Par François Jarraud
L’Ecole française va-t-elle rattraper son retard pour les usages numériques ? Luc Chatel semble vouloir associer son nom à cet objectif. Et justement il y a un grand emprunt qui passe…
Luc le Numérique : le ministre va lancer un grand plan numérique
Présentant l’expérimentation des manuels numérique à Chaumont le 4 septembre, Luc Chatel a annoncé un vaste plan pour faire de la France un pays référent en matière de Tice.
Le 4 septembre, Luc Chatel était à Chaumont, la ville dont il est maire, pour lancer l’expérimentation des manuels numériques. 320 classes, soit 8 000 élèves, de 64 collèges répartis dans 21 départements vont bénéficier dès cette année de véritables manuels numériques. L’objectif est à la fois d’alléger le poids des cartables, de mettre à disposition des élèves et des enseignants des ressources multimédias et donc d’encourager de nouveaux usages pédagogiques. Les 21 départements participant au projet ont manifesté leur volonté de développer des espaces numériques de travail (ENT). Mais tous ne l’ont pas encore fait et l’accès aux manuels se fait parfois hors ENT. Les disciplines concernées sont le français, les maths et l’histoire-géographie. Les académies et les collèges bénéficient de crédits spéciaux (430 000 euros au total) pour acheter les manuels de leur choix. Les collèges reçoivent 1 300 euros par division ce qui couvre plus que 4 licences pour les élèves et les enseignants. Ils peuvent donc compléter avec des dictionnaires, atlas etc. Les rectorats ont en charge la formation des enseignants, les conseils généraux les infrastructures et l’équipement des collèges.
D’autres dispositifs ont été mis en avant par Luc Chatel. C’est le cas de l’académie en ligne, lancée par Xavier Darcos, qui devrait proposer gratuitement l’ensemble des cours du primaire et du secondaire d’ici la fin 2009. Le ministre a aussi évoqué le plan Ecole numérique rurale (ENR). Lancé il y a quelques mois, le plan qui visait à équiper 5 000 écoles rurales en matériel informatique grâce à une subvention financée par le plan de relance, est déjà dépassé. Plus de 8 000 dossiers ont été déposés.
« Changer le braquet ». C’est ainsi que Catherine Gabay, conseillère Tice du ministre, annonce ce qui va suivre. Luc Chatel a précisé, dans le Journal de la Haute-Marne, qu’il souhaitait « profiter du lancement de cette expérimentation pour faire part des chantiers ambitieux (qu’il entend) approfondir au cours des mois à venir… Le premier chantier, c’est bien sûr le développement des collèges et des lycées numériques qui passe par le développement des Espaces numériques de travail ». Dès 2010 il souhaite la généralisation des ENT dans le secondaire, une échéance déjà plusieurs fois repoussée dans le passé. Le ministre a compris les difficultés. « Je souhaite ardemment que les partenariats entre les académies et les collectivités territoriales se développent » a-t-il déclaré au Journal de la Haute Marne, « afin que le mouvement engagé ne s’essouffle pas mais au contraire s’accélère ».
Mais c’est l’horizon 2012 que fixe Luc Chatel pour « faire basculer l’école dans l’ère numérique« . Un vaste plan pourrait être présenté en janvier 2010. Il viserait à équiper tous les établissements scolaires, primaire inclus, en prenant en compte la formation des enseignants et la maintenance du matériel. L’accent serait mis sur l’apprentissage des langues vivantes, un autre domaine, avec les tice, où la France n’a pas de bons résultats. Le grand emprunt qui sera lancé par le gouvernement pourrait être appelé à financer ce projet. Enfermé dans des contraintes budgétaires drastiques et pesantes, Luc Chatel a peut-être trouvé avec le numérique et l’innovation un terrain où il puisse laisser une marque positive sur l’Ecole et construire son image politique.
