LE FAIT DU JOUR
Le rapport du HCE ouvre le débat sur le collège…
ÉDITORIAL
L’avenir dans les rangs
LE SYSTEME
Des inspecteurs se rapprochent des « désobéisseurs » l L’ANCP reçue au ministère l Cours le matin, sport l’après-midi : Une expérimentation bidon d’après le Snep
L’ÉLÈVE
Le 8ème forum de la visite de la visite scolaire l L’Ile-de-France défend l’idée d’égalité en éducation l Savante banlieue.
LA CLASSE
Le 21ème Festival de la géographie de Saint-Dié
LA RECHERCHE
Nos valeurs et l’institution…
LES DISCIPLINES
Le français en L.P. l « Des internés et déportés juifs témoignent pour les élèves » l S.E.S. : Le bien-être mis en stats
Le fait du jour
Le rapport du HCE ouvre le débat sur le collège
Les syndicats réagissent par des propositions concrètes au rapport du HCE.
Audacieux et ambitieux, le rapport du Haut Conseil de l’Education interpelle d’autant plus les acteurs de l’Ecole qu’il distribue critiques et satisfecit. Le Sgen Cfdt et le Se-Unsa s’appuient sur ce texte pour faire avancer leurs idées.
Ainsi le Se-Unsa, qui avait accueilli très positivement le rapport, revient sur cette publication dans un sens plus revendicatif. « Cette mutation du collège impose un revirement complet de la politique éducative de notre pays », écrit Christian CHevalier. « Cela passe par la remise sur pieds de la formation initiale et continue des enseignants, totalement inadaptée à une telle ambition. Cela implique l’arrêt du pilonnage budgétaire que subit le collège. Dans le projet de budget 2011, il paye le plus lourd tribut avec la majorité des 4 800 emplois supprimés, alors qu’il doit accueillir 35.000 élèves supplémentaires. »
Pour le Sgen-Cfdt, « s’il s’agit bien de faire réussir tous les élèves, alors, il faut mettre en place comme à l’école et au lycée, un accompagnement personnalisé au collège ». Le syndicat demande « sa généralisation à l’ensemble des collèges et simultanément par le développement du tutorat des collégiens ». Le Sgen appelle à en finir avec le brevet, « un obstacle important à la mise en œuvre du socle commun et une cause supplémentaire de l’échec scolaire ». Il appelle à un effort de formation des enseignants. « Si le socle commun de connaissances et de compétences tarde à devenir une réalité, c’est aussi parce que les personnels n’ont eu aucune formation sur l’évaluation par compétences et l’utilisation du livret de compétences du socle commun qui apparaît simplement comme un travail supplémentaire sans finalités affirmées ». Il demande à « former les enseignants à enseigner et à évaluer par compétences en multipliant les stages sur site (établissement) ; former les enseignants à l’accompagnement personnalisé et au tutorat de l’élève ».
Chatel renvoie la question aux présidentielles. C’est dans Le Monde que Luc Chatel a apporté sa réponse au rapport du HCE. « Nous n’allons pas faire une grande réforme du collège d’ici à 2012 », a déclaré le ministre. Il a annoncé de menus aménagements. « Dès la prochaine rentrée…, dans une partie des collèges (ceux des RAR, RRS et CLAIR), nous pouvons mettre en place dès la rentrée 2011, un accompagnement personnalisé, financé par les heures non affectées…En troisième, une initiation plus poussée à la formation professionnelle pourrait toucher, une journée par semaine ou tous les quinze jours, les élèves se destinant à ces filières ». C’est déjà penser à la reconstitution des filières bannie par le rapport…
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L’avenir dans les rangs
Et même si nous n’étions que 999 999, le millionième manquant à l’appel, quelle importance. Et même si nous étions plus de 3 120 230, un flot humain dépassant le fleuve anti CPE. Est-ce vraiment crucial ? La mobilisation se mesure aussi dans la densité des cortèges, la constance à manifester, à revenir défiler encore et toujours non plus pour un avenir meilleur mais pour un avenir tout court.
