LE FAIT DU JOUR
Darcos retouche la formation des enseignants
ÉDITORIAL
Les dix nouveaux commandements
LE SYSTEME
Le SNPI dénonce des « manipulations » sur les statistiques des tests de CM2 l Violence scolaire : Le Sgen appelle le gouvernement à ne pas se tromper de politique l Les désobéisseurs revendiquent 2 550 enseignants l Peut-on former des profs en 6 mois ?.
L’ÉLÈVE
Orientation : Passer de l’orientation subie à l’approche orientante l L’UPMC invite des lycéens dans ses laboratoires.
LA CLASSE
Accompagnement à la scolarité : le colloque d’Etiolles (91).l Andy 27, le bateau des lycéens
LA RECHERCHE
Ecole et mondialisation. En direct de Sèvres
CITOYENNETE
L’Otan aujourd »hui
LES DISCIPLINES
Documentation : Le futur du e-book l Sciences : Pourquoi les cheveux deviennent gris ? l Musique : Tous les partenariats l.
LES TICE
Paris capitale du net avec Paris Wi-Fi .
Le fait du jour
Darcos retouche la formation des enseignants
Les « précisions » apportées par X Darcos et V Pécresse à la réforme de la formation des maîtres permettront-elles une sortie de crise ? Alors que le mouvement universitaire ne faiblit pas et qu’il se focalise sur la formation des enseignants, le gouvernement modifie légèrement son projet initial.
Il reconnaît sans le dire l’impossibilité de tenir le calendrier de la réforme et propose son étalement. Si « le processus sera lancé dès la session 2010… cette réforme verra son aboutissement à l’occasion de la session des concours 2011 » précise la note ministérielle. Elle confirme que « les modalités de la masterisation auront un caractère transitoire » en 2010.
Les épreuves de la session 2010 auront-elles aussi un caractère provisoire. « Pour la session 2010 des concours du second degré, une épreuve disciplinaire comparable à une des épreuves existantes précédemment se substituera à l’épreuve de connaissances générales du système éducatif qui était initialement prévue… Quant à l’agrégation, ses épreuves demeureront en l’état. Pour la session 2010 des concours du premier degré (CRPE), les épreuves écrites continueront de comporter une composante didactique ».
La formation professionnelle, point noir du conflit, doit passer par des stages. Le ministre avance un peu sur ce terrain. « Dès la rentrée universitaire 2009, un dispositif de stages sera organisé pour tous les étudiants de M1 et de M2 se destinant à l’enseignement afin de permettre une préparation progressive à l’exercice du métier d’enseignant. Ces étudiants stagiaires seront encadrés, d’une part, par des professeurs d’accueil ou référents de l’Education nationale et, d’autre part, par des formateurs universitaires qui seront responsables de la validation des stages ainsi que de leur bonne insertion dans le cadre des masters. En M1, les étudiants se destinant à devenir enseignants pourront ainsi bénéficier de stages d’observation et de pratique accompagnée d’une durée de 108 heures. De même, des stages en responsabilité d’une durée également de 108 heures seront proposés aux étudiants de M2. Ces stages en responsabilité seront rémunérés ».
Des aménagements seront faits pour faciliter l’accès des étudiants défavorisés au master. Des 2009, 12 000 bourses au mérite de 2 500 euros seront attribuées pour l’année de M2 aux « meilleurs étudiants de M1 ». 50 000 stages en responsabilité seront rémunérés 3 000 euros pour 108 heures. 5 000 postes d’assistants d’éducation seront réservés aux étudiants de M2 et 4 000 pour les M1. Enfin tous les candidats présents aux épreuves 2009 pourront se présenter au concours 2010.
A la demande d’une année d’entrée dans le métier en alternance, le ministre répond toujours par un « accompagnement ». « Chaque jeune enseignant stagiaire sera accompagné par un tuteur dont la fonction sera reconnue et valorisée… Dans le premier degré cette fonction s’appuiera sur les professeurs des écoles maîtres formateurs (PEMF) ».
