Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs
Les différents services des rectorats vont être quelque peu affectés par le retour devant élèves d’une partie des chargés de mission en mises à disposition qui étaient employés en mise à disposition, chaque recteur d’académie ayant été incité par le Ministère à ramener au bercail ces enseignants égarés…même s’ils étaient en train de commencer leur seconde carrière…
Bon nombre d’enseignants en RASED doivent renoncer à leur professionnalisation, tandis que des associations complémentaires de l’enseignement et d’autres structures ont dû rendre des postes d’enseignants.
Nous pensons qu’il ne s’agit pas là que d’une mesure « d’économies », mais ce peut être aussi le signe que les vocations pour le métier d’enseignant sont en baisse, et le rapatriement de ceux qui sont en mise à disposition ou le fait de ne pas renouveler des disponibilités permet de « combler le trou » de manière temporaire. D’après des études du Sénat, de l’Assemblée Nationale et les éléments du pré-rapport Pochard, il y a 10 ans, 25% des étudiants de l’université préparaient les concours de l’enseignement, alors que depuis 5 ans, nous sommes tombés aux alentours de 10%.
Nous avions à plusieurs reprises souligné dans nos publications (cf AFAE, n°120, décembre 2008 et Lettre de l’Education n°595) que les postes prospectés par le dispositif ministériel de seconde carrière ne sont pas adaptés aux compétences détenues par les enseignants. Nous sommes en effet certains que la très grande majorité des emplois qui ont été proposés et qui sont actuellement pourvus ne l’ont pas été par des enseignants.
Nous en voulons pour preuve ce que les sénateurs ont constaté en donnant les chiffres des enseignants qui en ont bénéficié en 2007 et en 2008 :
http://cubitus.senat.fr/rap/a08-100-5/a08-100-52.html
Nous avons aussi écouté récemment cet extrait audio sur le web qui nous interpelle sur l’orientation que peut parfois prendre la « seconde carrière », qui concerne plusieurs académies d’après les circulaires que nous repérons aussi sur le web :
http://www.ipernity.com/doc/43966/1862506
Ce type de secondes carrières fait plus penser à ce qui est réalisé depuis plusieurs années dans le cadre des « reconversions » (= changement de discipline) et des « reclassements » (= changement de discipline aussi…).
Depuis octobre 2008, nous constatons qu’aucun nouveau poste n’a été publié sur les pages web dédiés à la seconde carrière des différents sites académiques, à l’exception du repérage de quelques postes dans quelques établissements publics, qui paraissent déjà sur d’autres sites web :
http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/piapp1_61741/postes-seco[…]
-Lyon n’indique plus que le site de la BIEP :
http://www.ac-lyon.fr/seconde_carriere_des_enseignants.html
-Reims, comme d’autres académies, pratique une prospection ici et là, preuve qu’aucun poste n’est réservé dans le cadre de ce dispositif, et que c’est en fait aux candidats à chercher par eux-mêmes :
http://www.ac-reims.fr/2ndcar/1choix.htm
En fait, nous constatons que les postes publiés et étiquetés « seconde carrière » ne sont pas nouveaux : certains sont publiés depuis belle lurette chaque année par le BOEN, d’autres par le réseau du SCEREN, par les GRETA, etc. Il semble que les acteurs des cellules de seconde carrière manquent de temps pour réaliser une veille documentaire digne de ce nom pour aider les enseignants dans leurs recherches, ou que leur accès aux multiples ressources fournies par le web est limité.
Il semble que ce dispositif manque surtout de moyens en personnels, puisque nos correspondants locaux nous signalent qu’à la rentrée 2009, des cellules d’aide aux enseignants devront « rendre des postes ». En sera-t-il de même dans le cadre de la RGPP pour les cellules de seconde carrière ? La question mérite d’être posée, puisque les SGAR des préfectures de région vont coordonner la mobilité interministérielle.
Contrairement à ce que l’on pense, tous les détachements disponibles dans la sphère éducative (qui est très vaste !) ne sont pas publiés (loin de là, encore un petit effort !) par la BIEP (à peine 20% de ceux que nous repérons en fait).
Nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter de ce manque de motivation ministérielle pour les secondes carrières des enseignants, les syndicats aussi :
http://snetaagrenoble.unblog.fr/tag/conges/