LE FAIT DU JOUR
Quelques milliers de manifestants pour une autre formation des enseignants
ÉDITORIAL
La crise et la fracture scolaire
LE SYSTEME
Des ressources pour l’histoire des arts l Bastien Cazals à nouveau sanctionné l Les Français et l’enseignement privé
L’ÉLÈVE
Jeunes handicapés : trouver sa formation
LA CLASSE
Ciné Clap l Citoyen & reporter
ETABLISSEMENT PARTENAIRE
Nocturne de l’orientation le 16 décembre
LA RECHERCHE
Décrochage : La méthode américaine
CITOYENNETE
Sarkozy ressuscite la Datar l La télé et la mosquée
LES DISCIPLINES
CDI : Francis Bacon sur Savoirs CDI l Clionautes : Luc m’a tué… l SES : Les français et l’entreprise
Le fait du jour
Quelques milliers de manifestants pour une autre formation des enseignants
Derrière une banderole « Non à la démolition de la formation », ils étaient quelques milliers à défiler à Paris contre la réforme de la formation des enseignants.
Il en fallait de la conviction pour manifester, de nuit, dans le froid, au milieu des rues pavoisées pour Noël. A Paris ils étaient près de 3 000. Le cortège paraissait presque saugrenu entre les badauds pressés et chargés de paquets. Derrière un lampion ou un drapeau, des étudiants d’IUFM, des formateurs, des enseignants demandaient une autre formation. Il y avait aussi des parents, brandissant une pancarte « On veut des profs formés pas des mal appris ». Dans les régions, on signale 500 personnes à Toulouse, moins ailleurs où des réunions, voire un concert, ont remplacé les cortèges.
A l’appel syndicats de syndicats (Sgen, Fep, Fsu, Snes, Snuipp, Se-unsa, Cgt), d’une association de parents (Fcpe), de lycéens (Unl et Fidl) et d’étudiants (Unef), les manifestants demandaient « une évolution du contenu des épreuves des concours…, de revenir sur la place des épreuves d’admissibilité…., la mise en place de dispositifs d’accompagnement financier renforcés et pérennes pour les étudiants ».
Dans un communiqué, Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire et
responsable éducation de l’ARF, a présenté les raisons profondes de cette manifestation qui réunit parents, enseignants et étudiants. « Cette réforme de la formation des enseignants… en supprimant les périodes de stage et les temps consacrés à la pédagogie, va déstabiliser les jeunes enseignants lors de leur accès à cette profession, accès qui sera d’ailleurs rendu beaucoup plus difficile par le choix de poser le recrutement au niveau du master 2. Etre enseignant aujourd’hui nécessite de nombreuses qualités et si certes la maîtrise des enseignements est indispensable, c’est surtout la qualité pédagogique et humaine qui est fondamentale. Celle-ci a besoin pour se développer, de temps, d’échanges avec des formateurs expérimentés, d’aller retours entre des périodes de stages et d’acquisition de connaissances. Les enjeux sont fondamentaux car il s’agit bien là de la réussite de tous les élèves qui est conditionnée par la qualité de l’enseignement ».
Interrogé par l’AFP, Luc Chatel annonce qu’il va « tenir le cap d’une réforme qui améliore la formation des enseignants… Les textes seront publiés dans les meilleurs délais ».
Pourquoi faut-il de bons profs ?
Dossier former les enseignants
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La crise et la fracture scolaire
Malgré la crise, la fracture numérique se réduit, observe une récente enquête du Credoc sur « la diffusion des TIC dans la société française ». Mais plus elle se réferme, plus le fossé scolaire semble s’ouvrir.
Selon l’étude du Credoc, la crise économique n’a pas réduit la progression de l’équipement des Français en matériel TIC. Bien au contraire, alors que le PIB n’a augmenté que de 0,4% en 2008, les ventes TIC ont cru de 6,9%. 74% de la population a un ordinateur, 67% Internet à domicile (+6%). La crise a même réduit l’écart entre la France et ses voisins européens plus durement touchés. 57% des ménages français disposent d’Internet à domicile contre 55% en Allemagne et 62% au Royaume-Uni. Seuls les pays nordiques creusent encore l’écart : Suède 71%, Pays Bas 74%.