On n’est pas sérieux quand on a 77 ans, ou même 57 et encore moins 37 puisque chacun guette l’apparition de la jeunesse dans les manifestations. L’est-on plus à dix-sept ans ? Sans doute non. Mais en ouvrant les rangs aux lycéens, aux étudiants, c’est l’avenir que l’on convoque au chevet des retraites. Le taux de chômage parmi les 18-25 ans a pris les airs d’une constante macabre, un indémodable dans les discours alarmés si peu suivis d’effets. La pauvreté des ainés le rejoindra sans doute. Faut-il pour autant se résigner à voir l’austérité rogner les tranquillités en franchissant sans vergogne le fossé des générations ?
Car chacun s’inquiète sur l’avenir, son avenir, l’avenir des ses proches, quelle que soit sa génération. Et, parent ou enseignant, cette inquiétude percute notre rôle d’éducateur. Comment apprendre sur les bancs de l’école, comment enseigner, comment trouver et donner du sens à des savoirs si rien d’attrayant ne surnage de la société de demain ?
En convoquant sans doute notre imagination et notre indignation. Au risque de passer pour de vilains garnements qui ne veulent rien entendre aux nécessités de l’économie, aux équations sérieuses de budgets étriqués, entretenons notre obstination à ne pas nous résigner comme une saine nécessité. Au risque de passer pour de naïfs idéalistes, il nous est indispensable de penser qu’un autre demain est possible et surtout de penser à le construire.
Sans perspective un tant soit peu attractive, il nous deviendra de plus en plus difficile de faire de l’école un passage obligé pour bâtir l’avenir individuel et collectif. Samedi, les générations se côtoyaient dans les cortèges et faisaient plaisir à voir. De 7 à 107 ans, ce que nous voulons simplement c’est la possibilité de croire et de construire.
Des inspecteurs se rapprochent des « désobéisseurs »
Le SIEN-Unsa, syndicat d’inspecteurs, et le Réseau des enseignants du primaire en résistance entament ouvertement des discussions .
Rétablir la confiance. Le Sien-Unsa, principal syndicat d’inspecteurs, et le « Réseau des enseignants du primaire en résistance » se rencontreront le 6 octobre à Carcassonne. Les « désobéisseurs » font savoir « qu’ils se réjouissent de la perspective d’être davantage écoutés et entendus par les inspecteurs de circonscription qu’ils souhaitent considérer d’abord comme des partenaires et non comme des adversaires ». Du côté du SIEN-Unsa, on parle de « clarification des positions réciproques ». Le syndicat « rappellera les obligations qui sont celles des inspecteurs, lesquelles n’excluent en aucune manière de rechercher des adaptations permettant de prendre en compte la liberté pédagogique des enseignants ».
Va-t-on mettre fin au conflit funeste dans lequel Xavier Darcos a entraîné l’éducation nationale ? Cette rencontre avait été annoncée le 30 août par le Sien qui déclarait vouloir « non pas normer mais aider à favoriser la réussite de tous les élèves ». Alors que des sanctions viennent d’être prises contre deux militants « désobéisseurs », cette rencontre pourrait amorcer un tournant dans la mauvaise querelle créée par X Darcos. Après avoir poussé près de 3 000 enseignants à se proclamer désobéisseurs, il amène les inspecteurs à prendre quelque distance avec la chasse aux sorcières pédagogique.
L’ANCP reçue au ministère
Le 30 septembre dernier, une délégation de l’association nationale des conseillers pédagogiques, dont Françoise Prost, a été reçue au ministère de l’éducation nationale.
