Par François Jarraud
Selon une étude publiée par le ministère (DEPP), deux enseignants sur trois se sentent concernés par le malaise enseignant. Seulement 7% des enseignants pensent que le malaise enseignant n’existe pas. 67% se sentent personnellement concernés par lui. Ce nombre important illustre une véritable dégradation du métier : ils n’étaient « que » 53% à connaître ce malaise en 2005.
Plus que les conditions de rémunération ou celles de travail, c’est le manque de reconnaissance professionnelle qui est dénoncé par les enseignants des collèges et du lycée. Un prof sur trois (30%) envisage carrément de quitter le métier. La moitié souhaiterait rester dans l’éducation nationale, l’autre moitié un travail hors éducation.
Une perception négative des élèves. L’enquête, menée auprès de 1200 enseignants par Patricia Gambert et Jacques Bonneau, montre aussi une certaine dégradation de l’image que les enseignants ont de leurs élèves, et particulièrement les jeunes enseignants. « A peine plus de la moitié des enseignants estime que la plupart de leurs élèves travaillent pour passer dans la classe supérieure et réussir aux examens. Seulement 32% pensent que leurs élèves s’intéressent à leur discipline et à ses objectifs intellectuels et formateurs. On notera aussi qu’au moins la moitié des élèves demeurent passifs pour 28% des enseignants et que près de la moitié des enseignants ont des éléments perturbateurs dans leur classe » notent les auteurs.
Parmi les difficultés du métier, la gestion de l’hétérogénéité vient en tête devant la difficulté à atteindre les objectifs de travail dans le temps prévu : il faut lire là probablement la lourdeur des programmes. Et les satisfactions ? Les enseignants gardent des motifs de satisfaction comme le contact avec les élèves et l’autonomie dans le métier.
Finalement c’est l’image d’un métier éclaté qui s’impose. Une vision que Marcel Brun vous présente dans cet article.
Lire la suite : Un métier morcelé
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L’étude publiée par le MEN
http://www.education.gouv.fr/cid49287/enseigner-colleg[…]
Le moral des enseignants américains n’est pas au beau fixe
Deux enseignants américains sur cinq se disent découragés ou déçus par leur travail, d’après l’étude indépendante “Teaching for a Living : How Teachers See the Profession Today“ dont les résultats viennent d’être publiés par Education Week.
L’enquête dresse le portrait de trois catégories d’enseignants : les découragés, les satisfaits et les idéalistes. Les découragés (40 %) enseignent depuis plus longtemps, travaillent en majorité dans des écoles défavorisées et déplorent plus souvent les lacunes de leur administration.
Les enseignants satisfaits (37 %) sont plus diplômés, travaillent depuis plus de 10 ans, plutôt avec des élèves de la classe moyenne. Les idéalistes (23 %) sont les moins nombreux et les plus jeunes. Ils expriment davantage leur attachement à leur mission d’enseignement, spécialement en direction des élèves de milieux défavorisés. Ils enseignent en majorité à l’école primaire et sont plus nombreux à croire que tous les élèves peuvent accéder aux études supérieures.
Pour une grande partie des enseignants américains, les principaux motifs de mécontentement restent le manque de soutien de la part de leur administration, le comportement des élèves et la faiblesse des salaires.
Cette étude arrive à point nommé. Des milliards de dollars supplémentaires sont versés aujourd’hui dans l’éducation, notamment pour renforcer l’efficacité des enseignants dans toutes les écoles, et le Congrès se prépare à réexaminer la loi « No Child Left Behind » et celle organisant l’école primaire et secondaire. Des Etats-Unis, Sylvaine Lopitaux.
Article Education Week :
http://www.edweek.org/ew/articles/2009/10/21/08publicagenda_ep.h2[…]
L’étude