Les adolescents français ont des taux d’équipement encore supérieurs. Ainsi 90% d’entre eux disposent d’Internet à la maison. 94% sont équipés d’un ordinateur. Et si l’internet sur mobile connaît un réel essor, gageons qu’ils y sont pour quelque chose. Leurs usages se distinguent davantage de la masse de la population. Si 23% des Français surfent sur les réseaux sociaux, c’est 65% des 18-24 ans. « Dans un monde où les technologies numériques sont omniprésentes », dit l’étude, le fait de ne pas être connecté peut être mal vécu ». 75% des adolescents considèrent que « disposer d’internet est important pour se sentir intégré dans notre société ».
Cette omniprésence des TIC et du net dans l’univers adolescent, Internet étant vécu comme un outil de socialisation, contraste avec la rareté des usages de l’école. Si 66%, selon une enquête européenne, des enseignants sont utilisateurs d’internet en classe, ce taux moyen cache des usages bien différents en fréquence et en mode d’utilisation. La réalité du terrain c’est la coupure entre l’usage quotidien des jeunes et ce qui se passe à l’école. Pire encore, l’école méprise les usages des jeunes, par exemple les réseaux sociaux, ou les ignore. L’argument tant utilisé de ne pas pénaliser les jeunes non équipés d’ordinateurs et d’internet est en train de s’évanouir sans pour autant que l’Ecole s’en rende compte.
Des ressources pour l’histoire des arts
Le 15 décembre Luc CHatel et Frédéric Mitterrand ont signé une convention organisant leur collaboration pour l’enseignement de l’histoire des arts. Voulu par Nicolas Sarkozy, ce nouvel enseignement est présent à l’école primaire, entre au collège et entrera également au lycée. Pluridisciplinaire, il annexe une partie importante du programme de l’histoire-géo et de français, à côté des enseignements proprement artistiques.
Pour l’Education nationale, il s’agit « d’offrir aux enseignants et aux élèves des situations de rencontre avec des oeuvres, soit directes, soit à distance ; d’amener les élèves à se construire une culture personnelle à valeur universelle ; de les aider à franchir spontanément les portes d’un musée, d’une galerie ».
Pour cela, la convention prévoit de mettre des ressources du ministère de la Culture à disposition de l’éducation. Il s’agit du site L’histoire par l’image, ouvert en fait depuis 2001, et dont les contenus sont accessibles aux bons élèves de lycée. Il s’agit aussi du catalogue photo de la Réunion des musées nationaux, lui aussi déjà ouvert. Il permet de trouver facilement des représentations (non libres de droits) d’œuvres par artiste ou par thème.
Les deux ministères inauguraient aussi la nouvelle plate forme d’histoire des arts. Elle propose des ressources locales, accessibles par un moteur de recherche, accompagnées d’une fiche détaillée. Elle offre également un moteur de recherche de ressources numériques pédagogiques pour l’école, le collège et le lycée. Disons que c’est peu convaincant pour l’école et le collège. Pour le lycée c’est nettement mieux puisque le site s’appuie sur un catalogue existant du ministère de la Culture. Par période, domaine ou thématique , on a accès à une sélection de ressources numériques validées.
Pour les CDI des établissements, le ministère de la Culture promet 54 000 ouvrages gratuits. Cet ensemble de ressources peut-il stimuler un enseignement nouveau, pour lequel les enseignants sont rarement à l’aise, qui vient s’ajouter à des programmes déjà trop lourds ? Le risque de l’encyclopédisme est bien réel. Le ministère de la Culture ne table d’ailleurs que sur un nombre modeste de visites et d’ateliers de scolaires.
Le site interministériel histoire des arts
Comment enseigner l’histoire des arts ?
Découvrez l’ensemble du dossier du Café sur cet événement important
Bastien Cazals à nouveau sanctionné
« Les services de l’Etat n’économisent pas leur énergie… répressive et autoritaire » affirment avec humour les soutiens de Bastien Cazals. Figure de proue des enseignants « désobéisseurs », B Cazals a déjà subi des retraits sur salaire, suspendus ensuite par le tribunal administratif, un blâme, le retrait de la fonction de directeur et une douzaine d’inspections pour n’avoir pas mis en place l’aide individualisée exactement comme le ministre souhaite qu’elle soit.
Selon son site de soutien, l’Inspecteur d’académie de l’Hérault vient unilatéralement de décider de suspendre la promotion à laquelle il avait droit. Les élus Snuipp, Se Unsa et Sud estiment qu’il s’agit d’une mesure arbitraire. Ils refusent de siéger en CAPD.
