LE FAIT DU JOUR
Rased : 250 000 signatures et après ?
ÉDITORIAL
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LE SYSTEME
Les « désobéisseurs » écrivent aux inspecteurs l JL Nembrini : Contre l’échec scolaire, les fondamentaux l Les parents ne plébiscitent pas les mesures Darcos l L’éducation nationale en tête des larcins
L’ÉLÈVE
Des ados plus sages et aimant l’Ecole.
LA CLASSE
La violence scolaire l Zéro de dictée.
LES DISCIPLINES
L’Usep a 70 ans l Cent jeunes pour un climat.
Le fait du jour
Rased : 250 000 signatures et après ?
Une semaine après le dépôt des motions en faveur des Rased, quel avenir pour ce dispositif ? Nous interrogeons Loïc Douet, vice-président de la FNAREN, une association de maîtres des Rased.
« Notre pétition a reçu plus de 250 000 signatures. C’est énorme mais on se demande si vraiment cela a été perçu. On a utilisé toutes les voies institutionnelles pour se faire entendre (pétitions, élus etc.). Or rien ne se passe » nous dit-il. Loïc Douet explique pourquoi la décision de placer en maîtres surnuméraires 1 500 enseignants des Rased va détruire les Rased.
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La circulaire a été signée il y a une semaine, le recrutement a commencé cette semaine, et un premier bilan sera fait fin février. Non, ce n’est pas la première mesure annoncée après le succès de la grève de jeudi. C’est la mise en œuvre du recrutement des nouveaux « médiateurs » chargés de lutter contre l’absentéisme à l’Ecole. Car, explique le ministre, « l’absentéisme mène au décrochage, qui conduit à l’échec scolaire, lequel mine l’insertion professionnelle et sociale des jeunes ».
Pour les esprits simples qui seraient tentés de penser le contraire (« l’échec scolaire conduit à la démotivation, qui amène le décrochage, qui mène à l’absentéisme »), passez votre chemin. N’allez pas non plus encore nous dire qu’il existe déjà pour cela les assistant-e-s sociales de l’Education nationale (chargés, selon le site du ministère, d’apporter écoute, conseils et soutien aux élèves et aux personnels, pour favoriser leur réussite individuelle et sociale). Ils sont 2800 pour toute la France et n’arrivent pas à régler le problème. C’est bien la preuve de leurs insuffisances ?
Ne nous parlez pas non plus des CPE, surveillants, Co-Psy ou autres RASED. Ou même des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse. On peut faire des économies en supprimant leurs postes : vous voyez bien que leurs diplômes ne leur servent à rien, puisqu’il y a toujours des absents. Ou des déviants. Ou des délinquants.
Osons les solutions innovantes. Enseigner, éduquer, un travail de professionnel ? Vous rigolez, n’importe qui peut faire ça. C’est une question d’envie, de charisme, de débrouille.
C’est Jojo, du Café du Commerce, qui me l’a dit. Alors…
M. Sapiès.
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Les « désobéisseurs » écrivent aux inspecteurs
« Nous connaissons votre loyauté envers l’école aussi nous vous interpellons pour qu’en conscience, vous exprimiez publiquement votre opposition à ces réformes qui vont déconstruire cette école publique qui a fait de vous des êtres libres et éclairés ». Le mouvement des désobéisseurs sait toucher à l’âme. Dans une lettre envoyée aux inspecteurs du primaire, il vante les valeurs traditionnelles du corps et tente de mettre les IEN en porte à faux avec les réformes introduites par X. Darcos.
« Vous demandez, en janvier, aux enseignants de CM2 de mettre leurs élèves en difficulté lors d’évaluations caricaturales et complètement inadaptées » écrivent-ils. « Vous demandez aux enseignants de remédier aux difficultés hors temps scolaire (aide personnalisée) et cela entraîne de fait la disparition des enseignants spécialisés des RASED. Mais les élèves concernés sont-ils les mêmes ? La difficulté est-elle uniquement à traiter à la marge ? Vous intervenez, avec plus ou moins de zèle, dans l’élaboration de rapports entraînant des sanctions à l’encontre des enseignants « désobéisseurs » alors que vous comprenez leur colère et partagez, pour la plupart d’entre vous, leurs analyses ».
