Par François Jarraud
Florence Rebeschini-Aulanier est professeur agrégé de S.E.S et enseigne au lycée Cassini de Clermont de l’Oise. C’est aussi un tempérament ! Pionnière des radios libres, certifiée en arts, option audiovisuelle, elle monte depuis des années, avec beaucoup d’obstination, des projets artistiques en milieu scolaire, persuadée que ce chemin là est justement de ceux qui éduquent. Les films des élèves de son atelier cinéma ont reçu de nombreux prix. Mais c’est son travail qui relie SES et art lyrique qui lui vaut le Grand prix du Forums des enseignants innovants 2010.
C’est une curieuse idée de lier l’art lyrique et les SES. Comment est venue l’idée ?
Comme j’avais emmené une classe au théâtre du Rond Point, à Paris, j’avais reçu des invitations pour le festival Beaumarchais. Cela m’a permis de voir l’opéra » le Terrain Vague » de Benjamin Hamon. C’est un opéra d’une heure qui parle d’exclusion et de lien social. J’ai été très touchée par le thème et la musique, alors qu’à l’époque je ne connaissais pas grand chose à l’art lyrique. J’ai pensé que ce serait vraiment bien que mes élèves voient ce spectacle, pour deux raisons. D’une part il permettait de considérer le problème de l’exclusion d’un oeil neuf, loin de la façon misérabiliste ou culpabilisante que l’on rencontre trop souvent chez les jeunes ( et les moins jeunes !) D’autre part, l’art lyrique est une des pratiques culturelles les plus élitistes, et je trouvais intéressant de le proposer à des élèves venant d’une zone plutôt rurale, en grande partie classée en ZEP.
J’ai donc décidé de contacter la compagnie Pocket lyrique, afin de voir s’il était possible de travailler ensemble. En effet, une sensibilisation des élèves est souhaitable, avant de leur montrer un opéra. Les artistes sont venus dans ma classe, ont expliqué leur démarche, ça s’est très bien passé. La classe est allée voir l’opéra à Paris, et la plupart des élèves a adoré, beaucoup essayaient de chanter dans le bus. Une fille m’a dit » je ressens beaucoup d’émotion, c’est vraiment mieux qu’à la tv ! » Cela m’a donné envie de continuer.
Je me suis rendue compte que le fait d’apprécier l’art lyrique alors même que beaucoup de lycéens pensent spontanément que c’est » ringard » les plaçait dans une posture intellectuelle intéressante, les amenant à reconsidérer leurs idées reçues. Or c’est précisément une des raisons d’être des SES : analyser les idées toutes faites, les interroger, les confronter au réel, aux études économiques et sociologiques pour finir par se forger sa propre idée de citoyen éclairé. L’idée m’est alors venue de les faire travailler en liant recherche en SES et création musicale. Trouver sa voix ( soprano, alto, tenor ..), trouver sa voie ( libéral, keynésien, marxiste ..) … Etre vraiment soi, en somme.
Quels thèmes du programme peuvent être utilisés pour cet exercice ?
En première, le programme d’ECJS sur les droits et les devoirs du citoyen offre de nombreuses possibilités. Mais le programme de SES ( tel qu’il est actuellement, car malheureusement, le programme prévu pour la réforme, qui nous propose d’enseigner 170 notions en 170 heures, avec une large place pour la micro économie, ne permettra plus rien de ce genre), offre lui aussi de multiples possibilités : les catégories socio-professionnelles, qui se caractérisent par des pratiques culturelles différentes ( thème de l’opéra numéro 2 de Benjamin Hamon, Damya, que les élèves ont également vu), le contrôle social ( » le terrain vague »), Culture, sous culture et accultuation( » Kiu, un conte picard » ), le rapport aux media, la monnaie …
En Terminale, nous avons aussi travaillé la notion de classe ouvrière ( déjà évoquée en première), liée avec la mobilité sociale, et le thème des inégalités ( y compris de genre) .
Benjamin Hamon, le compositeur auteur qui travaille avec nous, a un bac B : je ne sais pas si cela explique tout ( sourire), mais le fait est que les thèmes de ses opéras sont très liés aux SES !
Que font exactement les élèves ?