Dans le Journal de la Haute marne
http://www.jhm.fr/RENTREE-DES-CLASSES,26529
Ecoles numériques rurales : Un franc succès, de nouveaux problèmes
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/07/2[…]
Dossier Educnet : Le manuel numérique
http://www.educnet.education.fr/dossier/manuel
Le colloque d’octobre 2008
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/laclasse/Pages[…]
Rentrée 2009 : 6eme des manuels numeriques à découvrir
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/08/[…]
Des outils pour l’enseignement retenus dans le volet numérique du plan de relance
Le serious game enfin propulsé sérieusement vers l’Ecole ? Parmi les nombreux projets retenus pour le plan de relance numérique, plusieurs concernent directement l’enseignement scolaire. C’est le cas de Donjons & Radon, jeu de rôle sensibilisant les étudiants aux sciences physiques réalisé par AD Invaders, LIP6, le rectorat de Créteil et l’ENS Ulm. C’est aussi le cas de « Jeu serai », un jeu vidéo pour conseiller sur l’orientation professionnelle, porté par Wizarbox, Cnam, Seaside Agency, L’Ar Cnam Poitou-charentes, université Paris ouest Nanterre. Une formation en génie mécanique, Mecagenius, a aussi été retenue. Jeux citoyens est une plateforme de jeux réalisé par Lexis numérique. Enfin Voxler, Itop, Wizarbox et Vodkaster s’assocoeint pour le proket Star Teachers, une plateforme d’apprentissage des langues. Retenus par le secrétariat d’Etat, ces projets explorent des technologies et des postures pédagogiques totalement nouvelles. Il leur appartiendra de savoir garder la performance sur les deux tableaux.
Les projets retenus
http://www.telecom.gouv.fr/rubriques-menu/soutiens-finan[…]
Les projets retenus
http://www.telecom.gouv.fr/rubriques-menu/soutiens-finan[…]
Mission Fourgous : aller plus vite vers l’école numérique
Sur quels leviers peut s’appuyer le gouvernement pour faire avancer le système éducatif français en matière de TICE et lui faire rattraper son retard par rapport à d’autres pays ? Jean-Michel Fourgous, député UMP des Yvelines chargé de mission auprès de Luc Chatel, présentait jeudi 10 septembre ses objectifs : formuler des propositions pour accélérer la mise en place de l’école numérique. On retiendra que pour lui « la formation des enseignants est un enjeu crucial ».
Le reportage du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/09/11[…]
Le site de la mission Fourgous
http://www.missionfourgous-tice.fr/
Ecoles numériques rurales : Un franc succès, de nouveaux problèmes
« Ca a trop bien marché ! » On entend rarement cela rue de Grenelle. Le succès du programme Ecoles Numériques Rurales lancé par Xavier Darcos est assuré. Mais il est tel qu’il crée dès maintenant des frustrations et impose de penser à sa prolongation. Et ça ce n’était pas prévu.
Lancé fin mars dans le cadre du Plan de relance, le programme Ecoles Numériques rurales dispose d’un budget de 50 millions. Le principe est simple : l’Etat met à disposition des communes rurales (moins de 2 000 habitants) un crédit de 10 000 euros représentant 80% des frais d’acquisition d’un ensemble informatique, les 20% restants étant à la charge de la commune. L’offre informatique, probablement pré-définie auprès des constructeurs, comprend une classe mobile de 8 ou 12 postes informatiques équipés d’une suite bureautique, un TBI (tableau blanc interactif), une imprimante laser et un réseau wifi. A cela s’ajoute un ordinateur pour l’enseignant. L’accès Internet haut débit fait partie des 20% à la charge de la commune. L’offre comprend également une formation au TBI (3 heures) et à la classe mobile (6 heures). Chaque école bénéficie aussi d’un crédit logiciel de 1 000 euros (compris dans les 10 000). Le programme permet donc à des communes qui ont de petits moyens d’équiper leur école.
Le succès est bien au rendez-vous. Selon Hervé Cassagne, responsable du projet pour l’Association des maires ruraux de France (AMRF), il y avait au 15 juillet 7 500 candidatures déclarées et 6 200 dossiers déposés, soit nettement plus que le seuil fixé à 5 000 écoles. 3 400 dossiers ont déjà été validés et le rythme de leur arrivée s’accélère. Dans certains départements, comme le Doubs ou l’Eure, il y a déjà deux fois plus de demandes que ce que permet l’enveloppe départementale.
