efficacité de l’Ecole
Inefficace l’Ecole ? Pas toujours ! C’est une des surprises que procure la lecture des « projets annuels de performances » annexés à la loi de finances 2011. Ce gros pavé de 400 pages présente de façon précise aux parlementaires le budget prévu pour 2011.
On ne sera pas surpris s’il met en évidence l’effondrement des crédits de formation pour 2011. Ce sont eux qui « payent » la stabilité relative du budget 2011. Ainsi au primaire les crédits de formation passent de 507 à 293 millions, dans le secondaire de 222 à 116. Bien que la moitié du budget se soit évaporé, le ministère affirme dans ce même document que « la formation des enseignants constitue pour l’institution scolaire un important levier d’action pour disposer de personnels qualitativement adaptés »…
Un autre point important est l’hommage rendu aux RAR, pourtant remis en question par les nouveaux réseaux CLAIR. « Le bilan national des réseaux « ambition réussite » (RAR) conduit en 2010 montre la réduction des écarts des résultats des élèves scolarisés dans les écoles RAR par rapport à ceux des élèves scolarisés en dehors de l’éducation prioritaire », écrit le rapport ministériel. « Une amélioration des proportions d’élèves maîtrisant les compétences de base en français et en mathématiques en fin de CM2 dans ces écoles est également constatée : entre 2006-2007 et 2009-2010, l’écart par rapport aux élèves hors éducation prioritaire s’est réduit de 14,8 à 13,2 points en français et de 15,2 à 11 points en mathématiques. Le retard à l’entrée en 6ème concerne encore 27,1 % des élèves en RAR en 2009-2010 mais cette proportion s’élevait à 34,3 % en 2006-2007 ».
Cet hommage méritait d’autant plus rendu que le document étale l’impuissance ministérielle. Ainsi pour l’absentéisme où les prévisions ne sont pas atteintes et où on assiste à une rectification sensible des objectifs. On attendait 7% d’absentéistes en LP , les prévisions sont revues à 19%.
Rased : Demande d’explication de l’intersyndicale
« Prévenir et remédier aux difficultés scolaires, sont des questions qui ne sont toujours pas traitées sur le fond comme l’indiquent les dernières évaluations CE1-CM2. Quel avenir préparons-nous pour ces élèves et pour notre nation si l’Ecole de la République faillit ainsi à sa mission : celle d’une éducation de qualité accessible à tous ? » Huit syndicats (CGT Educ’action, Se-Unsa, SIEN-Unsa, Sgen-CFDT, Snpsyen, Snudi FO, Snuipp, Sud Education) et 5 organisations professionnelles (AFPEN, FNAME, FNAREN, ANCP avec le soutien de l’AGSAS) ont écrit le 11 octobre à Luc CHatel pour lui demander d’entamer une discussion sur l’avenir des Rased. « Le document interne « Schéma d’emplois 2010-2013 », adressé aux Recteurs d’académies pour préparer la carte scolaire 2011, a suscité à nouveau l’indignation. Les mesures y figurant, sont en totale contradiction avec les engagements précédents », estiment-ils.
L’Ecole est dans le pré avec la FNER
Les écoles rurales seront-elles le laboratoire de la formation des enseignants ? C’est pratiquement ce que revendique la Fédération nationale pour l’école rurale (FNER), une association qui regroupe « des enseignants, des élus, des parents, des amis de l’École » sur une quarantaine de départements.
Dans une lettre adressée à Luc Chatel, elle relève que les élèves scolarisés en zone rurale « réussissent mieux qu’ailleurs » et que « l’école rurale est donc efficace, voire « rentable » ». Elle demande « un enseignement de la diversité et des spécificités du monde rural (cultures, géographie, démographie, formes d’organisation, etc.), intégrable notamment à la compétence 6 (de la formation des enseignants): « Prendre en compte la diversité des élèves ». »
Mais ce sont les « apports d’ordre pédagogique » qui semblent lesplus importants. La FNER demande que « la gestion de la classe à plusieurs cours et les pratiques inhérentes aux classes multi-âges » soient introduites dans le cadre des compétences 4 et 5.
Un collège en grève contre les ERS
Selon l’AFP, le collège Jean Perrin de Nanterre s’est mis en grève le 11 octobre pour refuser l’implantation d’un établissement de réinsertion scolaire (ERS) dans le collège.
Les ERS s’adressent à des élèves perturbateurs scolarisés dans le second degré, qui ont fait l’objet de multiples exclusions, âgés de 13 à 16 ans, issus des classes de 5ème, 4ème et 3ème, qui ne relèvent ni de l’enseignement spécialisé et adapté, ni d’un placement dans le cadre pénal au sens des dispositions de l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante », précise une circulaire publiée au B.O. du 15 juillet. Ces nouvelles structures ont été présentées médiatiquement comme de sympathiques centres d’accueil. Il s’agit en fait de dispositifs de relégation qui éloignent certains élèves du collège sans esprit de retour.
Dans le cas du collège Jean Perrin,l’arrivée de l’ERS a été décidée de façon brutale suite à l’incendie des locaux de l’ERS à Colombes dès le 2 septembre.
