LE FAIT DU JOUR
Nouveau brevet : quelle place pour le socle commun ?
ÉDITORIAL
Le diplôme est-il soluble dans le socle ?
LE SYSTEME
Aides aux futurs enseignants : une répartition scandaleuse ? l Professionnel : Six syndicats contre l’épreuve de rattrapage du bac pro ; Dans le Nord, la révolte des correcteurs de philo; Grippe : prolongation de la fermeture du collège l Cameroun : Pourquoi le bâton a la vie dure ?
L’ÉLÈVE
Bac : Le Jour J l 900 000 élèves ont suivi l’accompagnement éducatif l Les parents trouvent que l’Ecole se dégrade.
LA CLASSE
Compass, un projet pour démocratiser l’enseignement supérieur.
LA RECHERCHE
Les politiques d’éducation dans Recherches en éducation
CITOYENNETE
L’aide au séjour d’étranger : punie ou pas ?
LES DISCIPLINES
Enseigner le français aujourd’hui avec l’AFEF l Les Olympiades des géosciences.
Le fait du jour
Nouveau brevet : quelle place pour le socle commun ?
Qu’est ce que le brevet ? Un document qui certifie les acquisitions du socle commun faites à l’école et au collège ou un examen qui permet de trier les élèves pour le lycée et d’attribuer des mentions ? Après quelques hésitations, devinez de quel côté la balance a penché…
Le nouveau brevet ressemblera comme deux gouttes d’eau à l’ancien. Selon la dernière version du projet d’arrêté que le Café s’est procuré, le brevet sera attribué « aux candidats ayant obtenu la maîtrise du socle commun de connaissances et de compétences et une note moyenne supérieure à 10 » aux épreuves de l’examen : note d’oral d’histoire des arts, note de vie scolaire, notes obtenues à l’examen et notes de contrôle continu. A ces épreuves peut encore s’ajouter une épreuve de langue régionale. A noter que les sujets du brevet seront désormais nationaux. Après avoir hésité et envisagé de ne prendre que les points supérieurs à 10 au contrôle continu, le ministère a choisi de faire du brevet un examen traditionnel. Le nouveau diplôme valorise donc les notes aux dépens d’une évaluation du socle commun.
Quant à la validation du socle commun, qui inclut le niveau A2 en langues et le B2i, elle prend la forme d’un formulaire de 4 pages avec des cases à cocher par le professeur principal. Quel sera le poids de ce papier face aux notes et au calcul de la moyenne de chaque candidat ? Un tableau, publié par le Se-Unsa, résume les changements apportés de 2009 à 2011.
Pour Claire Krepper, du Se-Unsa, « les travaux exploratoires avec le ministère avaient fait naître l’espoir d’un changement de perspective vers une évaluation mesurant les acquis des élèves plutôt que leurs insuffisances. Le contrôle continu ne devait intervenir que positivement pour la très grande majorité des disciplines. C’était la fin du handicap négatif qui frappe les élèves en difficulté en rendant leurs chances d’obtenir le DNB quasiment nulles. Las, le ministère a finalement choisi de conserver le « bon vieux » DNB en lui adjoignant l’attestation du socle et l’évaluation de l’histoire des arts ».Elle souligne la contradiction entre les logiques de la validation progressive du socle et celle de l’examen classique. « Ce qui est particulièrement grave aujourd’hui, c’est que quatre ans après le vote de la loi d’orientation, à travers ce projet, le ministère refuse toujours de dire quelle logique doit primer à terme et maintient les enseignants dans une position schizophrène intenable ».
A la mi-juin, le brevet avait fait l’objet d’une passe d’armes entre le Se Unsa, favorable à son évolution, le Snes, très critique sur l’évaluation par compétences et le Sgen, méfiant devant la complexité de l’examen. Finalement le ministère a fait le choix clair de revenir à une évaluation classique.