« Les maires sont très attachés à leur école » explique Hervé Cassagne pour expliquer ce succès sans précédent dans un pays qui a pourtant comme caractéristique son retard du coté des TICE. « Ils ont pris conscience que le numérique c’est l’avenir et donc que l’école numérique est celle de demain ». Un témoignage qui est appuyé par celui d’Yves Ménager, président des maires ruraux du Loir-et-Cher. « On est viscéralement attachés à notre école », dit-il. « On voit les difficultés des enseignants et le travail qui est fait ».
Mais voilà que ce succès pose problèmes. L’AMRF se soucie déjà de la suite du programme. « Comment vont faire les maires pour assurer la maintenance du matériel ? » demande Hervé Cassagne. Mais c’est surtout l’écart entre la demande et le plafond du programme qui l’inquiète. « On va poser la question du renouvellement du plan » annonce-t-il. D’autant qu’une difficulté imprévue est venue perturber les règles d’attribution des subventions. Dans le département d’Yves Ménager on avait réussi à classer les 44 dossiers en les classant selon leur ordre d’arrivée. Mais voilà, il y a quelques semaines, les maires ont été prévenus que l’enseignement privé bénéficierait de 20% de l’enveloppe. « Ce n’était pas indiqué dans l’accord de mars 2009 » précise H. Cassagne. « On ne peut pas changer les règles du jeu en cours de partie » s’indigne Yves Ménager. Dans son département deux école sprivées ont déposé un dossier et il faut donc expliquer à deux maires que leur école n’aura pas de subvention. Pour H Cassagne, avec la masse de demandes non satisfaites, c’est une autre « bombe à retardement ».
Vers un programme n°2 ? Pour l’AMRF, il est nécessaire d’envisager la prolongation du plan ou le lancement d’un second plan. L’association va agir en ce sens. Justement il est question d’un grand emprunt d’investissement. Dans quel meilleur secteur investir que celui de l’école de l’avenir ?
Sur Educnet le plan
http://www.educnet.education.fr/educnet/actualites/plan-[…]
Enfin un plan numérique pour les écoles rurales
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/04/[…]
Du numérique dans les écoles rurales
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L’Ecole française hésite devant le numérique révèle une enquête des Landes
L’Ecole arrivera-t-elle à intégrer et à s’appuyer sur les outils et les pratiques culturelles du XXIème siècle ? L’étude que vient de publier le Conseil général des Landes donne des raisons de l’espérer. Mais elle éclaire sans fards les résistances et les obstacles.
Tous ceux qui s’interrogent depuis des années sur les raisons du retard français en matière d’intégration des TICE et sur les blocages en général du système éducatif gagneront à consulter cette enquête. Car si le département des Landes est « petit » (34 collèges), c’est un département pionnier pour la construction de l’Ecole numérique. Il prête des ordinateurs portables aux collégiens depuis 2001 et actuellement tous les élèves de 4ème et 3èeme, et tous les enseignants, en disposent. Enfin l’enquête réalisée par TNS Sofres est massive : 76% des élèves, 55% des parents, 77% des encadrants (direction, CPE) et 56% des enseignants ont répondu à l’enquête; les élèves par Internet (à 90%), les enseignants sur papier (à 63%)…
90% des enseignants attachés à leur ordinateur. « L’arrivée de l’informatique au collège et notamment la dotation des élèves en ordinateur portable a profondément modifié les représentations traditionnelles de l’Ecole et de son fonctionnement ainsi que les rapports entre enseignants et élèves » annonce l’enquête. En effet il faut souligner la réussite de l’opération « un collégien , un ordinateur portable ». 90% des enseignants se déclarent satisfaits de cette opération. C’est le cas également des parents (90%). Trois enseignants sur quatre jugent l’ordinateur portable utile parce qu’il assure l’égalité des jeunes devant la fracture numérique, parce qu’il prépare à la vie professionnelle, parce qu’il développe le département. Vous avez décelé ce qui manque : seulement 3 profs sur 10 estiment que l’ordinateur est utile… pour les apprentissages. Seulement un enseignant sur dix accepterait de perdre son portable… mais 56% accepteraient que les collégiens n’en disposent plus ! On perçoit déjà le malaise…
Mais pour quels usages ? Attachés à leur ordinateur, 57% des enseignants déclarent s’en servir un cours sur deux, un pourcentage très supérieur aux pratiques nationales et qui témoigne de la réussite de l’opération « un collégien , un ordinateur ». Un pourcentage qui varie avec l’ancienneté : ce ne sont pas les jeunes enseignants qui utilisent le plus l’ordinateur mais ceux qui sont bien installés dans le poste mais pas proches de la retraite. 24% des enseignants ne se servent jamais de l’ordinateur. 54% n’utilisent jamais Internet.
