Quels sont les objectifs de ces rencontres ? Comment faire dialoguer tous les acteurs de l’Ecole ? Organisateur de cet événement, Mathieu Hanotin, en charge de l’éducation au Conseil général, dévoile ses projets.
Ces premières Rencontres réunissent des partenaires venus d’horizons différents. Quels sont ses objectifs ?
Avec ces Rencontres on souhaite contribuer à un projet renouvelé pour l’éducation en Seine Saint-Denis. Ici on est confronté à l’échec scolaire, au décrochage, à l’évitement scolaire. On a réuni tous ces acteurs, profs, principaux, parents, sociologues, maires, associations, acteurs culturels, pour aborder ces thématiques de façon globale et en tirer des enseignements.
Pour moi c’est plus que jamais nécessaire. Le gouvernement a un autre projet : la différenciation, une école de l’excellence pour les élites et quelques bons élèves extraits des établissements difficiles par dérogation à la carte scolaire. C’est en fait de l’individualisme.
A cela on souhaite opposer un message universaliste de réussite de tous les élèves, un autre projet de société.
Vous avez réellement des craintes d’être dépossédé de vos moyens d’action par la réforme des collectivités locales ?
Oui. Le projet de loi va arriver en discussion. L’Etat tient d’ailleurs un double discours. D’in coté il se félicite de l’action des collectivités locales par exemple dans la lutte contre l’exclusion, dans la sécurisation des établissements qui sont des domaines où on va au-delà de nos compétences. En même temps, Sarkozy parle de « gaspillage des deniers publics » . Aujourd’hui si on s’en tenait à la loi, même la cantine ne fonctionnerait pas dans les collèges. Le département supplée l’effacement de l’Etat.
Le département est confronté à la violence. Il y a pourtant de nombreux acteurs sur cette question. Comment comptez-vous les faire travailler ensemble ?
En organisant des Rencontres comme celle d’aujourd’hui sur le climat scolaire. On est obligé de trouver ensemble des solutions car in ne peut pas attendre. Dans l’immédiat on a mené un plan de sécurisation des collèges. Mais il faut agir sur des ressorts plus profonds. Ce qui est déterminant c’est l’absence ou l’existence de perspective pour les jeunes. Pourront-ils se projeter sur un parcours de réussite ? Pourquoi respecteraient-ils une société qui leur offre peu d’espoir ?
Le Conseil général accorde beaucoup de place aux TICE. Pourquoi ?
On contribue à réduire la fracture numérique. Mais on veut aller plus loin. On veut donner un temps d’avance aux jeunes du 93. Et pour cela intervenir sur plusieurs points.
Sur trois ans, on va déployer un ENT dans chaque collège avec un gros programme d’accompagnement. Notre objectif c’est de former les parents et les élèves et pas seulement les enseignants.
Entretien François Jarraud