Tableau des épreuves de 2009 à 2011
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Le diplôme est-il soluble dans le socle ?
Le 11 juin 2009, réunion du Conseil Supérieur de l’Education (CSE) au ministère. Lors du rituel des « déclarations préalables », plusieurs organisations évoquent la refonte du Diplôme National du Brevet (DNB), qui sera à l’ordre du jour de la séance du premier juillet. Le ministère avait préalablement consulté les organisations syndicales. C’est donc un premier tour de chauffe, avec en arrière-plan, une question lancinante : à quoi sert le DNB ?
Comme chacun sait, le diable se cache souvent dans les détails! Cette question du DNB se pose en relation avec l’aval (l’orientation des jeunes après le collège, donc avec la réforme des lycées) et avec l’amont (la scolarité obligatoire et les continuités école-collège). Or depuis la loi d’orientation sur l’école (2005), le socle commun de connaissances et de compétences est l’horizon auquel se réfèrent toutes les réformes des programmes et des diplômes. Le DNB, situé à la fin de la scolarité obligatoire, sera la validation terminale de l’acquisition du socle commun et devrait en toute logique s’approcher de ce « moment » du parcours de la quasi-totalité des jeunes scolarisés. La réussite à ce diplôme – on devrait finalement parler d’examen – ne peut donc être une condition pour dicter les choix d’orientation (accès aux lycées –généraux ou professionnels, ou à l’apprentissage): il doit s’agir avant tout d’une validation des acquis et de la possession d’une culture commune. Mais le DNB signifiera aussi la reconnaissance de la maîtrise du socle de base permettant de faire des choix d’orientation personnelle et d’apprendre tout au long de la vie. Ces deux dimensions mériteront d’être plus largement explicitées. N’oublions pas que le terme de diplôme a une signification précise sur le plan professionnel comme sur le plan des conditions d’accès! Quant aux acquis, il s’agit tout à la fois des connaissances, des compétences, des expériences et des capacités de transfert (scolaires et sociales). Un diplôme c’est une reconnaissance des acquis par et pour celui qui apprend, mais aussi par la société (et pas seulement par l’institution).
Mais, à la lumière des expériences de politique scolaire, nous connaissons bien le réflexe, acquis par l’institution, du pilotage par l’aval. En clair, le DNB, qui est en aval, aura des effets d’entraînement sur l’amont (collège et école primaire, voire maternelle). En l’occurrence, l’aval (lycée et Université) peut aussi influer sur la conception du diplôme comme passeport nécessaire pour la poursuite d’études alors qu’il doit être pensé comme sanction de l’enseignement initial (ou premier).
Sur ce plan, il est indispensable de rappeler tous les enjeux liés aux conceptions et pratiques d’évaluation. Evaluer des connaissances et des compétences, c’est laisser toute sa place à celui qui apprend. C’est une véritable révolution copernicienne qui attend le système scolaire si le DNB correspond à une première marche vers la société de la connaissance et un apprentissage tout au long de la vie, révolution qu’il ne peut d’ailleurs faire seul. Plusieurs pays européens s’y sont engagés. N’attendons pas les prochaines élections européennes (dans 5 ans) ou la prochaine présidence française de l’Union (dans 13 ans). Il ne suffira pas non plus de repeindre en vert le DNB. Enfin, n’attendons pas la sortie du tunnel de la crise pour savoir ce qu’il faut faire.
Passer d’un système à un autre n’est pas évident pour une institution encore fortement centralisée comme notre système scolaire et les dispositions du nouveau DNB seront, peut-être, obligées de marier la carpe et le lapin. Si l’examen final du DNB garde sa forme classique, il devrait comporter des innovations tenant compte des dossiers ou des présentations orales, ou des projets pluridisciplinaires réalisés en cours de cycle. Une autre innovation courageuse serait de retenir du contrôle continu que les seules notes au-dessus de 10, selon l’idée que les piliers du socle ne se compensent pas. L’essentiel est de ne pas insulter l’avenir : permettre au système d’évaluation d’évoluer. Ce qui sera possible s’il y a un réel pilotage et un véritable accompagnement…
Jean-Claude Guérin et Olivier Masson, membres du Conseil National pour l’Ecole de Tous – Ligue de l’enseignement
Aides aux futurs enseignants : une répartition scandaleuse ?
