Par François Jarraud
Le monde a besoin de 10 millions de nouveaux enseignants, a déclaré le directeur général de l’Unesco le 5 octobre à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants. » De nombreux pays font d’énormes efforts pour que les objectifs en matière d’éducation soient atteints. Mais ils n’y parviendront pas sans recruter et former un nombre beaucoup plus important d’enseignants. Nous ne pouvons pas laisser la crise financière et économique couper dans les budgets de l’éducation. Des dépenses réduites en matière d’éducation auront des conséquences à court et moyen terme sur la qualité de l’éducation ».
Le directeur de l’Unesco a cité en exemple les pays d’Afrique subsaharienne où on doit passer de 2,6 à 3,7 millions d’enseignants d’ici 2015. La République centrafricaine, par exemple, devra augmenter ses effectifs d’enseignants de 18,5 % chaque année pour parvenir à un nombre suffisant d’enseignants en 2015.
Dans une déclaration conjointe, les Directeurs généraux de l’UNESCO, de l’OIT, du PNUD, de l’UNICEF et de l’Internationale de l’Education ont attiré l’attention sur les grands espoirs et les exigences placés sur les enseignants aujourd’hui : « Le XXIè siècle invite à de nouveaux regards sur l’apprentissage, à une réflexion innovante, à l’acquisition de connaissances spécifiques concernant l’environnement, la santé et la citoyenneté, et à la promotion de valeurs et d’attitudes éthiques. La capacité des systèmes éducatifs à répondre efficacement aux besoins des apprenants d’aujourd’hui dépend largement des mesures qui seront prises, dès maintenant, pour recruter, former et soutenir les enseignants, et leur garantir un travail décent. »
Communiqué
http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=46543&URL_D[…]
Education pour Tous et « états fragiles »
Comment assurer l’éducation pour tous dans les états fragiles ? Thomas Poirier (IREDU) fait le point sur la question. Les « états fragiles » sont des pays qui « n’ont pas la volonté ou la capacité de collaborer de manière constructive avec leurs citoyens pour garantir la sécurité et s’acquitter de leurs fonctions essentielles pour le développement ». T Poirier en compte 34, principalement en Afrique subsaharienne. Ils compteraient un tiers des 75 millions d’enfants non scolarisés et ont généralement un taux de scolarisation inférieur à 50% (70% en Afrique subsaharienne en moyenne).
Mais T Poirier montre que « de façon générale, les états fragiles… investissent massivement dans l’enseignement primaire. Il met aussi en évidence un rapport paradoxal entre éducation et guerre civile. « L’accumulation de déceptions liées l’ordre scolaire joue dans l’engagement armé » souligne-t-il.Il pose la question d’un droit d’ingérence éducatif à l’échelle planétaire.
L’étude
http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00419369/fr/
Zimbabwe : Un système qui s’effondre
« Imaginez une enseignante incapable d’envoyer ses propres enfants à l’école ! » C’est pourtant ce qui arrive à Zanele Dube, une enseignante du Zimbabwe, d’après un article d’Inter Press Service. Le Zimbabwe a longtemps été un pays phare pour sa politique éducative. Mais ruiné par ses dirigeants, le système exécutif y est exsangue. En septembre dernier l’Union européenne avait débloqué 70 millions de dollars pour offrir des manuels scolaires. Mais c’est maintenant dans le secondaire que la crise éclate. L’Etat exige des parents 20 dollars US (la monnaie locale est sans valeur) par matière suivie en terminale ce qui excède les capacités des familles. Les établissements se vident. Les familles n’arrivent même plus à payer les frais d’inscription aux examens.
Article IPS
http://fr.allafrica.com/stories/200910150255.html
Que chaque enfant ait un manuel