Les Français et l’enseignement privé
Selon un sondage réalisé par CSA pour La Croix et l’appel, une majorité de français accepte le principe de l’école privée (83%) et la moitié d’entre eux accepterait de l’utiliser. Seuls les parents d’extrême gauche (PC, NPA) restent hostiles à l’enseignement privé. Ils saluent la dimension « éducative » du privé mais reprochent le fait qu’il soit inaccessible financièrement à une partie de la population.
Là où le sondage atteint sa limite c’est quand on demande aux sondés s’ils sont favorables au développement du privé et à l’ouverture de nouvelles classes en ZEP. Cela correspond à une attente de l’enseignement privé. Une majorité y est favorable, pensant peut-être ainsi apporter un enseignement renforcé en zep. Ce serait évidemment au risque de ghettoïser encore davantage les établissements publics gratuits du secteur.
Jeunes handicapés : trouver sa formation
Depuis le 15 décembre, le CIDJ a mis en ligne le premier répertoire sur l’accessibilité des établissements franciliens pour les formations dans les domaines de la banque, de la finance et de l’assurance. Ils peuvent trouver sur le site du CIDJ les informations sur les services et équipements de ces établissements. Les consiellers d’orientation du CIDJ ont été formés à l’accueil des jeunes handicapés.
La classe
Ciné Clap
Le 10èe Festival Ciné Clap aura lieu à Chartres du 7 au 11 juin 2010. Ciné clap vise à « présenter les productions cinématographiques ou vidéo des élèves et étudiants devant un large public et un jury, afin de permettre un développement de ces projets dans les classes ». Les inscriptions au Festival sont faites par les établissements scolaires (école, collège, lycée) ou universitaires. Attention : date limite le 18 décembre.
Citoyen & reporter
L »académie de Rennes lance un concours ouvert aux élèves des collèges et lycées ayant comme thème la gaspillage alimentaire et la consommation. Les candidats doivent réaliser un reportage ou un clip vidéo sur ce sujet.
Etablissement partenaire
Nocturne de l’orientation le 16 décembre
L’université Paris 12 organise le 16 décembre 2009 de 16h à 20h son 3ème « Nocturne de l’orientation ». Une soirée complète pour découvrir les formations proposées par l’université et les métiers auxquelles elles préparent dans 4 grands secteurs : médecine, sciences et technologie, ergothérapie, Institut supérieur des biosciences, IUT industriel; Lettres, langues, sciences humaines;
STAPS, sciences de l’éducation, sciences sociales; Droit, administration et échanges internationaux, économie et gestion, IUT tertiaire.
Les conférences présenteront la réforme des études médicales et le nouveau dispositif de préparation des concours de l’enseignement à l’Université. Seront présentés également les dispositifs mis en place pour faire réussir les étudiants, les procédures d’orientation et d’inscription (orientation active, APB), la mobilité étudiante et les dispositifs de bourses et de logement (CROUS) .
La Nocturne de l’orientation de Paris 12
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La recherche
Décrochage : La méthode américaine
Diplomas Now, un programme de lutte contre le décrochage, commence à avoir un écho national aux Etats-Unis. Au point qu’Education Week lui consacre un important article et le crédite d’applications dans des établissements secondaires de Chicago, Los Angeles, Philadelphie, La Nouvelle Orléans et San Antonio.
A l’origine de cette méthode, une étude universitaire sur les décrocheurs de Philadelphie. Menée par R Curran Neid et R Balfanz (Université de Pennsylvanie), elle identifie les 13 000 décrocheurs des établissements secondaire sde la ville, soit 10% des élèves, essentiellement des lycéens. Cela représente 20% des élèves latinos, 18% des noirs et 15% des blancs et bien sûr les décrocheurs se trouvent dans les écoles des quartiers défavorisés. L’essentiel du travail des chercheurs a été de dégager des facteurs qui permettent d’identifier les élèves à risque de décrochage. Scolairement les signaux d’alerte sont l’absentéisme (quand moins de 80% des cours sont suivis) et de mauvaises notes en maths ou anglais. Enfin les carences familiales sont aussi un risque.