Il y a plusieurs aspects : un travail de recherche très classique en SES, qui se fait en cours ( recherche de statistiques, de théories, etc), qui donne lieu à un travail d’écriture, pouvant se faire en lien avec le professeur de lettres ( cela a été le cas pour le premier court opéra » Gisèle Simon », après rencontre avec des personnes âgées en maison de retraite). La phase d’écriture est importante, car elle permet aux élèves de s’approprier la problématique, tout en étant obligés d’être compris par les autres, puisque le résultat final sera un spectacle ou un film.
Puis un travail plus artistique ; après sélection en classe du ou des textes retenus (généralement, ça se passe très bien, il y a souvent 5 ou 6 » scénaristes » pour une classe de 35), répartition des rôles. Un élève volontaire est chargé du casting. Là aussi, on voit apparaître des talents qu’on ne soupçonnait pas, des techniciens, informaticiens, costumiers , chanteurs …
Ensuite, les élèves chanteurs se débrouillent pour trouver des créneaux hors temps scolaire afin de répéter avec le maitre de chant de la compagnie, qui par ailleurs est prof de musique en collège, Joël Vancraeynest. Beaucoup de lycéens l’ont eu au collège et étaient ravis de le retrouver.
Les danseurs ( pour le film » le Bon Accueil ») ont travaillé dans le cadre de l’AS tous les mardis soirs avec leur professeur d’EPS, Mme Giacalone. Je veille à chaque fois à ce que chacun ait un rôle précis dans le projet. Il y a celui qui gère le blog de travail, le photographe de plateau, les réalisateurs, etc . Ensuite vient le temps de la post synchronisation et du montage, et enfin celui de la rencontre avec le public. Et bien entendu, le tout est ponctué par des séances avec les artistes professionnels.
Tout ceci concerne les terminales. Mais depuis 3 ans, nous travaillons également en école primaire et en collège. En effet, j’ai trouvé un véritable épanouissement professionnel auprès de la compagnie Pocket lyrique. Au bout de 20 ans d’enseignement en lycée, j’avais envie d’aller voir ailleurs comment ça se passait, sans pour autant quitter l’éducation, qui est pour moi une passion.
De plus, nous sommes dans une zone très touchée par la désindustrialisation, où des idées extrémistes rencontrent un certain succès. J’ai un côté Don Quichotte que j’assume ( sourire). Mon objectif est de lutter contre la bêtise, le racisme, le sexisme, l’homophobie, en finesse. Voilà comment j’ai eu l’idée, avec le directeur de la compagnie Pocket lyrique, d’intervenir en école primaire. Nous travaillons dans le cadre de CLEA ou de RAR. J’interviens avec une chanteuse lyrique. Je fais des SES adaptées aux petits, en les faisant parler de leurs représentations sur les immigrés, les femmes, etc, puis je leur propose des grilles d’analyse,des chiffres et des concepts qui leur montrent, par exemple, qu’il n’existe « scientifiquement » qu’une seule race humaine, que les filles ne sont pas par essence » moins douées » que les garçons, etc.
Ensuite, il y a une production collective de textes, avec l’aide du professeur des écoles, et une mise en musique. Puis l’apprentissage du chant lyrique grâce à l’artiste, une rencontre avec le compositeur, les répétitions et le spectacle. Enfin, les élèves rencontrent les personnes âgées au moment des spectacles et échangent puis goûtent avec elles.
Le procédé est à peu près le même au collège, sauf que cela se passe dans le cadre d’un CDDC, et que l’action est plus centrée sur le chant, puisque nous travaillons avec un professeur de musique. Je précise que nous travaillons régulièrement avec des enfants de CLISS et d’UPI, qui sont souvent spécialement sensibles aux voix lyriques.
Mais comment trouvez vous le temps pour ces activités ?
Il faut bien s’organiser. La partie » recherche et écriture » relève du cours. En lycée, tout le reste se fait en dehors du cours. Nous avons tourné le film » le bon accueil » trois dimanches de suite, les chansons étant enregistrées en classe pendant les pauses ou en studio. Nous travaillons aussi sur les pauses déjeuners ou bien le soir.
