LE FAIT DU JOUR
Les nouveaux enseignants seront formés à la prévention de la violence
ÉDITORIAL
Dociles ou compétents ?
LE SYSTEME
Primaire : Pour le Snuipp le rapport de l’Inspection « lève un fantasme » l Marie Duru-Bellat demain au Café de la pédagogie vivante l Formation des enseignants : L’abandon de l’Etat analysé par André Ouzoulias l Le CNAM forme 600 étudiants haïtiens gratuitement l Faut-il soumettre les enseignants à des examens psychiatriques réguliers ? l Proposition de loi pour une formation sur les addictions
L’ÉLÈVE
8ème forum de la visite de la visite scolaire l Strasbourg accueillera une conférence sur l’éducation des Roms.
LA CLASSE
L’E.D.D. analysé par l’INRP.
ETABLISSEMENT PARTENAIRE
Rallye lycéen avec l’UPEC le 23 octobre
LA RECHERCHE
L’école en France de 1945 à nos jours …
LES DISCIPLINES
Drosophile n°4 : ça sent pas bon ! l Etats-Unis : une nouvelle donne l SES : Dangereuse après crise.
Le fait du jour
Les nouveaux enseignants seront formés à la prévention de la violence
La gestion de classe est-ce la gestion de crise ? Pour Luc Chatel, il semble que oui. Le ministre réunissait lundi 22 septembre à Paris un séminaire national sur « la formation à la prévention de la violence et à la tenue de classe ». Il a présenté un dispositif de formation qui sera déployé tout au long de l’année. Et très logiquement il a demandé au conseil scientifique des Etats généraux de la sécurité de l’Ecole de concevoir une formation dont l’objectif est la prévention de la violence mais qui sera donnée à tous les stagiaires. Voilà qui définit l’école publique.
« Pour la première fois de son histoire, notre ministère va déployer une politique de formation scientifiquement fondée et, surtout, véritablement nationale pour assurer la sécurité à l’École ». Le 27 septembre, Luc Chatel a ouvert le séminaire national sur « la formation à la prévention de la violence et à la tenue de classe » en présentant celui-ci comme une nouvelle orientation pour l’éducation nationale, ce qu’il est peut-être.
Trois jours de formation pour les stagiaires. Le séminaire s’appuyait sur des « propositions concernant la formation des enseignants » élaborées par le conseil scientifique des Etats généraux de la sécurité de l’Ecole. Le document imagine une formation initiale à la prévention de la violence organisée en 3 modules de 12 heures de cours et 24 heures de TP sur trois thèmes : comprendre, prévenir et agir. Ce « cahier des charges » sera utilisé pour former une soixantaine de référents académiques « chargés d’animer la formation des enseignants ». Ils recevront « une formation spécifique de haut niveau durant une semaine » en octobre. Ainsi armés, ils mettront en place « d’ici la fin de l’année scolaire » des formations de trois jours destinées aux enseignants stagiaires. En attendant cette formation, les stagiaires disposeront d’un DVD sur la tenue de classe et du site « tenue de classe » créé par le CNDP (et dont le contenu est proche du DVD).
Sécuriser l’Ecole ou former à la gestion de classe ? Dans son discours, le ministre a présenté cette formation comme une étape d’un plan global de sécurisation de l’Ecole comprenant les équipes mobiles de sécurité, le partenariat avec la police, le dispositif CLAIR et la rénovation des sanctions, un sujet qui heurte les parents de la FCPE et les lycéens de l’UNL. Si une formation à la gestion des conflits est fort utile aux enseignants, elle ne devrait prendre sens que dans un parcours de formation professionnelle plus large. Enseigner en terrain difficile c’est à la fois un acte social et institutionnel et un engagement qui peut difficilement faire l’impasse d’un travail sur soi. Or les enseignants stagiaires ne recevront finalement que cette seule formation professionnelle à la gestion de la violence. C’est bien l’obsession sécuritaire qui s’empare de l’éducation nationale.
Une vision conservatrice. Prévenir la violence dans un établissement relève d’une gestion complexe dans laquelle la « tenue de classe » ne s’adresse qu’aux symptômes du mal. L’approche de Luc Chatel est cohérente avec la vision gouvernementale qui n’aborde les problèmes de société que sous l’angle de la responsabilité individuelle. La violence scolaire est ramenée à « la tenue de classe », c’est-à-dire la seule gestion des rapports entre adultes et élèves, celle des comportements et des responsabilités pénales. Comme si le climat de la classe et de l’établissement était détaché de la pédagogie, de l’échec scolaire et des pesanteurs de l’environnement. Si l’analyse du conseil scientifique d’Eric Debarbieux est plus complexe et subtile, on se demande comment elle pourra s’harmoniser avec une approche aussi réductrice de la fonction enseignante.
