La Petite Morte, de Cornelio Penna – Traduction de Cécile Tricoire – Titre original: A Menina Morta
Dans une opulente fazenda du centre du Brésil une fillette est morte, son image omniprésente cristallise les angoisses de toute la maisonnée. Loin de la capitale et de ses débats sur l’abolition, la plantation de café vit emmurée dans un ordre ancien, loin des soubresauts politiques qui la condamnent. Côtoyant les serviteurs noirs que leur statut entrave plus sûrement que des chaînes, les blancs sont, eux, prisonniers de leurs peurs et les maîtres aliénés par leur faute.
Le roman tout entier est une métaphore de l’esclavage. L’atmosphère étouffante transforme la fazenda en un lieu hanté, oppressant, figé autour du fantôme de la petite morte. C’est Carlota, la sœur aînée fraîchement sortie de pension, qui découvrira le secret si bien enfoui, brisera cet univers carcéral en refusant le mariage imposé et affranchira les esclaves.
Un roman étrange sur la somptueuse agonie d’un monde condamné.
Editions Métailié – avril 2009 – 432 pages – ISBN-10: 286424683X – ISBN-13: 978-2864246831 – 13€