Par François Jarraud
Mardi 21 septembre, Jean-Michel Blanquer, directeur général de l’enseignement scolaire et Michèle Pappalardo, commissaire générale au développement durable, ont signé au Lycée des métiers Vauquelin (Paris) un accord-cadre de coopération pour l’éducation au développement durable.
Peut-on rendre palpable l’éducation au développement durable ? Oui. Et pas seulement. Mardi 21 septembre, au lycée Vauquelin (Paris) elle était aussi observable, audible et même odorante. Le lycée Vauquelin est un petit lycée des métiers spécialisé en « génie des procédés industriels de transformation de la matière et de l’ énergie ». Les élèves y préparent des bacs professionnels bio-industries de transformation et industries de procédés, et des BTS Gestion et maîtrise de l’eau et Qualité dans les industries alimentaires et les bio-industries. Une forte proportion poursuit au-delà du bac professionnel et le taux d’insertion dans l’emploi est bon. Après les BTS, certains préparent une licence professionnelle développée avec le Cnam.
Ce qui frappe dans le lycée c’est l’énergie des enseignants, la propreté et l’activité. Les élèves sont en blouse blanche ou en combinaison. Ils ont à faire et même la visite du cortège officiel ne les arrête pas. Il y a les odeurs liées aux procédés industriels : on travaille sur des produits chimiques, on fait fermenter, on sépare des molécules, on les fait réagir. Le développement durable fait partie des apprentissages. Encadrés par leurs enseignants, les élèves qui se préparent aux métiers de l’énergie apprennent à maîtriser les énergies nouvelles. Le lycée s’equipe de panneaux solaires. Les élèves ont réalisé un véhicule de secours et une trottinette équipés d’une pile à combustible. Dans les métiers liés à la biologie, ils fabriquent des médicaments anti-paludiques à base de végétaux dans le cadre d’un projet de solidarité internationale. Leurs cours de chimie servent aussi à recycler l’huile de la cantine (en savons) ou les vieux papiers (en glucose). Leur formation leur fait toucher du doigt le développement durable : il faut apprendre à produire mais en pensant à l’avenir et aux énergies du future. On comprend que le ministère ait choisi cet établissement où l’EDD est remarquablement maîtrisée.
L’accord signé entre la Dgesco du ministère de l’éducation nationale et le Commissariat général au développement durable (CGDD) définit une collaboration en 4 points. L’éducation nationale pourra s’appuyer sur les experts du CGDD pour son offre de formation. Jean-Michel Blanquer nous a précisé que toutes les académies proposeront des formations disciplinaires et interdisciplinaires. Le CGDD facilitera l’ouverture vers l’extérieur des établissements dans le cadre des « démarches globales de développement durable ». Il participera aux projets que le ministère pourra construire en ce domaine. Enfin il partagera son expertise à propos des ressources pédagogiques en ce domaine.
Jean-Michel Blanquer a rappelé l’engagement de l’éducation nationale envers l’EDD. « De la maternelle au lycée, les élèves sont sensibilisés au développement durable et motivés ». Le directeur de l’enseignement scolaire tenait à rappeler la création d’une filière technologique STI2D. Pour lui, l’EDD est aussi une éducation : « elle a un impact sur les comportements, sur la façon de vivre en société ». Mais c’est aussi « une philosophie qui ouvre sur le monde et sur l’avenir ».
« Vos métiers on va en avoir besoin pour construire une économie verte« , a déclaré Michèle Pappalardo aux lycéens. Elle a souligné la cohérence du lycée qui enseigne l’EDD et agit dans son propre fonctionnement pour réduire ses rejets. « Il faut faire savoir ce qui se fait pour que les choses avancent », souhaite M. Pappalardo. Cela dépendra aussi de l’énergie renouvelée mise par ses services dans l’application de l’accord.
Communiqué
http://www.education.gouv.fr/cid53231/signature-d-un-accord-cadre[…]
Le lycée Vauquelin