L’Etat veut-il favoriser la démocratisation du recrutement des enseignants ? Une lettre du 5 juin du directeur général de l’enseignement supérieur, Patrick Hetzel, adressée aux recteurs, détermine les conditions d’attribution des aides spécifiques aux étudiants se destinant au métier d’enseignant. Ces bourses ont été obtenues dans la négociation de la masterisation afin de permettre à des étudiants modestes de financer des études notablement allongées. P. Hetzel rappelle que « l’Education Nationale a décidé de mettre en place un dispositif d’accompagnement social visant à garantir la démocratisation et l’attractivité du recrutement des enseignants ».
Le dispositif est proposé aux seuls étudiants de M2 préparant un concours d’enseignant. Il s’agit d’un complément versé aux étudiants boursiers,de façon à atteindre 2500 euros par an, ou d’une aide versée au mérite aux étudiants dont « la réussite en M1 a été excellente » dans la limite de 12 000 personnes avec un montant maximum de 2 500 euros.
La lettre de P. Hetzel prévoit la répartition des 12 000 bourses. Or, celle-ci ne semble pas vraiment tenir compte des inégalités territoriales. Ainsi si Paris a droit à 1079 boursiers, des académies peu favorisées en ont beaucoup moins comme Créteil (513) ou les Antilles (Martinique 158 par exemple). Pour Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l’IUFM de Créteil, « une telle répartition est scandaleuse et tourne le dos à une démocratisation de l’accès à l’enseignement ».
Professionnel : Six syndicats contre l’épreuve de rattrapage du bac pro
« Le coefficient attribué conduit à rendre négligeables les enseignements généraux et même les enseignements professionnels théoriques », s’indignent la Cgt, Fo, le Sncl, Sud, le Snuep et le Snep FSU. Dans une lettre ouverte au ministre ils demandent la suppression de la nouvelle épreuve de rattrapage du bac pro. « Nous vous demandons… de donner aux jurys les instructions nationales nécessaires portant notamment sur l’examen des livrets scolaires ».
Dans le Nord, la révolte des correcteurs de philo
Le « reconquête du mois de juin » ne fait pas que des heureux. En prolongeant l’année scolaire on a réduit sensiblement le délai de correction des copies, ce qui, pour une discipline comme la philosophie, peut rendre difficile la vie du correcteur. Une coordination des professeurs de philosophie du Nord Pas-de-Calais envisage d’augmenter de 2 jours la durée de restitution des copies et de limiter le nombre de copies par correcteur. Par aileurs, le Snes a déposé un préavis de grève pour les 18 et 19 juin.
Grippe : prolongation de la fermeture du collège
Le collège de Quint-Fonsegrives sera fermé jusqu’à lundi 22 juin annonce la préfecture de Haute-Garonne. « Ce laps de temps supplémentaire permettra notamment de disposer de l’ensemble des résultats, et de procéder à un nettoyage des locaux ».
Pour les élèves de la classe de 6ème3, la situation est la suivante le 18 au soir : 15 cas sont confirmés, 12 négatifs et 3 toujours en attente de résultats.
Cameroun : Pourquoi le bâton a la vie dure ?
Intéressant débat dans Cameroon Tribune : faut-il utiliser la chicotte en classe ? Les avis se croisent dans les colonnes du journal. « Si dans l’absolu, le bâton ne saurait être trop recommandé, ni rigoureusement proscrit, la finalité de son usage doit rester la même : faciliter l’éducation » affirme un chef traditionnel. Dans une école, une directrice tente de diminuer la violence. « La violence est interdite à l’école depuis plusieurs années. Les enseignants essaient d’utiliser de moins en moins la chicotte. Mais la turbulence des enfants ne facilite pas les choses. Alors, lorsqu’on voit un enseignant avec un fouet, on l’arrache ».