Alors que le Se-Unsa et le Snuipp avaient exprimé le 12 mars leur demande d’un report de la réforme, la légère évolution effectuée par le ministère est-elle susceptible d’être acceptée ?
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Les dix nouveaux commandements
La réforme (ce mot a-t-il encore un sens ?) de la formation des enseignants, qui fait actuellement l’objet de vives critiques, n’est-elle qu’un moyen de faire des économies, ou vise-t-elle à transformer en profondeur la culture et les ambitions de l’école de la République ? Nombre de points de vue exprimés dans les colonnes du Café le pensent.
Mais s’il fallait un signe de plus, un indice, le projet de texte régissant l’organisation de la formation, que le Café s’est procuré, l’indique dans d’un bref paragraphe, définissant le « métier d’enseignant » d’une manière radicalement différente de ce qui était énoncé dans les « dix compétences fondamentales pour le métier d’enseignant », publiées en 2006 par un ministère dont l’orientation politique était pourtant proche…
Qu’on en juge :
– « maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale », « agir en fonctionnaire éthique et responsable », « se former et innover » ne sont plus cités.
– « faire cours et faire apprendre » remplace « organiser le travail de la classe »,
– « individualiser son enseignement » remplace « prendre en compte la diversité des élèves »
– « évaluer les aptitudes » remplace « évaluer les élèves »
– « exiger des efforts et donner confiance », « percevoir les talents », « aider l’élève dans son projet d’orientation » viennent remplacer « travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l’Ecole ».
Derrière les mots, toute une idéologie : celle de l’individualisme, des dons, du mérite. Le gouvernement pousse sa logique à l’extrême : le social n’existe plus, le collectif non plus.
Ce texte est évidemment un épiphénomène, mais il en dit long sur ce qu’on veut faire à l’Ecole. C’est bien d’une révolution libérale qu’il est question. Rien d’étonnant, dans une telle perspective, que le ministre refuse d’entendre la question essentielle de l’articulation entre les phases de prise en main de la classe et le retour réflexif indispensable pour apprendre à faire son métier, comme le font les médecins ou les plombiers.
Pourtant, la question essentielle devrait être de construire une formation initiale permettant d’armer des jeunes enseignants à entrer dans un métier de plus en plus difficile :
– maîtriser les savoirs à enseigner, évidemment, mais aussi pouvoir commencer à comprendre les difficultés d’apprentissage des élèves, leurs différentes manières de vivre l’Ecole, l’irruption des difficultés sociales dans l’Ecole…
– apprendre à « faire classe » pour ne pas en rester à « faire cours », enchaîner les multiples micro-décisions qu’il faut prendre à chaud à tout moment de la journée, gérer sa propre activité sans trop s’user prématurément, gagner en sécurité personnelle…
– travailler collectivement pour pouvoir ensemble s’attaquer aux difficultés du métier et à sa pénibilité, mesurer l’importance du travail d’équipe pour faire vivre l’école, assumer les relations avec les familles et les « partenaires » avec le recul nécessaire…
On en est loin. Et une chose semble certaine : si dans les prochaines semaines ce projet reste en place, les élèves et les enseignants n’ont pas fini d’en payer le prix.
M. Sapiès.
Le SNPI dénonce des « manipulations » sur les statistiques des tests de CM2
« Des témoignages nous parviennent de toute la France faisant état de pressions directes ou indirectes des IA-DSDEN sur les IEN CCPD pour gonfler les statistiques des remontées des évaluations CM2 » écrit le SNPI , syndicat des inspecteurs FSU.
Selon lui, « ces instructions consistent à demander aux IEN CCPD de transformer les fichiers des résultats renseignés par les directeurs d’école, notamment ceux qui ont intégré un code 2 validant des compétences partielles, ou bien à transformer les codes A en 0 ou en 1 pour faire remonter les scores ».
Violence scolaire : Le Sgen appelle le gouvernement à ne pas se tromper de politique
« Le manque d’adultes dans les établissements laisse la place aux bandes. La première mesure utile serait donc de renoncer au dogme de la baisse de l’emploi public pour attribuer aux établissements les emplois nécessaires d’enseignement, d’éducation, de service social, d’orientation … » Alors que le président de la République demande un plan d’urgence pour faire face à ces intrusions, le Sgen Cfdt pose les jalons d’une autre politique.
