Par Françoise Solliec
En donnant le coup d’envoi au déploiement de l’espace numérique de travail Lilie, le président du conseil régional d’Ile-de-France et le recteur de l’académie de Versailles ont formulé les attentes, ambitieuses, qu’ils nourrissent vis-à–vis de cet outil : changer en profondeur la relation école, élèves, familles, ainsi que les pratiques pédagogiques, tout en respectant les souhaits des établissements en matière de fonctionnement et de priorités.
C’est au lycée Louis de Broglie de Marly-le-roi (78), l’un des 60 établissements retenus pour la première vague du déploiement de l’ENT Lilie, que Jean-Paul Huchon et Alain Boissinot ont officiellement annoncé la mise en fonctionnement de la plate-forme.
Pour Pascale Lahaye, la proviseure de ce lycée plutôt très favorisé, l’ENT viendra consolider, dans une forme globale, les différents usages déjà présents dans l’établissement, notamment l’utilisation du cahier de textes, accessible aux parents sur identification. Ce sera aussi l’occasion de réinvestir les avantages acquis avec l’existence du site web, surtout en ce qui concerne es informations sur la vie de l’établissement. Un des élèves présents remarque que la relation avec les enseignants sera sans doute plus proche et plus facile.
« L’ENT change en profondeur la relation pédagogique, qui n’est plus confinée dans des grilles horaires » affirme le recteur de Versailles, Alain Boissinot, qui note par ailleurs la coincidence temporelle avec la mise en place de la réforme du lycée. En donnant plus d’autonomie aux lycéens, en les rendant davantage acteurs de la construction de leur parcours d’apprentissage, celle-ci incitera les établissements à aller vers plus de souplesse, avec un accompagnement de l’élève plus personnalisé. Dans ce contexte, l’ENT peut-être un facilitateur, il faudra veiller à aider les enseignants à se l’approprier le plus vite et le mieux possible.
Selon Jean-Paul Huchon, depuis que les régions ont les lycées en charge, leur rôle et leurs réflexions ont beaucoup évolué et elles sont nombreuses aujourd’hui à s’intéresser aux méthodes et aux contenus de l’enseignement. Avec l’ENT, un pas de plus est franchi, « on entre ici dans la nature de l’enseignement et le quotidien des élèves et des familles ». Pour autant, il ne s’agit pas de contraindre les établisseents à adopter un mode unique de fonctionnement, « c’est une affaire qui se joue à la carte ». Chacun des lycées devra décider des fonctionnalités qu’il choisit de mettre en place et à quel niveau. La souplesse, l’écoute et l’adaptabilité mises en avant par Logica dans la réponse à l’appel d’offres ont été des critères importants dans le choix du prestataire. « C’est une réforme capitale, ouvrant des possibilités immenses ; elle ne peut se jouer qu’avec l’accord de la communauté éducative ». Pour aider àà la relation avec les familles, notamment dans des zones où la fracture numérique se fait davantage sentir, un travail sera mené avec les associations déjà actives en ce domaine.
C’est bien dans un esprit d’ouverture qu’Eric Estrier, directeur de Logica, conçoit le rôle de sa société auprès des établissements. La solution adoptée est modulaire et adaptable, personnalisable en fonction des priorités de chacun des lycées.
Un premier bouquet de services est offert dès maintenant (messagerie, forums, outils de vie scolaire, espace d’échanges, …) et tous les établissements qui le souhaitent pourront bénéficier du cahier de textes intégré dès la rentrée de septembre. « Nous avons en effet constaté que l’utilisation du cahier de textes était un facteur déclenchant pour beaucoup de personnes et d’usages » explique Jean Bravin, chef du service TICE de l’unité lycées de l’administration régionale.
Au fur et à mesure des vagues de déploiement, d’autres bouquets de services seront proposés. Au terme de 3 ans, les 471 lycées publics franciliens pourront travailler avec Lilie et bénéficier d’un ensemble très complet de fonctionnalités.