Par François Jarraud
Les ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont présenté le 13 novembre leur projet de réforme de la formation des enseignants. Il rencontre l’opposition des syndicats.
Pour la FSU, « une vraie réforme de la formation ne peut s’inscrire dans une logique d’économies budgétaires ou s’articuler avec des réformes régressives mais doit permettre une réelle élévation de la qualification de tous les personnels d’enseignement et d’éducation, articulant exigences scientifiques et professionnalisation, intégrant dimensions disciplinaire, didactique et professionnelle. Cela implique une formation progressive et intégrée qui commence dès la licence, intègre le master et l’année de fonctionnaire stagiaire ». La FSU demande le retrait de la réforme.
Pour le Se-Unsa, elle révèle « une conception étriquée et rétrograde du métier d’enseignant ». » Alors que les missions des enseignants se complexifient, que l’acte d’enseigner ne peut plus aujourd’hui se limiter à une simple transmission des savoirs » ajoute le Se-Unsa, « le choix arrêté est celui d’une formation universitaire ou le « tout disciplinaire » prime très largement sur la formation professionnelle. La question des méthodes pédagogiques, la prise en compte de l’hétérogénéité, de l’individualisation des parcours, de l’accompagnement personnalisé des élèves sont relégués à « l’après concours ». Les lauréats ne seront confrontés à ces questions essentielles que lors de leur affectation dans une classe. C’est-à-dire trop tard. Les épreuves écrites proposées n’ont vocation qu’à vérifier l’acquisition de contenus scientifiques. L’aptitude professionnelle se mesurera seulement à travers une épreuve de « leçon » qui se caractérise par le fait qu’elle ne se fait surtout pas devant des élèves! La seule épreuve qui aurait pu permettre de donner un peu de contenu professionnel à ces épreuves, celle de « connaissance du système éducatif » est réduite à peau de chagrin ».
Dossier : la réforme de la formation
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Refo[…]
L’Académie des sciences pour une formation expérimentale des enseignants de sciences
L’académie des sciences demande que les concours des enseignants de sciences du secondaire évaluent les compétences expérimentales, la capacité de mise en cohérence des savoirs disciplinaires spécialisés ; une épreuve sur dossier, préparé dans le cadre du master, à commenter devant le jury basée sur un stage effectué en établissement scolaire, ou bien dans un laboratoire de recherche, la connaissance des notions fondamentales de l’informatique et du monde numérique ; « le lien des savoirs disciplinaires avec l’épistémologie et l’histoire des sciences ».
Pour les professeurs des écoles, l’académie estime indispensable qu’ils suivent « une licence pluridisciplinaire équilibrant sciences et humanités » et souhaite que le concours évalue « un équilibre entre mathématiques d’une part, sciences expérimentales et d’observation d’autre part ». L’académie souhaite que le concours ait lieu en fin de M1.
Communiqué
http://www.academie-sciences.fr/actualites/textes/maste[…]
Dossier Former les enseignants
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Aides spécifiques aux étudiants des concours d’enseignement
Le B.O. du 12 novembre introduit de nouvelles dispositions concernant les aides aux étudiants.
Au B.O.
http://www.education.gouv.fr/cid49518/esrs0926132c.html
Etats-Unis : Les enseignants ont une formation médiocre
Lors de son discours du 22 octobre 2009 à l’Université de Columbia (New York), le secrétaire à l’Education des Etats-Unis Arne Duncan a une nouvelle fois fait part de ses inquiétudes devant la médiocrité des écoles de formation des enseignants.
Alors que d’ici 2014 plus d’un million de nouveaux enseignants américains devront être formés, le gouvernement souhaite retenir les bons enseignants déjà en place et attirer des étudiants vers cette profession, mais aussi d’autres professionnels via les teacher residency programs.
Arne Duncan souhaite renforcer les compétences professionnelles des futurs enseignants avec davantage d’apprentissage sur le terrain et une vraie formation à la gestion de la classe. Il a également insisté sur la nécessité de développer dans chaque Etat un programme pour mesurer et améliorer la performance des écoles, programme qui sera soutenu par un budget spécifique de l’Etat fédéral de 4 milliards de dollars.
Le discours du secrétaire à l’Education a déçu une partie de la profession qui espérait des changements plus importants. Quoi qu’il en soit, la réforme de la formation des enseignants, que Duncan voudrait historique, devra encore attendre le réexamen au Congrès de la loi organisant l’école primaire et secondaire. (Sylvaine Lopitaux, correspondante Etats-Unis)
Lien vers le discours de Duncan :
http://www.ed.gov/news/speeches/2009/10/10222009.html
Lien vers l’article de Edweek :
http://www.edweek.org/ew/articles/2009/10/23/09teach[…]
Obama une nouvelle période pour l’école (Denis Meuret)
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pa[…]
L’Afrique s’interroge sur la formation de ses enseignants
Cinq ans après la conférence de Bamako, les états francophones et lusophones d’Afrique se sont retrouvés à Bamako du 27 au 29 octobre pour chercher des solutions au problème du manque d’enseignants formés.
Car pour atteindre les objectifs d’éducation pour tous (EPT) en Afrique, on estime qu’il faudra trouver 2,4 millions d’enseignants supplémentaires. Où les dénicher dans des pays où peu de jeunes finissent l’enseignement secondaire et où des ressources budgétaires limitées ne peuvent assurer des salaires décents aux enseignants ? Face à cette situation de nombreux pays ont recours à des enseignants contractuels. C’est le cas par exemple au Sénégal où ils représentent 53% des enseignants.
L’Assemblée a conclu en adoptant un manifeste qui souhaite « éliminer progressivement le phénomène des enseignant(e)s non formés d’ici 2015; formuler des politiques et stratégies qui permettent à tous les nouveaux enseignant(e)s de bénéficier d’une formation adéquate avant l’entrée dans le métier et développer les pratiques novatrices et complémentaires d’offre de formation initiale et continue, y compris les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) ».
Le programme de Bamako +5
http://www.adeanet.org/adeaPortal/programs/Fr-Bamako+2009.jsp
L’Unesco appelle à une nouvelle évaluation des politiques éducatives en Afrique