Lorsque les élèves sont motivés, ils ne regardent pas leur montre. Je pense qu’ils ont conscience de participer à des projets peu courants, ils en sont contents et sont généralement très enthousiastes. Nous avons également un blog » à mot de passe » qui permet d’avancer sur les projets en dehors du temps scolaire, et nous discutons régulièrement sur facebook, que j’utilise quasiment exclusivement de façon professionnelle. En école et au collège, le travail se fait principalement sur le temps scolaire.
Sur le plan personnel, je n’ai pas de décharge pour ces activités, et j’ai bien entendu aussi une vie privée. Mais il se passe souvent de petits miracles dans ces projets, qui donnent beaucoup d’énergie et incitent à continuer. Et j’aime bien l’idée de semer des graines contre l’intolérance : même si la terre est aride, j’ai la main verte ( sourire) et j’arrive à en faire pousser certaines !
Comment faites vous pour la mise en musique ?
Les créations musicales sont de Benjamin Hamon. Si les élèves ont un air en tête lorsqu’ils écrivent un texte, ils le lui chantent et Benjamin l’écrit et l’orchestre, ce qui plait beaucoup aux jeunes. Nous avons également ouvert des ateliers de musique assisée par ordinateur une année, avec un succès moyen car les participants ne maîtrisaient pas le solfège. Il faudrait réessayer en partant des sons.
Les musiques sont parfois jouées par les élèves, surtout au lycée. Les élèves aiment beaucoup l’idée de jouer une musique créée pour eux, je dis souvent en plaisantant que nous sommes l’anti Star Ac !
Quelles retombées sur les savoirs et les savoir faire disciplinaires ?
Les élèves se sont vraiment appropriés les concepts de discrimination, de stigmatisation, de violence symbolique, de pratiques culturelles différentes selon les pcs, d’autant plus qu’ils ont suivi parallèlement au projet une formation avec la fondation Léo Lagrange et ont reçu un diplôme de lycéens ressource anti discrimination, de façon à pouvoir réagir efficacement en cas de discrimination. Le fait qu’un suicide de jeune sur deux serait explicable par des difficultés à assumer une orientation sexuelle particulière me navre, et j’espère ainsi que dans mon lycée, cela se passe mieux. Les notions d’habitus et d’hexis leur sont également beaucoup plus familières, puisqu’elles sont mises en scène dans le projet.
Ils ont également progressé nettement en dissertation : ils ont compris grâce au projet l’importance de la clarté de l’expression, des transitions, etc. En effet, beaucoup ne comprennent pas pourquoi on leur demande de faire une introduction, de soigner les enchainements … Lorsqu’on travaille sur un film ou un spectacle, cela devient limpide : il faut accompagner le lecteur ou le spectateur.
Et enfin, le plus important certainement, ils ont gagné je pense une certaine ouverture d’esprit, l’habitude d’interroger leurs propres certitudes. C’est un point clé des savoir-faire en SES : se poser des questions, savoir les formuler et dépasser les idées reçues. On peut également noter des progrès notables à l’oral. Beaucoup d’élèves apprennent à s’exprimer, prennent confiance en eux, ce qui rejaillit sur l’ensemble de leurs résultats scolaires.
En ce qui concerne les autres disciplines impliquées, on peut noter des progrès notables en musique. Tous les enfants participants arrivent au collège en sachant distinguer les différentes tessitures des voix. Ils prennent également la musique plus au sérieux. Il y a beaucoup de liens à établir entre le projet et les savoirs enseignés à l’école : la respiration ( le diaphragme), les cordes vocales ( nous leur montrons des photos) et les conséquences de la cigarette, la production d’écrit, le respect de l’autre …Enfin, le travail de chorégraphie implique également des liens avec le cours d’EPS, et une grande concentration des élèves. Ce genre de projet permet aussi de percevoir l’intérêt de mener un projet sur 6 ou 7 mois, d’avoir un objectif à moyen terme, ce qui manque à beaucoup d’élèves qui se projettent dans un très court terme.
Quelles réactions des élèves et des parents ?
