Des mots pour un métier : Un concours qui engage les collégiens

Par François Jarraud

Comment faire connaître l’univers des entreprises aux élèves et reconnaître l’intérêt des partenariats aux enseignants ? En mariant les deux dans un grand concours qui engage tout le monde. C’est le pari du concours « Des mots pour un métier » organisé par l’Onisep et l’Agefa Pme. Un concours qui a des effets inattendus sur les classes.

Mardi 15 juin, Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au commerce, à l’artisanat et aux PME, s’est déplacé au Palais des congrès saluer les collégiens de 3^ème lauréats des prix du concours « Des mots pour un métier ». Organisé par l’Onisep et l’Agefa Pme, une organisation professionnelle des petites et moyennes entreprises, le concours s’adresse aux collégiens de 3^ème. Il leur est demandé de réaliser un article, une vidéo ou un journal en ligne à partir de l’interview d’un professionnel. Cette année ils devaient choisir entre 5 angles : développement durable, utilité sociale, évolution du métier,lien avec l’international et la place des femmes dans l’entreprise.

C’est ce dernier angle qu’ont choisi les élèves de 3^ème DP3 du collège Niepce de Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire), qui sont les grands lauréats du concours. Ils ont réalisé un article sur le métier de viticultrice. Pour les collégiens, cette expérience leur a permis de mieux se connaître et aussi de se rapprocher du monde de l’entreprise. Qui a fourni le plus d’efforts les filles ou les garçons ? « Il n’y a pas de différences » répondent instantanément les élèves, preuve que la leçon est bien passée. Pour la principale, Catherine Raclot-Marchois, et les enseignants qui ont participé au projet (Damien Morèle, professeur de technologie, Mme Morales, professeur d’espagnol, M. Botel,assistant d’éducation), le concours est évidemment l’occasion de faire travailler les élèves. Pour Damien Morèle, le concoursles rend plus autonomes et leur apprend à travailler en équipe, deux capacités peu sollicitées dans l’enseignement traditionnel. Catherine Raclot-Marchois évoque plutôt les retombées pour l’ensemble de l’établissement. « Participer au concours et réussir à gagner un prix, cela renforce le sentiment d’appartenance à l’établissement ». Et ce n’est pas sans effet sur la réussite des élèves.

Classés 4èmes au concours, les élèves du collège des Ormeaux du Havre ont fait aussi le déplacement à Paris avec Katherine Rognin, professeur de technologie, et Virginia Paploray, professeur de français. Katherine utilise un mot rarement entendu en salle des profs pour parler du concours. Elle évoque « sa joie » d’y participer (voir la vidéo en Une du Café pédagogique). Le concours fait travailler autrement les élèves et leur fait découvrir le monde autour d’eux. Virginia évoque les travaux d’écriture , d’argumentation réalisés en cours de français. C’est qu’il faut réaliser un article mais aussi le défendre oralement , et sans les profs, devant un jury. « Les élèves ont découvert le poids des mots, la qualité de l’expression ».

Tous les finalistes du concours, soit 20 classes, avaient été invités à visiter la Place des métiers au cœur de Planète PME, manifestation organisée par la CGPME. Hervé Novelli devait remercier les organisateurs et les classes. Il revenait à Pascal Charvet, directeur de l’Onisep, d’ouvrir la cérémonie de remise des prix. Il l’a fait en rappelant l’importance des partenariats entre établissements scolaires et entreprises, « un rapprochement qui passe par la présentation de ces deux cultures ». Pour lui, les partenariats « sont appelés à nourrir en profondeur les enseignements ». La confrontation de ces mondes dans ce concours développe la créativité, le goût de l’effort, la capacité à communiquer.

Pascal Charvet a annoncé un changement sensible du concours. L’édition 2011 sera internationale. Les collégiens français travailleront avec un établissement étranger sur le thème du développement international, du lien entre exportation et connaissance de l’étranger. L’année prochaine, la remise des prix aura-t-elle lieu au long d’une route commerciale ?

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