Les usages varient selon les disciplines. Plus une discipline est bien placée dans la hiérarchie traditionnelle, plus l’utilisation de l’ordinateur est faible. C’est donc en maths et en français qu’on utilise le moins l’ordinateur, en technologie et en SVT – Physique chimie qu’on l’utilise le plus.
Et selon les pédagogies. On se sert de l’ordinateur surtout pour montrer, avec un vidéo projecteur ou un TBI. Les logiciels disciplinaires sont peu utilisés. Internet est aussi peu sollicité. L’ordinateur est pratique à condition qu’il maintienne le rapport pédagogique traditionnel.
Pourquoi ces usages limités ? Quand on demande aux enseignants des Landes pourquoi ils utilisent peu ou jamais l’informatique, les arguments avancés mettent tous en question la forme pédagogique. On a peur de perdre du temps, de perturber le cours. On ne voit pas l’intérêt pédagogique de l’utilisation de l’ordinateur ou d’Internet. Il est intéressant d’observer que les enseignants apprécient le TBI parce qu’ils pensent qu’il augmente la concentration des élèves, ce que les élèves partagent mais eux disent qu’ils sont encore davantage concentrés quand ils travaillent sur leur propre ordinateur. Il est intéressant de voir que les logiciels utilisés sont des utilitaires, comme Word ou Encarta. Les usages d’Internet sont orientés surtout vers les vidéos de l’INA ou de France 5. Des logiciels comme, J’ai vécu au 18ème siècle, qui se prêtent à la pluridisciplinarité et au projet sont quasiment inconnus. L’usage d’internet dans le collège hors des cours est impossible dans les trois quarts des collèges. Le travail à la maison l’ignore royalement. Ce que nous confirme l’exemple des Landes c’est que c’est parce que l’ordinateur et Internet ne sont pas perçus comme réellement indispensables à sa discipline qu’ils ont du mal à trouver place. La culture numérique paraît perturbante et saugrenue dans l’univers scolaire.
Les enseignants des Landes sont-ils rétrogrades ? Comme un peu tous les professeurs, ils partagent une vision assez pessimiste de l’enseignement. Ils ont le sentiment d’un déclin des connaissances, d’une baisse de la concentration et des capacités d’expression des élèves. Ils se méfient des parents. Mais ils se rendent compte de la nécessité de changer le métier, de faire davantage vers l’éducatif, de personnaliser davantage l’enseignement. Bien loin d’être rétros ils se sont remis en question et ils ont accepté l’entrée de l’ordinateur. Ce que montre l’exemple des Landes, c’est que ce qui bloque le passage au collège numérique, ce n’est pas l’équipement. Ce n’est pas l’entretien du matériel. C’est la culture scolaire traditionnelle, avec ce qu’elle comporte de postures pédagogiques et de relationnel. On n’intégrera pas la culture numérique sans changer en profondeur le fonctionnement de l’école.
