Par François Jarraud
Créés par Gilles de Robien, les réseaux ambition réussite (RAR) devaient concentrer les moyens sur les élèves qui en ont le plus besoin. D’après une étude de la Depp, les RAR concentrent bien les élèves les plus en difficultés, mais est-ce le cas des moyens ?
« Trois quarts des élèves des collèges RAR sont issus des catégories sociales défavorisées et un tiers a un fort retard scolaire en début de sixième » nous dit l’étude. « Ces collégiens maîtrisent moins bien les compétences de base, en sixième comme en troisième. Leurs résultats au brevet sont, en moyenne, plus faibles que dans les collèges situés hors éducation prioritaire. » C’est que les moyens sont à apprécier. Si » les collèges RAR se sont vus attribuer près de 23%d’heures d’enseignement par élève en plus par rapport aux autres collèges », concrètement sur le terrain cela se traduit par 4 collégiens de moins par classe. Un effort insuffisant si l’on en croit l’étude déjà ancienne, et censurée par G de Robien, de T Piketty. Il avait pu calculer qu »une réduction de la taille des classes a un effet sur les résultats scolaires à condition qu’elle soit forte. » La légère politique de ciblage des moyens actuellement en vigueur en ZEP (taille moyenne des classes de 21,9 en zep contre 23,3 hors zep) permet de réduire d’environ 10% l’écart de réussite. Cet écart pourrait être réduit de 40% si l’on mettait en place un ciblage fort avec une taille de classe moyenne de 18 en Zep et 24,2 hors zep ». Il y a actuellement 21 élèves par classe en RAR. 36% des enseignants ont moins de deux ans d’ancienneté. 118 000 collégiens étudient dans des collèges RAR.
Etude Depp
http://media.education.gouv.fr/file/2009/61/1/NI0909_55611.pdf
Etude de t Piketty
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2004[…]
Education prioritaire en France … La destruction des collèges les plus en difficulté pourrait commencer en 2010
Pour spectaculaire qu’elle soit, la destruction des collèges les plus dégradés est-elle une réponse adaptée à la situation ? Une circulaire publiée au B.O. du 11 juin précise les conditions dans lesquelles des collèges dégradés pourraient être démolis. « Une telle opération de destruction-reconstruction éventuelle repose nécessairement sur l’accord unanime de quatre partenaires : le conseil général en tant que collectivité propriétaire, la commune où est implanté l’établissement, le recteur et l’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’Éducation nationale, en tant qu’utilisateurs des locaux pour le compte de l’Éducation nationale, et le préfet, en tant qu’autorité directe des services chargés de mettre en oeuvre la politique de la ville. Les familles et les équipes éducatives sont informées et accompagnées tout au long du projet ». Une enveloppe spécifique de 40 millions d’euros pour 2010-2011 est prévue pour ces opérations qui anticipent sur les retombées négative sde la suppression de la carte scolaire.
Au B.O.
http://www.education.gouv.fr/cid28406/mene0910887c.html
Et au Royaume-Uni…
« Les bons enseignants peuvent avoir un impact positif sur les élèves, particulièrement ceux des quartiers défavorisés. En améliorant leur estime de soi ils font augmenter le nombre de jeunes qui font des études supérieures ». Partant de cette constatation, le gouvernement a décidé d’accorder 10 000 livres aux enseignants qui viendraient y travailler.
Article Guardian
http://www.guardian.co.uk/education/2009/jun/08/teaching-bonu[…]