L’ANCP a été reçue par le conseiller pédagogique du ministre et un représentant de la Dgesco. Parmi les points abordés : la mission et la revalorisation des conseillers pédagogiques, les frais de déplacements, la formation des professeurs des écoles. La note de service sur les missions des C.P., qui date de 1996, devrait être réactualisée. Une prime de 200€ serait versée aux conseillers qui suivraient des étudiants en Master 2 pendant leur stage en responsabilité. Rien de nouveau pour les frais de déplacement. Quant à la question majeure de la formation des formateurs, qui est le maillon faible du système, rien de concret, on s’orienterait vers des formations académiques ou inter-académiques.
Cours le matin, sport l’après-midi : Une expérimentation bidon d’après le Snep
« Annoncée à grand renfort de publicité, l’expérimentation « cours le matin, sport l’après-midi » ne contribuera pas à changer fondamentalement l’organisation du temps scolaire encore moins à résoudre les problèmes des élèves en mal d’école et ceux en surcharge pondérale », écrit le Snep Fsu, premier syndicat de professeurs d’EPS.
Une enquête réalisée par le Snep montre que dans la moitié des établissements les élèves ne sont pas volontaires pour cette expérimentation. Surtout « le dispositif ne prête qu’aux riches » : il n’est pas proposé aux élèves les plus en danger de sédentarité et les plus éloignés de l’Eps : les filles des lycées professionnels. En LP 97% des élèves concernés sont des garçons… Souvent encore l’expérimentation a alourdi l’emploi du temps ou n’a été qu’un aménagement formel : regroupement de l’Eps sur l’après-midi par exemple avec des problèmes d’accès aux installations sportives.
Le Snep parle « d’expérimentation bidon, une tentative de marginaliser et de discréditer l’EPS comme discipline d’enseignement… N’y a-t-il pas une tentative d’inventer à l’école un vaste secteur d’animation sportif sur les décombres des politiques sportives civiles ? ».
Le 8ème forum de la visite de la visite scolaire
La Cité des Sciences organise le mercredi 6 octobre de 10 h à 17 h 30 un grand rendez-vous réunissant plus d’une centaine de professionnels de l’offre éducative de sites culturels (musées, cinémathèques, offices de tourisme) et d’organisateurs de séjours ou de voyages (fédération des auberges de jeunesse, SNCF …).
Les enseignants pourront en direct faire connaissance avec les personnes qui les aideront à réaliser leur projet pédagogique ou glaner de multiples idées pour des sorties éducatives et des thématiques de travail avec les élèves.
Liste des participants et inscription au forum
L’Ile-de-France défend l’idée d’égalité en éducation
Le Conseil régional francilien a adopté le 30 septembre plusieurs mesures qui visent toutes à « réparer les choix d’un gouvernement dont la politique creuse les inégalités scolaires et territoriales », selon la formule de Jean-Paul Huchon, président du conseil régional.
Ainsi le Conseil a défini une capacité maximale en nombre d’élèves et de classes pour les 469 lycées régionaux. Cette mesure vise à contrarier les effets de la mise en concurrence des établissements et à lutter contre la désertion de certains lycées. La région expérimente aussi une nouvelle tarification de la cantine selon le quotient familial , ce qui abaisse le prix du repas à 1,20 € pour les jeunes de milieu populaire.
Savante banlieue
En Seine Saint-Denis, les 21 et 22 octobre, Savante Banlieue accueillera 40 stands de laboratoires de recherche des Universités Paris 8 et Paris 13, du CNRS, du Cnam, de Supméca, mais aussi des associations de culture scientifique et technique.
Ce salon sera ponctué par des grandes conférences en direction du grand public, de nombreuses mini-conférences en direction des collégiens et lycéens et des animations sous forme d’expositions et d’ateliers. Moments forts de Savante banlieue cette année : la formidable histoire du laser, retracée par Christian Chardonnet (Université Paris 13), une fontaine laser géante réalisée spécialement pour les 50 ans du laser par Steve Veloso.