Lancé à la mi-novembre par Alain Refalo, enseignant à l’école Jules Ferry de Colomiers (31), le mouvement des désobéisseurs entrait en « résistance pédagogique ». Depuis, les enseignants qui s’en réclament refusent les programmes de 2008, la semaine de 4 jours et les deux heures d’aide individualisée. Ils justifient leur décision par « le démantèlement pensé et organisé de l’Education Nationale », les critiques sur le « pédagogisme », la dévalorisation du métier d’enseignant.
Alors qu’une nouvelle étape est franchie, le Café fait le point sur ce mouvement avec A. Refalo. Il annonce de nouvelles actions, dont la création d’une caisse de secours.
JL Nembrini : Contre l’échec scolaire, les fondamentaux
« Avec l’apparition du chômage, il y a une trentaine d’années, la réalité nous est apparue. Hors de la maîtrise des fondamentaux, pas de salut » déclare, dans La Croix, Jean-Louis Nembrini, patron de l’enseignement scolaire au ministère de l’éducation nationale. « Aujourd’hui, il faut organiser l’école pour répondre à ce défi. C’est ce qui nous a incités à mettre en place l’accompagnement scolaire, de 16 heures à 18 heures, dans tous les collèges et dans les écoles de l’éducation prioritaire, ou à proposer aux élèves de CM1 et CM2 des stages de remise à niveau pendant les vacances. C’est aussi la raison qui nous a conduits à recentrer, à la rentrée dernière, les programmes de primaire sur les matières fondamentales ».
Faire de la seconde une classe de détermination
Les parents ne plébiscitent pas les mesures Darcos
Si le passage à la semaine de 4 jours plaît aux parents (87% satisfaits), les autres nouveautés introduites par X Darcos rencontrent un accueil plus réservé. C’est ce que montre le baromètre de la Peep. On y voit que le service minimum d’accueil est très minoritaire : même dans les communes où il existe ce n’est pas un mode de garde recherché. L »accompagnement éducatif a peu de succès aussi.
A La Garenne Colombes, le collège de la discorde
Mis en chantier en novembre 2008, le collège Kléber Haedens de La Garenne Colombes (92) n’en finit pas de semer le trouble. En réveillant les mânes de Kléber Haedens le maire UMP de la Garenne Colombes vice-président du Conseil général a suscité de vives réactions. Pour le maire, cité sur le site du Conseil général, « Kléber Haedens était un écrivain, un anarchiste de droite, un esprit libre, a déclaré le maire. L’Éducation nationale est là pour apprendre aux futurs citoyens à éviter le prêt-à-penser. Nous avons souhaité mettre en avant ces valeurs… Tant mieux si son nom peut bousculer quelques idées reçues ».
Mais pour l’histoire, Kléber Haedens est un écrivain d’extrême droite, aujourd’hui oublié, mais qui a publié dans les pires torchons des années 1930 et a servi de secrétaire à Maurras, condamné à la Libération, sous l’occupation.
Un collectif s’est créé contre cette appellation. Il œuvre doublement : d’une part par une pétition ouverte à tous. D’autre part, selon l’AFP, 8 recours ont été déposes devant le tribunal administratif pour vice de forme.
L’éducation nationale en tête des larcins
« Le ministère de l’Education est le plus mauvais élève de la classe » écrit Libération à propos des objets d’art appartenant à l’Etat volés dans les bâtiments officiels. « 45 % des meubles ou tableaux ont disparu de ses bureaux. En 2007, plainte a été déposée pour les vols de 27 tableaux ».
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Des ados plus sages et aimant l’Ecole
« Ces évolutions rassurantes sur le plan de la santé s’accompagnent de modifications importantes de certains aspects de la sociabilité. Les données dont en effet apparaître que les élèves interrogés ont un accès croissant aux nouvelles technologies… mais que le développement de ces pratiques ne se fait pas nécessairement au détriment des autres loisirs ». Les jeunes seraient-ils devenus plus sages ? C’est ce que laisse entendre l’étude ESPAD réalisée auprès de sjeunes de 16 ans par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies tous les 4 ans.
En 4 ans les jeunes Français ont bien décroché de la plupart des drogues. L’usage quotidien du tabac est passé de 31% en 1999 à 17% en 2007. Celui du cannabis est passé de 6% en 2003 pour les usages quotidiens à 3,4%. Seul l’alcool reste préoccupant puisque la consommation régulière a augmenté passant de 7% à 13%. Les nouvelles bières fortes y sont peut-être pour quelque chose. Mais globalement la proportion de jeunes ne consommant régulièrement aucune drogue est en forte hausse.