Quelles perspectives ? Sans aucun doute les Landes ont une bonne longueur d’avance sur la plupart des départements. Ils nous éclairent puissamment sur les résistances rencontrées par l’Ecole numérique. Pour les rédacteurs de l’enquête, l’avenir de l’opération « un collégien, un ordinateur portable » résiderait dans la capacité à dédier le portable au contenu et aux usages scolaires, à faire de l’ordinateur un lien entre l’élève et le collège. Mais c’est bien sa légitimité qui est questionnée par les enseignants. Cette légitimité elle ne peut être apportée que par la hiérarchie. Or c’est la grande absente de l’enquête des Landes.
L’enquête
http://www.landesinteractives.net/pagesEditos.asp?IDPAGE=2[…]
Une lecture en ligne
http://issuu.com/1collegien1ordinateurportable/docs/tnssofres03
Le commentaire du québécois Mario Asselin
http://carnets.opossum.ca/mario/archives/2009/07/enquet[…]
Dans le Café l’enquete 2006
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/lan[…]
Le colloque de 2004
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/land[…]
Netbooks, ENT et clés USB pour la rentrée francilienne
C’est au lycée René Auffray de Clichy la Garenne, 92, que Jean-Paul Huchon a initié la série des visites de rentrée dans les lycées franciliens. ENT, TNI, Netbooks, clés USB, salles multimedia, … la région Ile-de-France continue à investir dans les TICE, qui représentent pour elle un facteur de réussite scolaire et professionnelle.
Le reportage du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/0[…]
Grèce : Des ordinateurs pour les collégiens
Les collégiens grecs de 5ème bénéficient dès cette année d’un netbook équipé d’outils bureautique.
Dépêche
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/09/11/01011-2009[…]
P. Gossin : Le système éducatif est inadapté au numérique
» Pour vraiment tirer profit des outils numériques en construction, il faut bouleverser complètement le système éducatif » déclare Pascale Gossin, maitre de conférences en sciences de l’information et la communication, dans Libération. Spécialiste des manuels numériques, elle estime que leur intégration suppose « de repenser entièrement l’enseignement, des disciplines aux locaux ».
Elle met en doute son utilité scolaire. » Tout dépend du profil des élèves. Dans le cas du manuel numérique, pour certains ce peut être bénéfique. Pour d’autres, la lecture hypertextuelle peut représenter une entrave à l’apprentissage. Le geste d’hyperlecture n’est pas le même pour tous ».
Dans Libération
http://www.liberation.fr/societe/0101589319-l-ecole-n-es[…]
Quelle place pour les Tice à l’Ecole ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/09/0[…]
Manuels numériques : L’année de la découverte ?
Décollage ou pas ? A l’occasion du renouvellement des manuels de 6ème, l’heure du numérique va-t-elle sonner ? Mais qu’apportent-ils de mieux ces manuels numériques ? Quels obstacles rencontrent-ils ?
« Peut-être pas utile pour tous les enseignants aujourd’hui , mais à coup sûr incontournable demain ». Pour Mahin Bailly, directrice générale de Bordas, l’avenir du manuel numérique est assuré. Mais son présent reste modeste. Selon Sylvie Marcé, PDG de Belin, seulement 500 classes, soit environ 15 000 élèves, bénéficieraient de manuels numériques. Chez Belin, Sébastien Leplaideur, responsable du développement numérique, perçoit un modeste sursaut des ventes. La récente enquête menée dans les Landes par Pierre-Louis Ghavam-Néjad montre que l’utilisation progresse mais à un rythme qui donne à penser que « l’on est surpris par la marge d’amélioration encore possible… La collectivité pourrait s’interroger sur le fait de continuer à acquérir des droits d’utilisation compte tenu de retours d’usages jugés insatisfaisant ». L’enquête montre aussi des points forts. 70% des enseignants de langue utilisent le manuel électronique, 29% assez souvent.
Ses débuts furent difficiles. Pierre-Louis Ghavam-Néjad, chef de service TIC au Conseil général des Landes, se souvient des premières commandes lors du lancement de l’opération « un collégien / un ordinateur portable ». C’était en 2000 et les premiers manuels numériques, créés pour accompagner l’opération, sont arrivés dans les Landes en janvier 2002. « C’est un souvenir un peu amer » se souvient-il. Il se rappelle des négociations difficiles avec les éditeurs et des déceptions devant leurs hésitations. Tel éditeur d’un manuel de langues de 4ème ne poursuit pas l’effort en 3ème. Un autre ne met pas à jour son manuel même quand un chapitre manque… Tous se contentent de faire de simples pdf sans enrichissement.