Du coup Diplomas Now agit sur ces trois dimensions. Le programme installe d’abord un système d’alerte capable de détecter les élèves à risque. On réorganise l’établissement en de petites unités élémentaires qui permettent de mieux encadrer les élèves. Les cours de maths et d’anglais sont renforcés. Enfin tout un environnement d’aide est mis en place du matin à 7 h jusqu’au soir après les cours. Des assistants accueillent les mêmes jeunes à risque le matin. Dans la journée ils les accompagnent encore en cours où ils les aident à faire leur travail. Cela suppose une concertation préalable avec les enseignants. Enfin ils assurent du soutien scolaire le soir. Ils travaillent également avec les services sociaux.
C’est en associant l’attention des enseignants au phénomène du décrochage, avec l’appui d’assistants venus du monde associatif et le suivi des services sociaux qu’on espère faire reculer le décrochage. Tout cela a un coût : environ 500 000 dollars par établissement. Mais il est compensé par des subventions fédérales. On notera au passage que les sanctions financières des familles n’ont pas été retenues comme un outil efficace de lutte contre le décrochage…
Citoyenneté
Sarkozy ressuscite la Datar
Créé en 1963 par le général de Gaulle, la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR) était le bras aménageur de l’Etat qui semait primes, cités et autoroutes selon le bon vouloir du Prince en l’absence de tout contre pouvoir. La décentralisation n’avait pas été inventée, encore moins inscrite dans la constitution. Quelques jours après le vote de la loi sur le Grand Paris qui redonne à l’Etat la maîtrise du sol sur une grande partie de l’Ile de France, le gouvernement publie un décret qui crée la « délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR) », placée sous l’autorité du Premier ministre. Elle remplace la DIACT et reprend un sigle très connoté historiquement.
La nouvelle DATAR est « chargée de préparer les orientations et de mettre en œuvre la politique nationale d’aménagement et de développement du territoire… Elle prépare les actions et programmes destinés à renforcer l’attractivité économique, la cohésion et la compétitivité des territoires, à accompagner les mutations économiques, à améliorer l’accessibilité et à promouvoir un aménagement durable, équilibré et cohérent des territoires ruraux et urbains ». On remarquera que ces compétences relèvent de l’action des Conseils régionaux. La guerre contre les collectivités locales est bien engagée. Un des petits soldats s’appelle Datar.
La télé et la mosquée
Pourquoi TF1 et France 2 ont-ils passé sous silence la profanation de la mosquée de Castres, demande Bondy Blog ? « Si l’on ne peut jurer que les tags haineux de Castres sont une conséquence directe du climat poisseux créé par ce fumeux débat (sur l’identité nationale), on ne peut pas non plus l’exclure. Or ces choses-là, présentes à l’esprit des musulmans comme des non musulmans, auraient été dites à l’antenne si TF1 et France 2 avaient consacré un reportage à cette profanation. L’Elysée et l’UMP en auraient été embarrassés… Bastons ! Pas d’images, pas d’ennuis. » Chacun ses minarets…
Les régions devant l’incertitude
Les disciplines
CDI : Francis Bacon sur Savoirs CDI
Fondateur de la classification basée sur les facultés humaines qui constitue la structure du schéma de la Decimal Classification de Dewey, Bacon a encore droit à la reconnaissance des documentalistes parce qu’il a privilégié l’induction expérimentale comme seul mode d’accès à la connaissance. Savoirs CDI invite à le (re)découvrir.
Clionautes : Luc m’a tué…
C’est un débat pour savoir quelle position l’association devait prendre sur la réforme du lycée qui a fini par faire exploser les Clionautes, une association qui regroupe quelques dizaines de membres mais qui relie environ un millier de professeurs d’histoire-géographie. Las des conflits de personne et déçus par le conservatisme pédagogique de certains membres, la présidente, Caroline Jouneau-Sion, et une partie du bureau ont démissionné. C’est peut-être une page qui va se tourner pour cette association qui, depuis ses origines, avait milité pour l’utilisation des Tice et des pédagogies nouvelles. L’absence de soutien et de reconnaissance officiels envers les rares associations un tant soit peu innovantes, contrastant avec les crédits et les honneurs déversés sur les plus traditionnelles, n’a évidemment pas arrangé la situation des Clionautes. Maintenant c’est trop tard…
SES : Les français et l’entreprise
Les entreprises ont-elles bien rempli leur rôle ? Pour 73% des Français, selon un sondage Ifop, c’est non. Même les sympathisants UMP émettent un avis négatif (55%). Mais qu’attendent les Français des entreprises : créer de l’emploi.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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RSS : Le retour
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