Par Françoise Solliec
La décision d’orientation de fin de 3ème est l’un des éléments les plus importants du parcours scolaire d’un élève. Il importe donc qu’elle corresponde au mieux aux potentialités de l’élève, à ses vœux et à ceux de sa famille. Mais entre les représentations des élèves, celles des parents et celles des enseignants, les écarts rendent le processus complexe et sont souvent source de tensions. Dans cette situation, une connaissance plus que superficielle des procédures et une bonne compréhension du rôle de chacun des acteurs sont des atouts essentiels.
Les procédures
A l’issue de la 3ème, les élèves peuvent poursuivre leurs études en seconde générale et technologique, en 1ère année de BEP ou Bac Pro 3 ans d’une spécialité professionnelle ou encore en première année de CAP, dans une spécialité à préciser. Ils peuvent aussi éventuellement être amenés à redoubler.
L’affectation post 3ème résulte de procédures d’orientation définies réglementairement par le décret du 23 mai 2006, qui insiste sur le caractère continu de la démarche d’orientation.
« L’orientation est le résultat d’un processus continu d’élaboration et de réalisation du projet personnel de formation et d’insertion sociale et professionnelle que l’élève de collège, puis de lycée, mène en fonction de ses aspirations et de ses capacités. La consultation de l’élève garantit le caractère personnel de son projet ».
Concrètement, les demandes d’orientation (voie générale et technologique, voie professionnelle ou redoublement) sont formulées par les familles ; elles sont examinées par le conseil de classe de fin d’année. Celui-ci formule des propositions, en fonction de l’avis des enseignants, mais c’est au chef d’établissement qu’il revient de prendre des décisions. En cas de désaccord, les familles peuvent faire appel de la décision.
Le texte du décret
http://eduscol.education.fr/D0095/ref07.htm
Le calendrier
Le calendrier des procédures et les modalités pratiques d’orientation post 3ème sont propres à chaque académie, voire département, et il est impératif d’en prendre connaissance, via le site web académique ou dans l’établissement, mais les temps forts se retrouvent à peu près au même moment partout.
Le premier trimestre est un moment de sensibilisation ; il offre l’occasion d’une première rencontre avec le professeur principal de la classe, avec le conseiller d’orientation et permet de délimiter les démarches à entreprendre.
En effet, dit le décret, le processus d’orientation « prend appui sur l’observation continue de l’élève, sur l’évaluation de sa progression, sur son information et celle de ses parents et sur le dialogue entre les membres de l’équipe éducative et la famille. Il se situe dans une perspective de développement des potentialités de l’élève et d’égalité d’accès des filles et des garçons aux formations ».
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Au second trimestre, il faut donc saisir les occasions d’informations sur les poursuites d’études, notamment dans le cadre des journées portes ouvertes des lycées ou des forums des métiers locaux et participer aux actions proposées par le collège. Au milieu du trimestre, les familles sont invitées à prononcer des vœux provisoires, sur les fiches de liaison fournies par les établissements. En retour, le conseil de classe formule des propositions provisoires, qui sont des indications auxquelles il faut prêter grande attention, notamment en cas de diivergence. Il faut cependant souligner qu’il ne s’agit là que d’une première étape qui doit permettre à l’élève et à sa famille d’engager, sur des bases précises, un dialogue avec le professeur principal et le conseiller d’orientation psychologue.
Le troisième trimestre est le temps du choix final. Les familles devront remplir une feuille de vœux définitifs et le conseil de classe exprimera son avis, que le chef d’établissement transmettra, en le motivant en cas de désaccord. Le choix d’une spécialité professionnelle appartenant à la famille, la décision d’orientation ne peut porter sur la spécialité.
Si l’avis correspond au choix des familles, le dossier complet avec les vœux d’établissement et de spécialité entrera dans la procédure d’affectation, généralement informatisée, qui aboutira à une notification d’affectation dans un établissement. Il restera alors à la famille à se présenter dans cet établissement pour inscription. Si pour des raisons de capacité d’accueil, la procédure d’affectation ne peut aboutir, il faut se retourner vers le principal du collège d’origine.
Attention, la procédure d’affectation préalable ne vaut que pour l’inscription dans un établissement public. Pour un établissement privé, il faut directement se présenter dans l’établissement.
Pour ceux qui n’ont pas obtenu d’affectation début juillet, deux cas se présentent selon les académies, voire les départements. Dans certains cas, les inspecteurs d’académie s’en remettent aux chefs d’établissement tout de suite après les commissions d’affectation de juin. Il leur revient alors d’inscrire les élèves dans les places restées vacantes à l’issue de la commission, selon les règles de priorité définies dans l’académie en question (c’est le cas dans l’académie de Nantes, par exemple). Dans d’autres cas, les académies organisent une seconde commission d’affectation début juillet ou début septembre afin de traiter les cas en attente. Cette deuxième solution tend progressivement à disparaître.
Cas particulier de la rentrée 2009, avec « la reconquête du mois de juin »
Dans la mesure où, désormais, les conseils de classe du 3ème trimestre se tiendront après le 15 juin et où les dates limites de constitution du dossier d’orientation pour le traitement automatisé sont toujours, pour l’instant, fixées autour du 10 juin, nombre d’enseignants se demandent s’il ne va pas revenir au conseil de classe du 2ème trimestre de faire des propositions d’orientation définitives, le dialogue avec les familles permettant de converger vers une position au cours du 3ème trimestre.
Exemples de calendrier
Sur le site de l’académie de Versailles
http://www.orientation.ac-versailles.fr/cio-sainte-g[…]
Sur le site de l’académie d’Orléans-Tours