Par Julie Anne et Blandine Raoul-Réa
La lecture de ces quelques ouvrages, repérés par l’équipe de la rubrique CDI documentation, engage à une réflexion sur la lecture aujourd’hui.Le numéro de la revue Documentaliste Sciences de l’information parle du monde des professeurs documentalistes… tiens donc !
Formation des élèves dans « Documentaliste » – ADBS
Dans le numéro 1 (volume 46 année 2009) de Documentaliste Sciences de l’information, l’ADBS donne la parole à Françoise Chapron et Eric Delamotte pour poser les jalons et les perspectives d’une éducation à la culture informationnelle Cet article s’appuie sur le colloque international de Lille des 16, 17 et 18 octobre 2008 dont le compte rendu se touve aussi dans les pages du Café Pédagogique. Ill montre quelles sur quelles bases se pose à l’heure actuelle cette éducation à la culture informationnelle et vers quoi elle tend (pourrait tendre ?). On se souvient, pour peu qu’on ne soit pas trop neuf dans le métier, de nos séances « d’initiation » d’antan. Depuis les professeurs documentalistes ont su construire et formaliser leurs activités au sein des établissements scolaires. L’article appuie son argumentation sur le travail -entre autre- de Jean Hassenforder ou encore d’André Peretti sans oublier l’évolution administrative qui a donné quelques textes forts. Le passage de l’autonomie documentaire à la rationalisation des apprentissages pour aller vers un modèle plus large de l’ « usager dans la « société de l’information » ou le paradigme de la culture informationnelle depuis 2003 montre que chacune de ces étapes s’est traduite chez les professeurs docmentalistes non seulement par un cadre administratif qui a accompagné ces transformations (plus qu’il ne les a structurées) mais aussi par une réflexion autour de la didactisaton, de l’idée d’une nécessaire progression. La dimension sociale de cette éducation prend toute son ampleur avec la révolution technologique et la multiplication des informations et des accès à l’information.
L’acquisition de ces compétences ne se fait pas toujours à l’école…
Ces évolutions, révolutions, transformations ont été à la source d’une réflexion qui a donné naissonace à l’ERTé de Lille. Rassemblant plusieurs chercheurs en sciences de l’information et de la communication comme en sciences de l’éducation, l’équipe « croise des approches, des méthodologies, des objets divers structurés autour de quatra axes, impliquant des entrées différentes, parfois divergentes ». Tout le monde en est convaincu : les jeunes communiquent, utilisent divers accès à l’information, manipulent beaucoup d’outils différents. L’acquisition de ces compétences ne se fait pas toujours à l’école… « Interagissant dans des contextes variés avec des personnes diverses qui ont face à lui des statuts et des compétences divers, il [le jeune] construit petit à petit une peronne socoiale et apprend à gérer des relations interpersonnelles ». Cette pratique « hors école » ouvre la voix à une réfexion didactique sur les écarts entre la pratique sociale et la pratique scolaire. Cette démarche a pour elle de ne pas oublier l’élève comme personne sociale ayant des pratiques propres et que l’école a à prendre en compte pour la construction de savoirs de référence.
Mais l’école doit permettre une appropriation de concepts et conduites
Pourtant ces savoirs faire en « milieu naturel » ne sont pas suffisants. Il faut que l’élève s’ « approprie » « des concepts et des conduites efficaces et raisonnées pour mener des activités informationnelles scolaires ou hors l’école »Cette analyse issue des travaux del’Erté, ici succintement évoquée, est le point de départ pour les auteurs pour ériger le « chantier engagé [qui] devra être approfondi sous des formes nouvelles et dont on peut esquisser quelques axes.
* une meilleure définition du concept de culture informationnelle
* une articulation nécessaire entre la prise en comtpe des pratiques et la mise en oeuvre de la didactique info-documentaire
* une plus forme prise de conscience des enjeux institutionnels et socétaux de la culture informationnelle. »
De façon positive les auteurs relèvent des avancées et des facteurs favorables à cet engagement, mais on sent sinon le scepticisme du moins la poids du travail à accomplir pour que cette question soit résolue. L’engagement de beaucoup d’acteurs -dont la Fadben- permet de soutenir les travaux et l’optimisme reste de mise. Cependant, l’objectif semble loin et long à atteindre si l’on ne prend pas garde à soutenir cette volonté.
Compte rendu du Colloque International du Lille sur le Café Pédagogique par Blandine Raoul-Réa
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2008/EducationCultureInformationnelle.aspx
Sommaire du numéro de Documenrtaliste Sciences de l’information
Quelle littérature pour la jeunesse ?
Un livre, 50 questions, 1000 possibilités…
Selon le canevas suivi par la collection du même nom, une liste de 50 questions en début d’ouvrage pointe vers autant de tpistes, en 3 à 5 pages, de réponses et de réflexions. On passe du très attendu et introductif (« qu’est-ce qu’un classique en littérature jeunesse?») au plus impertinent (« Roald Dahl est-il politiquement correct? »), du très concret (« que faire dans un livre vous saute à la figure? ») au très théorique (« le roman de formation contredit-il sa vocation éducative? »)…voire parfois un peu ésotérique (« Faut-il égaliser les voix pour construire l’égalité? »)!