« Ces événements ne se produisent pas n’importe où. Il faut relancer la politique d’éducation prioritaire, en dotant mieux les établissements des zones concernées mais aussi en faisant un effort de coordination de l’action éducative de l’État et des collectivités territoriales, en soutenant l’éducation populaire, en réinjectant les crédits nécessaires à la politique de la ville » estime le Sgen.
« La violence vient de la désespérance » joute-il. « On ne la combattra qu’en prenant en charge les jeunes en difficulté d’apprentissage, d’orientation, de construction de leur avenir. Le système éducatif doit avoir la possibilité de relever ce défi ».
Violence scolaire : l’émotion ne règle pas le sproblèmes
Les désobéisseurs revendiquent 2 550 enseignants
« Ce mouvement de désobéissance pédagogique est le plus important mouvement de désobéissance civile que l’Education Nationale ait jamais connu » affirme le Mouvement des enseignants désobéisseurs. De fait, 350 nouveaux enseignants ont manifesté le 11 mars leur désir de ne plus appliquer les mesures Darcos.
Le mouvement peine pourtant à trouver une dimension nationale. Sur 2550 désobéisseurs, 1 500 sont dans 4 départements et 2 200 dans 8 départements seulement. Cet ancrage territorial illustre l’impasse où mène la politique des exemples…
Le mouvement qui secoue l’école
Peut-on former des profs en 6 mois ?
« Enseigner n’est pas une profession qu’on peut exercer sans délai » affirme la secrétaire générale du principal syndicat d’enseignants britannique, le NUT. Elle réagit au programme mis en place par Jim Knight, le ministre de écoles. Il a mis en place un programme de formation qui transforme les chômeurs de la City en enseignants en seulement 6 mois.
« Ca peut marcher pour un mathématicien qui vient enseigner à un petit groupe de lycéens passionnés. Mais c’est autre chose d’enseigner à des écoliers ou des collégiens » affirme la secrétaire du NUT. Le ministre, lui, se réjouit d’avoir, grâce à la crise, récupéré des profs de maths.
Orientation : Passer de l’orientation subie à l’approche orientante
« Il nous paraît important que les pouvoirs publics se posent la question de cet « élitisme » à la française (et de la place prise par les mathématiques dans cet élitisme) afin d’envisager une orientation qui s’appuierait sur la prise en compte de plusieurs types de compétences, et qui revaloriserait ainsi un grand nombre de filières et par là même un grand nombre de choix d’orientation ». L’étude publiée par la BIOP, le service d’orientation de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, jette un coup de tonnerre dans le ciel maussade de l’orientation à la française.
L’étude rappelle que 41% des lycéens seulement ont un projet professionnel précis. Normal ! Seulement un lycée sur trois met vraiment en place une éducation à l’orientation, qui n’est d’ailleurs contrôlée et évaluée par personne. L’orientation reste encore un phénomène largement subi par les lycéens : deux lycéens professionnels sur trois seulement ont eu l’orientation de leur choix. Du coup le rapport a beau jeu de dénoncer un système élitiste qui exclut les élèves les moins adaptés.
Alors que mettre à la place ? C’est l’exemple du Québec qui vient à l’esprit des auteurs. « L’orientation est à envisager comme un processus psychologique personnel de maturation, qui nécessite du temps, de la réflexion, des tâtonnements, de l’échange et de l’apprentissage ainsi qu’un suivi. Ce suivi est, selon nous, d’autant plus important que ce processus est particulièrement peu naturel à l’âge de l’adolescence et que ce processus s’inscrit aujourd’hui en France dans une réalité scolaire, sociale, économique et politique complexe qui tend à influencer, quand ce n’est pas « biaiser » les choix d’orientation selon des logiques peu maîtrisables par un grand nombre d’élèves (et leur famille) ».
