Par François Jarraud
Le débat sur les sciences économiques et sociales : L Chauvel, E Maurin, Jean-Paul Fitoussi etc. sont convoqués…
Elinor Ostrom et Oliver E. Williamson prix Nobel
Elinor Ostrom et Oliver E Williamson ont réçu tous deux le prix Nobel d’économie 2009. l’américaine Elinor Ostrom, professeur de sciences politiques à l’Université d’Indiana à Bloomington, est une spécialiste de la gestion collective des biens communs. Diplôme du MIT et de Stanford, Oliver E Williamson est connu pour ses travaux sur la théorie des coûts de transaction. Il est professeur à Berkeley. Sur les 14 prix Nobel de 2009, 9 Américains, 2 européens, une Israélienne, un chinois (Hong Kong).
http://nobelprize.org/nobel_prizes/economics/laureates/2009/
Le déclassement vu par Eric Maurin
« Il faut distinguer le déclassement et la peur du déclassement. Le déclassement est une réalité qui touche la société à la marge » écrit Eric Maurin dans Le Monde. « Alors que nous traversons une des pires récessions de notre histoire, le nombre de salariés ayant perdu un emploi stable dans les 12 derniers mois est, par exemple, de l’ordre de 300 000 personnes. Sur un plan personnel et familial, ces licenciements représentent un drame, mais ils ne concernent cependant qu’une toute petite fraction de la société, à peine 1 % de la population active totale… A l’inverse la peur du déclassement est ressentie par l’ensemble de la société. Cette peur est la conséquence de politiques publiques qui, depuis 50 ans, ont systématiquement privilégié la protection de ceux quiont déjà un emploi, plutôt que le soutien de ceux qui n’en ont pas.. L’attachement d’une société au statut et au rang a pour contrepartie la relégation des nouveaux arrivants ».
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/07/eric-mau[…]
Déclassement : La réponse de Louis Chauvel
» Il y a un troisième sens au déclassement, c’est le déclassement scolaire : le fait d’avoir un emploi inférieur à ce que le diplôme aurait donné quelques années plus tôt » répond Louis Chauvel dans Le MOnde. « En 1960, le baccalauréat était la clé d’entrée dans les classes moyennes intermédiaires pour 60 % de la population des bacheliers. Aujourd’hui, c’est 75 % catégorie employés ou ouvriers, ou éventuellement chômeurs. On mesure en France un très fort déclassement scolaire, en particulier pour les diplômes bac, bac +2 ».
« Jusqu’à présent, en période de paix, le devenir moyen de la génération suivante, c’est d’être au-dessus de la génération qui a précédé. Depuis vingt-cinq ans, on mesure une inversion de ce flux. Est-il écrit dans le marbre que toute génération doit être au-dessus de la précédente ? Peut-être pas, mais c’est quand même le cas de figure le plus normal. Il y a eu beaucoup de progrès au cours des cinquante dernières années, les jeunes peinent pourtant de plus en plus à en bénéficier. Cela se voit notamment à la qualité du logement, à la surface des logements, aux conditions de vie en général, aux départs en vacances. A de nombreux points de vue, on mesure de plus en plus de jeunes dont le niveau de vie n’a pas progressé, bien au contraire, par rapport à la génération précédente. Le problème, c’est que ces difficultés ne sont pas simplement des effets d’âge – les jeunes vont plus mal –, ce sont des effets de génération, c’est-à-dire qu’une mauvaise entrée dans la vie adulte a des conséquences sur la très longue durée ».
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/07/[…]
Le débat sur les sciences économiques
« Il existe donc un gouffre entre ce que les économistes enseignent et célèbrent, et ce qui est utile pour analyser nos sociétés » écrivent 12 universitaires (D Cayla, O Gun, I Marinescu, G Raveaud, T Roca etc.) dans Le Monde du 9 octobre. Ce constat n’est pas nouveau. En mai 2000, le « manifeste pour une réforme de l’économie » dénonçait déjà cette situation (voir le site www.autisme-economie.org)… « Avec le recul, la macroéconomie apparaît surtout comme une suite de théories dont la logique a plus à voir avec l’air du temps – en fonction du rapport de forces entre partisans et ennemis de l’intervention de l’Etat – qu’avec un quelconque progrès. Si nos recommandations avaient été adoptées, les économistes auraient sans doute été moins surpris de voir ces banques prendre en pension des actifs douteux, ouvrant la voie à une création monétaire loin des canons admis dans les manuels et des théories ayant valu le prix Nobel d’économie à leurs auteurs. Enfin, l’énergie consacrée à des exercices stériles dans le cadre de ce qu’on appelle la micro-économie, serait mieux utilisée à l’étude des relations marchandes telles qu’on peut les observer dans une perspective pluridisciplinaire. Telles sont quelques-unes des pistes pour que l’enseignement en économie sorte enfin de son « autisme ». La crise économique aura-t-elle au moins le mérite d’y contribuer ? » On les retrouve également dans Alternatives économiques.