On ressortira de cette lecture un tantinet déboussolé par tant de pistes lancées, de références alignées, mais avec des réflexions qui méritent un tel brainstorming : ainsi, l’exploration de la notion de rythme et d’espace, dans et par l’œuvre de littérature jeunesse (avec ses répétitions, ses redondances et autres jeux de questions/réponses), ou encore l’opposition entre classique «jeunesse » et classique « adulte » – pris dans un « processus de sacralisation et de désaffection ».
Cette présentation par question/thème permet en outre de reprendre et discuter des concepts de base : « littérature jeunesse », « fable », « répétition », « altérité/identité », « langage d’enfant », …
Si la langue, un peu (trop?) savante, et les sources très pointues et exigeantes destineront plutôt en premier l’ouvrage aux chercheurs, la valeur ajoutée pour les modestes pédagogues et amoureux du livre sera dans les milles et unes références faites aux ouvrages, auteurs et illustrateurs qui appartiennent à cet univers…qu’on a du coup très envie de (re)découvrir!
L’ouvrage offre une bibliographie TRES fournie (aussi bien d’auteurs jeunesse incontournables que d’analyses, d’articles et revues sur le sujet) et un index proposant astucieusement auteurs, illustrateurs et livres cités ces pages.
Quelle littérature pour la jeunesse?, Serge et Marie-Claire Martin. Paris : Klincksieck , 2009. (collection « 50 questions »)16€. ISBN : 2-252-03709-1 .
http://www.klincksieck.com/livre/?GCOI=22520100141680
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/documentation/Pages/82CDI_lectures.aspx
et un dossier pour aller plus loin!
Lire avec les nouvelles technologies
Dans la continuité du dossier précédent du Café Pédagogique sur le livre numérique, voici de quoi ouvrir et nourrir nos réflexions sur l’impact des TICE sur l’apprentissage de la lecture, grâce à la revue Argos qui y consacre un dossier.
« Lire », au sens large s’entend, puisque le dossier commence par un point fait sur l’actualité des E.N.T (Espaces Numériques de Travail). On débute par le compte-rendu (par I.Mazel) d’une étude, «Lecture et technologies numériques», publiée en 2007 par l’Observatoire National de la Lecture, qui permet de poser trois axes de réflexions : quels impacts l’écran a-t-il sur la lecture? Assiste-t-on à la naissance de nouveaux modes de lecture? Dans quelles mesures l’ordinateur est-il un outil efficace pour l’apprentissage? Ces questionnements permettent d’enchaîner sur la place actuelle des ENT et leur prise en main à l’heure d’aujourd’hui par les acteurs de la communauté éducative (D. Hourbette, E.Bruillard), et le constat d’un accès aux ressources numériques et les usages collaboratifs encore peu développés dans le secondaire, malgré d’intéressantes initiatives locales (G.Puimatto). On revient à l’objet-livre (Ph.Tassel), dans un intéressant petit article faisant le point sur les « pertes & profits » du lecteur, de l’auteur comme de l’éditeur, face au livre numérique.
Deux dispositifs institutionnalisés, qui aujourd’hui fonctionnent à plein régime, sont mis en vedette. La « Télé Formation Lecture »(TFL), qui offre un accès gratuit et livre à un ensemble de ressources et de moyens d’échanges : des vidéos de séquences en classe commentées, des questions pédagogiques recensées, des stratégies pédagogiques et un espace d’évaluation…tout cela avec un espace de formation programmée (B.Germain). N’oublions pas la célèbre plateforme eTwinning (U.Legionnat), où l’écriture se retrouve au centre du processus de partenariat, sous différentes formes : tableaux d’affichage, forums, blogs, ou encore webmagazines.
Place enfin à des expériences innovantes offrant un renouvellement, voire une révolution des pratiques liées à l’apprentissage par les TICE, à l’aide de podcasts (à l’école d’Orthevielle, intéressant rapport de pratiques de A.Girard), de tableaux blancs interactifs (découverte du conte avec une classe de 6èmes, de Y.Boublil) ou encore de blogs (pour une pratique autre et un lieu d’expression plus personnel par les adolescents – F.Cahen).
En amont de ce dossier, une intéressante base de réflexion sur les mutations des métiers de l’information, discours prononcé par Marie-France Blanquet au jury du CAPES interne de documentation (avril 2008) : dans quelles mesures l’impact du numérique touche-t-il la fonction traditionnelle du documentaliste? Et comment repenser son rôle, non plus tant comme une personne-ressource, mais plutôt comme un stratège dans un réseau d’information de
plus en plus collaboratif?
Argos n°44, Lire avec les nouvelles technologies , CRDP de Créteil, décembre 2008, 10€
http://www.crdp.ac-creteil.fr/revueArgos/indexifr.html?d=argos
Retour vers les dossiers mensuel du Café Pédagogique -rubrique CDI Documentation- dans les numéros 99 (les bibliothèques numériques) et 100 (les livres électroniques)