La classe
Le 21ème Festival de la géographie de Saint-Dié
« Dans le champ des études littéraires, la géographie est devenue l’une des disciplines qui forment le mieux les jeunes à exercer une profession autre que l’enseignement ou la recherche. Il y a de plus en plus de géographes dans les métiers de l’aménagement, de la gestion de l’environnement, dans les collectivités territoriales, l’armée, diverses administrations où l’on applique un savoir géographique », révèle Jean-Robert Pitte, délégué interministérielle à l’orientation, en ouverture au 21ème Festival international de géographie de Saint-Dié (7 au 10 octobre).
Il vante aussi à raison le caractère ludique du festival. C’est qu’à Saint-Dié la géographie passe aussi par la bouche, de cafés géo en expériences culinaires. Mais les grands thèmes de cette année sont la Russie et la forêt. Des thèmes qui seront déclinés au long d enombreux ateliers pédagogiques.
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La recherche
Nos valeurs et l’institution
Comment enseigner quand l’Etat ne porte plus les valeurs de l’Ecole ? C’est la question, toute d’actualité, posée par Le Nouvel Educateur d’octobre 2010. La revue du mouvement Freinet met en évidence la faille entre ces deux univers. Par exemple, Jean-Michel Calvi y vante l’école rurale, menacée de regroupement dabs le projet de budget, une école naturellement hétérogène et proche de sa communauté.
De l’art du camouflage. Joël Blanchard montre comment une école peut répondre aux attentes de l’institution tout en s’opposant à la « réaction pédagogique ». La revue fait aussi la promotion d’un DVD du mouvement Freinet qui présente des « garde-fous » pour faire du Freinet en répondant aux désirs de l’institution. « Quand un inspecteur vient dans notre classe c’est pour s’assurer que nous respectons bien les instructions officielles… Or un certain nombre de nos pratiques peuvent correspondre à certaines instructions, le tout est d’utiliser le vocabulaire des programmes actuels… »
Les disciplines
Le français en L.P.
Alors qu’un nouveau programme arrive en 1ère pro, Eduscol met en ligne des « ressources » pour aider les enseignants à suivre le programme. On trouvera des éléments pour traiter les thèmes du nouveau programme : Du côté de l’imaginaire , L’homme face aux avancées scientifiques et techniques : enthousiasmes et interrogations, Les philosophes des Lumières et le combat contre l’injustice. Ainsi sur ce dernier thème, Eduscol propose des activités d’écriture, de lecture ou orales ainsi que des pistes deséquences.
« Des internés et déportés juifs témoignent pour les élèves »
Réalisé par le Cercle d’étude de la déportation et de la Shoah – Amicale d’Auschwitz, un DVD présente 9 témoignages d’enfants cachés, d’internés et de déportés. Ces témoignages, d’un quart d’heure chacun, ont été conçus pour être facilement utilisables en classe, en fonction de la maturité des élèves de CM2, de collège et de lycée. Ce DVD est accompagné d’un livret pédagogique qui propose, les biographies des 9 intervenants, une chronologie, de courts extraits de textes, un lexique, une courte bibliographie et des liens internet. Outre la grande qualité de cet accompagnement pédagogique, il faut souligner qu’une introduction assiste plus particulièrement les professeurs des écoles dans l’utilisation du DVD. Ce DVD est disponible gratuitement.
S.E.S. : Le bien-être mis en stats
Comment prendre en compte bien-être et développement durable ? Selon Le Figaro, les statistiques nationales vont prendre en compte ces recommandations du rapport Stiglitz. Les experts « ont par exemple calculé cette année «l’effet redistributif du financement public de la santé et de l’éducation». Il en ressort que ces services assurés par les administrations représentent 23 % du revenu disponible des ménages. Sans ces prestations, l’écart entre le revenu disponible des 20 % de ménages les plus modestes et celui des 20 % les plus aisés irait de 1 à 5. Une fois pris en compte ces transferts en nature, « l’écart n’est plus que de 1 à 3 ».
le Cafe
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