On se rappellera peut-être demain avec ironie que le premier argument en faveur du manuel numérique fut son immatérialité. Pour diminuer le poids du cartable, le manuel numérique est une solution poussée en avant par l’éducation nationale. On reconnaît aussi au manuel numérique sa capacité à intéresser les élèves, les capacités démonstratives du multimédia, le lien qu’il établit entre l’univers numérique du jeune et l’école. Comment avec tous ces avantages expliquer sa diffusion modeste ?
Pour les inspecteurs généraux C Becchetti-Bizot, G Menant et J-L Poirier, le manuel électronique pose déjà la question des habitudes de lecture des jeunes. Ils ont abandonné la lecture linéaire et développé des compétences nouvelles d’interaction, de multitaches « qui incitent à une véritable réflexion pédagogique sur les modes de transmission ». Le manuel impose aussi un continuum technique complexe, explique Sébastien Leplaideur, responsable éditorial numérique chez Belin. Il faut que l’enseignant ait un ordinateur récent, que sa formation soit suffisante. La rentabilité économique du manuel numérique n’est pas assurée. Par exemple la différence de TVA par rapport au manuel papier, explique-t-il, équivaut au coût de fabrication de ce dernier.
Mais c’est aussi la posture pédagogique de l’enseignant qui est interrogée par le manuel numérique. Cela se voit clairement dans l’offre de manuels. La majorité des éditeurs ont bien développé des manuels pour la nouvelle 6ème. Mais la grande majorité (Hatier, Nathan, Hachette…) proposent le choix entre un simple manuel numérisé pour l’élève et un manuel électronique « enrichi » conçu pour le seul professeur… Belin a fait un choix différent avec un seul type de manuel numérique, enrichi de vidéos et d’animations, d’une palette graphique qui permet à l’élève d’annoter le manuel , de surligner etc. Le manuel est donc appelé à servir aussi bine à la maison ou en autonomie que pour accompagner une projection faite par le prof.
Un pays a montré l’exemple d’une intégration forte du manuel numérique, c’est la Grande Bretagne. Pour Mahin Bailly, cela tient à la forte cohérence de la chaîne d’équipement. Un seul organisme, le Becta, traite avec les collectivités pour l’équipement. Les établissements sont richement dotés en ordinateurs et TBI. Si le découpage des responsabilités peut difficilement être remis en question, l’exemple du programme Ecole Numérique montre qu’il peut être dépassé. Le plan de relance pourrait donner l’occasion d’accélérer les choses.
Le dossier des Dossiers de l’Ingénierie éducative
http://www.sceren.fr/dossiersie/66/ptidos66.asp
Deux vidéos landaises :
http://www.dailymotion.com/user/CG40/video/x82pd3_retour[…]
Une autre vidéo landaise
http://www.dailymotion.com/user/CG40/video/x82piv_les-ma[…]
Sur le Café, les manuels entre critiques et défi numérique
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/laclasse/Pages/20[…]
L’Expresso du 4 juillet 2008
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2008/07/0[…]
La Californie passe aux manuels numériques
La Californie a décidé de remplacer les manuels habituels par des manuels numériques. Elle sera le premier Etat à le faire, annonce le BE Etats-Unis. Pour le gouverneur il s’agit d’adapter l’enseignement au vécu des élèves, tous très familiers avec la culture numérique. Mais on attend aussi de l’opération de sérieuses économies dans un Etat qui doit faire 5 milliards d’économie dans es dépenses d’éducation.
