Par François Jarraud
L’annonce de la suppression de 13500 postes au Ministère de l’Education Nationale se traduit forcément sur le terrain. A force de frapper les missions périphériques de l’Ecole, les services spécialisés pour les élèves en difficulté, on finit en fait à démontrer leur rôle irremplaçable. La suppression annoncée 21 000 postes en 2010 alimente toutes les inquiétudes.
L’éducation aux médias menacée par l’austérité
L’annonce de la suppression de 13500 postes au Ministère de l’Education Nationale se traduit forcément sur le terrain. Principalement visées, les missions hors de la classe sentent le vent du boulet puisque 50% d’entre elles, assurées par des mises à disposition, verraient les heures qui leur sont affectées rapatriées par les rectorats vers des activités de face à face. Parmi elles, l’éducation à l’image et aux médias est particulièrement menacée, dans les CDDP comme au Clémi.
Daniel Salles, témoigne pour le Café sur ce mouvement de reflux. Œuvrant à mi-temps pour le Clemi de Grenoble, il anime un de ces postes menacés. Mais il n’est pas le seul. A Limoges, le problème est identique. A Nice, à Amiens, à Dijon, à Montpellier, une partie plus ou moins importante des heures affectées au Clemi doit disparaître. Le mouvement est variable selon les académies, en fonction de la politique locale en matière d’éducation aux médias. Sur l’académie de Grenoble, ce sont quatre postes qui devraient être réduits à portion congrue. Ils interviennent pour le dispositif « école et cinéma » en Ardèche, « Arts et culture » à Annecy ou encore sur l’éducation à l’image au CRDP de Grenoble.
Pourtant, la nécessité d’une éducation aux médias renforcée est soulignée ces dernières années à de multiples reprises, à commencer par le rapport du sénateur Assouline ou celui de l’Inspection . Cette nécessité est aussi énoncée au niveau européen et mondial. On la retrouve également dans les référentiels, celui du Bac Pro rénové « Comptabilité », par exemple. Il existe donc une véritable contradiction entre les intentions, les déclarations et la réalité au niveau du terrain.
Pendant son mi-temps au Clemi, Daniel Salles anime des actions comme la Semaine de la presse ou le concours de journaux scolaires et accompagne les enseignants pour créer et mettre en place des projets, par exemple l’opération kiosque dans 49 lycées. Il forme ses collègues, professeurs d’école, documentalistes, prof d’histoire-géo, de lettres, venant des établissements de son académie, leur fournit des outils et leur communique les résultats de sa veille pédagogique par l’intermédiaire du site internet du clemi Grenoble. Son rôle est donc principalement d’aider les enseignants à concevoir et animer des actions liées à l’éducation aux médias ; un domaine spécifique pour lequel les élèves sont parfois mieux outillés que leurs profs tout en développant des pratiques parfois dangereuses faute d’être suffisamment éclairées par des explications sur le fonctionnement et les règles des différents médias.
Pour Daniel, la question se pose de la pérennité de l’éducation aux médias, si les structures départementales et académiques qui l’accompagnent sont dépouillées de leurs moyens. Qui se chargera de fournir outils, méthodes et cadres de projets aux enseignants ? Que deviendront les compétences développées au fil des années ? La question se pose aussi pour d’autres actions, pour la scolarisation des handicapés, l’éducation populaire, l’animation sportive, toutes ces actions qui vivaient en grande partie grâce aux enseignants mis à disposition par le Ministère de l’Education Nationale. Sans ces moyens, ces actions risquent de s’amoindrir, de s’épuiser, au détriment principalement des classes populaires, pour qui l’accès à la culture, au soutien scolaire, aux activités sportives ; se fait par l’intermédiaire d’associations comme la Fol ou l’Ussep.
A la rentrée scolaire, Daniel Salles retrouvera son poste d’enseignant en collège, qu’il n’avait quitté qu’à mi temps. Mais pour certains de ces collègues, le retour en classe sera beaucoup plus difficile, voire douloureux, après des années passées hors les murs, par choix ou par nécessité, pour des missions d’animation plutôt que d’enseignement.
Monique Royer
Le rapport Assouline
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/11/0711[…]
Le rapport de l’Inspection
http://cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2007v
Le point de vue de l’Europe et de l’Unesco
http://www.pressealecole.fr/spip.php?article86
L’éducation aux médias dans le référentiel du Bac Pro comptabilité
http://www.cndp.fr/archivage/valid/brochadmin/bouton/a04[…]
Tribune de rue 89 sur la baisse des moyens
http://www.rue89.com/2009/03/31/qui-veut-la-peau-de-le[…]
20 000 professeurs en moins en 2010 ?
En 2010 34 250 postes de fonctionnaires devraient être supprimés dont 21 000 dans l’éducation. Selon Les Echos, les négociations ont commencé entre Bercy et les ministères pour fixer le nombre des emplois en 2010. L’objectif fixé par Nicolas Sarkozy est de remplacer un départ en retraite sur deux. On s’attend à 68 500 départs en retraite en 2010 ce qui devrait entraîner la suppression de 34 250 postes. C’est nettement plus qu’en 2008 (22 791), 2009 (30 529). Au total près de 100 000 emplois ont été supprimés en 3 ans. La mesure devrait rapporter un peu moins d’un milliard d’euros d’économie. Une somme importante qui est à rapporter au déficit public (Etat) en 2009 (104 milliards) ou aux subventions accordées à la seule industrie automobile (7 milliards).
L’éducation nationale première touchée. Avec son million d’agents, l’éducation nationale est forcément le ministère le plus touché par ces suppressions de postes. Ce nouveau tour de vis la frappera durement : 21 200 postes pourraient être supprimés. Ce serait nettement plus qu’en 2008 et 2009 (11 000 et 13 500).
Article des Echos
http://www.lesechos.fr/info/france/4861825-bercy-vise-pres[…]
RGPP : Quels objectifs pour l’éducation ?
E Woerth a présenté le 13 mai son 2ème rapport sur la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Concernant l’éducation nationale, le rapport fixe notamment les objectifs qui ont pris du retard et doivent avancer prochainement. C’est la cas des EPEP, de la réforme des lycées, du développement d el’autonomie des établissement.
Le rapport
http://www.rgpp.modernisation.gouv.fr/index.php?id=50&tx[…]
Les millions du cabinet Darcos
« La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration ». Le principe s’applique aussi aux ministres. Après avoir contrôlé le train de vie de l’Elysée, le député socialiste René Dosière a pris l’initiative en août dernier de vérifier celui des ministres et de leur cabinet. Il lui aura fallu neuf mois pour que le gouvernement accouche d’une réponse décrivant les dépenses de fonctionnement de chaque ministère.
Si l’Education nationale n’est pas parmi les plus dépensiers, on remarquera que Xavier Darcos soigne sa communication avec 4 770 936 euros consacrés à la communication, aux études et sondages. Il faut y ajouter près de 400 000 euros de frais de représentation. L’austérité ne concerne pas toutes les dépenses de l’éducation.
Le document Dosière
http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-29486QE.htm
Etats-Unis : La crise contre l’évaluationnite
La crise économique va-t-elle renforcer les interrogations sur l’intérêt des évaluations ? Selon Education Week, la crise impose aux états des économies. Certains ont commencé à supprimer les programmes de tests qui préparaient les tests fédéraux.
Article
http://www.edweek.org/ew/articles/2009/05/13/31assess_ep.h2[…]
La politique Obama