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/09/sor[…]
http://www.alternatives-economiques.fr/la-crise-de-l-e[…]
Les Classiques des sciences sociales
Bientôt 4 000 œuvres en ligne ! Les Classiques des sciences sociales publient leur 3 989ème œuvre (1 169 auteurs différents). Parmi les derniers titres : Thomas Hobbes, (1680) Considérations sur la réputation, la loyauté, les moeurs et la religion de Thomas Hobbes De Malmesbury; Lucien Febvre, Philippe ii et la Franche-Comté. Étude d’histoire politique, religieuse et sociale (1912); Thomas Paine, Le sens commun adressé aux habitans de l’Amérique (1776); Arnold Van Gennep, LE FOLKLORE. Croyances et coutumes populaires françaises (1924) etc.
Quel avenir pour le dollar ?
« Je n’aime pas les notions de faible ou de fort pour caractériser une monnaie » écrit Jean-Paul Fitoussi lors d’un chat organisé par Le MOnde. « Comme un taux de change est un rapport entre deux monnaies, par définition, si l’une est jugée trop basse, l’autre est jugée trop haute. En l’espèce, de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une correction de déséquilibres globaux que la crise financière a mis en évidence, à savoir le déficit énorme des échanges extérieurs des Etats-Unis. Il faut cependant souligner que ce déficit a coexisté avec des valeurs relativement élevées ou relativement basses du dollar ». JP Fitoussi ne croit pas a un affaiblissement fort et durable du dolar mais plaide pour une autre monnaie de réserve : les droits de tirage du FMI.
http://www.lemonde.fr/economie/chat/2009/10/08/le-doll[…]
La dette publique
Elle grimpe partout mais particulièrement en France. Ce site donne à voir la dette publique et son évolution. Ainsi en France, elle représente 32 123 dollars et 75% du PIB par habitant contre 22240 et 49% aux Etats-Unis.
http://buttonwood.economist.com/content/gdc
Qu’est ce qu’être pauvre aujourd’hui ?
Jérôme Accardo et Thibaut de Saint Pol nous permettent d’analyser la manière dont Français et Européens se représentent la pauvreté et les privations qu’elle entraîne. « Si dans l’enquête française, la moitié des privations proposées sont jugées inacceptables par plus de 50 % des enquêtés, le consensus n’est net que sur un petit nombre de privations, témoignant d’une vision restrictive de la pauvreté limitée aux privations alimentaires sévères, aux manques fonctionnels relatifs à l’habillement, à la très mauvaise qualité du logement et aux difficultés à se soigner. Les items exprimant la privation de besoins non vitaux apparaissent moins souvent inacceptables ».
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=2649
Le chômage va continuer à grimper annonce l’OCDE
« La France devrait connaître une nouvelle hausse sensible du chômage en 2010, alors que la situation tend à se stabiliser dans les pays qui ont enregistré les plus fortes dégradations des conditions sur le marché du travail, tels que les États-Unis, l’Espagne et l’Irlande » annonce, diplomatiquement, l’OCDE. En 2010 il pourrait s’approcher de 11% si la reprise tarde à venir. Il était d’environ 8% en 2007, 9,8% en juillet 2009. Entre ces deux dates 600 000 chômeurs supplémentaires ont été enregistrés.
« Les jeunes sont les plus touchés par la crise de l’emploi. Les perspectives d’emploi des jeunes sont une question particulièrement préoccupante en France » estime l’OCDE. « Au deuxième trimestre 2009, près d’un jeune actif sur quatre était au chômage ».
L’OCDE estime cependant que « les conséquences sociales de la crise de l’emploi pourraient être moins sévères en France que dans de nombreux autres pays de l’OCDE ».