Par Nicolas Smaghue
Les médias se sont largement fait l’écho de cet événement parfois comparé à un «Yalta du climat». Pas loin d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernements sont présents dans la capitale danoise. Selon le GIEC l’urgence est là : il faut diminuer de 50% des gaz à effet de serre d’ici à 2050. L’objectif majeur est de signer un nouvel accord qui remplace le protocole de Kyoto (premier type de traité contraignant pour les signataires et entré en vigueur en 2005).
On le sait il n’est pas simple pour les représentants des différents pays de la planète de s’entendre. Chine et Inde renvoient par exemple les pays industrialisés (grossièrement ceux des premières et secondes révolutions industrielles) à leur «responsabilité historique» dans le réchauffement climatique et le rôle de l’homme dans celle-ci. Lier croissance de pays en développement (fantastique comme celui de la Chine) et diminution de leurs rejets de CO2 est loin d’être évident. Pour autant Pékin ne ferme pas la porte à des objectifs réalisables et plus modéré comme par exemple leur proposition de réduire de 40% par unité de PIB leur émission de CO2 d’ici 2020. Selon le Bulletin économique Chine, la Chine a même fixé ses objectifs pour Copenhague : réduire de moitié sa production de CO2 :
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/61492.htm
Gilles Fumey dans un éditorial des Cafés de géographie écrit : «Le pillage des aquifères, la pollution des eaux continentales et marines, la prédation sur les hydrocarbures par quelques cartels, la faim qui tue plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque jour, la fonte des glaces, l’extinction de la biodiversité, tout cela est angoissant. Faut-il pourtant mélanger l’iniquité de nos systèmes économiques, la folie de ceux qui exploitent, salissent et profitent aux capacités qu’a l’humanité de faire face aux défis qui l’attendent ? Faut-il penser que l’homme ne peut que détruire et le capitalisme qu’asservir ? Et faudrait-il se résigner à ne voir la science qu’incestueuse dans ses relations avec le politique, incapable de se mobiliser au service de nobles causes ? Pas sûr…»
Côté français, on s’interroge en effet tout en étant plein d’allant. Le Centre d’analyse stratégique publie le résultat de ses travaux préparatoires à un nouvel accord international pour lutter contre le changement climatique au-delà de 2012. Le document analyse la situation diplomatique. Partant de l’idée simple selon laquelle un nouvel accord n’aura de sens que s’il est signé (puis ratifié) par les deux principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre que sont les États-unis et la Chine, celui-ci propose l’analyse de leur situation énergétique et de leurs marges de manoeuvre dans la négociation internationale. Il évoque également la position d’un certain nombre d’autres grands acteurs de la négociation que sont l’Inde, la Russie, le Brésil, le Canada ou les pays de l’OPEP :
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1081
A bien des égards cependant la présence du président Obama constitue l’événement. Le refus de ratifier Kyoto par les Etats-Unis avait été un obstacle majeur ces dernière années. Il parait clair que les américains ont adopté un nouvel état d’esprit. Même Greenpeace place de nombreux espoirs sur ce sommet! En l’absence d’un réel traité dans l’immédiat, on sait que la conférence de Mexico prévue en 2010 pourra entériner des engagements éventuellement pris à Copenhague.
Quelques liens utiles
1. Le numéro du journal du CNRS consacré aux enjeux de Copenhague.
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4602.htm
Les coulisses d’un sommet attendu
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4629.htm
De Rio à Copenhague, la longue route des négociations
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4628.htm
La nécessaire adaptation au changement climatique
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4626.htm
Pour en savoir plus :
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/4627.htm
2. Géoconfluences (lettre d’information de mi-novembre)
http://geoconfluences.ens-lsh.fr/actus/index.htm
3. Les quotidiens nationaux dont Le Monde (rubrique «Planète») :
4. Le site du ministère :
http://www.copenhague.developpement-durable.gouv.fr/copenhague/
5. Les cafés géographiques
Editorial
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1766
Pour suivre le Sommet de Copenhague