A quoi peuvent bien servir les devoirs ? C’est la question dont s’est emparé le Conseil supérieur de l’éducation du Québec. Cet organisme, qui conseille le ministre de l’éducation du Québec, a rendu le 18 mars un « avis » important sur les devoirs à l’école primaire qui pose aussi la question de leur adaptation à la société actuelle.
Une pratique installée mais pas fondée. « La pratique de donner des devoirs est très répandue au Québec. La presque totalité des écoles primaires y a recours et, d’une façon générale, parents et enseignants estiment que les devoirs sont un moyen pour favoriser la réussite des enfants », écrit le CSE québécois. Il ajoute : « En général, les études scientifiques ne montrent pas d’effet des devoirs sur les résultats scolaires au primaire. Par ailleurs, alors que plusieurs voient dans les devoirs une façon de développer le sens de l’effort et la discipline personnelle chez l’enfant, peu de recherches ont porté sur le lien entre les devoirs et ces bénéfices attendus ». Finalement les devoirs semblent d’abord être un vecteur important entre Ecole et familles, un outil pour les amener à travailler ensemble à la réussite scolaire d el’enfant. C’est-à-dire aussi quelque chose qui creuse l’inégalité entre les familles à fort potentiel culturel et les autres.
Pour une réflexion locale sur les devoirs. C’est sans doute pour cela que « en l’absence de certitude scientifique sur les effets des devoirs et des leçons au primaire, et reconnaissant que les devoirs peuvent aussi être un moyen de concrétiser l’indispensable engagement des parents dans le vécu scolaire de leur enfant », le CSE n’a pas demandé leur suppression. Mais il considère que « la question des devoirs et des leçons à l’école primaire et l’opportunité d’en donner ou non doivent faire l’objet d’une réflexion menée dans chaque école, en tenant compte de la diversité des besoins des élèves ainsi que des caractéristiques des familles et des communautés ». Et il demande aux écoles de mettre en oeuvre « les mesures de soutien conséquentes avec les choix qui auront été faits concernant les devoirs. Le Conseil souligne qu’il est important d’accorder à tous les élèves qui en ont besoin, ainsi qu’aux parents et aux aidants et aidantes, le soutien en relation avec les devoirs par des mesures variées en réponse aux différentes caractéristiques des élèves et de leurs parents (aide aux devoirs, accompagnement scolaire pour soutenir la motivation, soutien aux parents ou aux personnes aidantes, formation continue du personnel enseignant, etc.) ». Avec l’objectif final de faire du devoir un outil de communication parents – enseignants.
Faut-il sauver les devoirs ? » Il ne semble pas que les devoirs soient utiles aux élèves qui ont le plus besoin de compléter des apprentissages qui n’ont pas été convenablement mis en place pendant les séquences de cours », écrit P Rayou dans un article pour le Café. Coordinateur d’un livre récent sur cette question, il constate les retombées négatives des devoirs. » Les familles populaires, longtemps tenues à l’écart de l’école, sont aujourd’hui invitées à prendre leur place dans la scolarité de leurs enfants. Ce partenariat, socialement très intéressant, recèle cependant des pièges du point de vue des apprentissages. Car les codes de la culture et du travail scolaires ne sont pas spontanément visibles et maîtrisables par tous. » Porteur de malentendus, coincé entre efficacité, pertinence et communication, le devoir s’affiche bien comme un des objets les plus retors de l’univers scolaire
Avis du CSE québécois
http://www.cse.gouv.qc.ca/FR/Publications/index.html
a quoi servent…
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/03/fra[…]
Autour d’un malentendu
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/02/Devo[…]
Donnons nous trop de devoirs ?
http://cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/200[…]
Sur le site du Café
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