Parce que nos jeunes sont aussi fort sociables. La moitié d’entre eux apprécie beaucoup l’Ecole, les trois quarts ont de bons rapports avec leurs camarades du sexe opposé. Cela passe de plus en plus par Internet. Il y a deux fois plus de jeunes qui se connectent quotidiennement depuis 2000 : on atteint 70%. Un chiffre à mettre en parallèle avec les 10% seulement qui lisent régulièrement.
Le cannabis expliqué aux parents
Le cannabis envahit-il les collèges ?
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La classe
La violence scolaire
« Comment entraîner au dialogue des individus portés à se faire violence ? La tentation, c’est d’utiliser, pour cela, la tyrannie. Ou bien, il faut supposer une disposition préalable à la société et à la paix. Il faut un discours d’avant les discours, une raison avant la raison, une entente préalable au dialogue où chaque interlocuteur accepte de na pas fondre sur l’autre, mais, au contraire, à l’accepter dans sa radicale altérité et à accepter son interlocution ». Cette citation d’ Emmanuel Lévinas est extraite d’une remarquable conférence de Philippe Meirieu sur la violence scolaire dans le cadre des « Mercredis de Créteil ».
Zéro de dictée
Le zéro est évidemment un chiffre fascinant par sa forme splendide et ses incroyables potentialités. Mais ce ne sont pas ces qualités qui lui ont donné ses lettres de noblesses scolaires. C’est bien plutôt ses alliances avec des disciplines.
Rappelons qu’il y a quelques années, le bruit d’une éventuelle suppression du zéro mobilisait les enseignants. Si le zéro en maths éveille les émotions, le zéro en dictée est presque une initiation scolaire.
C’est à lui que Le Figaro consacre deux pages, et à une dictée d’une association ultra conservatrice bien connue. D’après ces farouches défenseurs de la dictée, le niveau baisse et les jeunes Français font 4 fautes de plus qu’il y a 4 ans.
Cette baisse ne surprendra personne. D. Manesse et D Cogis ont montré de façon beaucoup plus scientifique et précise l’érosion orthographique. La question ce sont évidemment les explications que l’on donne au phénomène. Rappelons peut-être celles de Jean-Pierre Jaffré : « Le statut social de l’orthographe n’est plus aujourd’hui comparable à ce qu’il fut naguère, les demandes faites désormais à l’école ne sont plus du même ordre et le profil des enfants auxquels l’école à affaire n’est plus le même non plus. Pour relativiser cette notion de baisse de niveau, il convient par conséquent de ne pas se laisser enfermer par la relative objectivité des chiffres mais d’accepter l’idée d’une société en mouvement qui, sans renoncer à certaines options traditionnelles, accentue leurs limites. C’est tout spécialement le cas de l’orthographe du français qui, en son état, a toujours posé des problèmes à ses usagers – et pas seulement aux jeunes. Ces difficultés ont pu sembler résolues pour une société de lecteurs dans laquelle le nombre de scripteurs était plus faible, et le plus souvent des professionnels. La montée en force d’une demande de la production écrite, telle que celle à laquelle on assiste aujourd’hui, révèle que, hors de l’école, la question de l’orthographe demeure mal résolue ».
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Les disciplines
L’Usep a 70 ans
L’association de sport scolaire fête ses 70 ans avec un communiqué morose. « Une question se pose en effet : veut-on dans notre pays un sport scolaire digne de ce nom pour les enfants des écoles primaires publiques ? » interroge l’Usep. Elle se plaint d’un manque d’intéret pour des projets éducatifs et sportifs. « C’est le désintérêt des médias qui l’emporte. Pas de champions dans le sport scolaire ! Ce sont les finances qui manquent. Pas d’images, pas d’argent ! Le Ministère des sports nous encourage avec les moyens dont il dispose. Nous attendons que le Ministère de l’Education Nationale s’empare des propositions que nous lui faisons dans le cadre de notre partenariat pour accompagner le devenir de l’USEP. »
Cent jeunes pour un climat
Cent jeunes Européens sont réunis à Berlin pour éveiller les consciences aux conséquences des évolutions climatiques. Pour la France ce sont des jeunes du lycée franco allemand de Buc.
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le Cafe
Les anciens Expresso ?
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