Les auteurs demandent que l’orientation devienne une discipline à part entière. « Nous en appelons à l’importance d’une préparation aux choix qui soit, au niveau national, pleinement intégrée aux programmes scolaires, non pas au travers des différentes disciplines comme l’a prévu la circulaire de 1996, mais en tant que discipline à part entière ».
L’UPMC invite des lycéens dans ses laboratoires
Les 17 et 21 mars, les chercheurs de l’université Pierre et Marie Curie (UPMC) invitent une vingtaine de lycéens à partager leur laboratoire. Il s’agit de faire découvrir la recherche scientifique en mettant les lycéens en situation réelle.
La classe
Accompagnement à la scolarité : le colloque d’Etiolles (91)
Pour la troisième année consécutive, l’AD PEP 91 organise le colloque de l’accompagnement à la scolarité en Essonne : « l’ambition de réussir ». L’édition 2009 aura lieu le 28 mars à Etiolles (91). Le colloque a comme objectif de resserrer les liens entre les différents acteurs de l’accompagnement à la scolarité (CLAS, Réussite éducative et accompagnement éducatif): intervenants et responsables des structures et associations, enseignants, parents. L’Adpep 91 accueillera ce jour là A Giordan et Bruno Suchaut.
Andy 27, le bateau des lycéens
De la construction navale en plein Jura ? Les élèves et les enseignants de première et terminale Baccalauréat Professionnel chaudronniers du Lycée F. Fillod de Saint-Amour (Jura) ont entrepris de réaliser un bateau monocoque en aluminium. Ce bateau sera construit en direction d’un public à mobilité réduite. Il sera présenté aux fêtes maritimes de Douarnenez et au challenge Petit Navire en 2009.
Voilà un challenge un peu fou qui réunit profs et élèves dans une course. Début 2009, les élèves en étaient au raboutage et au soudage des bordées.
La recherche
Ecole et mondialisation. En direct de Sèvres…
La mondialisation se conjuge t’elle au passé ? Pour l’ouverture du colloque « Un seul monde, une seule école », Thierry Breton ouvrait la réflexion avec une vision du monde d’après crise où l’Ecole aurait encore une forte influence.
Pour Pavel Zgaga, ancien ministre de l’éducation de Slovénie, posons-nous la question de savoir comment l’éducation peut contribuer à un monde meilleur. Travaillons à harmoniser les systèmes tout en respectant les diversités culturelles : il est temps de reconsidérer le concept d’éducation.moins importante ni actuelle. Découvrez les débats du colloque sur le blog alimenté par le Café.
Citoyenneté
L’Otan aujourd »hui
Pour découvrir l'(Otan, au moment où la France envisage son retour, Le Figaro met en ligne une animation qui présente le budget de l’organisme et ses structures.
Les disciplines
Documentation : Le futur du e-book
L’avenir du e-book est-il dans l’interactivité ? John W Warren a réalisé pour la Rand Corporation une intéressante étude sur « l’innovation et l’avenir des e-books ». Elle rend compte d’expérimentations intéressantes. Il montre, en s’appuyant sur de nouveaux produits ou sites (The Staff par exemple) comment de nouvelles portes s’ouvrent. L’e-book est amené à s’enrichir d’apports multimédias.
Sciences : Pourquoi les cheveux deviennent gris ?
C’est le fruit de la coopération entre universités allemande et britannique : une équipe de chercheurs a démonté le mécanisme qui fait blanchir nos cheveux. On devrait bientôt voir arriver des traitements qui nous garantiront un beau poil très longtemps.
Musique : Tous les partenariats
« Afin de resserrer ses liens avec des associations et structures culturelles dans le champ de la musique, et de contribuer à la qualité des apprentissages, de la maternelle au baccalauréat, le ministère de l’Éducation nationale a signé des conventions cadres avec les Jeunesses musicales de France (J.M.F.), l’IRCAM, la Cité de la musique, le Hall de la chanson, Radio France-France Musique, Radio Classique. Il s’agit en particulier de développer une pratique artistique et culturelle de qualité dans le cadre de la généralisation de l’accompagnement éducatif ». Le B.O. du 12 mars publie la liste des partenariats signés entre le ministère et des acteurs dans l’intérêt de l’éducation musicale.
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