Beaucoup d’enthousiasme de la part des élèves – récemment, l’un d’eux m’a remercié en me disant » avant d’aller en ES, madame, j’étais un con. Je me moquais des homos, des handicapés … J’étais vraiment un con. Maintenant, les autres me disent que je suis trop un sociologue : je leur dis toujours de prouver ce qu’ils affirment, de rechercher des faits, des chiffres, de se poser des questions ! » On voit aussi des élèves se métamorphoser : une fille très timide et effacée en cours devenir réalisatrice et diriger les autres, une autre se révéler un as en informatique …
En école primaire, nous avons vécu de vrais miracles. Je pense qu’entendre une chanteuse lyrique chanter à quelques mètres de vous est une expérience bouleversante pour beaucoup d’enfants, mais encore plus pour des enfants traumatisés, murés dans le silence. Cette année, une petite fille de 9 ans qui ne parlait jamais aux adultes – ni même à la maîtresse !, s’est soudainement mise à chanter, puis à parler, et a fini par parler seule pendant le spectacle devant 250 personnes !!! Une autre année, nous avons travaillé avec des enfants de nomades sédentarisés, dont certains vivent dans une grande misère culturelle, sans musique. Au début, ils se bouchaient les oreilles, comme s’ils avaient mal, puis se sont décontractés, beaucoup ont pleuré, et à la fin ont demandé » s’il vous plait madame, chantez encore ! »
Nous avons vécu des choses similaires avec les enfants scolarisés en UPI. L’opéra provoque quelque chose de fort sur le plan émotionnel. L’étape suivante, qui est de leur faire trouver leur souffle, puis leur voix, est également très révélatrice. Certains enfants n’ont que 8 ans et sont déjà totalement ‘ noués », il faut faire un gros travail pour les aider à respirer, à gonfler leur ventre, et à sortir leur voix.
On observe -pas toujours mais souvent, de réels progrès pour bon nombre d’élèves, avec qui une meilleure relation enseignant/élèves se noue grâce à ces projets. Et cela rejaillit dans toutes les disciplines.
De plus, comme les « petits » vont chanter au lycée et en maison de retraite, comme les films des lycéens sont projetés en salle et en première partie des opéras, comme les collégiens jouent dans les films ou bien chantent avec les écoliers … Et que l’on est sur un territoire géographique assez restreint, cela crée et renforce beaucoup de liens. Cela fait deux fois qu’un enfant retrouve son arrière grand mère, qu’il ne connaissait pas, à l’occasion d’un spectacle en maison de retraite (car les enfants se présentent en donnant leur nom). Beaucoup d’émotion et de larmes à chaque fois !
Quant aux parents, si certains râlent un peu lorsqu’il faut emmener les enfants tourner un film un dimanche matin, la quasi totalité sont très reconnaissants et contents de voir leurs enfants participer à ces projets. Ils viennent en nombre aux spectacles – ce qui permet par la même occasion de sensibiliser presque toute la ville à l’art lyrique et aux idées humanistes.
Plus surprenant, certains m’ont dit que ces projets leur avaient donné une aisance verbale qui avait favorisé leur réussite au concours d’entrée dans les prépas et écoles de commerce.
Cependant, j’ai observé parfois une petite inquiétude chez les parents issus de la classe populaire. Après chaque spectacle, nous organisons un buffet, offert par les commerçants de la ville, afin que spectateurs et artistes puissent échanger de façon conviviale. J’ai entendu une mère demander à son fils de 9 ans » tu n’aimes pas mieux le rap, vraiment ? » et il a répondu » non, j’aime mieux quand les chanteurs chantent’. Elle avait l’air contrarié, je pense que le fameux » c’est pas pour nous, ça » l’explique en grande partie.
Enfin, les parents sont conscients des conséquences positives sur l’ambiance de la classe de ce type de projet : cela développe la solidarité et la cohésion. Pas de bouc émissaire ou de jeu trop perso, et donc une meilleure progression globale.
Et du coté de l’établissement ?
