Par François Jarraud
Irrités ou favorables, les Français semblent s’intéresser à cette information, lancée par le Café pédagogique le 12 mai : la décision danoise d’autoriser l’utilisation d’Internet. Quels sont les enjeux de cette mesure ? Est-elle isolée ou s’agit-il d’un mouvement plus vaste auquel la France pourrait adhérer ?
Internet au bac, pourquoi pas ? « Quand vous faites un devoir à la maison vous avez accès à Internet. Donc pourquoi en priver les candidats au bac ? » C’est le raisonnement du ministère danois de l’éducation qui va tester dès cette année ce dispositif avant une éventuelle généralisation en 2011. Les enseignants veilleront à ce que les candidats ne puissent pas tricher en dialoguant entre eux par exemple. Mais la mesure semble assez intéressante pour que le ministre danois la mette en place.
Que doit évaluer le bac ? Si le bac évalue des repères (dates, vocabulaire, définitions etc.) il doit aussi peser les compétences disciplinaires acquises par les candidats. On a vu ainsi se multiplier récemment des épreuves qui testent les capacités du candidat à maîtriser des savoir faire complexes. On peut citer les épreuves expérimentales scientifiques ou encore les TPE. Ces épreuves prennent aussi en compte de façon plus satisfaisante que les devoirs classiques les évolutions scientifiques des disciplines. Elles se rapprochent davantage de ce que sont les cultures disciplinaires réelles. Ainsi l’introduction du tableur en maths permet enfin de faire d’autres maths ou les maths autrement, en lien avec les usages réels de la société. Imaginons un instant ce que pourrait être l’épreuve de cartographie du bac avec un logiciel SIG…
S’appuyer sur les savoirs adolescents. Mais l’initiative danoise a aussi l’intérêt d’accéder à un espace que l’Ecole a bien du mal à investir : celui des pratiques sociales des adolescents.Intégrer Internet c’est aussi faire un lien entre l’Ecole et la vie réelle des adolescents, tous « digital natives ».
Facebook aux programmes du primaire. C’est pourquoi le Danemark ne s’aventure pas seul sur ce terrain. Il y a trois semaines, l’Angleterre annonçait sa propre révolution pédagogique. Les nouveaux programmes de l’école primaire font des TIC un élément aussi central que les maths et l’anglais. En fait la littératie, la numératie, les TIC et le développement personnel sont les 4 points importants de ces nouveaux programmes. On attend des enfants un certain niveau de maitrise des TIC, par exemple de Facebook, du tableur, de Twitter, et on considère cette exigence comme aussi importante qu’apprendre à compter.
Ainsi est en train de se dessiner un espace européen qui fait délibérément le choix d’accorder à la culture numérique et à ses usages une place essentielle. Peut-être parce que la culture de ce siècle est numérique et que l’ignorer c’est fabriquer des analphabètes.
Les nouveaux programmes anglais
http://www.dcsf.gov.uk/pns/DisplayPN.cgi?pn_id=2009_0081
Au Danemark
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/[…]
Le Danemark autorisera Internet durant les examens
« Quand vous faites un devoir à la maison vous avez accès à Internet ». Donc pourquoi en priver les candidats au bac ? » C’est le raisonnement du ministère danois de l’éducation qu va tester dès cette année ce dispositif avant une généralisation en 2011. Les enseignants veilleront quand même à ce que les candidats ne puisent pas tricher en dialoguant entre eux par exemple.
Cette première implique qu’on adapte l’examen à un type nouveau d’épreuves, comme on a pu le faire quand on a introduit la calculatrice au bac. Les bacheliers danois devront faire preuve de davantage de savoir faire et d’un peu moins de bachotage.
Article Politiken.dk
http://politiken.dk/newsinenglish/article705726.ece
L’Angleterre révolutionne ses programmes du primaire
Depuis un mois on savait que les nouveaux programmes du primaire s’ouvriraient aux Tice. La publication officielle le 30 avril des programmes confirme une double rupture dans les nouveaux programmes.
La première concerne effectivement les TIC qui deviennent un élément aussi central que les maths et l’anglais. En fait la littératie, la numératie, les TIC et le développement personnel sont les 4 points importants des programmes. On attend des enfants un certain niveau de maitrise des TIC et on considère cette exigence comme aussi importante qu’apprendre à compter. C’est le cas aussi des capacités d’expression pour lesquelles on prévoit des cours de théâtre.
L’autre innovation c’est qu’avec ces cours, avec le retour des langues vivantes, avec l’enseignement obligatoire des arts, de l’histoire, de la géographie, ces programmes rompent sans le dire avec la domination du lire – écrire – compter imposée par le système de tests nationaux. Les programmes renouent avec la prise en compte de la totalité de la personnalité de l’enfant et visent un épanouissement qu’il sera plus difficile d’évaluer. Triste temps pour l’accountability.
Les nouveaux programmes
http://www.dcsf.gov.uk/pns/DisplayPN.cgi?pn_id=2009_0081
Sur le Café, les programmes et Twitter
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/03/260320[…]