Par François Jarraud
« Je vous demande d’agir de façon pragmatique et de trouver sans délai des solutions concrètes afin de diviser, sous brève échéance, le poids du cartable par deux ». Xavier Darcos l’avait annoncé en octobre. Le plan cartable prend forme le 17 janvier avec une circulaire ministérielle qui prend un ton quasi martial : pour soulager le cartable des élèves, le ministre mobilise ses troupes sac au dos ! A l’origine de cette campagne, l’étude de la Fcpe qui a montré que les cartables des collégiens étaient réellement trop lourds et les demandes de l’Unaf.
La circulaire impose un calendrier. Dès ce trimestre, les conseils d’administration des collèges devront aborder la question et proposer des solutions organisationnelles : en jouant sur les salles et les emplois du temps on doit pouvoir réduire le nombre de livres à transporter. Le ministre recommande aussi de privilégier les fournitures légères, par exemple de remplacer les gros cahiers par des cahiers de 96 pages. A la rentrée 2008, le ministère distribuera un guide ergonomique et les professeurs d’EPS devront enseigner de bonnes postures aux élèves. Les éditeurs devront également alléger les nouveaux manuels. Enfin, un concours est ouvert pour la réalisation d’un cartable léger et solide.
Trois éléments semblent particulièrement intéressants dans ce plan. Le premier est sans doute de penser l’organisation de l’établissement en fonction du bien être des élèves. Ce n’est pas dénigrer le système éducatif que dire que souvent d’autres critères organisationnels ont la priorité, quand la routine ne domine pas. N’empêche, la fabrication des emplois du temps était déjà complexe, l’élément « cartable » va complexifier davantage. Le second élément concerne l’éducation aux bonnes postures. Le professeur principal devra apprendre aux élèves à s’organiser : il le faisait déjà très souvent. Il devra aussi « alerter les parents sur leur rôle dans la préparation du cartable des enfants ». On a là une prise de contact avec les parents assez originale, même si le ministère demande de passer par les canaux traditionnels.
L’opération « cartable » introduit également les tice dans la classe. Le B.O. demande que « au sein de la classe le recours aux tableaux blancs interactifs et de vidéo-projection des manuels scolaires (soit) recommandé. L’utilisation du numérique, qui permet d’avoir des supports de qualité, légers, avec une mise à jour rapide et efficace, sera encouragée ». La circulaire ouvre donc une nouvelle opportunité pour l’édition numérique, un secteur qui en a bien besoin. Elle permettra aussi aux enseignants de légitimer aux yeux d’une hiérarchie technophobe le recours aux tice.
Une très ancienne et détestable sentence de maître d’école, disait que « les oreilles de l’élève sont sur leur dos ». Le plan cartable nous montre que le dos des élèves peut être le chemin d’un changement de l’école. Dès lors que l’on s’intéresse prioritairement à l’élève, on se retrouve à changer l’organisation de l’école, développer les rapports enseignants – parents, envisager l’intégration de nouveaux outils pédagogiques. C’est aussi de tout cela que sont lourds les cartables de nos enfants.
Le plan cartable
http://www.education.gouv.fr/bo/2008/3/MENE0701925C.htm
Sur le Café, le Guide des parents conseille pour aider les enfants à apprendre
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/r2007_Accueilparents.aspx
Seine – Maritime : Alléger le cartable avec une clé USB
Le Conseil général de Seine Maritime a adopté le concept du bureau virtuel sur clé USB en l’adaptant aux collégiens de 3ème. Outre ds outils bureautique libres, la clé des signets classés ainsi qu’un accès gratuit à un site de soutien scolaire. Distribuée dans 15 classes de 15 collèges différents, la clé devrait être distribuée plus largement à la prochaine rentrée.
Le contenu de la clé
http://www.ac-rouen.fr/tice/Cle-en-main-Troisieme
Sur le Café, la clé USB francilienne
http://cafepedagogique.net/regionales/Francilien/Pages/081020[…]