Bac : Le Jour J
Jeudi 18 juin, l’examen commence avec l’épreuve de philosophie pour toutes les séries en dehors des bacs professionnels. Les résultats seront connus le 7 juillet. Bon courage à tous les candidats !
Le Guide 2009 du bac et du brevet
900 000 élèves ont suivi l’accompagnement éducatif
Selon le ministère, 725 000 collégiens et 147 000 écoliers ont bénéficié de l’accompagnement éducatif institué à raison de 2 heures 4 fois par semaine. Au collège comme à l’école, les deux tiers de ces heures sont consacrées à l’aide aux devoirs.
Les parents trouvent que l’Ecole se dégrade
Selon un sondage d’opinion réalisé pour la Peep, loin de donner un satisfecit à X Darcos, les parents trouvent plutôt que l’Ecole va mal. S’ils estiment que des progrès ont été faits en ce qui concerne les aides aux élèves en difficulté, ils soulignent la détérioration de la situation en ce qui concerne les remplacements et la qualité de l’enseignement .
La classe
Compass, un projet pour démocratiser l’enseignement supérieur
Comment amener davantage de jeunes des quartiers défavorisés à faire des études scientifiques supérieures ? L’Université de Sydney s’est attaquée à la difficulté et y apporte une réponse forte et originale : le programme Compass.
Le programme tisse des liens étroits entre université et jeunes écoliers et cela dès le CE2. Les écoliers font des sciences dans ce cadre.
La recherche
Les politiques d’éducation dans Recherches en éducation
« Ce qui paraît en effet ressortir avec le plus de netteté des articles qui composent ce dossier, c’est le manque de continuité et, pour tout dire, la faiblesse de la réflexion politique contemporaine dans les domaines de l’éducation et de la formation, comme si, en France, mais aussi dans les autres pays évoqués, on s’interdisait désormais toute perspective à long terme et donc tout projet de société ». Cette réflexion clôt la présentation de Recherches en éducation n°7. La revue cherche à comprendre les obstacles et les freins au changement dans les politiques éducatives. Par exemple, un article s’intéresse de près à la mise en place des TPE et aux difficulté rencontrées.
Citoyenneté
L’aide au séjour d’étranger : punie ou pas ?
« Avant d’être des étrangers les jeunes personnes que nous avons à prendre en charge parce qu’elle arrivent seules à nos frontières sont d’abord des enfants et la République est loin de les traiter comme telles ». Jean-Pierre Rosenczveig, sur son blog, pose la question des personnes poursuivies pour avoir aidé un « étranger », en fait dans ce cas un enfant inexpulsable.
Les disciplines
Enseigner le français aujourd’hui avec l’AFEF
40 ans après son Manifeste de Charbonnières (en ligne), l’AFEF (Association Française des Enseignants de Français) appelle les enseignants de la maternelle à l’université à redéfinir leur rôle et leur place dans l’enseignement du français. Pour cela elle organise à Paris, les 26-27 octobre, à Paris, des ateliers qui visent à refonder l’association.
Les Olympiades des géosciences
Créées en 2007, les Olympiades des géosciences visent à « développer chez les élèves une nouvelle culture scientifique en soulignant le lien étroit entre les géosciences, les autres disciplines et un riche éventail de métiers ». Ouvertes aux lycéens de 1ère S, les Olympiades croissent les disciplines. Elles organisent des épreuves communes qui permettent de définir les meilleurs. Mercredi 17 juin, Xavier Darcos a distribué les prix aux 29 élèves vainqueurs. Parmi les 29, 7 filles seulement…
le Cafe
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