Au début, franche hostilité de la part d’une partie de l’administration et de certains collègues. C’était nouveau, cela faisait entrer des artistes en salle des profs (méfiance), on entendait chanter dans les couloirs, les élèves étaient enthousiastes … méfiance et bâtons dans les roues ! Il y a même eu une période de harcèlement pour que j’arrête, avec des papiers systématiquement perdus, des coups de téléphone le soir chez moi pour des prétextes étranges ( » oui, la poubelle était à droite du bureau alors qu’elle doit être à gauche, après votre cours .. »), des moqueries de certains collègues. Il faut dire qu’ils avaient déjà du mal à accepter le simple fait que j’ai un cartable à roulettes, alors un projet comme cela, c’était trop !
Heureusement, il y a tout de même eu des soutiens de la part du proviseur et d’autres collègues. Mais les débuts ont été difficiles. Cependant, je savais ce que je voulais faire, je voyais que cela fonctionnait bien avec les élèves, alors j’ai résisté.
Puis nous avons gagné plusieurs prix, deux fois le premier prix du Tremplin Régional des lycéens section cinéma, puis le prix national René Cassin des Droits de l’Homme, ce qui a renforcé les rancoeurs de certains collègues, mais amené d’autres à nous considérer avec une bienveillance nouvelle.
A présent, le projet est accepté par la plupart des membres de l’établissement. Cependant, j’évite de trop en parler, je n’affiche plus les articles des journaux en salle des profs. Je le faisais à titre informatif, mais j’ai fini par comprendre que cela suscitait de la jalousie. Peu de collègues savent pour l’instant que le projet a reçu le grand prix du Forum des Professeurs innovants. La direction de l’établissement est par contre franchement à mes côtés à présent, ce qui facilite nettement les choses, la personne la plus hostile étant partie à la retraite depuis 2 ans.
Quels développements en 2010-2011 ? Le nouvel enseignement d’exploration de seconde va t il faciliter ce détour pédagogique ?
A présent, je suis en train d’essayer de monter une option facultative de cinéma dans mon lycée, encouragée par nos premiers films. J’anime un atelier cinéma au lycée depuis un an, et je viens d’obtenir ma certification en audiovisuel. Cela nous donne un meilleur cadre, on peut plus facilement se retrouver, puisqu’il y a une heure dans l’emploi du temps.
En 2010/2011, nous espérons monter une nouvelle comédie musicale, sur le thème du lien social ( une marotte chez moi, vous l’aurez compris !), où joueraient les écoliers, les collégiens et les lycéens, ainsi que les retraités. En effet, nous voulons monter un atelier de chant en maison de retraite.
Nous avons également une demande pour intervenir en maternelle, sur le thème du respect, et en crêche. C’est nouveau pour nous, mais nous y réfléchissons. En fait, le projet se construit aussi au gré des rencontres et du hasard, et j’aime beaucoup cette dimension. Cela permet d’innover vraiment, d’essayer de nouvelles pistes. Grâce au Forum de Dax, j’ai noué de nouveaux contacts, et il est vraisemblable que cela permettra au projet » l’art lyrique contre les discriminations » de s’implanter ailleurs. Chanter tous ensemble contre l’étroitesse d’esprit … Un rêve !
Le nouvel enseignement exploratoire de SES ne nous permettra plus de faire ce type de projet. Nous perdons une heure par semaine, passant de 2H30 à 1H30. Nous pourrons évaluer les élèves, mais cela ne comptera pas pour le passage … et la sociologie est la grande perdante de la réforme, or, la plupart des thèmes exploités dans ce projet, et qui motive les élèves, lui sont directement liés. Il sera peut-être possible d’imaginer des croisements avec l’accompagnement personnalisé, mais nous perdons la dimension » classe », ainsi que l’hétérogénéité du groupe : les élèves en difficulté n’auront sans doute pas accès à ce type d’accompagnement, alors même qu’il permet parfois de débloquer des situations semblant figées.
En première également, on nous propose d’enseigner avant tout de la micro économie, ce qui n’est pas très chantant.
Je ne suis donc pas du tout certaine que ce type de projet puisse survivre dans le contexte de suppression de postes de professeurs et de reprise en main » libérale » des programmes de SES
Florence Aulanier
Entretien François Jarraud
Un exemple de court opéra :
http://www.dailymotion.com/video/xcyx5q_au-bon-accueil_school#from=embed
D’autres courts opéras sont en ligne. Pour les retrouver, tapez « Court Opéra » sur dailymotion