BE Etats –Unis
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59588.htm
Vers une pédagogie en trois dimensions : IMNE 2009
« L’image 3D est aujourd’hui au cœur de l’audiovisuel numérique. Les technologies de création et d’exploitation foisonnent : réalité augmentée, images en relief, univers virtuels, nouveaux écrans, interfaces innovantes…
Si le marketing, la publicité, le jeu et le cinéma sont à la pointe des usages, qu’en est-il de la sphère éducative ? Quelles applications pédagogiques peut-on entrevoir ? » Le ministère de l’Éducation nationale consacrera la deuxième édition de IMNE (IMage, Numérique et Éducation), le mercredi 14 octobre 2009, de 9h à 18h, à l’Auditorium de la Cité des Sciences et de l’Industrie et à la Géode à chercher des réponses à ces questions.
Au programme, 14 démonstrations de 20 minutes, avec des réalisations qui concernent l’enseignement scolaire comme l’utilisation de Second Life pour apprendre l’anglais ou un projet en EPS. Les inscriptions sont ouvertes.
Imne 2009
Quels usages pour le jeu électronique en classe ?
Des enseignants utilisent les jeux électroniques dans leur pratique pédagogique en classe. Pourquoi font-ils ce choix ? Quels types de jeux utilisent-ils ? Qu’en font-ils ? Comment les intègrent-ils dans le programme d’enseignement ? Quels objectifs pédagogiques visent-ils et quels résultats obtiennent-ils auprès de leurs élèves? Pour répondre à ces questions, l’Interactive Software Federation of Europe a demandé à European Schoolnet de réaliser une étude. Environ 500 enseignnats, de 8 pays européens, dont la France, y ont participé.
« Les études de cas mettent en avant l’existence de pratiques encore peu nombreuses dans ce domaine mais ayant toutefois une certaine importance en termes de nombre d’enseignants et d’élèves concernés » affirme European Schoolnet. « Les enseignants impliqués dans ces pratiques ne laissent aucune place à l’improvisation sur le plan pédagogique et mettent au contraire en oeuvre une préparation rigoureuse. Des expériences d’utilisation de jeux en classe fédèrent non seulement les enseignants en communauté de pratique, mais également l’ensemble de la communauté éducative et les parents autour des réalisations des élèves. Des pratiques axées sur les jeux réhabilitent quant à elles les outils pédagogiques plus traditionnels auprès des élèves. La comparaison des approches par rapport aux jeux électroniques selon le système éducatif distingue quatre conceptions : l’assistance aux élèves en difficulté, la préparation de futurs citoyens qui vivront dans une société faite d’univers virtuels, la modernisation du système et le développement de compétences avancées ».
L’étude établit que les usages du jeu progressent. L’utilisation du jeu électronique aurait un impact positif, particulièrement parce qu’il renforce la motivation et la concentration des jeunes. Par contre l’impact en ce qui concerne la transmission des connaissances reste à établir. L’étude conclut en donnant des exemples d epratiques.
L’étude
http://games.eun.org/upload/gis-synthesis_report_fr.pdf
Notre dossier : Enseigner avec le jeu
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/laclasse/Pages/9[…]
ENT et réseaux à Ludovia
La 6ème université d’été de l’e-education et du multimédia ludo-éducatif et pédagogique a fermé ses portes le 28 août. Durant 4 jours, enseignants, cadres de l’éducation, chercheurs, associations, entreprises ont pu échanger sur le multimédia en éducation. Le Café rend compte de quelques uns des moments forts de cet événement dans un blog spécial.
Exemplaires, les Landes le sont fortement. D’une part parce qu’un enseignant sur deux y lit le Café. Mais surtout, avouons le, parce que le département est pionnier dans l’informatisation des classes avec une opération « un collégien / un ordinateur portable » lancée dès 2001 par le Conseil général. Celui-ci rendait compte d’une étude évaluant les usages des enseignants.
Un autre moment fort a été la rencontre entre réseaux d’enseignants. Une partie importante de la manifestation a été consacrée à la mise en place des ENT dans les établissements avec l’exemple de l’académie de Toulouse.
Découvrez LUdovia 2009
http://cafepedagogique.studio-thil.com/communautes/Ludovi[…]
L’école française hésite devant le numérique