Les Etats généraux de la sécurité de l’école
A quoi ont servi les Etats généraux ?
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Dociles ou compétents ?
Déjà abordé par l’Expresso il y a quelques jours, la publication, la semaine dernière, du rapport de l’IG sur la mise en œuvre des nouveaux programmes m’a d’abord réjoui. Enfin, on allait savoir quelque chose d’officiel sur ce qui se passe au primaire, quand nous constatons chaque jour « sur le terrain » la course après le temps, la difficulté à répondre aux injonctions contradictoires et le sentiment de solitude grandissant.
Franchement, la première lecture m’a assommé : « regrettable », « fâcheux », « déséquilibré », « inadaptés », « non-conforme », « approximatifs », « défauts ». Des activités des élèves « trop centrées sur l’exercice sans comprendre suffisamment d’explications », avec « le point faible de l’oral » en maternelle et à l’élémentaire (« situations mal préparées, objectifs mal définis, prises de paroles confuses »), « découvertes des textes indigente au CP », manque de travail sur la compréhension, pas assez de rédactions, travail de grammaire peu productif, pas assez de calcul mental, d’instruction civique et morale ou de géométrie, sans compter pas assez de sport, de sciences, de géographie ou d’histoire des arts. Fermez le ban. Alors, finalement, le retour aux « méthodes qui ont fait leurs preuves » vantées par les initiateurs des réformes 2007-2008 ne changerait pas fondamentalement la difficulté du métier d’enseignant ?
S’il fallait résumer le diagnostic des auteurs du rapport, retenons cette formule : « Les problèmes tiennent moins à un manque de connaissance des programmes par les maîtres qu’à une insuffisante compréhension des enjeux et des modalités des apprentissages premiers pour eux et pour nombre de leurs formateurs ». Traduisons : si les enseignants n’arrivent pas à faire ce qu’on leur demande (selon l’IG), ce n’est pas parce qu’ils sont dissipés ou indociles, c’est parce qu’ils ne comprennent pas assez comment les élèves apprennent, et ce dont ils ont besoin pour mieux apprendre.
Imaginons que ce soit vrai. Acceptons un instant de mettre sous le mouchoir notre fierté professionnelle, et de ravaler le sentiment de mépris dont nous assomment ces doctes censeurs. Acceptons le principe que les enseignants aient besoin de développer leur capacité à comprendre la source des erreurs des élèves, à mieux maîtriser les processus d’apprentissages, à développer leurs connaissances disciplinaires pour comprendre la source épistémologiques des difficultés d’apprentissage, à mieux comprendre les malentendus scolaires dont certains élèves peuvent être victimes, à s’appuyer sur les évaluations diagnostiques pour étayer l’enseignement explicite des compétences requises par les tâches scolaires…
Alors comment ? En supprimant la formation initiale ? En divisant par quatre les moyens de la formation continue ? En supprimant les moyens de remplacement ? En ne formant pas les conseillers pédagogiques, et en réduisant le nombre de ceux qui sont chargés d’accompagner au quotidien les enseignants, sous prétexte qu’il faut renvoyer tous les enseignants face aux classes ? En réduisant les enseignants spécialisés capables de contribuer au débat professionnel dans les écoles ? En réduisant les moyens aux mouvements pédagogiques ? En supprimant l’INRP ou en coupant les vivres aux CRDP ? « L’action des autorités académiques s’est surtout attachée à mobiliser les équipes de circonscription et la formation continue ». Pardon ? J’ai du mal lire ? Si, si, c’est écrit. « Les inspecteurs de l’éducation nationale se contentent trop souvent de faire du contrôle de conformité » indique le rapport. Et l’Inspection Générale ? Pourtant, nul ne peut soupçonner les respectables et compétents auteurs du rapport de ne pas savoir ce qui pourrait réellement aider les enseignants à faire ce qu’ils ont à faire. Que ne l’écrivent-ils pas ?
Marcel Brun
Sur le rapport de l’Inspection
Primaire : Pour le Snuipp le rapport de l’Inspection « lève un fantasme »
Pour le Snuipp, le récent rapport de l’Inspection générale sur la mise en œuvre de la réforme du primaire montre les limites de cette réforme. Il appelle à un effort de formation.
