Le Se-Unsa était reçu le 20 octobre au cabinet de Luc Chatel sur la réforme des lycées. De cette réunion émerge davantage de précision sur le tronc commun et l’accompagnement mis en place dès la seconde.
La classe de seconde. Le projet ministériel vise à augmenter « la dimension exploratoire » de la classe en incluant la LV2 dans le tronc commun et en fixant la possibilité de choisir deux enseignements d’exploration. Selon le Se-Unsa, chacun durerait 1h30 hebdomadaire et l’offre serait redéfinie en fonction des choix d’orientation. Les programmes de ces nouveaux enseignements ne seraient pas prets en 2010 mais à la rentrée 2011. La Lv3 et les langues anciennes ont un avenir encore incertain : peut-être des options facultatives ? Le Se Unsa souhaite qu’un des deux enseignements d’exploration soit un enseignement technologique.
Le cycle terminal. La première serait plus indifférenciée avec un tronc commun de 15 heures incuant français, langues vivantes, Eps, Ecjs, histoire-géo. Il serait complété par des enseignements porpres à la série. Les programmes du tronc commun seraient revus pour faciliter les changements de parcours. Par exemple en histoire-géo, il y aurait un horaire commun de 4 heures utilisant les programmes actuels de 1èere et terminale en seconde et première, la terminale bénéficiant de programmes spécialisés (par exemple histoire des sciences en S). Une épreuve anticipée serait crée en première dans toutes les séries générales. En cas de changement de série, l’élève n’aurait à rattraper que les seuls enseignements de spécialité.
La série L bénéficierait de l’introduction d’un enseignement nouveau de culture générale sur les grands enjeux du monde contemporain (droit, éco, sciences sociales) avec un débouché vers sciences po.
La voie technologique. « Les conseillers du ministre se sont montrés très évasifs » note le Se-Unsa. « Des groupes de travail seraient actuellement chargés de préciser le projet de rénovation et d’en mesurer l’impact sur les personnels. Aucun élément de calendrier ne nous a été indiqué ».
L’accompagnement personnalisé. A raison de deux heures hebdomadaires, il sera pris en charge par des enseignants volontaires et faire partie du service de l’enseignant. « Il s’agit d’un temps intermédiaire entre le temps de cours et le temps de travail à la maison, un temps d’enseignement où le professeur apporte son expertise pour aider l’élève à acquérir l’autonomie nécessaire à la réussite de son parcours » indique le cabinet. « D’où la diversité des formes prises par l’accompagnement personnalisé ». Le Se-Unsa a demandé que les TPE ne relèvent pas de cet accompagnement et soient perennisés pour tous les élèves sur un horaire identifié. Le syndicat juge la démarche d’accompagnement « profitable aux élèves comme aux enseignants » mais « ne peut se résumer au travail en demi-classe ». Pour le syndicat, « sa mise en oeuvre nécessitera un effort de formation des enseignants ». « Il ne doit pas se traduire par un alourdissement de l’horaire hebdomadaire des élèves » et doit donc être pris sur les horaires disciplinaires. On a là un point d’opposition avec le Snes.
Le tutorat. Selon le cabinet, il serat proposé aux élèves et non obligatoires . Le tuteur suivrait 12 à 15 élèves tout au long de leur parcours au lycée. Cette mission serait rémunérée par une indemnité et ne rentrerait pas dans le service normal des enseignants. Le Se-Unsa demande que les CPE et documentalistes puissent l’exercer. « Pour le SE-UNSA, il faut clarifier les missions de chacun des intervenants chargés d’aider l’élève à construire et mener à bien son projet de formation (professeur principal, professeur chargé de l’accompagnement, professeur tuteur, conseiller d’orientation). »
Le compte-rendu du Se-Unsa apporte donc de nombreuses précisions et montre une orientation assez « finlandaise » du projet, notamment avec un tutorat qui est un élément fort des lycées finlandais. Mais on voit aussi surgir les zones d’affrontement sur la durée des enseignements disciplinaires et la place des dispositifs nouveaux.