Par François Jarraud
A quelques jours d’un très probable départ de X. Darcos, les sanctions se multiplient contre les enseignants du primaire réticents à appliquer les mesures Darcos.
Le 13 mais, par exemple, on apprenait que deux professeurs des écoles de Marseille font l’objet à la fois du dépôt d’une plainte et d’une procédure administrative pour avoir occupé le bureau de l’Inspecteur d’académie (IA). En Haute-Garonne, autre département où se multiplient les « désobéisseurs », un enseignant est convoqué devant l’IA le 19 mai. La dernière affaire vient de Vendée où trois enseignants font l’objet d’une retenue sur salaire équivalent à 4 jours pour n’avoir pas fait passer les évaluations de CM2.
L’Inspecteur d’académie de Vendée rappelle que « l’Education nationale a une responsabilité envers la Nation. Cette dernière a un droit de regard légitime sur la performance de son Ecole » et que les évaluations permettent de mettre en place des remédiations. Ce que contestent les enseignants, s’agissant d’évaluations bilan, avec une certaine autorité : ils ont mis en place des contrats de cycles et un « livret de formation » validés par… l’inspection. Ils relèvent également que « d’autres écoles de ce département n’ont pas fait passer les évaluations CM2… La majorité des écoles en a fait une passation parcellaire, voire très parcellaire, d’autres ont dénaturé les consignes de passation, trafiqué les corrections ou modifié les résultats ».
Un « désobéisseur » s’explique : B Cazals
En publiant aux éditions Indigènes un court ouvrage qui explique son combat, Bastien Cazals affirme ses convictions sur une destruction de l’école publique. « Cette logique budgétaire masque une idéologie anti-républicaine qui semble être le véritable moteur des réformes : abandon des enfants handicapés (mal accompagnés à l’école du quartier et sans places dans les établissements spécialisés), des enfants en difficulté (confrontés à des programmes inadaptés, des journées allongées par l’aide personnalisée et des vacances raccourcies par les stages de remise à niveau), de la petite enfance (l’état se désengage progressivement de ce secteur au profit de structures payantes), de l’égalité des écoles sur le territoire (EPEP et publication des évaluations)… »
Lire l’entretien avec B Cazals