Par Françoise Solliec
Comment répondre aux défis d’un système éducatif en pleine mutation et permettre aux établissements de voir subventionner différentes actions, à caractère expérimental ou innovant ? Avec les dispositifs aide à l’orientation, projet lycée, réussite pour tous et bien d’autres, le conseil régional d’Ile de France se place résolument dans un objectif d’accompagnement pédagogique.
Dans le service actions éducatives de l’unité lycées du conseil régional, piloté par Jacques Bonnisseau, les différentes cellules élaborent les appels à projets correspondant aux dispositifs votés par l’assemblée régionale, préparent les dossiers pour les commissions décisionnelles correspondantes auxquelles elles participent, assurent le suivi des subventions aux établissements et dressent le bilan des actions qui sera présenté aux élus.
La cellule orientation gère les projets Orient’action, dans le cadre d’un appel d’offres quasi permanent, ce qui ne facilite pas la tenue de réunions avec des partenaires. « On va sans doute aller vers un calendrier plus structuré, similaire à celui des autres projets » affirme Jacques Bonnisseau.
Les projets soutenus sont en général des forums, ou des rencontres avec des réseaux locaux d’entreprise. « Nous apportons aussi un soutien à des projets de collectivités, notamment pour certains salons et travaillons beaucoup avec le CIDJ, notre tête de réseau pour tout ce qui est de l’accueil, de l’animation, des journées de sensibilisation à l’orientation ». Compte tenu du rythme d’arrivée des dossiers, les décisions de validation se prennent dans des commissions composées de membres du service. « Il est difficile de concilier la disponibilité et l’existence d’un comité consultatif structuré, comme nous l’avions mis en place autrefois avec les 3 CSAIO des académies franciliennes ». Une fois validé, le dossier est présenté dans un rapport à la commission permanente de l’assemblée régionale et reçoit une subvention qui peut aller jusqu’à 5000 €, s’il concerne plusieurs lycées.
Outre le CIDJ, les membres de la cellule orientation travaillent en partenariat avec différentes structures, par exemple celle responsable du site lesmetiers.net ou le COFOM pour les Olympiades des métiers. Un partenariat fort a été établi avec la Ligue de l’enseignement pour le salon de l’éducation ainsi que pour le salon des métiers.
Les projets éducatifs, souvent à caractère citoyen (interventions d’artistes ou d’experts, réalisation de films ou de spectacles, voyages ou visites), peuvent être soit présenté par un établissement dans le cadre de Projets lycée, soit par un élève dans le cadre de Projet Passion. En 2008-2009, 191 aides ont accordées aux lycées pour un tel projet. Des exemples (coopération européenne autour de l’eau, réalisation d’une sculpture en acier, réécriture et mise en scène d’une pièce de Corneille pour étudier la notion de paix) sont présentés dans la brochure d’appel à projets.
« Le comité de validation de Projet passion fait venir les lycéens pour défendre leurs projets, » explique Jacques Bonnisseau, « ce qui donne souvent un dialogue très intéressant avec les élus qui n’hésitent pas à faire des suggestions ou proposer des modifications, tout en étant en grande sympathie avec les projets. Les deux comités sont un lieu d’échanges où les discussions sur l’éducation sont fréquentes ».
Le dispositif Réussite pour tous, dont nous avons parlé ici à de nombreuses reprises, soutient un petit nombre de structures spécifiques d’accueil de décrocheurs (micro lycée de Sénart, Jean Lurçat à Paris par exemple) et un grand nombre d’actions visant à limiter le redoublement, prévenir le décrochage, entraîner les jeunes vers les filières d’excellence, avec l’aide de différentes associations ou experts. Le Café a eu l’occasion de décrire plusieurs des actions organisées dans les lycées, en relation avec les journées spécifiques organisées chaque année, ou en parlant directement avec les établissements. Nous avons ainsi notamment présenté la limitation des redoublements au lycée Corot de Savigny (le Francilien n° 4), les lycées en partenariat avec Sciences Po, comme Jacques Feyder à Epinay (le Francilien n° 10), ou encore le lycée Jean Macé à Vitry, dont la palette d’actions, en particulier le partenariat avec la ligue de l’enseignement, fournit, selon Jacques Bonnisseau, un très bel exemple de mise en place d’un accompagnement personnalisé des élèves (le Francilien n° 15).
C’est une force pour le service que d’avoir à gérer des projets aussi différents, déclare Jacques Bonnisseau. « Nous voudrions cependant avoir une meilleure visibilité auprès des établissements, mais nous sommes actuellement en période de transition et il nous faudra voir comment s’oriente la nouvelle assemblée régionale. Nous nous sommes mis d’accord sur quelques pistes de travail, comme la prise en compte du déploiement des ENT ou celle de la problématique de sécurisation des parcours de formation. Nous aimerions aussi accorder une plus grande place à la mobilité européenne. Enfin, il nous semble indispensable d’aller vers une plus grande numérisation des outils de gestion. La nouvelle mandature sera l’occasion de faire évoluer les missions du service, dans une cohérence et une logique accrue, en renforçant les partenariats avec les autres dispositifs ».