« La liste des critiques montre que les réformes du primaire sont vécues difficilement par les enseignants », note le Snuipp, qui y voit le signe que l’application de la réforme ne va pas de soi. « Au final, ce rapport a le mérite de lever un fantasme : il suffirait de prescrire d’en haut pour que l’ordinaire du travail enseignant se mette en conformité… Il n’en est rien. Ce rapport prouve que les dernières réformes ont fortement brouillé les pistes. Il évoque des enseignants parfois déstabilisés, composant, au quotidien, avec des contraintes fortes comme le manque de temps, de formation, d’équipement ou de crédit ».
Le syndicat invite le ministère à « tirer tous les enseignement de ce constat ».et pour cela à « assurer une réelle formation initiale et continue pour que les enseignants puissent être des professionnels efficaces ». Pour le Snuipp, « au lieu de chercher à normaliser le travail enseignant en corsetant les pratiques, il est temps de s’interroger sur la qualité du travail enseignant qui conduit à un seul objectif : une meilleure réussite de tous les élèves ».
Sur le rapport de l’Inspection
Marie Duru-Bellat demain au Café de la pédagogie vivante
Croire moins à l’école pour la rendre plus juste et peut-être plus heureuse. C’est le thème du dernier livre de Marie Duru-Bellat (avec François Dubet et Antoine Vérétout).
Venez découvrir le livre, discuter librement avec son auteur, échanger des idées au Café de la pédagogie vivante mercredi 29 septembre à 17 heures au Café du Lucernaire (3 rue Notre Dame des Champs, Paris 6ème).
L’affichette à mettre en salle des profs
Formation des enseignants : L’abandon de l’Etat analysé par André Ouzoulias
Professeur en IUFM, André Ouzoulias analyse sur le blog de Luc Cédelle la réforme de la formation des maîtres. » Dans quelque temps, quand on aura pris la mesure du désastre entraîné par cette mastérisation-là ou si une nouvelle majorité veut remettre l’ouvrage sur le métier, il faudra reconstruire quelque chose… Il n’y a plus de cadre national pour la formation des maîtres à l’université. Le désengagement de l’État dans la formation initiale est désormais acté d’un point de vue juridique… Il pourrait s’agir de l’acte politique le plus marquant de la réforme : l’État renonce à dire comment il conçoit la formation des enseignants à l’université, quelles finalités il lui fixe… On peut s’étonner que cet événement n’ait donné lieu à aucun écho médiatique et que les syndicats aient réagi plutôt mollement. Pas même une question écrite d’un député obligeant le ministre à s’expliquer sur ce point… » Trois entretiens à découvrir.
Le CNAM forme 600 étudiants haïtiens gratuitement
En partenariat avec les universités haïtiennes, le CNAM forme gratuitement 600 étudiants haïtiens sur place.
Lundi 27 septembre 2010, Christian Forestier, administrateur général du Cnam, Jean-Vernet Henry, recteur de l’Université d’État d’Haïti, Joël Desrosiers Jean-Pierre, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle haïtien, et Didier le Bret, ambassadeur de France en Haïti ont installé la première promotion d’élèves du Cnam en Haïti. Pour Christian Forestier, cette mobilisation reflète parfaitement l’état d’esprit de l’établissement, « au-delà du fait que toutes nos équipes ont été touchées par le drame humain que vit Haïti, c’est notre générosité commune et le désir toujours très fort d’apporter la formation au plus près des besoins et d’en faire une vraie voie de promotion sociale qui nous a motivés. Toutes les forces vives du Cnam se sont mobilisées dans le but d’aider Haïti à se relever vite et plus fort. »
Suite au tremblement de terre qui a secoué Haïti le 12 janvier dernier, près des deux tiers des établissements d’enseignement supérieur de Port-au-Prince ont été détruits. Le Cnam offre dès la mi-octobre, à trois cents jeunes Haïtiens l’accès gratuit à l’un des quatre cursus de niveau bac+2 mis en place par le Cnam en Haïti. Une deuxième promotion de trois cents autres jeunes suivra à la rentrée 2011. D’une durée de deux ans, ces cursus ont été sélectionnés par les enseignants haïtiens pour répondre aux besoins du pays à court terme : génie civil, gestion, informatique et environnement. Les enseignements seront principalement dispensés en formation ouverte et à distance (Foad) à partir des ressources pédagogiques des centres régionaux du Cnam. La sélection et l’accompagnement des étudiants est effectué par des professeurs haïtiens. Tout est entièrement subventionné à 80% par le Cnam et à 20% par la région Guyane et l’État.
