Par François Jarraud
Phénomène du mois de mars, le film « le printemps de la jupe » a interpellé les représentations que l’on peut se faire de l’Ecole, de la banlieue, de ses populations…
La Journée de la jupe à côté de la plaque ?
« Certes, il est souvent difficile d’aborder un texte comme Le Bourgeois Gentilhomme, à la langue souvent compliquée, aux allusions subtiles à une société très éloignée de la nôtre. Certes, il existe des classes très « dures », peut-être comme celle du film, où c’est encore moins évident. Mais pourquoi ne pas dire aussi que dans beaucoup de classes, les professeurs font, s’ils sont un tant soit peu pédagogues, un travail intéressant, formateur sur Molière, entre autres. » Dans une tribune accordée au Café, Jean-Michel Zakhartchouk revient sur le film « La journée de la jupe ».
Lire la tribune
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/04/Le[…]
La journée de la jupe et la rage d’instruire
« Ce qui, en effet, est au cœur du film, c’est la rage d’instruire de Sonia Bergerac face à ses élèves ainsi que les rapports que ces derniers entretiennent avec elle et entre eux… Quand la pédagogie échoue, le face-à-face se fait corps à corps et il y a toujours un mort au tapis. Un mort symbolique, la plupart du temps. Réel, ici. » Philippe Meirieu analyse le film de JP Lilienfeld et y voit une invitation à agir.
L’analyse de P Meirieu
http://www.meirieu.com/ACTUALITE/journee_de_la Jupe.htm
La jupe avant la jupe
Avant d’être un film, « Le jour de la jupe » était une action éducative de terrain crée à Rennes il y a 4 ans. Devenue « Le printemps de la jupe », l’opération continue de plus belle. Elle mobilise tout au long du mois de mars 350 jeunes lycéens, collégiens, apprentis qui réalisent des spectacles, des vidéos sur le thème de la parité pour les présenter à leurs camarades. Quatre collèges, treize lycées, une EREA d’Ille-et-Vilaine participent au projet.
Thomas Guiheneuc, qui anime le dispositif, prépare justement la rencontre entre l’EREA, une classe de garçons de lycée professionnel et une classe de filles. Il répond aux questions du Café.
Le succès du « Jour de la jupe » a eu quel effet sur votre projet ?
Le réalisateur, Jean-Paul Lilienfeld, souhaitait que les deux événements aient lieu au même moment. Le film a été diffusé durant le « printemps ». C’est chose faite. Pour nous c’est plutôt un appui que ce soit auprès des établissements scolaires ou des financeurs potentiels. Ca nous ouvre des portes.
Vous êtes dans une région où il n’y a pas eu d’affaire médiatique concernant la parité. Comment expliquez vous le succès auprès des jeunes de votre projet ?
En fait, partout on a des dérapages. Dans chaque groupe que nous réunissons il y a toujours au moins un élève qui a été directement concerné par la question des stéréotypes et des jugements sexistes. Par exemple récemment, c’est un élève qui vient me confier que circule une vidéo d’une relation sexuelle qu’il a eu avec un couple.
Ce qui est nouveau cette année, c’est peut-être que les jeunes se sentent plus concernés. Les projets circulent mieux entre les groupes. Et de nombreux garçons refusent les caricatures sexistes et réagissent spontanément. On est plus dans la dénonciation mais dans la volonté d’action.
Le printemps de la jupe
http://www.printempsdelajupe.com/
Dans le Café en 2007