Déni d’insertion : Chatel ouvre les ERS
Gueule de bois en Grande-Bretagne : Le pays découvre une école inégalitaire
Après des années de politique de lutte contre les inégalités, l’Ecole britannique cumule toutes les tares inégalitaires. C4est ce que révèle un rapport de la commission sur l’égalité et les droits de l’Homme publiée le 10 octobre.
Selon elle, l’école britannique reste inégalitaire selon le genre, la classe sociale et la race. L’inégalité des genres se voit dès 5 ans où 53% des garçons mais 72% des filles atteignent un bon niveau. Les garçons ont 3,5 fois plus de chances de se faire exclure de l’école que les filles… L’inégalité « raciale » est marquée aussi par les statistiques britanniques qui relèvent que les « noirs » des Caraïbes ont 3 fois plus de chances de se faire exclure que la moyenne des élèves. L’inégalité sociale apparaît aussi quand on sait qu’un tiers des enfants des familles défavorisées atteignent un niveau suffisant à 5 ans alors que la moitié y échoue. Tous ces résultats font débat dans la presse britannique.
L’Ecole peut-elle lutter contre les inégalités sociales ?
Un forum sur les rythmes scolaires
Le 21 octobre, le site de France 3 organise un forum public sur les rythmes scolaires. Chacun pourra s’y exprimer par webcam. Selon le Snuipp, François Testu, Hubert Montagner, Catherine Chabrun devraient y apparaître.
CHatel ouvre la consultation sur les rythmes scoalires
La classe
Trop petits pour apprendre à penser ?
A quoi sert l’école maternelle ? Pour Jean-charles Pettier, Pascaline Dogliani et Isabelle Duflocq elle sert à apprendre à penser et à réfléchir. La maternelle pourrait trouver une heureuse médiation dans le développement des facultés réflexives des enfants, suggèrent ces trois enseignants, impliqués dans une expérience d’atelier de réflexion en classe maternelle. Ils publient un ouvrage chez Delagrave. Le Café vous le présente.
Isabelle Duflocq sera l’invitée du « Café de la pédagogie vivante » Mercredi 20 octobre à 17h au Café du Lucernaire à Paris 6ème. Le « Café de la pédagogie vivante » est une initiative du Café pédagogique. Il vous permet de rencontrer dans le cadre convivial et libre d’un café un auteur et d’échanger avec lui et l’équipe du Café pédagogique.
Téléchargez l’affiche du Café de la pédagogie vivante pour la salle des profs
Radio France signe une convention avec un lycée des métiers
Radio France apportera son savoir-faire en accueillant en stages de formation les élèves du lycée Suger de Saint-Denis, lycée des métiers de l’image et du son. La région Ile-de-France a annoncé la signature le 11 octobre d’une convention qui intégre également l’intervention de professionnels dans la formation des élèves.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La recherche
Chasse au stress de l’école à l’université
« Le stress peut être un facteur positif puisqu’il permet de mobiliser toute son énergie pour réussir. Par contre il peut rapidement envahir le quotidien de manière négative lorsqu’il est associé en permanence à des exigences de performance, sans valorisation et sans encouragement ». L’AFPSSU, Association Française de Promotion de la Santé Scolaire et Universitaire, et le SIUMPPS, Service Inter Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé, organisent le 28 janvier 2011 une journée scientifique à Paris « pour tenter de mieux comprendre les facteurs de stress à l’école et à l’université, ses conséquences, ses enjeux pour les élèves, leur famille, les professionnels ». Parmi les intervenants : Jeanne Siaud Facchin, psychologue, Georges Fotinos, membre du comité sur les rythmes scolaires, Jean-Louis Auduc, directeur des études à l’IUFM de Créteil.
Patrice Huerré : et celui des élèves
Les TICE améliorent le niveau scolaire
« Les élèves qui utilisent l’ordinateur à la maison tous les jours ont de meilleurs résultats scolaires », établit une étude de Michela Ponzo (Université de Calabre). En se basant sur les résultats des élèves italiens aux tests PISA, M Ponzo établit que, à variables sociales égales, « il y a une corrélation positive entre le niveau scolaire et l’usage intensif de l’ordinateur à la maison ». Elle établit aussi que cela dépend de l’usage de l’ordinateur : jouer n’est pas aussi efficace qu’utiliser l’ordinateur pour apprendre. Pour elle ce n’est pas l’usage de l’ordinateur en lui-même qui compte mais la fréquence d’utilisation et le contexte dans lequel on l’utilise.
Les disciplines
S.E.S. : La France un paradis des riches ?
Alors que la France compte 1% des adultes du monde, elle se classe 4ème pour le nombre de millionnaires en dollars , révèle une étude du Crédit suisse. La France fournirait 9% des millionnaires soit deux fois plus que l’Allemagne ou le Royaume Uni. Pour ce Crédit suisse c’est la preuve d’une société beaucoup plus inégalitaire que celle de ses voisins européens.
L’étude révèle aussi que 24 millions de personnes (0,5% de la population du monde) détiennent 36% des richesses mondiales. Inversement 68% de la population mondiale se partage 4% de sa richesse.
Anglais : Faites les news
BBC World News en association avec Canalsat lance un concours destiné aux 18-35 ans. Elle les invite à créer un journal d’information multimédia en anglais. Il s’agit de créer le journal puis de le présenter en anglais face à la caméra. Le jury sera composé de journalistes de la BBC.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
L’Expresso directement sur votre site !
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