Faut-il soumettre les enseignants à des examens psychiatriques réguliers ?
Etienne Pinte, député UMP, propose d’instaurer un » examen médical et psychique » régulier tous les deux ans pour les personnels d’éducation. C’est surement pour leur plus grand bien…
Proposition de loi pour une formation sur les addictions
Denis Jacquat, député UMP, a déposé une proposition de loi visant à instaurer une formation obligatoire de l’école au lycée aux addictions validées par un document établi par les enseignants.
8ème forum de la visite de la visite scolaire
La Cité des Sciences organise le mercredi 6 octobre de 10 h à 17 h 30 un grand rendez-vous réunissant plus d’une centaine de professionnels de l’offre éducative de sites culturels (musées, cinémathèques, offices de tourisme) et d’organisateurs de séjours ou de voyages (fédération des auberges de jeunesse, SNCF …).
Les enseignants pourront en direct faire connaissance avec les personnes qui les aideront à réaliser leur projet pédagogique ou glaner de multiples idées pour des sorties éducatives et des thématiques de travail avec les élèves.
Liste des participants et inscription au forum
Strasbourg accueillera une conférence sur l’éducation des Roms
En dépit des efforts pour développer et améliorer leur accès à l’éducation, la moitié des enfants roms d’Europe n’achèvent pas les études primaires, estime un rapport de l’Unesco qui sera présenté lors de la première Conférence mondiale sur l’éducation et la protection de la petite enfance (Moscou, 27-29 septembre). Le document invite les gouvernements à « appliquer en amont des politiques en matière budgétaire, sociale et d’emploi qui s’attaquent à la pauvreté des familles et assurent aux jeunes enfants un bon départ dans la vie ».
L’UNESCO est également cosignataire de la Task force internationale sur l’éducation des Roms (ITFER) chargée de développer et de coordonner les différentes initiatives internationales consacrées à la question spécifique de l’éducation des Roms, des Sintis et des gens du voyage (éducation et protection de la petite enfance, scolarisation, apprentissage non scolaire, formation professionnelle, éducation des adultes, etc.). Elle tiendra sa première réunion à Strasbourg, en France, les 28 et 29 octobre prochains.
La scolarisation des Roms en Slovaquie
L’école menacée par la campagne xénophobe
La classe
L’E.D.D. analysé par l’INRP
Comment évolue l’enseignement de l’éducation au développement durable ? Comment s’y adaptent les enseignants ? La cellule de veille scientifique et technologique de l’INRP propose un copieux dossier sur la mise en place de ce nouvel enseignement. « Pour assurer la généralisation de l’EDD, la formation des enseignants est primordiale », écrit Marie Musset, de la veille scientifique et technologique. « La formation doit tenir compte de la complexité de l’EDD : la variété des approches et des valeurs en jeu exige une formation appropriée (histoire des sciences, philosophie…). La recomposition disciplinaire doit aussi être envisagée pour accompagner le changement d’identité professionnelle demandé aux enseignants ».
C’est que l’EDD adresse de réels défis à l’école. « Il faut apprendre à enseigner la pensée complexe et former aux enjeux des questions socialement vives. Il faut aussi poursuivre la réforme de l’enseignement des sciences, car l’enseignement scientifique et technologique constitue une entrée pertinente pour l’EDD et le courant éducatif Sciences-Technologie-Société (STS) est très proche des préoccupations de l’EDD. L’EDD gagnerait enfin à s’ouvrir à toutes les disciplines, à renouveler les pratiques existantes et à inventer de nouvelles co-disciplinarités. »
Le dossier de la Veille scientifique et technologique INRP
Etablissement partenaire
Rallye lycéen avec l’UPEC le 23 octobre
Dans le cadre de la « Fête de la Science », l’UPEC organise le samedi 23 octobre la première édition du Rallye de l’UPEC. Le rallye est une course d’orientation en équipe (élèves et prof) qui se déroule sur une journée. Elle permet de découvrir les formations de l’université de Paris Créteil (UPEC) de façon ludique. Des animations ponctueront le rallye de moments festifs. Pour participer il suffit de former une équipe de 3 ou 4 élèves de 1ère ou terminale et de s’inscrire.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La recherche
L’école en France de 1945 à nos jours
Comment se repérer dans les évolutions de l’Ecole, pour en comprendre l’évolution sans se noyer dans les détails factuels ni ramener cette évolution à une pensée toute faite assortie de quelques qualificatifs définitifs ?
