Quand la dénonciation est insuffisante, il faut faire des contre propositions. C’est la tâche à laquelle se sont attelées 13 organisations regroupées dans le collectif « Une école, notre avenir ». Elles présentaient leurs travaux le 30 août 2010.
Unanimes
Parents de la FCPE, élèves de l’UNL ou de l’UNEF, syndicats enseignants (Faen, Fep-Cfdt, Fsu, Sgen-Cfdt, Unsa Education), mouvements pédagogiques (Gfen, Crap, Icem) et associations éducatives (Ligue de l’enseignement, JPA) : bien des choses les séparent et les opposent. Le principal événement de cette conférence de presse c’était le fait qu’ils soient ensemble, réunis pour dire qu’il faut changer de politique éducative. « On n’a pas tous la même conception de l’évolution du système éducatif », rappelle T Cadart (Sgen). « Mais justement c’est d’autant plus fort que ce constat soit partagé par des organisations qui ont des discours différents. Si on est avec les parents pour dire qu’on tourne le dos à l’avenir, on a des chances d’être entendus ».
Car le constat est unanime. » La politique éducative de ce gouvernement se limite en réalité à traquer toutes les sources possibles de suppressions d’emplois et tourne le dos à la réussite de tous. Elle n’a aucun rapport avec les enjeux éducatifs de la Nation », écrivent les 13. « Nos organisations le disent aujourd’hui solennellement, quels que soient les artifices de communication qui seront déployés, cette rentrée sera celle de la régression et du renoncement éducatif parce que les décisions qui l’ont préparée font délibérément l’impasse sur l’ambition que le pays doit à sa jeunesse. L’accumulation année après année de suppressions de postes a des conséquences évidentes sur l’offre de formation, les effectifs des classes, les apprentissages, la prise en compte de la difficulté scolaire, les comportements des élèves, les affectations des personnels, les conditions de travail ».
Pour Jean-Jacques Hazan (FCPE), « le gouvernement pense à réduire le déficit mais pas le déficit éducatif. On a une dette éducative qu’il faudra bien rembourser. Actuellement l’objectif des 80% d’une génération au bac ne sera pas atteint. Pour l’atteindre il faudrait des moyens ». Pour Christian Chevalier (Se-Unsa), les résultats des évaluations montrent bien au primaire un noyau d’enfants en difficulté. « Mais pour le moment il n’y a aucune proposition concrète pour prendre à bras le corps cette problématique. La nouvelle formation des enseignants ne permet pas de répondre à ce défi ».
Des fiches pratiques
« On a réalisé des fiches, comme celles du ministère pour améliorer l’efficience de l’Ecole, mais vue à notre manière », souligne JJ Hazan. Et elles sont là, terriblement précises, ces 10 fiches. « Il faut faire évoluer la taille des classes au collège » dit l’une. Elle se base sur l’étude de T Piketty qui a mis en évidence les effets d’une diminution de la taille des classes. « Cette réduction peut avoir une influence aussi importante que celle exercée par le milieu social des élèves ». Une autre fiche rappelle les résultats d’une étude équivalente sur la réduction de la taille des classes de CE1. Une autre parle de hausser le niveau de scolarisation à deux ans, là encore en s’appuyant sur des travaux. D’autres évoquent les remplacements à assurer effectivement. Ou encore les RASED et les itinéraires de découvertes.
Un modèle d’école ou un débat sur l’Ecole ?
Seraient-ils donc d’accord pour imposer un « programme commun » scolaire ? Certes non. Ce qui est important c’est le débat et les fiches sont là pour en poser quelques termes et montrer que d’autres politiques sont possibles. « On pose toujours le débat en termes de nombre d’enseignants et non de leur formation et du contenu des cours » relève le représentant de l’UNL. Au public maintenant d’appuyer cette démarche. Comme les fiches ministérielles, celles de « Une école, votre avenir » sont consultables sur le net.
Le site de Une école notre avenir et les fiches