Politique d’accueil de la petite enfance : « imposer la qualité et la possibilité d’accès pour tous ».
Une charte de qualité pour l’accueil de la petite enfance ? C’est assurément un chantier auquel veulent contribuer les participants à l’atelier « Petite enfance de 0 à 6 ans, les missions du service public ». L’idée est de permettre aux collectivités publiques un moyen de faire converger les différentes structures, mais aussi de contrôler la qualité de l’accueil pris en charge par des prestataires très variés (associations d’éducation populaire, association de bénévoles, collectivités territoriales ou Etat). On n’hésite pas, dans l’atelier, à mettre en avant le concept de « service public d’éducation dès la naissance »
« Ce serait aussi une garantie pour les salariés qui, dans ces structures, sont parfois trop précaires ou trop peu qualifiés et victimes du turn-over », explique une déléguée de salariés. Une enseignante élargit le propos : « Tous les personnels, à la maternelle comme dans les crèches, ont besoin de voir renforcée leur formation, pour contribuer à mieux prendre en charge les enfants qu’ils accueillent, dans leur hérétogénéité. Penser de 0 à 6 ans, là aussi, ce pourrait être efficace ».
Mais aujourd’hui, la politique familiale est largement du ressort de la Sécurité Sociale, donc des partenaires sociaux, et pas directement par l’impôt. « Les chiffres de l’OCDE indiquent qu’il est moins onéreux, pour la collectivité, d’organiser directement l’offre de service plutôt que de financer par un chèque aux familles le « libre accès » aux structures.
A contrario, ce qui est prévu pour les « jardins d’éveil » précise que la charge restant aux familles reste conséquente. « Ne glissons pas vers un modèle à l’anglo-saxonne qui assigne à chaque catégorie sociale un lieu d’accueil spécifique ! » demande Agnès Florin. Contrairement à ce qu’elle entend trop souvent, et même par des présumés « spécialistes », le bénéfice de la maternelle, même pour les plus jeunes, ne se discute pas. « Cet argument a été instrumentalisé pour faire baisser les taux d’accueil qui ont considérablement reculé ces dernières années sous la pression idéologique et politique du ministère ».Une participante cite l’exemple du bilan des jardins d’enfants qui existent en Alsace, héritage de Bismarck. « Ils ne permettent en aucun cas de répondre aux demandes d’accueil. Et il est vrai que dans certains milieux, on pense toujours que le rôle d’une mère est de rentrer à la maison s’occuper des enfants… »« La vraie demande des gens, c’est à la sortie du congé de maternité » réclame une mère. « Certains enfants vivent dans des familles dans la misère, complètement destructurées, explique une militante d’ATD-Quart Monde, sans que les familles n’aient de solution d’accueil possible ni à la crèche ni à la maternelle« .Marianne Baby, pour le SNUipp, insiste sur la nécessité d’assurer les deux pôles complémentaires : une école de qualité garantie par l’Education Nationale, dès l’âge de deux ans (et accueillir vingt-cinq ou trente enfants dans une classe de petits ne contribue pas à la qualité…), et une possibilité de financements publics pour les différents types d’accueils, collectifs ou individuels, qui en garantisse l’accès à tous ceux qui le souhaitent, quels que soient leurs revenus.
Une enseignante de terrain complète : « Dans des assistes de l’Education, il faut qu’on n’oublie pas la nécessité de renforcer les structures qui existent. On n’en prend pas le chemin avec des milliers de suppressions d’emplois réalisés chaque année ! ».
Une élue optimiste tente un témoignage : « On a parfois l’impression qu’il ne se passe pas grand chose en France. Mais sur les territoires, de nombreuses rencontrent se tissent, qui permettent progressivement de gagner en culture commune, pour cartographier l’état des lieux, croiser les informations et les regards« .
C’est sans doute la voie de l’avenir, avec la nécessité de mutualiser les expériences et de prendre conscience des disparités à partir des statistiques disponibles dans les CAF ou à la DRES. Un participant cite une enquête syndicale qui montrait que les écarts de ressources des écoles allait de un à dix. Et pour les politiques de petite enfance ? Tout un chantier. Pour qui ?
Pour contribuer à la réflexion, et contribuer à l’état des lieux :
La Base Compas-Tis
La CAF
Une critique de fond du rapport Tabarot
L’Observatoire de l’Enfance
Atelier éducation, médias, TICELes animateurs et les participants ont posé en préambule que la société de l’information est un enjeu majeur, culturel et citoyen et qu’il faut être très vigilant sur l’appropriation démocratique des moyens d’information.
La première problématique de l’atelier portait donc sur l’accès de tous à l’information dans un contexte de fracture, peut-être finalement moins numérique que sociale, culturelle ou générationnelle. Il ya sur ce point nécessité d’une action publique forte, aussi bien de la part de l’état que des collectivités et d’une articulation de tous les dispositifs, qui fonctionnent trop en unités décloisonnées, selon le public auxquels ils s’adressent (jeunes, demandeurs d’emploi, personnes âgées, etc.) Il faut sans doute arriver à inscrire tous les équipements publics dans des usages polyvalents et réfléchir à l’ouverture des lieux scolaires.
Pour l’éducation aux medias, qui doit concerner tous les publics et tous les temps de la vie, il est souhaité que l’école puisse offrir un parcours de formation, évalué, donnant lieu à production dans le cadre d’une pédagogie active et interdisciplinaire. Il paraît par ailleurs nécessaire d’intervenir, au niveau des cahiers des charges, dans les médias publics pour qu’y soit inscrite une dimension éducative importante.
Tous les dispositifs doivent aussi converger pour assurer l’information des parents et des adultes vis-à-vis des nouveaux médias (café des parents, conférences municipales, ateliers, etc.)