Ce pourrait être le titre du dernier ouvrage d’André D. Robert, « l’Ecole en France de 1945 à nos jours ». En décortiquant les « politiques scolaires » et le jeu des acteurs sociaux depuis la fin de la seconde guerre mondiale, André D. Robert donne à voir les processus de décision, sous la pression économique ou politique, des « Trente Glorieuses » aux « Vingt Piteuses », avant le règne de la RGPP triomphante. Se gardant de vouloir succomber « à l’illusion rétrospective du finalisme » où tout s’enchaîne et se construit logiquement, l’ouvrage permet de comprendre comme s’infléchit la relation entre la Nation et son Ecole, de l’Etat éducateur au fourre-tout de l’Egalité des Chances , avec le renforcement de la pression des institutions internationales, de la « gouvernance » et de l’initiative privée.
Dans la « confusion des missions de l’Ecole », désormais chargée de tout et son contraire, l’empilement des réformes ne fait plus sens pour les acteurs, et l’école résiste très mal à la pression sociétale individualiste, libérale et consumériste. Le nombre des « laissés pour compte » stagne, voire s’accroit à près d’un élève sur cinq. Pourtant, « la crise de l’Ecole vient de son succès », reprend à son compte l’auteur constatant le poids grandissant des « requis scolaires » pour l’insertion sociale et professionnelle. Au point que certains dénoncent désormais « l’inflation scolaire ».
Loin d’être réservé à la lecture des spécialistes, cet ouvrage peut contribuer à redonner sens à l’engagement quotidien de tous ceux qui s’échinent à croire, au delà de la césure entre « républicains » et « pédagogues », que l’Ecole de la République peut être moins ségrégative, moins reproductrice des inégalités et privilèges sociaux.
Même quand les dernières années semblent aller à l’envers de ce chemin, André Robert précise ses « convictions pour aborder l’avenir » : l’Ecole a besoin de politique, au sens noble du terme, pour réduire l’écart entre les inconciliables, et donner sens aux mots de Camus dans sa référence à celle mise en œuvre par l’instituteur M. Germain : « Dans les autres classes, on leur apprenait sans doute beaucoup de choses, mais un peu comme on gave les oies […] Dans la classe de M. Germain, pour la première fois ils [les élèves] sentaient qu’ils existaient et qu’ils étaient l’objet de la plus haute considération : on les jugeait dignes de découvrir le monde »
Marcel Brun
André D. Robert, L’école en France de 1945 à nos jours, Presse Universitaire de Grenoble, 19 Euros
Les disciplines
Drosophile n°4 : ça sent pas bon !
Sous la bouse la Création. C’est toute la vie qui est présente dans le moindre crottin. Pas dégouté, Drosophile, un magazine trimestriel de vulgarisation scientifique, a mis les mains dedans pour présenter « le destin d’une bouse » ou « l’anatomie d’une crotte » . Mais il est aussi question de décomposition, d’insectes croque-mort ou scatophage. Un numéro passionnant, richement illustré qui éveillera la curiosité des collégiens (et même au-delà !).
Etats-Unis : une nouvelle donne
A mi-mandat quel bilan tirer des deux années de Barack Obama ? Empêtrés dans la crise, où en sont les Etats-Unis ? Anne Deysine, professeur à Paris X, fait le point sur les grands chantiers de la présidence Obama : réforme du système de santé, action contre la crise financière, soutien à l’industrie automobile, politique extérieure etc. L’ouvrage propose en 192 pages une véritable synthèse sur l’Amérique d’aujourd’hui.
Anne Deysine, Helene Baudchon, Annick Cizel, Eveline Thevenard, Etats-Unis. Une nouvelle donne, Etudes de la Documentation française, 192 p., 2010.
SES : Dangereuse après crise
« Nous sommes entrés, suite à cette crise de 2007-2008, dans la phase descendante d’un cinquième cycle long Kondratieff, c’est-à-dire dans une période difficile et dangereuse comportant en effet des risques de désordres « géo-économiques » et « géo-stratégiques » certains », écrit Pierre Pascallon (université de Clermont-Ferrand) dans Le Monde. « On s’oriente et on va continuer à s’orienter – suite à l’érosion et au déclin relatif de la puissance des Etats-Unis, suite à la continuation concomitante de la montée en force des puissances émergentes dans le grand redéploiement des cartes de la période de transition (2010-2030 ?) vers un « polycentrisme mondial », c’est-à-dire une scène internationale avec de nombreux pôles plus ou moins puissants, loin du caractère « unipolaire » de l’ordre mondial américain stable des années 2000″. Une perspective inquiétante.
le Cafe
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